Auteur : mimimuffins@yahoo.fr 

Origine : Gundam Wings

Genre : yaoi

Couples : veux pas dire pour pas gâcher le suspens (Quoi ! y'a pas de suspens ???)

 

Texte en italique  = les souvenirs pénibles du ou des  protagonistes

 

 

 

 

 

Partie III : Résurrection

 

 

Chap 3 : Retrouvailles

 

Les trois jours demandés par Duo, s’écoulèrent beaucoup trop vite pour Heero. Durant ce lapse de temps, Lee ne s’était que très peu montré à ses cotés. Curieux et inquiet que sa seule chance de « fuir » définitivement sa vie n’ait été prise à nouveau pour cible, il avait inversé leur tendance. A présent, c’est lui qui tentait d’en apprendre le maximum sur elle. Très vite il avait donc compris que la jeune femme était tout simplement appelée sur d’autres contrats, ne s’occupant de lui qu’entre deux. Il pouvait en conclure que si cette adolescente avait choisi le métier de tueur à gage, lui n’en restait pas moins une cible personnelle.

 

Ayant abandonné sa filature pour la soirée, Heero arriva enfin aux abords du quartier diplomatiques. S’il voulait obtenir les informations qu’il désirait pour venir en aide à sa « tueuse », il devait aller les chercher dans la demeure de Troya et Quatre. La demeure de Quatre. Un palais arabe composé d’un nombre insoupçonné de pièces. L’endroit où 14 mois plus-tôt, il avait presque pu avouer tout son amour à Duo. Si seulement une attaque aérienne ne les avait pas forcés lui, Wufei et Trowa à se battre avec leur Gundam…. Comment ne pas repenser à cette nuit où tout avait commencé ? La nuit où en échouant dans la mer, il avait définitivement tout perdu. Leur confiance, leur amitié et leur respect.

 

Un an était passé depuis qu’ils l’avaient vu tuer de sang-froid Relena. Une longue année durant laquelle, l’ancien soldat parfait avait préféré fuir plutôt qu’assumer ses actes et leur rejet. Quels sentiments pouvaient-ils encore nourrir à son égard ? Le temps avait-il renforcé leur dégoût pour sa personne ? Sachant qu’avant toute cette tragédie, ses quatre compagnons d’armes lui reprochaient d’avoir forcé Duo à mentir pour cacher qu’il avait survécu au crash de Wings, il ne devait même pas en douter. Comment allait-il supporter la haine dans leur regard ? Non, il n’en aurait jamais la force. Depuis un an, force et espoir l’avaient définitivement quitté. C’était la raison pour laquelle, après avoir tué Trente, il les avait fuis sans plus jamais chercher à les revoir. Sa seule exception avait été pour Duo. Ce dernier l’ignorait mais durant l’année écoulée, il n’avait cessé de venir le voir. Juste de loin, comme lorsqu’il parcourait le cimetière à sa recherche.  La seule vision de son visage lui suffisait pour vivre une nouvelle journée. La voix qui ne cessait plus de lui parler dans sa tête, le poussait alors toujours à aller le retrouver pour lui parler. Mais il tenait bon. Duo avait une nouvelle vie. Lui n’avait pas le droit de tout détruire en revenant parmi eux. Il n’était qu’un vivant en sursit. Attendant sa mort avec une patience qu’il n’avait déjà plus depuis le premier jour. Si seulement il avait réussi à se tuer de lui-même. Mais il n’y arrivait pas. Chaque jour, puis semaine, il tentait de se supprimer mais Elle l’en empêchait toujours, sans jamais lui laisser une seule chance.

 

Avançant sur le petit chemin de pierre menant à la porte d’entrée, Heero ne pu s’empêcher de repenser à Elle. Relena. Celle qui depuis sa mort ne cessait plus de le hanter à le rendre fou.

 

Une image en entraînant une autre, Heero se sentit très vite repartir dans ses cauchemars.

