Auteur : Mimi Yuy

Email : mimimuffins@yahoo.fr 

Origine : Gundam Wings

Disclamer : G-boys & Co sont pas à moua Y_Y

Genre : Fin de série

 

 

Le chapitre le plus long de cette partie ^__^v Alors pofitez-en

 

 

 

Partie II : Transition - d'un monde à l'autre.

 

 

 

 

 

Chap 5 : Résurrection.

 

Trois semaines. Cela faisait déjà trois semaines qu’Heero avait disparu.

 

Depuis ce drame, tous avaient repris leurs fonctions. Bien qu’il ne le désirait pas aux premiers abords, Wufei avait aussi insisté pour que Duo travaille pour lui. Non seulement l’américain avait besoin de se changer les idées mais cela permettait au chinois de garder un œil sur son ami.

 

Après les six tentatives de suicide perpétrées par un Shinigami des plus inventifs et une princesse tout aussi dénuée d’une quelconque peur de mourir, il leur fallait à tous garder un rythme épuisant pour les retrouver avant que le point de non retour ne soit atteint. Mais comme l’avait assuré Trowa, les tentatives étaient de plus en plus espacées les unes des autres. Encore quelques semaines et le pire serait définitivement derrière eux.

 

Quoiqu’il en soit, Duo devait aujourd’hui jouer les gardes du corps pour un groupe de diplomates visitant, dans le cadre des commémorations pour la paix, une ancienne base ayant appartenue à OZ. Conservée « en état » dans le but de garder des preuves flagrantes de leur présence au royaume de Sank, cette base était à ce jour considérée comme un musée. Ces hommes observaient donc et commentaient ces salles où deux ans auparavant, Duo et ses compagnons avait parfois été emprisonnés et torturés. Autant dire que les souvenirs n’avaient réellement rien d’attrayant pour lui. Pourtant, il fit son travail à la perfection. Après tout, la peine n’avait jamais suffit pour lui faire perdre son instinct d’assassin. Et celui-ci l’informait au moment même qu’une ombre les suivait depuis peu.

 

S’isolant un peu plus du groupe pour donner l’occasion à l’ennemi de se montrer, Duo sentit soudain une poigne ferme l’entraîner un peu plus encore à l’écart. L’appât avait mordu à l’hameçon. Une arme pointée dans son dos le retint pourtant de faire le moindre commentaire. Il aurait très bien pu parler mais ce qui émanait de cet inconnu l’en dissuada. Il savait reconnaître quand son adversaire était de sa force.

 

*********

 

Les deux hommes avancèrent alors de nombreuses minutes, s’enfonçant toujours un peu plus dans les entrailles de la base désaffectée. Ils s’étaient finalement suffisamment éloignés des diplomates pour qu’aucun d’entre eux ne puissent rien entendre quand on le poussa dans une sorte de petite chambre. Le bruit d’une porte qu’on referme et Duo su qu’allait enfin commencer l’affrontement.

 

Alors que le silence ne fût à aucun moment brisé, un mouvement d’air dans le dos du Shinigami l’informa que son ennemi lui demandait de se retourner pour lui faire face. Retenant son souffle, prêt à passer à l’attaque à la moindre occasion, l’américain s’exécuta.

 

Croisant enfin le regard de celui qui l’avait entraîné si loin, ce fut le choc.

Impossible.

Ce n’était pas possible.

Pas lui.

Pas maintenant…

 

Statufié par l’identité de son kidnappeur, ce fut d’une voix tremblante que Duo prononça le nom du soldat lui faisant face.

 

- Heero ?

 

Tel un spectre du passé…….. de son passé, ce dernier ne dit pas un mot.

 

Que pouvait-il seulement lui répondre ? Désolé du retard mais des marins m’ont retrouvé inconscient dans l’eau gelée et emmené sur leur bateau le temps de leur pêche au long court ? Que je ne me suis réveillé de mon coma que depuis dix jours et qu’ensuite il m’a fallu les convaincre d’écourter leur voyage pour me ramener ici ?

Il n’y avait rien à dire à cet instant. Alors Heero garda le silence.

