Auteur : Mimi Yuy

Email : mimimuffins@yahoo.fr

Origine : Gundam Wings

Disclamer : Alors G-boys & Co. pas à  moua mais à eux là bas au pays du soleil levant. ^_^

Genre : Western

Couples : 2+1

Remarque : Cherchez pas un comportement normal pour Hee-chan, faut pas oublier que ce dernier a de la fièvre ce qui accentue sa tendance naturelle à la paranoïa ^^;;

 

 

Terres de L’ouest.

 

 

Chap 21 : Fugue.

 

Après deux jours de patience, il était enfin capable de se lever et faire quelques pas dans sa chambre durant l'absence de ses geôliers. Ces derniers n'étaient guère nombreux à lui rendre visite. Il y avait tout d'abord, la femme médecin, Sally Poe qui passait matin et soir lui changer les pansements et s'assurer qu'il ne reprenait pas trop vite ses forces. Puis Duo qui venait chaque matin lui parler sans grand enthousiasme de tout ce qui se déroulait en ville depuis le duel avant de disparaître la journée entière. Et enfin Trowa, le seul qui semblait ne pas chercher à lui mentir, se contentant de lui apporter son déjeuné sans lui offrir une parole de réconfort comme les deux autres imposteurs. A n'en pas douter la surveillance n'était donc pas leur fort, ce qui allait lui donner cette dernière petit chance dont il avait besoin pour s'évader.

 

La pendule placée au coté de son lit lui indiquant 14h, il sut que plus personne ne passerait avant l'arrivée en début de soirée de Sally. N'en attendant pas d'avantage, Heero se mit donc en position assise dans son lit avant de poser une jambe sur le sol, suivi par la seconde quelque minutes plus tard. Restait alors le plus difficile, se redresser. Poussant de toutes ses forces sur ses bras et sur ses jambes ankylosés, il réussit à renouveler l'exploit réalisé pour la première fois la veille. Puis avec beaucoup de patience et de douleur, il s'habilla convenablement, remplissant aussi l'un de ses sacs avec le strict nécessaire. Debout face à la porte, il devait à présent sortir de la propriété au plus vite et ce malgré ses capacités physiques plus que limitées.

 

Le descente de l'escalier fut une véritable torture. Chaque marche passée en silence était responsables de millier de tiraillements dans sa poitrine meurtrie, lui faisant ainsi douter de sa capacité à pouvoir tenir en selle lorsque Wings se mettrait au galop. Après cela, il traversa l'entrée déserte pour sortir enfin en direction des écuries.

 

//

Bientôt trois jours qu'il était de nouveau conscient, soit presque une semaine que son père était mort et Heero refusait toujours chaque matin d'accepter qu'il vienne le voir. Il comprenait qu'il ne soit pas très impatient d'engager ce genre de discussion, mais cela ne pouvait plus durer ainsi. Il sentait que quelque chose n'allait pas et voulait absolument en parler avec le principal concerné.

 

- Tu vas quelque part ?

- Trowa !

- Désolé. Je t'ai fait peur.

- Ce n'est rien. Oui, j'allais voir Heero.

- Je peux t'accompagner ? J'ai quelque chose à lui annoncer.

- De quoi tu parles ?

- Je reviens des écuries et ……

 

//

Ca y est il les avait !!!!!!!! Après une bonne semaine de recherche, il les avait enfin trouvé.

 

Sortant du poste du télégramme où il avait encore passé ses deux derniers jours et dépenser toutes ses économies, Duo monta en selle bien décidé à annoncer au plus vite, sa grande nouvelle.

 

//

Arrivés devant la porte du mercenaire, Quatre l'ouvrit doucement après y avoir taper longuement sans obtenir de réponse. La surprise était alors de taille : absence total du blessé.

 

- Comment ?

- Cherche dans la maison, je m'occupe de l'extérieur.

- Mais pourquoi ?

- Ca nous le lui demanderons si nous arrivons à le retrouver.

