Auteur : Mimi Yuy

Email : mimimuffins@yahoo.fr

Origine : Gundam Wings

Disclamer : Alors G-boys & Co. pas à  moua mais à eux là bas au pays du soleil levant. ^_^

Genre : Western Yaoi

Couples : classique ^_^

 

Un chapitre 13 que j’aurais débuté ce vendredi 13 (le genre de hasard qu’on n’invente pas ^_^’’). Dernier opus d’une fanfic qui se sera fait désirer tant dans ma tête qu’aux bouts de mes doigts. Mais comme d’habitude, il aura juste suffit que je m’enchaîne à ma chaise une nuit entière pour que cela vienne enfin. (la méthode qui tue ^_^’).

 

 

Washington DC.

 

 

 

Chap 13: Retour à la maison

 

Assis sur le sable fin du désert de Californie, au plus haut d’une falaise rocheuse, Heero et Duo observaient le coucher du soleil.

 

Ce soleil qui se levait chaque matin sur les rives d’un pays qui l’avait vu naître.

Et se coucherait chaque soir derrière les terres où il mourrait très certainement.

 

- Tu penses à quoi Hee-chan ?

- A rien.

- Je n’y crois pas.

 

Soupirant à cette réponse, Heero se détacha du spectacle millénaire pour un paysage tout aussi doux et rêveur… les yeux améthyste de son amant.

 

- Duo…

- Ose me dire le contraire.

 

N’en ayant pas la force, Heero détourna à nouveau son regard vers l’urne présente à ses pieds.

Quand ils étaient enfin sortis de l’hacienda en ruine, au petit matin suivant la mort de Dekim, Duo lui avait enfin apprit son existence. Mis à part, un étrange sentiment de soulagement à cette découverte, il n’avait plus dés lors ressentit qu’une envie : celle de revenir ici.

 

Alors sans qu’ils n’aient eu à en discuter, Duo et lui avaient rédigé un simulacre de rapports expliquant leur version des faits. Papiers soigneusement relus et signés qu’ils avaient confié à Quatre avant de les abandonner sans plus attendre. C’était il y avait trois semaines déjà. Trois semaines qu’ils voyageaient pour traverser le pays tout entier et revenir là où nombre de chose avait débutée pour Heero des années plus tôt.

 

Trois semaines de voyage qui se terminaient et durant lesquelles ils n’avaient parlé de rien.

Dans une sorte de commun accord, ils s’étaient contentés de retrouver la présence physique de l’autre.

L’assurance de se savoir deux et non plus un.

Plus jamais un.

Jamais…

 

Songeant à tout cela et plus encore, Herro prit enfin l’urne dans ses mains.

Se levant, il fit quelques pas jusqu’au bord du précipice. C’était en bas de cette falaise que Wings lui était apparue la première fois. A cet endroit précis où un jour de chaleur intolérable, elle l’avait trouvé, le sauvant d’une mort imminente due à la soif et la fatigue. Dans les poches fixées sur sa selle, il avait trouvé de l’eau, une couverture et un peu de nourriture. C’était pour lui, à cette époque, une simple monture ayant perdu son cavalier. Mais en l’approchant, la jument lui avait offert bien plus que ces quelques vivres...

 

Elle avait été la première…

Le premier être vivant à lui avoir offert son affection.

 

Comment un animal pouvait-il prendre tant de place dans le cœur d’un homme ?

Lui qui était sans pitié pour ses ennemis.

Lui qui avait tué Dekim sans la moindre hésitation.

Il s’en était même réjoui !

Il n’en avait pas prit plaisir, non. Mais son geste, il ne le regretterait pas.

Si sa peine d’avoir perdu sa famille était toujours tapie au fond de son cœur, ses cauchemars avaient cessé la nuit suivant ce meurtre.

Ces crimes de sang n’étaient rien pour lui tant qu’ils concordaient avec son sens de la justice.

Mais Wings…

 

Sa mort, il ne l’acceptait pas. Ne la comprenait toujours pas…

Comment avait-elle pu l’abandonner de la sorte ?

Pourquoi maintenant ?

Il avait encore tant besoin d’elle.

Il aurait tant voulu lui offrir une dernière étreinte, dernière caresse pour lui faire ses adieux.

