Auteur : mimimuffins@yahoo.fr 

Origine : Gundam Wings

Genre : yaoi

Couples : Classique : 2x1, 3x4, 5xS

 

texte en italique  = les souvenirs pénibles du ou des  protagonistes ^_^

 

 

 

 

 

Partie III : Résurrection

 

 

 

Chap 2 : Face à face avec la mort

 

Après avoir quitté Duo au cimetière, Heero rentra chez lui. Où tout du moins dans la chambre crasseuse qui lui servait de pied à terre à l’autre bout de la ville. Marcher au hasard ne l'aidait pas à oublier mais le souhaitait-il seulement ?

 

Très vite agressé par le froid, il avait trouvé dans l’une de ses poches de blouson une carte de visite. Duo était toujours aussi doué. Il n'avait rien vu, ni senti de son tour de passe-passe. Il était aussi troublé de voir comme il arrivait à si bien le connaître. En leur époque, le moindre de ses regards était traduit avec perfection par le pilote de Deathscythe et cela l'effrayait souvent. Il se sentait si fragile face à cet homme. Il ne pouvait rien lui cacher. Duo devinait toujours tout. Et encore une fois, il avait vu juste. Jamais il n'aurait accepté de prendre son adresse. N’ayant pas le courage de jeter le petit carton, Heero le laissa là où il l’avait trouvé.

 

 

La nuit était finalement tombée quand il rentra au motel. Il avait passé la journée entière à errer dans les rues de la ville. Une dernière journée passée sur terre à observer tous ces hommes et toutes ces femmes pour qui ils s’étaient battus des années durant. Quand la lumière du jour avait décliné, il savait qu’il était enfin temps pour lui de rejoindre son juge. Après tout, il ne devait pas la faire attendre.

 

Comme un mauvais tour du destin, la pluie s’était mise à tomber se développant très vite en un orage violent. Il était sur Terre à présent. Et pourtant, tout dans l’odeur de la poussière mouillé lui rappelait le jour maudit où il avait fait face à Trente-et-un.

 

Se laissant tomber sur l’unique fauteuil défoncé de sa chambre, Heero ferma les yeux et attendit. La mort n’allait plus tarder à venir le rejoindre.

 

-*-*-*-*-

 

Une silhouette fine monta avec grâce et facilité l’escalier de secours menant aux chambres du vieux motel. Arrivée au dernier étage, elle s'infiltra dans la demeure par une fenêtre laissée ouverte. La pluie battante l’ayant trempé, dés son entrée, la moquette tachée absorba l’eau qui s’écoulait de ses vêtements sombres et moulants. De taille moyenne, la jeune femme avait retenue sa longue chevelure fine et blonde en une queue de cheval basse. Ses yeux légèrement bridés bien que bleus, renvoyaient une détermination à toute épreuve.

 

Elle était heureuse d’avoir agit avec tant de discrétion. Nul doute qu’elle allait ainsi pouvoir surprendre sa future victime dans son sommeil. Qu’elle ne fut donc pas sa surprise de voir assis sur un fauteuil au milieu du salon, l’homme qu’elle voulait éliminer. A l’évidence, il n’était en rien surpris de la voir apparaître face à lui. S’approchant, ce qui n’était finalement qu’une adolescente eut à nouveau une surprise d’importance. Bien qu’il lui faisait face, l’ancien pilote de Gundam, cet assassin, avait gardé les yeux fermés.

 

Le mettant en joue sans plus hésiter, elle du alors se rendre à l’évidence. Elle était incapable de le tuer ainsi de sang froid sans que lui ne la regarde dans les yeux. Le pire, est qu’elle était certaine que l’homme était parfaitement réveillé. A croire qu’il attendait réellement qu’elle le tue sans même chercher à se défendre.

 

- Vous n'arrivez pas à vous décider ?

 

Sursautant au son de la voix, la jeune femme lui répondit avec assurance.

 

- Vous m'attendiez, peut-être ?

- Cela fait deux semaines que vous me suivez comme mon ombre. Alors ne m'en voulez pas de ne pas être surpris par votre petite visite.

- Depuis quand vous faites des phrases aussi longues ?