 

-//-

Trente-et-un gisant dans une marre de sang à ses pieds, Heero se dirigea à nouveau vers le corps inerte de la jeune princesse. Comment avait-il pu tirer sur elle ? Il l’avait tué de ses mains. A ce constat, le soldat qu’il était encore à cet instant ne pouvait qu’être soulagé. Il avait la certitude que la victime civile n’avait absolument pas souffert. Une balle dans la tête. Une vision parfaite pour une mort instantanée par rupture cérébrale.  Un travail propre et sans bavure effectué d’une main de maître par le Perfetc soldier qui ne démentait pas sa réputation. L’homme lui, prenait conscience qu’il lui aurait suffit de dévier de quelques centimètres sa trajectoire pour que la jeune femme ne soit que blessée et puisse par la suite être sauvée. Ses compagnons d’armes avaient du y penser en assistant à toute la scène. Comment pourraient-ils comprendre que les paroles de Trente qu’ils n’entendaient pas l’obligeaient à agir aussi radicalement ? Quel intérêt aurait-il eut de la blesser si cela avait été pour finalement tous les voir mourir devant ses yeux ?

 

Sachant pertinemment que ceux qui avaient lutté tant d’année à ses cotés ne comprendraient jamais son geste, Heero prit avec le plus grand soin le corps sans vie de celle qu’il avait juré de protéger par le passé.

 

Ignorant de son mieux l’image d’un Duo hystérique qui semblait lui hurler dessus, de colère et d’indignation sans aucun doute, Heero partit sans plus tarder. Son précieux fardeau dans ses bras, il s’éloigna définitivement d’eux. Après avoir marché plus d’une dizaine de kilomètres, il déposa finalement la princesse décédée devant les portes d’un hôpital. Une civière était en attente à l’extérieur des urgences. Une ambulance arrivait derrière lui. Il se contenta d’y abandonner le corps avant de partir sans que personne ne l’ait aperçu.

 

Durant sa longue marche, il avait pu revivre les dernières heures de sa vie. Trente-et-un mort, il ne restait plus rien des rebelles. Des rebelles ! Dire qu'eux même avaient porté ce nom à une époque pas si lointaine. A présent, avec la mort de Relena, il ne tarderait pas à être poursuivis par toutes les polices de Sank-kingdom. Une traque à l’homme serait très certainement organisée pour stopper le redoutable pilote de Gundam. A cette prévision, Heero se dit qu’ils allaient être déçus. Il ne comptait pas leur opposer la moindre résistance. Mieux, il espérait bien en finir de lui-même dans quelques heures à peine…

-//-

 

- Je vois !

 

Pour l’énième fois depuis ces derniers jours, Heero fut brutalement tiré de ses pensées au goût amer des souvenirs. Se retournant, il remercia le ciel de lui avoir envoyé Duo avant qu’il n’affronte ses retrouvailles avec les autres. Passer la porte serait plus facile avec le natté à ses cotés.

 

- Je comprends mieux pourquoi je ne suis tombée sur toi qu'une demi-heure après les appels de Wings quand t’es venu chez moi. T'es resté aussi longtemps devant ma porte ?

 

Sans lui laisser le temps de répondre, Duo se plaça légèrement devant le japonais pour appuyer sur la sonnerie avant de reprendre sa place initiale.

 

- De quoi as-tu donc si peur Heero ?

- De leurs regards.

- Tu as vu un changement dans le mien ?

- Ce n'est pas pareil avec toi.

 

Duo resta un instant troublé et sans voix à cette remarque. Cela pouvait signifier tant de chose. Il aurait aimé lui faire développer sa pensé mais la porte s'ouvrit avant qu'il n'ait pu formuler la question qui lui brûlait les lèvres.

 

- Heero !!!!!!! Comme c'est bon de te revoir !!!!!!!!!!!!

 

Contre toute attente, Heero qui redoutait la violence et le rejet de ses anciens compagnons sentit l’empathe le prendre tout simplement dans ses bras pour une accolade des plus sincères. Ne sachant pas comment se comporter devant un tel débordement, il n’osa pas bouger avant d'être sauvé par Trowa.

 

- Quatre !

 

Surpris d’être attiré vers l’arrière, l’arabe chercha à comprendre à quoi jouait son amant.

 

- Excuse-le Heero. Il est devenu un petit peu trop impulsif.

- Oh ! Oui, pardon. J'ai tendance à oublier que les contacts physiques ne font pas partie des coutumes japonaises.

- Ce n'est rien.

 

Quatre s’écartant gêné de s’être laissé aller, Duo poussa sans ménagement leur invité pour qu’il entre une bonne fois pour toute dans la maison. Trowa lui fit alors un léger hochement de tête dont il avait le secret avant que Wufei ne s’approche à son tour avec la même impulsion que l’arabe pour lui serrer la main avec effusion.