Mais on lui avait retiré cette chance.

Alors pour elle…

Pour elle seulement…

Il les lui offrit…

 

Tandis que deux sillons de larmes coulaient en silence le long de ses joues, les mains de l’homme ouvrirent l’urne aux dernières lueurs du soleil couchant.

Alors seulement, il dispersa les cendres de sa plus chère amie, sa plus fidèle concubine…

Fidèle jusqu’à sa mort…

La seule, la seule qui l’avait comprit et aidé dés leur première rencontre sans le juger sur son apparence froide.

 

Priant pour le repos de son âme, Heero dispersa ses cendres dans le souffle du vent.

Au dernier grain de poussière disparu, la nuit se fit totale.

 

- Adieu mon ange.

 

Ce n’était qu’un simple souffle perdu dans les méandre du temps. Mais par ces mots, Heero mit définitivement fin à cette époque, à cette vie d’homme meurtrie et solitaire qu’il abandonnait définitivement avec elle.

 

Wings…

 

Retrouvant le contrôle sur lui-même, Heero referma l’urne avant de revenir s’asseoir à sa place autour du feu.

Par l’absence de tout bruit, il savait parfaitement que Duo n’avait pas bougé, assistant respectueux et silencieux à cette étrange cérémonie d’adieux. Mais il ne le soutenait pas moins dans cet acte. Pour preuve.

A peine fut-il à ses cotés, qu’il la sentie.

Cette main…

Cette main qui venait toujours à lui quoiqu’il arrive, quoiqu’il se passe depuis qu’ils s’étaient liés…

Un geste, pour eux, plus intime et symbole d’amour que ne le serait jamais aucun de leur baiser.

 

- Duo.

- Oui ?

- Tu ne parles plus.

- Je n’ose pas.

- Baka.

- Ca faisait longtemps.

- C’était un autre temps. Une autre époque.

 

Se détournant définitivement de la vue, tel son passé qu’il refermait pour de bon, Heero se tourna de nouveau vers son compagnon.

Etonnement, il avait subitement le cœur plus léger.

Il n’oubliait rien. Bien au contraire.

Mais il voulait subitement se redonner une chance de vivre.

Observant son vis-à-vis, un air subitement léger et coquin, Heero glissa ses doigts dans les mèches de cheveux de Duo. Depuis combien de temps n’avait-il pas jouer ainsi avec elles ? Il aimait tant les tortiller autour de ses doigts comme à l’instant.

 

- On rentre demain ou tu veux rester quelques jours, histoire de ne pas avoir fait tout se voyage pour rien ?

- On rentre. Ou le bureau d’Etat va nous virer avant la fin de notre période d’essai.

- C’est vrai que dans son télégraphe, Noin ne semblait pas ravie de découvrir qu’on faisait l’école buissonnière pour une durée indéterminée.

- Tu aurais pu rentrer toi.

 

A ces mots et le retour d’une certaine peine sur le visage d’Heero, Duo regretta ses paroles.

 

- Mais je préfère qu’il n’en ait rien été.

 

Rassuré et heureux d’entendre cette confidence, Duo retrouva un peu plus espoir.

 

- Quoiqu’il en soit, il nous faut rentrer. Ne serait-ce que pour reprendre nos responsabilités. Que ce soit dans le travail ou… le civil.

- Penserais-tu à Hope ?

- Hope… C’est un joli prénom.

- C’est vrai ? Tu aimes ?

- Même si tu n’as pas pu t’en empêcher…

- Je… moi… T’as deviné que c’était moi qui l’avais choisit… ?

- Je l’ai toujours su. Je ne parlais pas de ça.

- De quoi alors ?

- Du fait qu’il t’aura fallu me faire passer un message même dans le choix du prénom de ma fille.

- …

- …

- Oups ?

- Duo. Depuis le temps que tu me connais. Tu devrais savoir que ce n’est pas parce que je ne dis rien, que je ne pense rien.

- Ca on ne sait jamais avec toi.

- Qu’est-ce que tu insinues ?

 

N’appréciant guère d’être celui qu’on traite d’idiot, Heero se jeta sur Duo pour lui emmêler les cheveux dans un geste sacrilège.

 

- Hééé !