 

La remarque était étrange de la part de cette parfaite inconnue. Que pouvait-elle donc savoir de sa manière habituelle de parler ? Mise à part le matin même avec Duo, cela faisait plus de trois mois qu’il n’avait dit un mot à un être humain. Etait-ce pour cette raison que sa voix lui rappelait étrangement celle de Relena ? Aussi douce et emprunte de force.

 

-//-

Relena et lui profitait de leur dernier moment de calme avant la tempête dans une chambre luxueuse de la colonie L5. La jeune femme s’y trouvait pour mettre un terme à l’un des multiples conflits qui opposaient encore et toujours la Terre aux colonies malgré la fin de la guerre. N’ayant rien d’autre à faire que de veiller sur elle, Heero l’avait accompagné durant cette semaine de pourparler politique.

 

En ce petit matin, le jeune homme s’était une fois de plus réveillé en sursaut à la suite d’un cauchemar. Lasse de passer ses nuits à se voir tuer sa compagne, l’ancien pilote reposait à présent sa tête encore lourde de fatigue sur le ventre ferme de sa petite princesse. Cette dernière prise d’une mauvaise habitude, lui caressait tendrement les cheveux dans un geste réconfortant. Ne réussissant pas à se rendormir, ils avaient alors reprit un vieux sujet de conversation laissé en suspend au royaume de Sank quelques jours plus tôt.

 

- Tu te trompes Heero. Moi, je sais qu’un jour tu réaliseras de grandes choses.

- Pourquoi est-je toujours l'impression que tu ne fais jamais partie de mon avenir quand tu m'en parles ?

- Parce que le jour viendra où tu prendras conscience que je ne suis pas la personne qu'il te faut. Ce jour-là, j’espère que tu feras le bon choix : le suivre et me quitter.

- Qui veux-tu que je suive ? Je ne comprends rien à tes paroles Léna.

 

Somnolant sous la fatigue et les biens faits des caresses, Heero referma finalement ses yeux alors que sa compagne s’expliquait.

 

- Je ne doute pas que tu ais de la tendresse et beaucoup d'affection à mon égard. Mais j'ai compris, il y déjà bien longtemps lorsque je me tenais tout en haut d’un escalier, que nous ne finirions jamais notre vie ensemble.

- Ne dis pas ça.

 

Heero s’en voulait. Il voyait parfaitement à quelle scène Relena faisait référence. C’était le jour où ils avaient enfin pu fêter leur victoire sur OZ. Le jour où lui, avait demandé implicitement l’accord de Duo pour accompagner la jeune femme dans sa chambre. Il était vrai qu’avec le temps, ce baka d’américain lui manquait de plus en plus. Et à l’évidence, Relena n’en avait pas été dupe. Une révélation qui lui donnait l'impression d’être le plus immonde de tous les salauds. Pourquoi, ne pouvait-il donc pas l’aimer autant qu’elle l’aimait. Pourquoi, était-il incapable de l’oublier lui ?

 

- Ne te reproche rien Heero. Tu m'as donné plus de bonheur que mon cœur ne pouvait en contenir. Alors promet moi que le jour venu tu trouveras le courage de suivre le destin de ton âme et de t'éloigner de moi.

 

Heero s’endormait tout doucement quand ils échangèrent leurs dernières paroles.

 

- Je ne souhaite pas te rendre malheureuse.

- Mais c'est te savoir vivre heureux qui fait mon bonheur.

-//-

 

- Heero Yuy !!!!!!!!!!

 

Tel une gifle magistrale, son nom crié avec force par la jeune inconnue fit sortir le japonais de son rêve éveillé.

 

- Vous êtes de nouveau là ?

- hm.

 

Reprenant avec difficulté ses esprits, Heero eut besoin de quelques secondes encore pour se connecter à nouveau avec la réalité. A l’évidence, il venait de louper un petit sermon dont il ignorait tout du message.

 

- Vous, vous êtes enfin décidé mademoiselle ?

- Oui. Je veux comprendre. Avant de vous tuer, je veux comprendre ses derniers mots.

- De qui parlez-vous ?

- Cela n’a aucune importance pour l’instant !

 

Alors sans laisser le temps à l’esprit encore troublé d’Heero de s’y attendre, la jeune femme se retourna pour sauter par la fenêtre. Trop surpris pour réagir, Heero du se contraindre de supporter cette nouvelle torture du destin. Il espérait de tout son cœur mourir le soir même des mains de cette femme. Or cette dernière n’avait pas agit comme elle le lui avait promis. A croire qu’elle avait compris que lui imposer une journée de plus à vivre était plus douloureux qu’accueillir la mort en son sein.