 

- Comment vas-tu ?

- Bien merci.

 

Sachant pertinemment qu’Heero angoissait à la seule idée de leur faire face et de devoir répondre à leur question, Duo se fit chevalier en jouant son rôle à la perfection.

 

- Bon et bien maintenant que la petite famille est enfin réunie, je propose que nous nous mettions à table ! Je ne sais pas pour vous, mais moi je meurs de faim !!!!

 

A ces mots, les cinq hommes se dirigèrent dans la salle à manger pour un long dîner durant lequel chacun raconta ce qu'il était devenu dans une belle pagaille. Sally n’étant pas présente avec sa fille, Heero ressentait l’étrange nostalgie du temps où ils réalisaient leurs missions d'infiltrations. Souvent tous regroupés dans une même planque, ils avaient du apprendre à vivre ensembles et à se supporter mutuellement. C’était à partir de cette période qu’il trouvait ses premiers souvenirs heureux. Les premiers de toute une vie. Une vie courte qui n’avait déjà été que trop longue aux vues de ses actes.

 

Malgré son mutisme presque habituel, pas l’un de ses amis ne lui en fit le reproche. Aussi incroyable que cela puisse paraître, les quatre hommes semblaient même heureux de le retrouver. Qu’avait donc du leur dire Duo pour qu’ils soient si gentils avec lui ? N’osant le leur demander, Heero apprécia à sa manière cette soirée en dehors du temps. Quand il repartit en compagnie de Duo à l’extérieur, tous espéraient le revoir très vite.

 

-*-*-*-*-

 

A présent, ils se dirigeaient vers la maison de Duo. Le natté n’avait pas désiré apporter le dossier promis et ainsi faire comprendre les réelles motivations expliquant la présence d’Heero parmi eux. Une attitude que le japonais avait trouvée des plus justes.  

 

- Je te remercie Heero. Tu ne peux pas imaginer comme ils attendaient cette soirée.

- Non, c'est moi qui te remercie. Vous m'aviez tous tellement manqué. Je suis heureux de les avoir revu une dernière fois.

 

Duo sentit son cœur se briser à la réponse de son ami. Que voulait-il dire par « dernière fois » ?

 

- Tu sais. Wufei n’a pas osé le dire mais si Sally n’est pas sur Terre. C’est qu’elle attend un nouvel enfant. Vivant à présent sur L5, elle a préféré ne pas se déplacer. Il ne lui reste plus beaucoup avant d’arriver à terme.

- C’est pour quand ?

 

Heureux de le voir enfin s’ouvrir à une conversation, Duo lui sourit avec tendresse avant d’ouvrir la porte en fer menant au jardin.

 

- Dans moins d’un mois si tout se passe bien.

 

C’est ainsi que le natté découvrit la joie d’entendre Heero lui parler avec intérêt. Ils arrivaient finalement chez lui quand il se permit une remarque des plus innocentes.

 

-Tu as changé Hee-chan. Jamais tu n'aurais fait d'aussi longues phrases durant la guerre.

- Tu es le deuxième à me faire cette remarque.

- Qui a osé me couper l'herbe sous le pied ? Quatre ?

- Le pauvre n'en a pas vraiment eu l'occasion. Non ! C'est Lee !

- Lee ?

- Celle que tu considères pouvoir devenir ton successeur.

- Alors tu connais son nom ?

- Leeny Chey, c'est tout ce que je sais d'elle.

- C'est déjà beaucoup plus que nous. Je l’ai croisé deux fois et à aucun moment cette amazone ne m’a confié son nom.

- Rassure-toi. Je n'ai pas eu de traitement de faveur. Je l’ai découvert en suivant une personne qui semblait très intéressé par son cas.

- Laisse moi deviner : des hommes de scorpion ?

 

Heero acquiesça de la tête.

 

- Attend-moi sur le canapé, je vais te chercher ce pour quoi tu es venu.

 

Une petite minute d’absence à l’étage et Duo revint avec dans les mains un épais dossier de police concernant l'homme dont il parlait.

 

- Que comptes-tu faire de tout ça ?

- Je l'ignore encore. Elle dirait qu’il faudrait aider cette Lee et non la condamner sans connaître les raisons qui la poussent à agir comme elle le fait. Nous aussi, nous étions du mauvais coté de la frontière quand nous sommes arrivés sur terre.