 

Tremblant devant cette apparition, Duo lui, approcha sa main pour frôler le visage du miraculé. Il devait s’assurer qu’il ne rêvait pas de nouveau. Qu’il n’était pas en proie à un délire post traumatique à la suite d’une absorption trop grande d’alcool ou de médicaments.

 

- Comment ?

 

Les larmes coulaient tandis que la haine s’intensifiait dans ses veines.

 

- Comment as-tu osé nous faire ça ????

 

Ne pouvant supporter de voir ainsi le japonais devant ses yeux, Duo évacua soudain toute sa colère et toute sa haine en le frappant. Chaque coup, plus violent les uns des autres, firent reculer le soldat jusqu’à l’acculer à un mur. A aucun instant, Heero ne fit le moindre geste pour stopper son compagnon d’arme. Il ne faisait qu’absorber et accepter toute cette agressivité qui était dirigée contre lui. Toutefois, la douleur devenant insoutenable, il lâcha l’arme qu’il tenait toujours dans sa main gauche.

 

Le bruit que celle-ci fit en tombant sur le sol eut l’effet de sortir Duo de sa transe. Alors seulement la vérité atteint son cerveau embrouillé. Il s’apprêtait bel et bien à le tuer. A le lapider. Lui. Heero Yuy. Le seul être qu’il n’ait jamais aimé sur cette terre. Celui-là même pour qui il voulait se donner la mort depuis trois semaines.

 

La révélation fut trop brutale pour Duo qui s’écroula sur son ami. A cet instant, Heero l’empêcha de tomber en le soutenant dans ses bras. L’américain y pleurait à présent de manière chaotique. Tant et si bien que le jeune homme n’eut pas la force de les retenir. Perdant tout soutien dans ses jambes tremblantes depuis l’assaut de Duo, il se laissa glisser le long du mur, jusqu’au sol. Alors, il attendit patiemment que le garçon épuisé et somnolant reprenne enfin ses esprits.

 

*********

 

Lorsque l’américain reprit conscience, il cru un instant qu’il avait rêvé toute la scène. L’ennemi avait du l’assommer et à présent il allait se réveiller ligoté sur une chaise. Mais lorsqu’il rouvrit ses yeux, il le vit de nouveau. Heero. Heero qui le tenait dans ses bras.

 

Se redressant légèrement pour regarder autour de lui, Duo prit conscience que le japonais ne les avait pas bougés. Ils étaient toujours au pied du mur contre lequel il l’avait contré.

 

- S’il te reste une miette d’humanité Heero. Répond moi. Pourquoi nous as-tu caché que tu n’étais pas mort ?

 

N’obtenant aucune réponse, Duo sentit toute sa fureur le reprendre.

 

- Qu’est-ce qu’il y a !!! Je ne suis pas digne de le savoir ?!!!

 

Alors qu’il le regardait droit dans les yeux à la recherche d’une quelconque réponse, Duo se sentit prit d’une nouvelle panique. Ses yeux, ils étaient éteints. Il n’y avait pas fait attention quelques minutes plus tôt. Mais il n’y avait pas une étincelle de vie dans les prunelles cobalts. Approchant finalement sa main de la joue du japonais, Duo retrouva une voix emprunte d’inquiétude.

 

- Heero. Que s’est-il passé ?

 

Heero avait peur que celui qui comptait tant pour lui ne le comprenne pas. Mais avait-il le choix ? Ne rien dire le lui ferait perdre à jamais. Et puis, il le respectait trop pour lui mentir. Alors il ferma ses yeux un court instant pour se donner le courage d’affronter ses choix.

 

Duo sentant bien qu’il allait enfin s’exprimer, lui laissa le temps nécessaire. Alors Heero lui expliqua comment il avait été sauvé des eaux pour reprendre conscience à des milliers kilomètres du royaume de Sank.

 

- Tu es de retour depuis combien de temps ?

- Trois jours.

- Te rends-tu seulement compte de ce qui s’est passé depuis que l’on te croit mort ?

- Je n’y suis pour rien Duo. Tu crois que j’avais prévu ce qui m’est arrivé ?