 

- Qui êtes tu donc, mon ange de la mort ?

 

Sous l’orage qui redoublait de violence, celle qui avait décidé un an plus tôt d’éliminer ce meurtrier courait à en perdre alène. Elle n’avait pas pu supporter l’idée de lui rendre la tache si facile. Cet homme devrait souffrir avant de subir l’absolution par la mort !

 

-*-*-*-*-

 

Au même moment, dans un quartier réputé de la ville, une seconde jeune femme entrait dans un bar de sa connaissance. Sans une seconde d’hésitation, elle choisit de s’asseoir à sa place habituelle, celle faisant face à la caisse placée en extrémité du bar et tenue par le patron des lieux : un certain Duo Maxwell.

 

- Salut Duo !

- Hello Fany ! Que nous vaut l’honneur de ta présence ici ?

- Je cherche un homme bien sûr.

- C’est pas en passant ton temps dans ce bar que tu le trouveras !

- C'est pourtant plein de testostérone ici ?

- T'as pas remarqué un détail de choix ? 80% de la clientèle devrait se trouver derrière les barreaux !!!

- Et ?

- Et t'est de la police au cas où tu l’aurais oublié.

- Pas la peine de l'hurler à tous vent !!!

 

La jeune inspectrice Annie Fisher, nommé Fany par tous ses collègues de travail, n’avait effectivement aucune envie de brûler sa couverture longuement acquise dans ce quartier des plus prospères pour ses affaires.

 

- De toute façon, tu sais bien que tu es l'unique raison de ma présence ici mon coeur !

- Fany, entre nous il n'y aura jamais rien de sérieux. Je croyais que tu l'avais compris depuis le temps

- Mais je ne te demande rien de sérieux à ce que je sache !!! Nos petites soirées de temps à autre me suffisent amplement.

 

Jolie terme pour parler de leurs nuits passées chez l’un ou l’autre à s’épuiser dans le sexe jusqu’au petit matin.

 

- Il n'y en aura plus.

- Je sais.

- Tu sais ?

- N’oublie pas que je reste la mieux informée de nous tous. Je sais très bien tout ce qui se passe dans ma ville. J’ai appris que tu avais réussis à revoir Heero. Et très sincèrement, j'espère de tout mon cœur qu’à présent tout se passera au mieux entre vous. Si je suis passée ce soir, s’était pour t’assurer de mon soutien. Je n’ai jamais été amoureuse de toi Duo. Mais comme ami et amant tu es quelqu’un de formidable, alors n’hésites pas à venir me chercher en cas de besoin.

- Merci. Depuis son retour, je ne peux m'empêcher de garder l'espoir que peut-être nous pourrions reconstruire quelque chose lui et moi.

- Comment va-t-il ?

- Mal. Je ne suis pas sûr qu'il arrive seulement un jour à se pardonner son geste.

- Tant qu'il n'acceptera pas le fait qu'il est une victime, il n’y arrivera pas.

- Comment veux-tu que ce soit possible alors qu’il l’a tué de sa propre volonté !

- Je vois. Vous êtes vraiment tous pareils !

- …

- Toi et tes amis, vous devez vous mettre une bonne fois pour toute dans la tête qu'il n'est pas l'assassin mais l'arme qui a provoqué la mort de Relena Peacecraft ! Pourquoi crois-tu que j’ai classé le dossier sans suite ? Je n’ai pas décidé de relaxer Heero Yuy de son meurtre sous prétexte qu’il était un héros de la guerre ! J’ai travaillé six mois sur son cas et toutes les conclusions sont identiques !

 

Une démonstration étant toujours mieux qu’un long discours, Fany descendit de son tabouret pour s’approcher de son ami derrière le bar. Sans lui laisser de temps de la réflexion, elle lui saisit alors violemment l'un de ses bras pour le forcer à prendre son arme de service en main et le diriger vers sa propre nuque.

 

- Imagine que je te force physiquement à presser la détente de cette arme alors que tu ne le souhaites pas. Tu n'en seras pas mon meurtrier pour autant.