 

Comprenant qu’Heero venait de faire référence au mode de pensé de Relena, il ne put s’empêcher d’en parler.

 

- Elle te manque beaucoup ?

- Comment pourrait-elle me manquer ? Elle ne m'a pas encore quitté une seule seconde.

- Tes souvenirs ? 

- Non. Elle est là, sans cesse dans ma tête à me hanter l'esprit. Chaque jour qui passe. Je la vois. Je la sens près de moi. Je l’entends, tel un fantôme qui ne me quitterait pas.

- Heero, c'est toi qui la retiens et non l'inverse. Tu dois te décider à la laisser partir.

 

-//-

Relena – Tu devras faire un choix et trouver le courage de t'éloigner de moi Heero.

-//-

 

N’en pouvant tout simplement plus de l’entendre chaque seconde de sa vie, de sentir sa présence perpétuelle autour de lui, Heero se laissa tomber sur le canapé.

 

- C'est impossible. Tu n'as pas le droit de me demander de te quitter !

 

Le lapsus du japonais  ne passa pas inaperçu. Pire, Duo prit conscience qu’à présent, le jeune homme semblait combattre des voix venant de son esprit en se tenant la tête entre ses deux mains.

 

- Calme-toi Heero.

- Elle recommence. Elle ne s'arrête jamais de me le dire. Mais je n'y arrive pas.

- Qu'est-ce qu'elle te demande ?

- De ne plus chercher. D'aller vers lui…

- Qui ça lui ?

- Toi, toi, toi, toi, toi, toi, ……..

- Chut …..

 

Duo ne comprenait strictement rien à ce qu'il lui expliquait. Heero ne cessant plus de se presser les tempes comme un dément en peur panique de la voir soudainement exploser, il n’accepta pas de rester plus longtemps sans réagir. Bien que le seul geste qu’il trouva à faire n’était peut-être pas le plus approprié, ce fut poussé par un réflexe qu’il ne se connaissait pas, que Duo caressa tout doucement la nuque du jeune homme.

 

- Duo !

 

A peine venait-il d’entendre son nom, que ce dernier retira aussitôt sa main. Il n’était qu’un crétin doublé d’un obsédé et d’un imbécile. Comment pouvait-il seulement avoir l’idée de profiter de l’état de perdition de son ami pour satisfaire un désir qu’il gardait au fond de lui depuis leurs retrouvailles quelques jours plus-tôt ?

 

- Excuse-moi ! Je voulais juste essayer de ……. Et puis zut, je suis désolé Hee-chan.

- Non, ce n’est pas ça, je … 

 

Soupirant, Heero ressenti du mal à s’expliquer.

 

- C’est moi qui te demande pardon. Depuis que nous nous sommes revu, je suis encore plus perdu qu’avant.

 

Duo, attristé de sa révélation, abaissa les yeux sans rien lui répondre.

 

- C’était si simple. Elle se contentait de me regarder vivre. Maintenant elle ne cesse de me faire des reproches. Je ne supporte plus de la voir me rejeter.

 

Duo comprit qu’il continuait à parler des voix qui lui parlaient.

 

- Heero, arrête ! Ce n’est pas Relena que tu entends ! Ce ne sont que des souvenirs qui reviennent sans cesse à toi. Ils sont là car tu ne veux pas l’oublier. C’est toi qui la retiens ainsi. Si tu souhaites qu’elle te quitte, c’est à toi d’en émettre la volonté.

- C’est trop dur.

 

N’en pouvant plus de vivre ainsi, Heero se laissa aller pour la première fois depuis plus d’un an. Il n’en pouvait plus. Il ne supportait plus de se sentir sans cesse rejetée par ses amis et cette entité qui restait dans sa tête, lui refusant toute chance de trouver la paix en se tuant une bonne fois pour toute. Indéniablement brisé, il n’eut même plus la force de se soutenir. La présence de Duo était le coup de poignard. Le coup de trop à une âme trop violemment meurtrie. Sa présence, son odeur, sa gentillesse venait de déchirer le dernier voile de chair qui le recouvrait. Alors sans plus en prendre conscience, le jeune homme se laissa doucement tomber sur les genoux de celui qu’il aimait, répétant sans cesse la même plainte.

 

- Aide-moi. Je t’en supplie, fais-la partir Duo.  