 

Duo se défendant non sans mal, la bataille devint vite un jeu de main auquel s’ajouta sans plus attendre des lèvres tentatrices et appétissantes. Surplombant finalement le métis, Duo se recula pour le regarder dans les yeux.

Cela faisait si longtemps qu’ils n’avaient pas été si sereins au cours de pareil instant.

 

- Tu m’as manqué Heero.

- Je sais.

 

Embrassant à nouveau son compagnon, Duo se reposa ensuite sur son torse. Il était bien là.

Son oreille sur ce coté droit si unique sous lequel reposait un cœur battant d’un rythme calme et apaisant.

Caressant son compagnon, Heero ajouta enfin ce qu’il aurait du lui dire depuis tant de semaine…

 

- Merci.

 

N’en ayant jamais attendu moins ou plus, Duo ferma les yeux. Plus que des mots d’amour, plus que des gestes, il ne voulait entendre que ce mot de sa part. Un mot qu’il considérait mériter et auquel ne pas avoir besoin de répondre.

 

- Merci pour tout Duo.

 

Ainsi blottis l’un contre l’autre, les deux hommes s’endormirent pour ne se réveiller qu’aux lueurs de l’aube.

Avec les rayons de ce soleil levant encore invisible, débutait pour eux, le premier jour d’une nouvelle étape dans leur vie commune.

 

*-*-*-*-*

 

A Washington, le retour… « Partiel » des agents du gouvernement n’avait guère plut à leurs supérieurs.

 

Mais comme l’avait si bien formulé Wufei. Les messagers, qui eux rentraient à bon port, ne pouvaient être considérés comme responsable des fuyards. Alors prenant leur mal en patience, Relena, Noin et les autorités supérieures figurées par Lady une se passèrent de deux de leurs agents, subitement fichés absents pour cause de congés familiaux.

 

Pour les autres, ce retour ne fut guère de tout repos. L’enquête sur l’attentat Noventa conduisit à l’implication totale et sans appel de feu le général Dekim. Par cette condamnation et la mort précoce de l’homme suite à un malheureux accident au cours de son arrestation, les multiples campagnes électorales des grands électeurs prenaient de nouveaux tournants. La vie politique en pleine effervescence plongeait Washington en un fourmillement plus intense qu’à l’habitude. Et parmi toute cette agitation, des hommes et femmes décidaient du chemin que devait prendre leur vie.

 

Parmi eux, un jeune homme décida qu’il était temps pour lui d’abandonner les autres et de devenir égoïste. Ne plus penser qu’à lui avant que le temps et la vie ne lui fassent défaut.

 

- Tu es sur Trowa ?

- Oui.

- Tu ne le regretteras pas ?

- Jamais.

- J’ai si peur d’y aller.

- Tu ne seras pas seul.

- Non. Mais ces pays nous sont si inconnus. Me sont si inconnus.

- Je te « rassure » tout de suite. Mes souvenirs de la France se limite à un quai de port.

 

Devant l’inquiétude de Quatre faisant face, assis sur le bord de leur lit, aux malles qu’ils confectionnaient avec attention pour leur long et peut-être sans retour périple sur le vieux continent, Trowa l’étreignit avec force.

 

- Je ne te mentirais pas. Je ne suis pas plus rassuré que toi de traverser tout l’Atlantique dans une coquille de noix.

- Idiot. On va prendre l’un des navires les plus sûr qui existe jusqu’à New Hampton en Angleterre !

- Mais cela reste un danger. Sans compter que je crois souffrir du mal de mer.

- Je serais aux petits soins avec toi dans ce cas.

- Je l’espère bien.

 

Riant d’eux même, Quatre ne pu s’empêcher de se moquer d’eux.

 

- On dirait un vrai petit couple.

- Et bien c’est le genre de chose qui me plait kitty-cat.

- J’en suis heureux.

 

Partageant un tendre baiser, les deux hommes reprirent leur contemplation assidue de leurs possessions respectives placées avec soin dans ces malles de fers. Il n’y avait pas plus concret dans l’organisation d’un voyage que la mise sous plis des bagages qu’on emportait avec soi.

 

- Ait confiance Quatre. Je suis certain que le plus beau reste à venir.