 

Pour plus de réalisme, la jeune femme joignis le geste à la parole et lui fit presser la détente. Coincé par sa maîtrise parfaite, Duo commençait à la prendre pour folle de se suicider aussi simplement dans l’unique but de lui faire comprendre son message. Mais aucune balle ne sortit de l'arme.

 

Quelques secondes plus tard, Fany se dégageait de l'étreinte d’un Duo encore sous le choc pour se rasseoir au bar.

 

- Trente-et-un tenait Heero aussi fermement, si ce n'est plus, mais psychiquement. La seule solution que ton ami avait, était alors de choisir qui de vous tous il devait sauver et qui accepterait de l’accompagner dans la mort

- Tu n’avais pas besoin de me faire toute cette comédie pour que je lui pardonne son geste. Je ne lui en aie jamais voulu.

- Tu ne comprends toujours pas Duo ! Vous n’avez pas à lui pardonner quoique ce soit. Vous devez juste accepter les faits et cesser de vous culpabiliser comme vous le faites !

- Et une fois qu’on a prit conscience de tout ça ? Comment pouvons nous l'aider lui ?

- Persuade-le de revivre. Oblige-le à vous revoir à nouveau. Il ne doit pas continuer de s'apitoyer sur son sort. Si la colère peut l'y aider, agresse-le ! Mais ne restez pas impassible à sa douleur. Il faut qu'elle sorte une bonne fois pour toute. Enfin si tu as réellement encore le moindre sentiment amoureux à son égard, fais le lui comprendre sans plus tarder.

- Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée. Ca ne sert à rien de le perturber encore plus avec ça.

- Dois-je en conclure que tu n’as pas profité de l’avoir enfin retrouvé pour lui faire comprendre combien il t’avait manqué.

- A quoi bon ? Il s’en doute non ! Pourquoi mes sentiments à son égard auraient-ils changé ?

- Soit réaliste! Comment veux-tu qu’il le devine triple idiot ? Garder tes distances comme tu l’as fais, n’a du que lui confirmer son idée qu’il ne méritait plus ton amour après le geste qu’il a commis.

- Mais…

 

Devant les yeux embués de colère de l’inspectrice en chef, Duo comprit qu’il avait fait une connerie. Il avait tenté de convaincre Heero qu’ils avaient tous été inquiets de sa disparition et qu’ils attendaient impatiemment de le revoir enfin. Mais à aucun instant, il ne lui avait fait comprendre combien son cœur saignait de ne pouvoir l’avoir dans ses bras pour lui offrir tout son amour.

 

- Je suis qu’un con.

- Tu es tout aussi perdu que lui alors ne t’en veux pas trop. Si je suis aussi brutale avec toi Duo, c’est que je serais trop déçue de ne pas vous voir enfin ensembles après toute cette attente. Je ne vous ai vu que souffrir tous les deux. J’aimerais avoir la chance de vous voir heureux un jour.

- J’espère que t’es pas trop pressé.

- Je patienterais plus facilement si tu m’offrais un cocktail maison.

 

Comprenant-là, qu’ils en avaient fini avec les sujets sérieux pour la soirée, Duo se pressa de répondre à la demande.

 

-*-*-*-*-

 

Que faire lorsque vous, vous attendiez à mourir et que vous êtes malgré tout encore en vie ?

Tel était le problème de rhétorique qui occupait l’esprit d’un certain japonais.

 

Après un an d’attente, sa mort n’était toujours pas survenue. Ne sachant plus que faire, le jeune homme avait donc décidé qu’il attendrait son jugement dernier aux portes de l’autre monde. En d’autres termes, il errait à présent dans les allées du cimetière dans l’attente que son ange de la mort vienne enfin le libérer.

 

Une semaine qu'il y passait ses journées entières.

A revivre sans cesse, la même scène,

Les mêmes sensations,

Le recul de l'arme,

Son sourire,

La balle,

L’odeur de la poudre,

 

La tension du tireur ?

 

Un tir !

Un tir allait être effectué en ce lieu saint !

 

Laissant à cet instant agir ses réflexes et son instinct, Heero se précipita sur la petite silhouette qu'il s'était habitué à sentir non loin de lui. Sans que la jeune femme ne s’y attende, il la plaqua donc contre un arbre.