 

Troublé par un abandon si soudain, Duo ne put s’empêcher de laisser s’écouler une larme. Il avait mal de voir l’être aimé souffrir autant. Il semblait si perdu. Comment pouvait-il lui faire reprendre confiance ? Comment réussir à lui assurer qu’ils l’aimaient toujours malgré tout ce qui s’était passé ? Comment lui faire comprendre qu’il l’aimerait toujours quelque pourrait être ses crimes ?

 

- Hee-chan je t’aime. Je t’en supplie crois-moi. Je ferais tout pour te retrouver près de moi et t’aider comme tu le mérites. J’aimerais tant savoir quoi faire pour te soulager.

 

Ses paroles n’avaient peut-être rien de très romantique, très recherché ou poétique. Mais en un instant, elles suffirent à calmer les épaules tremblantes du japonais. Se relevant légèrement, il regarda de nouveau Duo, une lueur d’espoir au fond des yeux.

 

- Il y a un moyen Duo. J’ai essayé mais je n’y suis jamais arrivé. Elle me retient toujours. Elle ne conçoit pas que cela vienne de mes propres mains. Elle me refuse cette délivrance.

- Cette délivrance ?

 

Dévasté Duo prenait douloureusement conscience de ce qu’allait être la demande d’Heero.

 

- Tue-moi ! Si tu m’aimes tus-moi. Laisse moi partir. Ne me laisse pas plus longtemps ici.

- Ne me demande pas ça Heero.

- Je t’en pris. Shinigami peut y arriver lui. Elle ne te retiendra pas. Libère-moi de cette vie.

- Oh non, Hee-chan. Jamais je n’accepterais ça.

- Je t’en pris Duo. Je préfèrerais que ce soit toi plutôt qu’elle.

 

La voix cassée par l’émotion, Heero tenta d’attendrir le Shinigami de cette perspective d’avoir à nouveau à prendre une vie mais rien n’y fit. Duo refusa inlassablement.

 

- Je comprends. Tu as raison. Je ne suis même pas digne d’être libéré par lui.

 

Sur de ce constat, Heero tenta de se relever pour repartir enfin mais Duo l’obligea à rester dans ses bras. Il était hors de question qu’il reparte dans la nuit après une telle crise. Il voulait le garder avec lui. Il voulait le convaincre de sa battre à nouveau pour vivre. Cette situation n’avait déjà que trop duré. Combien de temps ce corps auparavant si athlétique allait-il supporter la déchéance du soldat autrefois parfait. Il n’arrivait déjà même plus à s’échapper de sa prise. A présent apathique, Heero se laissa finalement allonger pour reposer à nouveau sa tête sur les genoux du natté.

 

- Ecoute-moi bien Heero. Si des personne ont a se reprocher quelque chose c’est nous. Wufei, Quatre, Trowa et moi. Nous t’avons abandonné quand tu avais le plus besoin de nous. Nous aurions du te chercher avec plus d’énergie. Te prouver par nos actes que nous t’attendions, que nous voulions être à tes cotés.  Ce n’est pas toi qui as tué Relena. Tu n’as été que l’arme de sa mort. C’est nous qui avons le sang sur nos mains. Pas toi. Nous étions et serons à jamais une même entité tous les cinq. Ce qui arrive à l’un de nous, touche les quatre autres. N’en doute jamais Heero. Alors oublie cette fin à laquelle tu aspires. Car je ne te donnerais jamais satisfaction sur ce point. Personne ne t’empêchera de vivre. Shinigami l’a décidé. Ta demande de rejoindre son royaume a été déboutée. Alors à présent tu vas me faire le plaisir de te battre, te reprendre en mains. Te reposer sur nous et reprendre enfin le goût de vivre.

 

Attendant une réponse qui ne vint pas, Duo constata alors l’impensable : Heero s’était endormi. Avait-il seulement entendu la moitié de ses paroles ? Au visage quelque peu apaisé du garçon, Duo espéra que : oui.  Se doutant toutefois que la scène qui venait d’avoir lieu n’allait pas se renouveler avant longtemps, il profita de l’occasion pour faire ce qu’il désirait depuis si longtemps. Il embrassa d’un vrai baiser les lèvres du seul homme qu’il avait jamais aimé.

 

- Pardonne-moi Heero. Pardonne-moi d’être heureux que tu sois enfin là auprès de moi.