 

//

Il était enfin arrivé aux écuries. Transpirant sous l'effet de l'effort qu'il avait du fournir pour atteindre son premier objectif, Heero ne put alors que constater l'impensable : le box n°01 était vide. Duo lui avait promis de s'occuper d'elle. Et même si leur relation n'était plus au beau fixe, il savait que le jeune homme aurait tenu cette promesse. Il aimait réellement les animaux et la jument avait trop de valeur pour qu'il s'en débarrasse aussi facilement. La dernière explication était donc qu'elle l'ai quitté comme il le redoutait depuis leur première rencontre.

 

Quelle ironie. A cette époque, il fuyait blessé un chasseur de prime en traversant, tel un mort vivant, le désert aride de la Californie lorsqu'elle s'était approché de lui. D'où pouvait-elle venir ? Il n'en avait alors aucune idée. Après tout, ce n'était qu'un mirage parmi tant d'autre. Et puis le mirage l'avait poussé de sa tête, lui montrant qu'elle était aussi scellée. Assuré alors qu'elle n'était pas le fruit de son imagination, il avait donc pu trouver de quoi se désaltérer dans les sacoches qu'elle portait avant de monter sur son dos pour la laisser l'emporter où bon lui semblait. Oui, ce jour là comme tant d'autres par la suite, Wings lui avait sauvé la vie. Mais à présent qu'il s'attendait à la voir l'aider de nouveau, elle n'était plus là.

 

- K'so !

- Tu cherches quelques chose peut-être ?

 

Se retournant bien trop vite pour l'état dans lequel il se trouvait, Heero fit face à la personne qui l'avait rejoint, apercevant à travers le brouillard de sa vue que la silhouette trouble ressemblait grossièrement à celle de Trowa.

 

- Wings ? Où est-elle ?

- Je l'ai lâché dans le pré pour qu'elle se dégourdisse les jambes.

 

Merci.

 

La réponse venait de le soulager d'un poids énorme à la poitrine. Contrairement à ce qu'il craignait, sa fidèle Wings était encore ici à ses cotés. Il ne lui restait donc plus qu'à se débarrasser du Français pour tenter de la rejoindre enfin. Il s'avança d'un pas, maudissant ce mauvais concours de circonstance qui l'obligeait encore à marcher quand Trowa se posta en travers de son chemin.

 

- Tu comptes partir ?

- Tu veux m'en empêcher ?

- Non.

- Alors laisse moi passer.

- Je te laisserais passer mais si tu tiens vraiment à ta jument, ne part avec elle.

- Pourquoi…… Qu'est-ce qu'elle a ?

 

Heero sentit le malaise arriver. Car d'après le ton des plus sérieux employés par le dompteur, l'être auquel il tenait le plus au monde ne semblait pas être au meilleur de sa forme.

 

- Elle n'a rien de grave rassure toi. Elle est juste un peu trop fatiguée pour pouvoir entreprendre sans risque, une trop longue route.

 

Sa décision devenait bien difficile à prendre. Partir sans elle ou rester et affronter leur colère ? Mais pouvait-il seulement s'enfuir tout en la leur laissant ? Duo accepterait-il après son départ de continuer à la protéger ? Duo. Pourquoi était-ce toujours ce nom qui lui revenait finalement à l'esprit à chaque minute du jour et de la nuit ? Pourquoi, n'arrivait-il pas à reprendre son indifférence à son égard alors que lui plus que tout autre l'avait trahis ? Pourquoi attendait-il toujours de sa part un comportement qu'il ne lui rendait plus ? Pourquoi …. 

 

Brutalement, sans qu'il ne ressente aucun signe annonciateur, son environnement s'obscurcit alors qu'il s'effondrait rigidement sur le sol.

 

Trowa faisait face au mercenaire attendant patiemment quelle solution il choisirait quand ce dernier s'évanoui. La rapidité de l'action ne lui ayant pas permis de le rattraper avant qu'il ne touche durement les dalles recouvertes de pailles des écuries, Heero gisait à présent étendu à ses pieds.

 

//

Duo était plus qu'excité à l'idée de lui annoncer ce qu'il venait de trouver. Lâchant DeathScythe auprès de Wings dans le prés, il passa par sa chambre prendre toute sa correspondance avant de se précipiter dans la maison en oubliant ses clefs dans la serrure.

 

//

Portant le japonais dans les bras, Trowa observa en passant devant la porte des quartiers de Duo que ce dernier y avait oublié ses clefs. Parant au plus pressé, il en profita donc pour y déposer son précieux fardeau sur le lit, avant de l'enfermer le temps qu'il prévienne Quatre qu'il l'avait retrouvé.