- Tu ne peux pas imaginer ce que je …

 

Alors que Duo tentait de lui expliquer ce qu’il avait fait en réaction à sa mort, Heero se prit à caresser délicatement le contour de son visage, repoussant avec douceur quelques mèches de cheveux échappés de sa natte. Il avait tant pensé à lui durant son sommeil au fond de cette cale de chalutier. Tant pensé au fait qu’il n’avait pas eu le temps de lui avouer ses sentiments avant de partir au combat pour ne pas en revenir.

 

Alors que les yeux ne se quittaient plus et que les mots n’avaient plus d’importance, un magnétisme puissant les poussa toujours plus près l’un de l’autre. Un instant d’hésitation et ce fut d’un même mouvement, qu’ils rompirent finalement la dernière barrière pour joindre enfin leurs lèvres.

 

Tout à sa joie de le retrouver enfin, Duo se laissa aller à l’embrasser avec toute la passion et la frénésie qui l’animait depuis leurs retrouvailles. Sentant Heero répondre au moindre de ses baisers, l’assassin parfait intensifia un peu plus encore ces derniers. Ils se laissaient happés dans un moment d’égarement total, poussés par cette même peur qu’ils avaient ressentis à l’idée de ne plus jamais se revoir.

 

Quand Duo décida soudain de déboutonner avec impatience la chemise blanche de son compagnon, il découvrit alors une blessure à peine cicatrisée. Bandée de manière artisanale, elle laissait échapper le sang rouge sombre du japonais. Au simple contact des mains délicates de Duo sur son torse et Heero se contracta de douleur tandis qu’il laissait échapper un simple souffle.

 

- Ce n’est pas vrai.

 

Duo était mortifié. Comment n’avait-il pas percuté plus vite. Après une telle explosion, il était évident qu’Heero avait du être violement blessé pour qu’il en tombe dans un coma suffisamment profond pour déstabiliser l’empathie de Quatre. Et à la vue de cette blessure rouverte par ses coups, l’américain ressentait un flot de regrets intarissable.

 

- Et moi qui me suis défoulé sur toi tout à l’heure. Tu ne pouvais pas m’en empêcher ?!!!

 

Comme à chaque fois qu’il lui avait fait de tels reproches en temps de guerre, Heero ne lui répondit rien. Mais Duo n’en attendait pas moins de sa part. Doucement, il reprit ses caresses et baisers avec une tendresse inégalée, bien décidé à réparer enfin ses actes d’une violence rare par d’autres plus doux et emprunts d’amour. De légers soupirs lui confirmèrent très vites qu’il agissait à présent comme il convenait, l’incitant à poursuivre dans cette nouvelle voie.

 

*********

 

Il venait de la tromper. Non seulement Relena le croyait mort, mais il venait de coucher avec Duo. Bien sur leur contrat moral avait prit fin le soir même de la première cérémonie pour la paix. Mais cela n’enlevait en rien cette sensation de trahison qu’il ressentait au fond de lui. A moins qu’il ne s’agisse que de remords. Celui d’avoir ressentit plus d’amour et de plaisir avec Duo qu’avec elle.

 

Alors qu’Heero gardait les yeux fermés perdu dans ses pensées, Duo lui, présentait que ce moment de partage et d’amour ne serait pas réitéré avant longtemps. Après tout, Relena avait beau lui avoir confié qu’Heero l’aimait, le soldat parfait ne lui avait encore rien dit de semblable. D’ailleurs pourquoi avait-il cédé à ses avances ? Etait-ce sa manière à lui de se faire pardonner son silence ? Qu’il se soit réveillé un matin blessé au fond d’une cale de bateau au milieu de nulle part ? D’avoir fait son possible pour rentrer au plus vite, quitte à mettre sa santé  en danger ? Puis d’avoir attendu le moment opportun pour les prévenir de son retour sans éveiller les soupçons des hommes qu’il voulait surprendre à les espionner ?

 

Heero n’avait rien à se reprocher et pourtant, Duo Maxwell le bien nommé, l’avait condamné avant même d’entendre sa version des faits. Comment avait-il pu se comporter de manière aussi brutale et égoïste à son égard ? Pire, il avait même été jusqu’à profiter de sa faiblesse physique et très certainement morale pour abuser de son corps blessé ! Maintenant, il ne les avait pourtant pas rêvé ses soupirs de satisfaction, ce regard perdu dans le plaisir quand ils s’étaient liés l’un à l’autre. Alors était-ce là le signe de son réel attachement ?