 

Appréciant cette phrase à sa juste valeur Quatre adossé à son compagnon se contorsionna pour un énième baiser. Se laissant finalement déplacer pour faire face à son amant, assit face à lui sur ses genoux, ils signèrent ainsi leur pacte d’un échange de regard aussi tendre que décidé.

 

Une agitation particulière dans le hall d’entrée de l’hôtel attira alors leur attention, brisant d’un éclat de rire joyeux cet échange. Il était rare que des clients si bruyants arrivent dans cette partie du Saloon à cette heure. Mais au second écho du même rire, la nature des nouveaux venus ne fit aucun doute.

 

*-*-*-*-*

 

Enfin libérés de leurs obligations administratives qui les avaient retenu la journée entière, Heero et Duo se rendirent enfin aux Gundam Wings dans l’espoir d’y trouver une chambre calme et pourquoi pas un bain chaud, avant d’y dormir tout leur saoul. Le voyage de retour n’avait pas été des plus reposant. Entre les turpitudes de leurs transports aussi divers que douloureux et leur mauvaise idée d’en faire une sorte de voyage de noce…

 

Arrivant enfin devant la devanture de l’hôtel Saloon, ils durent accepter l’évidence : L’établissement était ouvert et ne peinait en aucun cas d’un manque de client. Bien au contraire.

 

- Regarde Heero ! Tu crois que c’est aussi plein chaque soir ?

- Tout ce que j’espère c’est que les murs des chambres soient bien insonorisés.

- Dis tout de suite que je suis bruyant ?

 

Ne prenant pas la peine de répondre à cette pique, Heero franchit la porte d’entrée de la section hôtel pour apercevoir derrière son comptoir, Hilde en personne. Il ne fallut d’ailleurs pas plus d’une seconde pour qu’elle se précipite sur eux.

 

- Duo !!!! Heero !!!!

 

Après une effusion du au bonheur de les revoir, la jeune femme les regarda avec joie, tout en retournant à son poste.

 

- Vous êtes enfin rentrés.

- Oui, comme tu vois.

- Et… Pour longtemps ?

 

Duo observa Heero du coin de l’œil. Ils avaient beaucoup discuté de leur place respective dans leur couple, de leur attente, de leur voeux en l’avenir et ils étaient plus ou moins d’accord sur les plus gros points.

 

- Oui, nous allons rester ici. Pour quelques temps du moins. Qui sait ce que l’on fera dans quelques années.

- Et vous resterez ici « ici » ou...

- Ca nous ne le savons pas encore. Mais dans un premier temps, oui. Nous allons réintégrer la chambre n°1 de cette bicoque.

- C’est sûr qu’à présent, la n°2 est quelque peu encombré.

 

Redoutant un peu de savoir ce qu’il était advenu de la relation « Mère-fille » durant leur absence, Duo que le sujet touchait le plus n’osa dire un mot. A l’inverse, Heero n’eut aucun mal à évoquer la question.

 

- Hope y est toujours installée ?

- Non.

- …

- Elle est retournée dans la chambre mitoyenne à la mienne. C’était plus simple. J’ai juste du confier celle de Duo à une jeune personne qui vient d’emménager ici de manière définitive. J’espère que cela ne t’embêtera pas trop Duo.

- Il n’y a pas de raison. Qui est-ce ?

 

A ces mots, le jeune garçon ayant croisé les deux hommes à de nombreuses reprises dans les cuisines ou écuries, fit son apparition. S’approchant de Hilde pour lui rendre les clefs d’un client partit avec sa monture, il eut droit à un baiser sur la joue pour cela.

A ce geste si spontané, Heero et Duo reconnurent l’ancienne Hilde. La jeune femme plantureuse et heureuse de vivre qui ne cessait de toucher les gens qu’elle aimait. Pour ne pas dire « poteler » quand il s’agissait de leur cas personnel.

Mais plus encore. S’il ne la connaissait pas, ils auraient réellement pu croire voir une mère et son jeune fils.

Ayant gardé le gamin sous sa main, Hilde, leur répondit tout en le présentant en bon et du forme.