 

Alors soudainement face à face à quelques petits centimètres l'un de l'autre, leurs regards se fixèrent tandis que le léger souffle du garçon soulevait à intervalle régulier les mèches blondes de son futur bourreau. La profondeur des yeux bleu clair et la nature glacée des prunelles cobalt s'entrechoquèrent avant que l’un d’eux ne retrouve enfin sa voix.

 

- Si vous êtes à ce point en manque de contact, il vous suffit d’aller voir une professionnelle !

 

Sans lui adresser un seul mot, Heero s'écarta aussitôt pour reprendre son chemin.

 

Priant alors le ciel pour qu'il n'ait pas aperçu son trouble, l’adolescente, elle se tourna légèrement pour regarder l'arbre sur lequel il l'avait plaqué.

 

- Ce n’était pas la peine d'agir ainsi. J'avais bien compris que vous m’aviez repéré.

 

En colère après elle-même pour s’être fait lamentablement remarqué par sa future victime, elle aperçue soudain une petite encoche dans le tronc. L’observant de plus près, elle en sortit une toute petite balle de calibre 15. L’impact du projectile était très récent car la sève commençait seulement à s'écouler. Pensive, elle se demanda s'il ne venait pas tout simplement de lui sauver la vie. Une réflexion aussi étrange que stupide. Personne n’en voulait à sa vie…. à ce qu’elle en savait tout du moins.

 

 

Ayant ressentit la présence caractéristique de deux tueurs à gage en deux endroits distincts du cimetière, Heero se rendit au point le plus proche de lui. Le véritable responsable de l’attaque était plus éloigné et sans aucun doute déjà en fuite. La seule chance de découvrir l’identité de ces hommes était donc de rejoindre celui qui s’était contenté d’observer. Bien que diminué par des mois de laisser-aller et de malnutrition, le japonais n’avait en rien perdu ses réflexes de soldats. Il se rapprocha donc sans un bruit de l’homme embusqué dans une petite crypte au fin fond du cimetière. Patiemment, il attendit alors qu’il reparte pour le prendre en chasse. N’ayant pas plus oublié les bases de la filature, l’homme de main le conduisit sans jamais soupçonner sa présence, jusque dans un vieux parking délabré situé dans les bas fonds de la ville. Il y retrouva ce qui devait être son patron, un homme de forte carrure, portant un costume de marque et une queue de cheval noir.

 

Les paroles échangées par les quelques hommes présents ayant piqué sa curiosité, Heero ressentit l’envie d’en savoir d'avantage. Sa motivation pouvait sembler étrange. Mais il refusait d’accepter que sa seule chance de trouver prochainement la mort puisse être éradiqué par un mauvais concours de circonstances. Pour que celle que ces hommes nommaient « Lee Chey » puisse mettre un terme à son désir de vengeance à son égard, il devait s’assurer que la jeune femme ne se fasse pas bêtement tué avant qu’elle n’agisse contre lui. Pour cela, il avait besoin d’un minimum d’informations sur ceux qui semblaient en vouloir à sa vie. N’ayant plus beaucoup de contacts depuis des mois, une seule personne pouvait les lui fournir au plus vite. Et cette dernière avait volontairement laissé sa carte dans l’une de ses poches de blouson. Ne réfléchissant pas plus, Heero se dirigea sans plus attendre vers la nouvelle adresse de Duo Maxwell.

 

-*-*-*-*-

 

C’est ainsi que deux heures plus tard, Heero se trouva devant le portail d’un véritable manoir devenu la demeure d'un ancien petit voleur de L5. Prenant son courage à deux mains, il ouvrit ce dernier. Aussi vite, un comité d’accueil vint à lui sous la forme d’un chien qui après avoir senti ses mains, le laissa libre de ses agissements.

 

- Piètre chien de garde, va !

 

N’étant pas stoppé par la brave bête d’une taille pourtant des plus respectables, Heero suivit le petit chemin menant à la porte d'entrée. Le plus dure restait à faire.

 

Après une année d'absence et de jeu de cache-cache, voilà qu’il osait réapparaître de sa propre initiative devant lui. A l’aube de sa mort, il venait reprendre contact avec un homme qui n’ignorait rien de ses intentions. Comment allait-il donc prendre sa présence en ce lieu ? On ne rejette pas les gens du jour au lendemain pour un an plus tard, faire comme si cette année ne s'était pas écoulée.