 

Duo était perdu. Il ne savait plus où était le bien du mal. Pourquoi tout cela devait-il être si compliqué ?

 

Ne trouvant pas de réponse à cette énième question, le natté se blottit naturellement contre l’homme aimé, profitant au maximum de ces instants de pur bonheur. Oui. Un bonheur inégalable, même s’ils étaient en parti entachés par la peur qu’il ait encore une fois mal agit. Dieu qu’il en avait rêvé de pouvoir un jour partager un tel moment d’intimité avec lui.

 

Alors qu’il reposait avec attention sur l’épaule restée intact de son compagnon, Duo sentit la main gauche de celui-ci glisser le long de son dos et stopper sa course aux creux de ses reins pour jouer avec l’extrémité de sa natte. Une sensation extrême qui réveillait le moindre de ses sens. Duo en ronronnait de bonheur. Cet instant était trop beau, trop parfait pour être réel. Finalement, il devait être plongé dans un rêve. Il allait de nouveau se réveiller dans l’une de ces chambres d’hôpital où il avait déjà par trois fois repris conscience ces dernières semaines. Pourtant, un détail le fit soudain réagir. Depuis quand Heero était-il gaucher ?

 

- Heero ? Qu’est-il arrivé à ta main droite ?

 

Alors qu’il refusait comme toujours de répondre, Duo se redressa pour prendre cette dernière avec la plus extrême précaution.

 

- Elle est blessée, c’est ça ?

- Pourquoi dis-tu cela Duo ?

- Tu es droitier. Hors c’est la main gauche que tu ne cesses d’utiliser depuis tout à l’heure.

- Juste le poignet foulé.

 

Ayant quelque doute sur la question, Duo examina attentivement la main. Et là encore, il ne ressentit que peine et regrets.

 

- Foulé hein ? Ta main est plus sûrement brisée. Tu dois la plâtrer.

- Impossible. Si je fais ça, je ne pourrais plus m’en servir.

- Mais les faits sont là Hee-chan. Tu ne dois PLUS t’en servir.

- Non envisageable.

- Décidément, tu ne changeras jamais sur certains points.

 

Se levant à regret du lit où leurs corps avaient partagé ce que leurs mots n’exprimeraient pas avant longtemps, Duo déchira les draps pour en faire quelques bandages. Alors avec beaucoup d’attention, il enveloppa la main blessée. Un geste simple qui avait pour but de minimiser la douleur mais que le japonais n’aurait jamais pu faire convenablement tout seul. Observant finalement le résultat, Duo se sentit satisfait.

 

- J’espère que cela suffira à limiter les dégâts.

 

Alors qu’il abandonnait la main bandée, celle-ci vint caresser la joue du natté.

 

- Merci

- Pas de quoi Hee-chan.

- …

- Je….je suis désolé pour ce qui vient de se passer. Je n’aurais pas du profiter de l’occasion pour …

 

Amusé de la réaction subitement timide d’un Shinigami qui ne l’avait pas été deux heures plus tôt, Heero l’incita à revenir près de lui.

 

- Jusqu’à preuve du contraire, tu ne m’as pas violé. Je te rappelle que j’étais consentant Duo-kun.

- Oui, mais tu le regrettes maintenant.

- Ne dit pas ça.

- Ce n’est pas si grave. On mettra tous nos actes sur le compte de l’émotion due aux retrouvailles.

- Duo, non…..

 

Ne voulant pas qu’il se méprenne ainsi, Heero voulu le contredire mais son souffle fut stoppé par une douleur aigue remontant le long de ses cotes fêlées pour mieux s’intensifier dans son dos.

 

- Calme toi.

 

Le forçant à s’allonger, Duo entreprit alors de changer les pansements ensanglantés.

 

- Décidément, nous n’aurions vraiment pas du agir aussi stupidement. Je me rends compte que tu es encore plus blessé qu’il me semblait. Je vais vite chercher une voiture pour te ramener à la maison

- Non !