 

//

Nulle part. Il n'était nulle part dans la maison.

 

- Je les ai retrouvé !

- Duo ! Tu m'as fait peur.

- T'en fait une tête ! Quelque chose ne va pas ?

- Je ne sais pas comment te le dire, c'est trop affreux.

- De quoi tu parles ?

- Je l'ai retrouvé !

- Trowa, c'est merveilleux !!!

- STOP !!!!!!!!!!!!!!!! C'est quoi ct'histoire où tro-man me pique ma réplique ??

 

Reprenant son souffle, le natté exigea qu'on l'informe du pourquoi de tant d'agitation.

 

- Première question : qui cherchiez vous et que Trowa a finalement retrouvé ?

- Heero.

- Et il était parti où au juste ?

- Aux écuries.

- Tu m'as fait peur Trowa, encore un peu et j'ai cru que vous me disiez qu'il essayait de s'enfuir. Je parie que tu l'as retrouvé en train de chercher Wings ! Je sais qu'elle doit beaucoup lui manquer mais il va tout de même falloir lui expliquer que ce n'est vraiment pas raisonnable de sa part de s'être levé aussi tôt.

- Duo.

- Quoi ?

- Ce n'était pas juste pour la voir qu'il s'y trouvait. Tu peux me croire, il tentait bien de s'enfuir.

- P..p….pourquoi ? Pourquoi maintenant alors qu'il n'est même pas encore capable de rester debout ?

- Je crois que ce serait bien que ce soit toi qui le lui demande.

- Je….d'accord. Il est la haut ?

- Non, j'ai préféré le mettre dans ta chambre. Tient.

 

Voyant que le dompteur lui tendait sa clef, Duo le regarda avec effroi.

 

- Tu l'as enfermé ?

- Tout blessé qu'il soit, je n'aurais pas réussi à le stopper s'il ne s'était pas évanoui devant moi.

 

Quelque peu déboussolé par ces nouvelles, l'adolescent s'apprêtait à rejoindre Heero quand il fut stoppé par Quatre.

 

- Attend !! Qu'est-ce que tu avais retrouvé ?

- Les parents d'Heero.

- Je le croyais orphelin.

- C'est une histoire un peu compliquée. Disons juste pour résumer qu'il fut plus ou moins volé à sa naissance et n'a donc jamais connu sa véritable famille.

- Et tu les as vraiment retrouvé ?

- Oui.

- Dans ce cas c'est formidable. Imagine, la joie qu'ils auront à se connaître enfin après toutes ces années.

- Je n'en suis pas certain. Imagine qu'ils aient entendu parlé de son passé et qu'ils le rejettent pour ça. Je ne voudrais pas lui donner de faux espoirs.

 

Contre toute attente ce fut Trowa qui lui donna alors le conseil dont il avait besoin.

 

- Dans ce cas écris leur toi-même. Raconte leur tout ce que tu sais sur leur fils. Ce qu'il a fait, pourquoi, ce qu'il est devenu malgré tout cela et surtout Duo, dit leur bien combien tu l'aimes et pour quelles raisons.

- T'es fou !!! Tu veux lui retirer toutes ses chances qu'il a de les connaître un jour ? Comment crois-tu qu'il vont réagir à l'annonce que leur fils est un tueur qui a eu une courte aventure avec un autre homme ?

- Tu ne le sauras jamais si tu n'essaies pas.

- Mais je n'ai pas le droit de dévoiler comme ca, ce genre de chose sans qu'il ne soit d'accord.

- Trowa a raison Duo. Comme tu le disais tout à l'heure, se savoir rejeté pour une raison ou une autre lui sera plus douloureux que de continuer à croire qu'ils sont loin de lui ou très certainement mort. S'ils ne veulent pas le rencontrer pour ces raisons, mieux vaut encore que tu ne le lui dises jamais.

- D'accord mais d'ici à ce qu'ils la reçoivent cette fichue lettre et qu'ils m'y répondent. Même si on le garde sous clef, Heero finira bien un jour ou l'autre par nous fausser compagnie.