 

Heero en était là de sa réflexion, décidé finalement à faire demi-tour, quand la porte s'ouvrit brutalement laissant apparaître un Duo enjoué. A la vue de son visiteur inattendu, le sourire du natté disparu tandis qu’il restait au centre de son entrée, littéralement  statufié. Jamais au grand jamais il ne s’était attendu à ce qu’Heero vienne finalement jusqu’à lui de sa propre initiative.

 

- Je te dérange, tu t'apprêtais à sortir.

 

Heureux d’avoir cette excuse, Heero se retourna tout aussitôt pour fuir au plus vite ces yeux améthyste qui venaient de faire battre son cœur à un rythme affolant. Il n’aurait jamais du venir. S’était idiot et cruel pour eux d’eux. Pourtant, une poigne ferme se lia à l’une de ses mains, pour l’entraîner sans ménagement à l'intérieur de la très grande maison.

 

- Bien sur que non Hee-chan !

 

Duo respirait à nouveau. Encore un peu et sa surprise avait eu raison de la fuite de son ami. Heureusement, un sursaut d’énergie lui avait permis de lui mettre la main dessus dans le propre comme dans le figuré. Sans plus attendre, l’américain referma sa porte. Très maigre moyen pour garder le japonais le plus longtemps à ses cotés.

 

- J'ai entendu Wing tout à l'heure, le labrador beige si tu préfères, et je me demandais s'il n'avait pas encore été étriper le chat de ma voisine. Le dernier ne s'en est pas vraiment remit alors j'ai quelques inquiétudes quant à l'espérance de vie de son nouveau locataire.

 

N’écoutant que d’une oreille le bavardage habituel de Duo, Heero constata que la maison était aussi grande à l’intérieur qu’elle en donnait l’air à l’extérieur. Seul point étrange, elle n’était meublée qu’au très strict minimum.

 

- Excuse la déco. J’ai beau m’être installé ici depuis plus de six mois, je n’ai toujours pas eu le temps de m’occuper de cette maison.

- Non, c'est très bien.

- Suis-moi !

 

Tenant toujours aussi fermement la main d’Heero, Duo le fit entrer dans le salon. Contrairement à l’entrée, cette pièce semblait nettement plus vivante.

 

- C'est la seule pièce d'à peu près potable. J'y passe la majeure partie de mon temps. Tu veux boire quelque chose ?

- Non, je ne vais pas rester.

- Pourquoi ? Les autres ne vont pas tarder à arriver. Nous devions dîner tous ensembles ce soir. Attend-les, je t’en prie ! Ils seraient si heureux de te revoir après tout ce temps.

- Je n'y tiens pas beaucoup.

- Alors je te remercie.

-  Je….de quoi Duo ?

- J'apprécie que tu acceptes de me voir moi.

- Oui, je …..

 

Ca commençait mal. Comment pouvait-il à présent lui dire qu'il n'était pas en visite de courtoisie. Mais qu'après une telle absence auprès d'eux, il ne revenait que pour lui demander son aide.

 

- Alors de quoi as-tu besoin que tes propres indics ne puissent te fournir ?

 

C'était démoniaque la façon dont Duo avait toujours su lire en lui comme dans un livre ouvert. Se souvenant du nom que les hommes de main semblaient donner à leur patron, Heero regroupa tout son courage pour exprimer sa requête.

 

- Je….j'aimerais avoir des informations sur un certain Scorpion.

- Ce n'est pas un petit poisson. Il s'agit du Big Boss du moment dans la mafia du coin.

- Tu le connais ?

- Je suis depuis peu le propriétaire du Martiny Club, dans le quartier des affaires. Il n'y paraît pas comme ça mais il est plus mal fréquenté que les pires bouis-bouis des quartiers chauds de la ville.

- Tu t'es lancé dans les affaires.

- Disons plutôt que j’aide une amie qui travaille dans la police. Elle est sur une grosse enquête qui concerne justement l'organisation de ce Scorpion. Ils avaient besoin de quelqu'un qui puisse observer à loisir leur monde sans que cela ne paraisse suspect. Alors voilà ! Qui irait soupçonner un ancien pilote de Gundam, anciennement voleur qui souhaite finir ses vieux jours en jouant les patrons d'un bar select !