 

Aucun doute, ce mot était un ordre.

 

Se redressant de nouveau avec difficultés pour s’adosser à la tête du lit, Heero l’obligea à lui faire face.

 

- Personne ne doit savoir Duo. Tu m’entends ? Personne !

 

A cet instant, les yeux cobalts auparavant éteints puis animés par le désir étaient à présent emprunt d’une froideur glaciale. Duo le regrettait mais tout était mieux que l’ombre de la mort.

 

- J’entends, mais je ne suis pas d’accord ! Tu vas y perdre tes amis à jouer ainsi avec eux.

- Je vous perdrais tous, si je ne mets pas toutes les chances de notre coté. Les quelques recherches que j’ai pu faire depuis mon retour me prouvent que ces terroristes ne s’en prennent finalement qu’à nous ! Sous le couvert d’attaques aléatoires, ils ne visent jamais que nous cinq. Pas les Preventers ou les partisans pour la paix. Non. Ils ne veulent que nous, Duo. Tu comprends ? Ils désirent te tuer toi et nos compagnons. Alors  maintenant qu’ils me croient mort, j’ai une chance de les découvrir. Je sais déjà que l’homme à la tête de ce groupe se nomme « Trent et un ». Si tu parles de moi aux autres nous perdrons notre dernier avantage.

- Tu n’as donc pas confiance en eux…en moi ?

- Duo, ne me fait pas dire ça. Personne n’est à l’abri d’un espion ou de micro. Nous ne devons surtout pas les sous-estimer. Zecks a été leur première victime et moi-même n’ai pas été bien loin d’y passer. Alors si je dois vous perdre. Je préfère que ce soit pour vous voir vivre et non mourir devant mes yeux !

- Si je comprends bien, c’est par le plus grand des hasards que je suis là aujourd’hui.

- Tu……

 

Devant les yeux fuyants Duo n’eut aucun doute.

 

Le soldat parfait lui, du se résoudre à assumer jusqu’au bout ses actes. Il n’avait effectivement à aucun moment voulu le contacter. Seulement, quand il l’avait aperçu dans la base, qu’il utilisait comme planque depuis son retour, en compagnie de tous ces dignitaires, il avait perdu la raison. Son corps tout entier avait réclamé qu’il se montre enfin à lui.

 

- …oui, Duo c’est le fruit du hasard.

- Je vois. Dans ce cas, je remercie cette puissance qui t’a forcé à te montrer à moi.

 

Reprenant un visage imperturbable, Duo insista pour que le japonais s’allonge de nouveau. Une main sur son front l’informa alors qu’il avait de la fièvre.

 

- Si tu ne veux pas rentrer avec moi, je vais te rapporter de quoi te soigner un peu mieux.

- Duo…

- Je ne te laisse pas le choix.

- Dans ce cas, ne reviens que demain matin. Plus tôt, cela semblerait suspect.

 

Après une seconde de réflexion, Duo accepta le compromis.

 

- D’accord. Si tu me promets de ne pas bouger de ce lit et de dormir jusqu’à mon retour.

 

Heero acquiescant d’un signe de tête, Duo fut satisfait. Se levant définitivement, il reprit ses derniers vêtements restés à terre pour partir. Il n’en avait aucune envie, mais rester plus longtemps inquiéterait inutilement ses amis qui avaient déjà bien eu assez de soucis avec lui depuis quelques temps. Toutefois, alors qu’il s’apprêtait à passer le pas de la porte, le jeune homme fit demi-tour. Malgré leurs désaccords, malgré la colère, il ne pouvait pas oublier l’essentiel. Il était enfin là. Il n’était pas mort. Ses prières avaient été exaucées.

 

Embrasant une énième fois, tout doucement les lèvres du blessé, Duo reposa quelques secondes encore sa tête à ses cotés tandis que la main valide de son ami lui caressait doucement les cheveux.

 

- Pardonne moi Duo.

- Je t’aime trop pour t’en vouloir.

 

Un dernier baiser et l’américain s’enfuit non sans lui avait sourit une toute dernière fois. Epuisé, Heero ferma ses yeux pour dormir un peu. Il lui restait encore tant de chose à faire avant la fin de la semaine.