- Pas forcement. Nous avons trois bonnes raisons pour le convaincre de rester.

- Lesquelles ?

- Duo !!!

 

Voyant que le jeune homme ne voyait réellement pas où ils voulaient en venir, Quatre et Trowa les lui énumérèrent.

 

- Nous lui assurons une sécurité face à ceux qui le recherche.

- Reste juste à l'en convaincre, mais ok.

- Tu vis encore ici.

- Désolé mais là, vous faites faute route si vous croyez que je compte pour lui.

- Soit, il reste toujours Wings.

- Je ne comprend pas là !

- Trowa revient des écuries et ….

- Oh je suis désolé Quatre, je les ai beaucoup négligé depuis deux jours, mais je vais….

- Non ce n'est pas grave, Trowa s'occupe de donner le travail aux autres palfreniers. C'est juste qu'il a découvert une petite "suprise" avec Wings.

- Au mon Dieu ! S'il est arrivé quoique ce soit à sa jument, il ne s'en remettra jamais.

- Pas de panique Duo, cela n'a rien à voir avec la fin du monde que tu nous décris.

 

Le sourire aux lèvres, les deux jeunes hommes lui annoncèrent donc à leur tour, leur nouvelle quelque peu surprenante.

 

//

La porte était fermée.

 

Il venait de se réveiller dans le lit qu'il avait partagé une semaine plutôt avec Duo. Et cela amplifiait encore ce sentiment que l'éloignement de ce dernier, clairement ressentit jours après jours, lui faisait bien plus mal que cette plaie par balle qui l'élançait toujours aussi fort. Le fait de sentir l'odeur de son amant d'une nuit sur le coussin où il reposait sa tête lui faisait perdre l'esprit. A son premier réveil, il était là près de lui. Mais plus les jours passaient et plus il se contentait de rapport journalier des plus sommaires. Où était donc passés ses yeux dans lesquels il avait lu tant d'affection pour sa personne ? Les avait-il rêvé ? Avait-il eu si peur de mourir sans avoir connu l'amour pleinement partagé entre deux individus, pour s'être imaginé de telles chimères ?

 

STOP ! Il ne devait plus penser à lui de cette manière à présent. Il devait se forcer à oublier chaque seconde de cette nuit passée dans ses bras. Cesser de croire à chaque fois qu'il le voyait, qu'il allait s'approcher de lui pour l'embrasser ou le caresser. Revenant à la réalité par un énième élancement de douleur, Heero décida de prendre parti de son isolation forcée en ce lieu pour y trouver de quoi ouvrir la porte. Ouvrant la malle placée au pied du lit, il ne cru pas en sa chance. Son pistolet y était déposé en son centre sur un tas de vêtements consciencieusement pliés. N'en attendant pas d'avantage pour agir, il l'a prit en main s'apprêtant à tirer sur la serrure quand la porte s'ouvrit soudainement d'elle-même.

 

//

Duo prit une grande respiration avant de glisser la clef dans la serrure et ouvrir sans hésitation la porte de sa chambre. Plus que la douleur d'être rejeté par l'être aimé, savoir que ce dernier mettait sa vie en danger inutilement le rendait fou de rage. S'attendant à le trouver endormi, quelle ne fut pas sa surprise de le voir debout face à lui, braquant son arme dans sa direction.

 

- Ne bouge pas !

- Heero.

 

Etrangement, il n'avait pas peur. Non, seul comptait cette haine farouche, cette colère bouillonnante qui l'accaparait à le voir s'autodétruire de la sorte.

 

- On peut savoir ce qu'il t'a pris de tenter de fuir comme ça ? Tu croyais peut-être qu'on allait te laisser partir aussi facilement ? Comment envisages-tu seulement de guérir en te comportant aussi stupidement !

 

Epuisé physiquement comme moralement, Heero ne sut comment réagir à l'agression. Il s'attendait depuis sa tentative avortée d'évasion à rencontrer plus de dureté quand à sa détention. Mais ne s'était pas imaginé la recevoir de Duo lui-même. Pourquoi s'acharnait-il donc tous ainsi sur lui ? Pourquoi ne voulaient-ils pas en finir au plus vite ?

 

- Pourquoi ?

 

Enfin. Depuis deux jours d'attente et de monologue insoutenable, Heero lui parlait de nouveau.