 

- Max. C’est « petit Max » qui s’y est installé. [1]

- Hilde… Tu l’as définitivement engagé pour bosser au saloon ? Il n’est pas un peu jeune pour tout ça ? Je ne veux pas sembler critiquer, mais à son age, il devrait aller à l’école et…

- …et jouer avec des gamins de son age. Je sais, merci. Si Max m’aide un peu durant ses temps libres, il n’est plus là pour ça.

- …

- J’ai entamé une procédure d’adoption à son égard.

 

Il n’en fallait pas plus pour que les deux hommes en restent bouche bée.

Ils ne s’y attendaient vraiment pas à cette nouvelle !

 

- Et pour Hope ?

- Quoi Hope ? Vu son age, je ne vois pas pourquoi, elle n’aimerait pas son frère une fois plus grande.

- Non, ce n’est pas ce que je voulais dire…

 

Préférant ne plus rien ajouter de peur de s’enfoncer dans des propos qu’ils ne comprenaient pas lui-même, Duo se limita au plus simple.

 

- On peut la voir ?

- Mais elle est devant toi Duo !

 

Suivant le regard de Hilde, le jeune homme la découvrit belle et bien installée sous le comptoir de l’entrée. Placée au fin fond d’un couffin situé de sorte à ne pas être vu des clients, la petite Hope jouait sagement avec une poupée de chiffon qu’agitait sa mère tout en leur parlant.

 

A l’évidence et pour leur plus grand soulagement, le mal être de la jeune maman semblait définitivement passé. Pour preuve, ils pouvaient assister avec quelle tendresse, elle prenait sa fille pour la leur tendre.

 

- Tu veux la prendre Duo ?

- Bien sur.

 

Portant non sans émotion, la fille de son amant dans ses bras, le natté fut comme chaque fois ému par sa si petite taille. Bien qu’elle ait sensiblement grandit au cours de leur longue absence de près de deux mois, elle semblait toujours si fragile.

 

- Je… J’ai commencé à me renseigner avec le prêtre du quartier. Il baptise de nombreux enfant dans deux semaines. Et j’aurais aimé savoir si…Si Heero est d’accord bien évidement.

- D’accord pour quoi ?

- Que Duo soit le parrain de notre fils au même titre que Sally soit elle sa marraine.

- …

- Alors qu’est-ce que t’en dis ?

 

A cette question directement posée à Heero, Duo ne pu s’empêcher de fixer son compagnon dans l’attente impatiente de sa réponse. Il ne serait une surprise pour personne que le natté accepterait les yeux fermés une telle responsabilité à l’égard de cet enfant quand on savait avec quelle dévotion il s’en était chargé le plus souvent seul, en lieu et place de ses parents de sang.

 

- J’en dis qu’ils seront bien les seuls sur lesquels elle pourra se reposer à tout instant. Nous sommes bien trop instables toi et moi pour l’éduquer avec une grande réussite.

- Parle pour toi Heero ! Je compte bien faire de ma fille une personne bien.

- Alors tout est pour le mieux.

- Si seulement elle vit et profite de son père.

 

A ces  mots, véritables coup bas de Duo à son égard, Heero du se résoudre à prendre à son tour la petite dans ses bras. Une tache qu’il ne faisait pas avec tant de bonheur que les deux autres. Les bambins, ce n’étaient vraiment pas son truc. Mais à l’instar de ce qu’il lui avait promis la nuit de sa naissance au dessus de son berceau, Hope pourrait toujours compter sur lui. Même s’ils seraient parfois trop froids ou maladroit, il veillerait toujours à ce que personne ne lui fasse le moindre mal.

 

Rendant l’enfant à Duo qui n’en attendait pas moins, Heero fut sauvé par l’arrivée bénie de leurs amis dans les escaliers. Après avoir revu Wufei à la maison blanche, où ils se trouvaient depuis le matin, il semblait que Quatre et Trowa aient aussi décidé de rester au saloon.

 

- Kat-chan !!!!

- Duo…

 

Encore deux qui ne changeaient pas…

 

*-*-*-*-*

 

Loin de là en ville, Wufei avait quitté ses deux amis pour se rendre avec Lady Une à l’hôpital central militaire. A leur demande, Sally y allait ausculter la jeune Marie-Meiya. Depuis son retour de la frontière mexicaine, l’adolescente, mise aux arrêts, souffrait d’une paralysie totale de ses membres inférieurs.