 

- Pardonne moi Duo. Tu vas encore souffrir par ma faute.

 

*********

 

Lorsque Duo rentra au manoir, il ne s’attendait vraiment pas à un tel comité d’accueil.

 

Dés qu’elle l’aperçut, Relena se précipita tout simplement dans ses bras.

 

- Duo !

- Qu’est-ce qui t’arrives Lena ?

- Je… J’ai cru que tu avais rompu notre accord. Que tu m’avais abandonné.

- Jamais Relena. Tu devrais savoir que moi aussi, je tiens toujours mes promesses.

- Alors où étais-tu ?

- Wufei !!!

- Quoi ? Je me contente de poser la question que tout le monde se pose depuis des heures !

- J’avais besoin de m’isoler un peu. De réfléchir aux derniers événements et à notre façon d’y faire face. Je ne voulais pas vous faire peur.

 

Alors qu’elle restait jusqu’alors dans ses bras, Relena s’en écarta prise d’une subite révélation.

 

- Duo…tu…tu portes son odeur.

 

L’américain se retrouva sans voix. Il n’avait vraiment pas pensé à cela. Mais où était la surprise ? Après tout, la princesse était jusqu’alors la seule personne à avoir connu Heero suffisamment intimement pour détecter ce genre de détail.

 

- Pardonnes moi. Je suis parti en un lieu que tu ne connais pas et là bas, je …

- N’en dis pas plus. Tu dois conserver les souvenirs qui n’appartiennent qu’à toi. Tu avais besoin de le retrouver pour te retrouver. Je le comprends. Je suis heureuse qu’il ne te soit rien arrivé.

- Sur ce sujet, j’ai pris une décision.

 

S’écartant définitivement de la jeune femme, le natté posa ses mains sur ses épaules.

 

- Nous ne devons plus agir aussi stupidement Léna.

- Quoi ?

- Nous devons combattre cette envie de nous autodétruire que nous ressentons au fond de nous. Il n’aurait pas accepté ce genre de sacrifice qu’il qualifiait d’inutile. Le vrai courage est de faire face à sa disparition. Il faut donc tenter de reprendre notre vie.

 

Alors que les larmes coulaient de nouveau sur leurs visages, Duo ressentait de la haine envers lui-même. Il s’était toujours juré de ne pas mentir. Et pourtant aujourd’hui, il trahissait sa seule conviction pour lui. Il leur mentait à tous pour lui. La souffrance de cet ultime sacrifice était insupportable. Sans compter qu’il ne savait que trop ce que la princesse devait ressentir à entendre de tels mots de sa part. Mais comment pouvait-il l’inciter de nouveau à se tuer pour rejoindre dans l’au-delà un homme qui était encore vivant !?

 

- Relena, on va faire un dernier marché toi et moi. On ne tente plus rien jusqu’à la réception de clôture des fêtes pour la paix. Nous leur devons bien ça. Nos amis doivent pouvoir se concentrer sur autre chose que nous et nos envies de mourir.

 

Comprenant le message, Relena acquiesça. Après tout, il ne restait plus que trois jours avant que tout cela ne soit fini. Après quoi, ils pourraient enfin être tranquilles.

 

- D’accord.

 

Ce point étant réglé, Duo monta se coucher, prétextant une grande fatigue qu’il n’avait pas besoin de simuler. Les derniers événements l’avaient littéralement épuisé. 

 

*********

 

Le lendemain matin, ce fut aux aurores que l’américain quitta la demeure de Relena. Il avait prit avec lui un sac à dos contenant médicaments et nourriture pour venir en aide à Heero. Fatigué et perturbé à l’idée qu’il allait pouvoir le retrouver, à aucun instant le Shinigami ne prit alors conscience qu’une ombre le filait.

 

Lorsqu’il arriva enfin à l’endroit même où le japonais l’avait conduit lors de leur étranges et brutales retrouvailles, Duo ne vit qu’une pièce vide. Il n’y avait plus rien. Aucune preuve que cette chambre est été habitée depuis une semaine. Aucun signe pouvant prouver qu’il n’avait pas rêvé sa présence la veille.