 

- Pourquoi tenez-vous donc tant à me soigner pour me tuer par la suite ? Pourquoi vouloir me guérir pour si peu de temps ?

- Quoi ?

 

Voyant le jeune homme tanguer dangereusement, Duo voulu s'approcher de lui pour le soutenir se souvenant au dernier moment qu'il pointait une arme quand il entendit le déclic caractéristique du chien qu'on relève. Même à la limite de l'évanouissement, Heero semblait prêt à tout tenter pour s'enfuir de nouveau.

 

Changeant radicalement de stratégie, il reprit d'une voix plus douce.

 

- Qu'est-ce que tu as été t'imaginer. Qu'on allait te mettre à la porte ? Où bien te dénoncer comme de vulgaires chasseurs de prime peut-être ?

 

Duo n'était pas aveugle, il se rendait bien compte que son ancien amant ne tiendrait plus longtemps debout avant de perdre connaissance. Décidé de risquer le tout pour le tout, il s'avança vers lui, le réceptionnant aussitôt dans ses bras à l'instant même où il s'effondrait en lâchant l'arme à terre. Tous deux encore debouts, l'américain soutenait le mercenaire en lui tenant fermement la taille, tandis que ce dernier trop faible pour résister laissait reposer son visage sur l'une de ses épaules.

 

- S'il te plait. Je préfère mourir maintenant que devant un peloton d'exécution.

- Mais qui t'as parlé d'exécution ?

 

Le voyant à présent tremblant de froid alors qu'il ne tenait plus du tout sur ses jambes, Duo prit les choses en mains.

 

- Ok. Chaque chose en son temps. D'abord, tu vas t'allonger au chaud, t'es littéralement gelé

 

Il l'incita doucement mais sûrement à se diriger vers le lit où il mit seulement quelques seconde à défaire la ceinture de son djean et descendre ce dernier. Arrivé au cheville, il le força alors à s'asseoir pour le déshabiller totalement avec beaucoup de douceur et d'efficacité. Suite à quoi, il fouilla quelques instants dans sa malle à la recherche de vêtements plus adéquats qu'il lui lança dans les mains.

 

- Enfile ça ! On a la même taille, il devrait donc t'aller.

 

Voyant Heero toujours aussi immobile telle une poupée de chiffon, Duo s'exécuta une seconde fois en l'obligeant à enfiler le pantalon léger qu'il lui avait donné avant de l'aider à se glisser sous les draps, installant les coussins de sorte à ce qu'il conserve une position assise le temps de leur discussion.

 

- Bien, maintenant réglons ce problème d'exécution.

 

Le japonais détournant aussitôt le regard vers le mur, Duo n'hésita pas à l'obliger à le regarder dans les yeux, rapprochant son visage dans sa direction d'une caresse sur sa joue.

 

- Il n'a jamais, tu entends ? Jamais été question que l'un de nous te dénonce à qui que ce soit. Je te rappel à tout hasard que Zecks lui-même te l'avait promis à ton arrivée ici. Satisfait ?

- Tu mens.

- Quoi ?

- Tu es le premier à souhaiter me voir rejoindre le seul destin qui m'est dû.

- Mais de quoi parles-tu ?

- "Brûler pour l'éternité dans les flammes de l'enfer." C'est bien ce que tu as toujours espéré à mon égard que je sache ? Alors pourquoi retarder ce moment ? Pourquoi me soigner si c'est pour…….

 

Il ne voulait pas en entendre d'avantage. Effrayé par ces mots qui sortaient avec tant de facilité des lèvres d'Heero, il n'avait rien trouvé de mieux que de poser sa main sur celles-ci dans l'espoir de le bâillonner.