 

Dés leur arrivé, les deux militaires s’informèrent de l’état de santé de la patiente.

 

- Comment va-t-elle ?

- Les nerfs ont tous été tranchés. Elle ne remarchera plus jamais.

- Je vois.

 

Touchée par cette conséquence cruelle, Lady Une ne pouvait pas ignorer la présence flagrante des traits de Treize Kushrinada en observant le visage pâle de la jeune fille.

 

- Et que va-t-elle devenir maintenant que son état est stationnaire ?

- Je… je vais en demander la tutelle.

 

A cette révélation, Wufei et Sally se tournèrent comme un seul homme vers Lady Une.

 

- Je suis incapable d’abandonner cette enfant. Elle… Il aurait sûrement apprécié que sa fille reste avec des gens dont il avait confiance.

 

Comprenant sans mal que la femme avait toujours aimé le gouverneur Kushrinada et qu’elle voyait en sa fille une manière de retrouver un lien perdu à jamais avec cet homme, Sally acquiesça la nouvelle. Wufei qui avait lui connu de nombreuses années une relation amicale et sincère avec l’homme su qu’il ne pouvait y avoir de meilleure fin pour ces deux femmes meurtries par la trop grande prestance d’un homme qui ne les avait pas jugé et aimé à leur juste valeur.

 

- Je suis certain qu’il serait plus que fier et heureux que tu sois celle qui prenne soin de sa fille.

- Merci Wufei.

 

Laissant finalement, la militaire seule aux chevets de l’adolescente, Wufei et Sally rentrèrent à la demeure de cette dernière.

 

*-*-*-*-*

 

- Merci à toi de m’avoir raccompagné Wufei.

- C’est naturel.

- Avec le retour d’Heero et Duo, on peut dire que tout est bien fini.

- D’une certaine manière oui. Les élections approchent et de nouveaux prétendants vont prendre en mains les deux principaux partis du pays, remplaçant deux hommes morts pour leurs idéologies si contraires et opposées.

- Politiquement parlant, cette disparition est une véritable tragédie. Il y a tant à faire... Je découvre chaque jour le pire sur la nature humaine. Je croise tant de femmes battues par leur mari pour qu’elles restent à leur « place ». Je… Je crois que je vais militer pour qu’elles… pour que NOUS ayons un peu plus de droit. Il est si impensable que nous ne puissions seulement voter que si nous sommes émancipée et propriétaire d’un bien terrestre ! Dire qu’il a même fallu que tu te portes garant à mon égard pour qu’ils conçoivent de me donner un diplôme que j’avais plus qu’acquis !

- C’est vrai. Le monde dans lequel nous vivons est encore injuste sur bien des points.

 

Devant un tel engouement de la femme médecin pour tous ces sujets, Wufei se sentit rassuré. Finalement, les espoirs et rêve de futurs de Sally n’étaient en rien ceux qu’il pouvait lui espérer. Comment, un machiste de son envergure pouvait-il vivre aux cotés d’une future suffragette en proie à la libération de la femme ?

 

- Pardonne-moi Sally, mais…

- Mais tu vas partir et quitter la ville. Je sais. Lady Une m’a annoncé cette après midi que tu avais donné ta démission, prenant congés de ton poste dés ce soir. Même sans cela, je l’avais compris bien avant toi Wufei. Déjà lorsque nous étions à OZ je savais avoir perdu la bataille. Mais que veux-tu, je ne pouvais pas me résoudre à t’abandonner sans me battre jusqu’au bout.

- Sache que cela m’aura touché plus que tu ne pourras le croire. Tu es et seras à jamais une amie très chère à mon cœur Sally.

- Il en va de même pour moi Wufei. Bien que je sache que nous nous reverrons, c’est aussi un peu Merian que je quitte une seconde fois en te disant au revoir.

- Portes-toi bien.

 

Un baiser amical abandonné sur sa joue et Sally referma sa porte abandonnant-là le jeune homme. Elle ne pouvait camoufler plus longtemps ses larmes de peine qui montaient à ses yeux. Se laissant tomber au sol, adossée à sa porte, elle pleura ainsi le chagrin d’un amour non réciproque. Mais l’amour c’était aussi d’accepter de laisser l’autres vivre son bonheur sans lui compliquer inutilement sa vie.