- Je vois que tu aimes toujours les embrouilles.

- Comme nous tous, non ? En tout cas je préfère ma place à celle de Wufei. Preventers, c’est bien. Mais il y a trop de contraintes. Jouer les indics de la police locale te donne plus de libertés. Sans compter que j’ai quelques droits à pouvoir à frôler la loi pour le bien de ma tache.

 

Se sentant soudain mal à l’aise, Heero se leva prit à nouveau d’une subite envie de fuir. Il prenait conscience que Duo parlait de sa vie et de ses projets d’avenirs. Lui n’aurait jamais la chance d’en faire partie et cette simple révélation, ne le faisait que trop souffrir. Il ne devait pas oublier l’essentiel. Il ne tarderait plus à mourir. Alors, sûr de cette certitude, le japonais voulu s’éloigner définitivement vers l’entrée quand il prit seulement conscience que depuis son arrivée, Duo ne lui avait toujours pas lâché la main. L’obligeant d’une pression sur celle-ci à se calmer, le natté le raccompagna tout doucement jusqu’à la porte.

 

- Je vais voir ce que je peux te trouver à son sujet. Mais sache que ce sera à une seule condition.

- Laquelle ?

- Viens avec moi revoir nos amis. Ils sont inquiets de ne pas pouvoir te voir et je ne veux pas qu'ils se sentent un peu plus rejetés encore. Alors s'il te plait, fait cet effort rien qu'une fois.

 

Sentant à présent les deux mains de Duo recouvrir avec douceur les siennes, Heero ressentit un mélange de panique et de bouffée de chaleur. Duo n’avait pas le droit de lui caresser comme il le faisait ses poignets en le regardant aussi calmement. C’était cruel de lui faire croire qu’il tenait encore à lui.

 

- S’il te plait Hee-chan.

 

Une lame. Une lame brûlante lui transperçait à nouveau le corps à l’écoute de ce surnom. Déjà dans le cimetière son cœur en avait cessé de battre quelques instants.

 

- C'est……d'accord.

 

Ne se sentant pourtant pas plus prêt que le japonais, Duo décida de suivre les conseils de son amie. S’approchant plus que nécessaire d’Heero, il déposa telle une simple caresse ses lèvres sur celles gelées de son vis-à-vis. Un baiser d’une simplicité totale qu’il ne tenta à aucun instant d’approfondir.

 

- Dans ce cas, je te retrouve chez Quatre dans trois jours pour le dîner.

 

Quand Duo s’écarta, Heero sentit ses mains enfin libérées tandis que la porte s’ouvrait d’elle-même. Un hochement de tête pour toute confirmation et il s’enfuit sans jamais se retourner. N’étant pas plus à l’aise que le Perfect Soldier, Duo, lui, s’écroula sur ses genoux. Il espérait de tout son cœur ne pas avoir fait plus de connerie.

 

A suivre.

 

Bon, j’admets que j’exagère avec ces deux persos féminins que je vous parachute. Si nous allons en apprendre d’avantage sur la petite Lee (pièce majeure de cette dernière partie), Fany (ou Annie Fisher), elle, n’est qu’un perso secondaire sans réelle importance. Pour ceux que ça intéresse et qui ne l’aurait pas trop compris. La demoiselle a eut en charge de s’occuper de l’enquête liée à la mort de Relena. Elle travaille donc au service de police du royaume de Sank à la section des enquêtes dites délicates. Et non, ce n’est pas les Preventers qui se sont chargés de l’enquête, car ces derniers ne s’occupent à la base que des relations Colonies/Terre et non des affaires « de familles » (Je rappelle que Trente-et-un ne se battait pas pour une colonie mais pour venger son frère jumeau !!). Bref, lors de son enquête, elle a pu recueillir les témoignages des 4 pilotes (raison pour laquelle elle connaît tout le monde !) et avec le temps à développer une relation aussi courte que passionné avec Duo. J’espère que vous ne la haïrez pas pour ça. Car après tout, un an s’est long et le Duo avait bien le droit de prendre du réconfort là où il pouvait e, trouver ^_^ ;;

 

La suite la semaine prochaine ^_~

 

mimi yuy qui devrait pas vous habituer à des chapitres aussi longs -_-