 

Alors voilà, depuis son réveil il n'avait donc cessé de penser qu'ils étaient tous complices pour vouloir le retenir de force dans ces murs, le temps pour eux de le dénoncer aux Marshals des états voisins. Sans compter qu'il semblait aussi persuadé que lui, Duo, attendait avec impatience de le voir expier ses crimes par une exécution lui ouvrant en grand les portes du purgatoire éternel. Comment ne pas culpabiliser lorsque vous êtes à l'origine de cette petite graine d'idée qui avait germée dans son esprit de toute évidence torturé ? Désespéré de ne pas avoir aperçu jusqu'alors la moindre trace de cette détresse consciencieusement enfouie derrière son masque d'indifférence, Duo souhaita tout reprendre à partir de ce petit matin où ils s'étaient réveillés dans les bras l'un de l'autre. Alors son premier acte fut de remplacer sa main encore apposée sur les lèvres du japonais par les siennes. Il ne lui donnait qu'un baiser, doux et superficiel. Après tout, comment pouvait-il seulement penser à lui imposer plus à ce stade ? Il voulait tout d'abord se faire pardonner tout le mal qu'il lui avait fait à ne pas avoir tenté plus tôt de le toucher, d'avoir hésiter à lui rappeler son amour. Sa main glissant sur la nuque du mercenaire, le natté ne cessa plus alors, de déposer ses lèvres sur celles à présent entrouvertes d'Heero.

 

- Pardonne moi Hee-chan. Pardonne moi. Je n'aurais jamais du te dire de telles horreurs ce soir là. J'étais sous le coup de la colère. Je n'en pensais pas un mot. Et quand bien même, si tu devais expier tes fautes en enfer, tu ne serais pas seul. Nous les affronterions tout les deux.

- …

- Quand tu as perdu connaissance à la suite du duel, je suis allé dans la chapelle de la ville. Pour la première fois depuis l'incendie de l'Eglise Maxwell, j'y suis entré et j'ai prié. Tu m'entends ? J'ai prié de toute mon âme pour qu'ils acceptent de me faire partager le poids de tes actes. Alors nous irons ensemble. Je t'aime trop pour t'abandonner au delà de la mort.

 

Déstabilisé par le changement brutal d'attitude de Duo à son égard, Heero resta quelque peu paralysé et absent. Le jeune homme collé à présent contre lui l'embrassait sans discontinuer et ce malgré son absence de réactions. Mais celles-ci étaient de plus en plus dures à contrôler. Cette sensation de chaleur qui l'enveloppait, l'odeur de Duo qui l'enivrait, le contact de ses lèvres douces sur son visage. Tous cela, lui faisait perdre pied au point que ce fut sans même s'en rendre compte qu'il entoura soudain l'adolescent de ses bras dans un geste presque timide, avant qu'il ne se laisse vraiment aller, cédant aux baisers offerts en y répondant progressivement.

 

Il l'avait enfin vaincu. A force de patience et de gestes tendres, Heero le laissait enfin agir lui donnant libre accès à l'entrée jusqu'alors fermement gardée par ses lèvres gelées. La permission lui étant accordée, Duo prolongea donc leur dernier baiser durant de très longues minutes à la suite desquelles, ils s'écartèrent le temps pour eux de respirer de nouveau.

 

Heero était à la limite de l'asphyxie quand ses lèvres lui furent rendues. Encore une seconde et l'oxygène lui aurait vraiment manqué. A croire que le garçon assit à ses cotés et qu'il tenait dans ses bras avait voulu rattraper toute une semaine de baisers perdus. Mais tout cela était-il vraiment réelle ? S'était-il imaginé tous ces comportements étranges qu'il prenait pour de la réclusion ? Ou Duo changeait-il de comportement pour tacher de le rendre plus manipulable ? A la vue des yeux améthystes qui le regardaient avec tant d'émotion, il sut qu'elle était sa réponse. Mais dans ce cas, cela signifiait que ce fou de natté avait bel et bien réussit à le sortir de l'enfer en allégeant ses fautes par ses seules prières. Qui pouvait-il donc être pour avoir tant de pouvoir ? Quelle ange était si puissant au delà des cieux ? Ce fut dans un souffle que le japonais nomma ce dernier distinctement, tout en passant une main sur l'une des joues de Duo.

 

- Shinigami.

- Qu'est-ce que ca veux dire Hee-chan ?

- Dieu de la mort.

 

Shinigami, le Dieu de la mort. Ne l'avait-il pas déjà surnommé ainsi lors de leur nuit à la belle étoile dans le désert ? Shinigami ? Après tout pourquoi pas ! Satisfait de son nouveau surnom, Duo lui sourit enfin comme il ne l'avait plus fait depuis l'annonce du duel. Il l'aimait et voulait le lui faire savoir au plus vite pour rattraper ces derniers jours qu'ils avaient bêtement perdu en raison de quiproquos tenaces.