 

Devenait-il fou au point de s’être tout imaginé dans une sorte d’état second ?

 

S’effondrant à genoux sur le sol, Duo sentit tout son courage s’évanouir. Il avait mal. Une fois encore Heero l’avait trahis en s’enfuyant sans rien lui laisser comme trace pour lui permettre de le retrouver.

 

- Heero pourquoi !!!! Pourquoi m’as-tu abandonné !!!!

 

Désespéré, Duo se mit à frapper de toutes ses forces le matelas du lit présent face à lui.

 

 

Ne pouvant resté insensible face au spectacle qui se déroulait devant lui, Trowa l’ayant jusqu’alors suivi discrètement, sortit de l’ombre pour s’approcher de son ami. Comment pouvait-il faire pour apaiser sa peine ? S’était si douloureux de voir ceux qu’il aimait souffrir tant, sans rien pouvoir faire pour les soulager.

 

- Duo ?

- T. … .Trowa ? !!!

 

S’asseyant sur le lit pour être à ses cotés, Trowa le laissa parler le premier.

 

- Tu m’as suivis ?

- Excuse moi Duo. Je ne voulais pas m’immiscer dans ta vie privée. C’est juste que depuis vos deux dernières tentatives, nous avons trop peur de vous perdre.

- Je comprends. Je vous remercie aussi de prendre aussi bien soin de nous. Mais je peux te jurer qu’il ne faut plus s’inquiéter. Vous pouvez souffler. Nous ne ferons plus de bêtises.

- …

- Tu peux me croire non ?

- Tu étais ici hier ?

- Oui.

- Je sais que cela ne me regarde pas. Mais en quoi une ancienne base d’OZ peut-elle t’intéresser comme ça pour y revenir une nouvelle fois ?

- Nous, nous sommes retrouvés une nuit entière ici. Une unique nuit qui ne se renouvellera plus jamais.

 

Ne voulant plus montrer ses larmes, Duo camoufla son visage dans un oreiller. Il ne fit que frémir quand il sentit la douce main de son frère d’arme venir caresser tout doucement sa natte échevelée

 

- Si seulement nous pouvions faire quelque chose pour atténuer votre peine.

- Nous ne sommes pas dignes de tous ce que vous nous donnez ces derniers jours.

 

Se relevant un peu, Duo tenta d’essuyer maladroitement les traces de ses larmes coulant toujours à flots.

 

- Pardonne moi. Je ne suis qu’un idiot à réagir de la sorte. Parce qu’il serait le premier à nous en vouloir d’être aussi faible. Mais c’est si dur de faire face à ….

 

Ne pouvant rien faire de plus, Trowa fit en sorte que Duo puisse reposer quelques minutes sa tête sur ses genoux. Son réconfort était maladroit et Duo n’était plus si paniqué que le jour même de l’annonce officiel de la mort d’Heero. Mais ce geste le rassura toute de même énormément. Il avait besoin de sentir la présence de ses amis. La douleur étant moins forte, Duo prenait aussi soudainement conscience de son égoïsme. Depuis quand était-il le seul à pouvoir pleurer la disparition d’un des leurs ? Trowa, Quatre et Wufei avaient du être aussi touché que lui. Et malgré tout, ils n’avaient cessé de l’aider à surmonter cette épreuve. Quel gâchis quand on connaissait à présent la vérité.

 

Décidé de tout faire pour ne plus être un poids pour ses compagnons d’armes, Duo se releva définitivement pour assécher ses larmes. Le temps du deuil était fini. Celui du combat, lui, n’allait plus tarder à reprendre ses droits.

 

- Merci Trowa. Merci pour tout.

 

 

A suivre.

 

 

Un chapitre vraiment long en comparaison de tous les autres. Mais c’est aussi et avant tout LE chapitre expliquant à lui seul ma volonté d’avoir voulu faire une partie 2 à ma fic Trilogie. Comme toujours, j’aurais pu me contenter de faire une One Shot pour écrire ces quelques lignes. Mais que voulez-vous, à l’époque d’origine de cette fic à chapitre (y’a de cela trois ans -___-) cela ne m’était même pas venu à l’esprit ^_^ ;;.

 

mimi yuy