 

Marchant pour rejoindre le Gundam Wings, Wufei n’en était pas dupe pour autant. Il savait que leur relation n’aurait jamais survécu à une seule année de vie commune. Il n’empêche que repousser une femme si adorable était aussi dur à vivre pour celui qui en refusait les avances.

 

Malgré tout soulagé d’un poids, il repensa avec amertume au départ de Zecks. Loin de le leur signifier, ils s’étaient juste réveillés la veille de leur retour à Washington avec l’absence évidente de leur compagnon de voyage. N’ayant aucune obligation à la capitale, le Marshall avait décidé de reprendre au plus tôt son billet de retour pour Oz. Il ne lui avait laissé qu’un bout de papier. Le numéro d’identification du poste du marshal pour le service du télégraphe. Un message caché voulant signifier qu’il lui suffirait d’un mot pour qu’il le rejoigne où qu’il se trouve ! Ca, Wufei, le savait parfaitement.

 

Entrant enfin au saloon, devenu le nouveau lieu de rendez-vous incontournable pour la jeune société de Washington, Wufei entendit les rires caractéristiques de Duo. Ce soir, ils joueraient tous les clients heureux et joyeux de l’établissement. Ce soir était le dernier soir qu’ils vivraient peut-être tous ensembles.

 

Quatre lui avait confié au matin qu’ils partiraient avec Trowa pour l’Europe dans une semaine. Ayant fait leur choix, ils n’attendaient plus que le retour de leurs amis pour quitter le pays. Ils débuteraient par un long voyage en France, sur les traces des parents de Trowa. Après quoi, ils partiraient en Orient express en direction de l’Arabie. Un voyage qu’ils prévoyaient faire durer plusieurs années.

 

Bien loin d’eux, sur cet autre continent, il semblait une évidence qu’ils ne se reverraient peut-être jamais.

 

Riant de sa propre bêtise à avoir de telle pensées, Wufei rejoignit la table de ses compagnons. Lui partait le lendemain avec le premier train en partance pour l’ouest. Il avait aussi attendu le retour de ses amis pour les quitter. Mais cela n’était pas si grave pour ces deux-là. Il avait à leur égard la certitude de les revoir très prochainement.

 

Relena nouvellement fière détentrice du poste de chef suprême du « contre espionnage » suite à son enquête jugée fructueuse, discrète et efficace en la matière, prévoyait pour ces deux-là un grand avenir au sein de son service. Des années de missions pour le compte de l’Etat se soldant sans aucun doute par un futur ulcère pour Duo, quand on savait comme il était jaloux de l’amitié que partageait la jeune femme avec son compagnon. Grâce à ce lien, peut-être arriveraient-ils un jour à faire se retrouver un frère et sa sœur qui avait plus que le droit de découvrir leur existence mutuelle autrement que par des articles de journaux…

 

Levant son verre pour trinquer à leurs vies futures qui débutaient pour eux tous, Wufei sourit d’un réel bonheur pour la première fois depuis la mort de Merian.

 

Elle avait beau avoir été dure et cruelle avec eux tous, ce soir-là, la vie reprenait bel et bien ses droits. Et même s’ils partaient à présent ou prochainement aux quatre coins de la terre, il y aurait pour toujours entre eux ce lien indéfectible qui s’était si rapidement tissé entre eux, formant par ce fil invisible une famille. Leur famille. Aussi  quoiqu’il arrive, quoiqu’il leurs arrivent, ils savaient tous à présent que cette famille les attendrait toujours en ce lieu. Où qu’ils s’installent, quoiqu’ils deviennent, ils se retrouveraient tous un jour ou l’autre ici même. Au Gundam Wings. Car là résidait leur destin… et leur espoir… [2]

 

A suivre.

mimi yuy

 

[1] Toute ressemblance avec un autre personnage de ma création est totalement fortuit ^_^’’

[2] Je vous passe le méga jeu de mot créé à partir du prénom de la jeune Hope ^_- (comme quoi faudrait que j’arrête d’écrire la fin de mes fics avant le début, j’irais peut-être plus vite à les avancer ^_^’’)