 

- Heero, maintenant que nous avons réglé le fait que moi je t'aime plus que tout et que nous voulions te garder avec nous uniquement pour te soigner et t'aider de notre mieux et non te dénoncer comme tu as pu le croire. J'aurai un nouveau point à aborder avec toi. Cela concerne Wings.

 

Il était la seconde personne à lui parler de la jument. Ne réfléchissant pas plus, Heero tenta alors de se lever de nouveau. Il était impossible pour lui de rester dans ce lit trop confortable, si cette dernière était en difficulté.

 

Le voyant soudainement agité, Duo s'en voulu de ne pas avoir pris plus de doigté pour débuter sa phrase, tout comme il ne s'excusa pas ses gestes maladroits lorsqu'il avait fortement retenu le mercenaire lui infligeant ainsi de nouvelles douleurs.

 

- Calme toi, sa vie n'est pas en danger.

- Alors quoi ?

- Tu te souviens de la nuit de la première représentation du cirque ? Quand je t'ai retrouvé dans le désert de pierre, je t'avais dit que j'avais laissé les deux chevaux libres de tous mouvements ?

- Et ?

- Et il se trouve qu'ils ont du, tout comme nous, se trouver un certain nombre de points communs ce soir là car Wings attend à présent un poulain.

- Tu veux dire que ……

- Je suis désolé.

 

Trop stupéfait par la nouvelle, Heero ne dit plus un mot. Il était à mille lieu de s'être imaginer qu'il pouvait s'agir de ce genre d'imprévu.

 

- Je te jure que je n'ai pas fait exprès.

- Ce n'ai pas de ta faute.

- Alors tu ne m'en veux pas trop ?

- Non, je ne t'en veux pas.

- Merci

 

N'en espérant pas plus, Duo se blottit une nouvelle fois contre lui. Dire qu'en moins d'une demi heure, il venait de retrouver le garçon doux et attentionné qui avait su le toucher.

 

- Je ne sais pas si je réussirais à partir sans elle.

- Mais, pourquoi faudrait-il absolument que tu partes ?

 

Soupirant, Heero tenta de le lui expliquer en douceur.

 

- Je suis recherché dans la moitié du pays et donc par un grand nombre de chasseurs de prime. Même si je n'ai rien à craindre de vous, ils me retrouveront d'une façon ou d'une autre si je tarde trop. Et je ne souhaite pas mettre la vie de l'un d'entre vous en danger par ma faute.

- Heero, après ce que tu as fait ici, pas une personne de la ville d'OZ ne se risquerait à te dénoncer. Ils sont soit impressionnés par ton courage, soit terrifiés à l'idée de te croiser de nouveau. Alors n'y pense même plus, car il est de toute façon hors de question qu'on te laisse reprendre la route dans cet état.

 

Apercevant alors l'arme de son compagnon, toujours au sol, Duo quitta à regret ce dernier pour la reprendre et la déposer sur la petite table de nuit jouxtant le lit.

 

- Par contre je te la rend si tu le souhaites.

 

Fixant avec intention l'arme, Duo attendait beaucoup de sa réponse. A présent que tout était dit, il ne restait plus qu'une seule inconnue. Car plus que les baisers qu'il avait accepté de lui rendre, l'américain espérait à présent un mot quelque qu'il soit qui lui laisserait à penser qu'Heero avait aussi des sentiments à son égard. Cette arme, il la lui avait donné pour qu'elle puisse le défendre. Alors à présent, il la considérait un peu comme une preuve d'amour. S'il la lui réclamait cela signifiait donc qu'il reprenait aussi ses sentiments et qu'il ne voulait plus de lui.

 

- C’est un cadeau, je n’en veux plus.

- Mais elle a été montée et réglée pour ta main ?

- Aucune importance.

- Dans ce cas, accepterais-tu de ne la reprendre que lorsque tu le souhaiterais ?

 

Voyant qu’il ne suivait pas sa logique, l’américain tenta de devenir plus clair.

 

- Accepterais-tu que je te la garde chaque jour sur moi pour ne te la donner qu'à l'instant où tu en aurais besoin ?