 

-//-

- Tout va bien ?

- Pourquoi me poses-tu cette question Léna ?

- C'est que tu n'as pas fait de cauchemar cette nuit.

- Je n’y vois rien d'exceptionnel.

- Heero, cela fait presque une année que l'on partage toutes nos nuits et je ne me souviens pas d'une seule d’entre elles ou d'une simple sieste de plus d’une heure où cela ne soit pas arrivé.

- Bien sur que non.

 

Souhaitant rester honnête avec lui, Relena réfuta de la tête.

 

- Comment ce fait-il que je ne m'en souvienne que très rarement dans ce cas ?

- Tu peux demander à n'importe quels médecins, cela n'a rien d'anormal de ne pas se souvenir de ses rêves.

- En définitif, tu essaies de me dire que je t'empêche de dormir toutes les nuits ?

 

Relena sourit à cette remarque. Elle s’inquiétait pour lui. Aussi antagoniste que cela soit, l’absence de cauchemar devenait plus effrayante encore que leur présence. Et malgré cela, Heero réussissait toujours à dévier ses inquiétudes. Lui lançant un oreiller au visage, la jeune princesse n’eut d’autre choix que de riposter. La bataille était ouverte.

-//-

 

Quand Heero rouvrit les yeux, il eut la surprise de ne pas reconnaître son entourage. Après quelques secondes d’observation, il comprit qu’il se trouvait allongé sur un canapé dans le salon de Duo. Ce dernier l’avait recouvert de deux couvertures tandis qu’une nuée de cousin protégeait sa tête de l’accoudoir. Seul point noir, le natté n’était plus à ses cotés. Aucune trace de Duo. Pourtant, il ressentait encore cette présence qui l’avait protégé la nuit durant. Un cocon de chaleur qu’il n’avait pas connu depuis cette courte après-midi qu’ils avaient partagé dans une petite chambre d’officier d’une base désaffectée.

 

C’est alors qu’il s'en rendit compte. Cette nuit, il n'avait pas rêvé de Relena et de sa mort mais uniquement de Duo. Etait-ce parce qu’il lui avait parlé toute la nuit ou son esprit avait-il décidé de remonter le temps ? Toujours est-il qu’il n’avait pensé qu’à lui et qu’il avait l’intime conviction qu’il ne s’agissait pas de cauchemar. A croire que sa seule présence avait suffit à les faire fuir après un an de tourments nuits et jours.

 

Perturbé par cette nuit de sommeil complète qu’il n’avait pas eu depuis bien longtemps, Heero se releva étrangement reposé. Avisant le dossier qu’il désirait sur la petite table placée tout près du canapé, il le prit en main avant de fuir de la maison. Rester plus longtemps n’était pas envisageable. Car il n’aurait suffit que d’un mot pour qu’il accepte de rester à jamais derrière ces murs. Mais il ne devait pas. Un pressentiment le poussait à faire face à nouveau avec la mort. Si Shinigami n’avait pas voulu de lui, sa descendante spirituelle n’en avait pas moins perdu l’envie de le supprimer, elle.

 

 

Alors que la porte se refermait tout doucement sur le brun, Duo sortit de sa cuisine. Il avait du se retenir douloureusement de ne pas se jeter sur lui pour le forcer à prendre une douche et se nourrir. Mais il connaissait trop bien Heero. Le voir après la crise de la veille aurait été fatale. Le soldat en aurait perdu tous les biens faits de sa nuit de repos. Se laissant finalement tomber dans le canapé et les couvertures qui portaient encore l’odeur du jeune homme, Duo aperçu ému un morceau de papier abandonné sur la table basse. Un coin de feuille très certainement arraché de celles composant le dossier emporté. Il n’y avait écrit qu’un seul mot : Arigato. [1]

 

Gardant le petit coin au creux de sa paume, Duo ferma les yeux avant de s’endormir dans la chaleur abandonnée par le japonais. Elle avait beau être minuscule, une petite graine d’espoir venait de renaître au fin fond de son cœur.

 

A suivre.

 

[1] Merci en japonais dans le texte. Mais je pense que vous l’aviez déjà compris celui-là ^_~

 

Bon, la semaine prochaine, on en sait enfin un peu plus sur la petite Lee ^__^x

Ou comment Pefect Soldier reprend du poil de la bête !

 

mimi yuy