 

Peut-être était-ce trop compliqué pour lui à cet instant. Heero était fiévreux et lui s'amusait à lui parler de leurs sentiments respectifs et d'un possible avenir commun sur la base de cette arme.

 

- Je ne sais pas Duo. Je n'en ai aucune idée.

 

Fortement déçu par sa réponse, Duo enleva sans un mot les coussins derrière le dos d'Heero pour qu'il soit en position allongé et s'apprêtait à le laisser enfin seul quand une main sur son poignet le retint aussitôt.

 

- ….

- Heero ?

- S'il te plait.

- ……

- Reste.

 

Il avait dit ca en gardant les yeux baissés sans le lâcher pour autant. Son comportement ressemblait à celui d'un enfant qui n'ose espérer que ca demande puisse être acceptée. Sauf que lui avait plus qu'envie de répondre à ce genre de désir. Oubliant la réponse qu'il venait de recevoir à l'instant, Duo s'assit de nouveau sur le bord du lit d'où il retira chaussures, pantalon et veston, avant de s'y coucher face au blessé.

 

- Je resterais toute ma vie à tes cotés si seulement tu me le demandais.

 

Après tout, l'espoir était encore permis. Ne lui avait-il pas juste demandé un peu de temps de réflexion ? De nouveau rassuré, Duo donna un dernier baiser à son compagnon alors que leur deux corps s'emmêlaient dans une parfaite osmose sous la chaleur des couvertures.

 

- Que va dire Quatre quand il apprendra que je reste encore un peu ?

- Mais il n'a jamais été question qu'il te demande de quitter sa maison.

- J'ai tué son père, Duo.

- Qui a lui-même tué sa mère. Franchement, je ne suis pas sûr que tu puisses seulement imaginer ce que pense Quatre en ce moment. Il se sent responsable de ce qui t'arrive et ne souhaite que venir s'excuser du mal que t'as fait son père. On est tout de même loin des reproches, tu ne crois pas ?

 

Le voyant encore surpris et perdu, le natté le serra un peu plus dans ses bras.

 

- Tu sais quoi, on lui demandera de venir te voir demain à la première heure. En attendant, fait moi la promesse de rester ici le temps nécessaire à ta convalescence.

- ……

- J'attend !

- C'est d'accord.

 

Fou de joie, le jeune homme se blottit contre lui avec délice. Tout finissait par reprendre un tour plus normal. Il acceptait de rester, de l'avoir à ses cotés et de réfléchir à ce que pourrait être leur futur commun. Il somnolait tout deux quand une dernière question lui vint à l'esprit.

 

- Au fait ! J'y ai pas pensé jusqu'à présent mais devons-nous prévenir quelqu'un de ta présence ici ?

- Non, il n'y a personne.

- Bien. Dans ce cas, laisse moi m'occuper de toi.

 

Duo le voyait céder avec soulagement au sommeil quand il lui répondit enfin.

 

- Quelque chose me dit que tu seras pire qu'Hilde.

- Hilde ?

 

Ce nom, ne lui semblait pas inconnu mais le jeune homme endormit ne pouvait plus répondre à son interrogation. Pris d'un doute, Duo décida qu'il irait voir Wufei pour lui demander la permission de jeter un coup d'œil sur la correspondance de Mérian. Mais demain, car lui aussi sentait soudain le poids de la fatigue s'abattre sur ses épaules.

 

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Rentrant d'une journée passée en ville, Wufei demanda des nouvelles de leurs protégés. Après un court résumé de la situation, Quatre termina par l'informer qu'aucun des deux garçons n'étaient depuis sortis de la chambre de Duo. Voulant s'assurer que ce dernier ne jouait pas de nouveau les veilleuses assidues ou que l'un d'eux n'était pas mort étouffé par le second, il décida de jeter un coup d'œil dans la dite chambre. L'ouvrant sans bruit, il n'aperçu alors que deux silhouettes endormis et blottis l'une contre l'autre dans le noir le plus total. Il ne lui en fallait pas plus pour le rassurer. Les deux jours d'angoisse qu'il venait de passer à les voir s'entredéchirer se terminait enfin, à son plus grand soulagement.

 

A suivre……..