Auteur : Mimi Yuy

Email : mimimuffins@yahoo.fr

Origine : Gundam Wings

Genre : Torture d'Heero

Couples : Indéniablement 2+1

 

 

Souffrance.

 

 

Chap 2 : Réveil.

 

Il resta ainsi un long moment. Immobile, dans cette obscurité bienveillante, profitant de cet état de semi inconscience où il ne ressentait plus rien, ni douleur, ni souffrance, rien que la seule sensation d’être encore vivant. Malgré tout, sa raison l’emporta et il finit par ouvrir les yeux. Ne reconnaissant pas aux premiers abords son environnement habituel, il prit quelques minutes pour analyser sa situation. Il se trouvait dans un grand lit des plus confortables, au centre d’une chambre spacieuse à la lumière douce et diffuse, une fraîche odeur de fleurs embaumant l’atmosphère. Rien de commun avec les lits étroits des grandes salles d’hôpital où l’on pouvait respirer le désinfectant à plein poumon. Non, en ces lieux, il se sentait tout simplement, bien.

 

Duo qui observait la scène avec un certain amusement, ne l’informa pas de sa présence. Il savait que le jeune homme réfléchissait très sérieusement à sa situation. Puis, doucement, il fini par tourner la tête vers lui. A son regard des plus perdus, l’américain ne put que lui rendre son plus beau sourire dans lequel s'échappait tout son bonheur de le revoir enfin reprendre vie.

 

Duo – Tu reviens parmi nous ?

 

Le malade, tenta de parler lorsqu'il comprit que sa voix n'était plus ce qu'elle était. Il reprit plus doucement et s'exprima avec une tonalité quelque peu éraillée, conséquence inévitable, des nombreux cris qu'il avait laissé échapper au cours de son séjour chez l'ennemi.

 

Heero – Où sommes nous ?

Duo – Dans une des propriétés de Relena.

Heero – …… 

Duo – ^_^ Pas de panique. Elle est en voyage dans les colonies, alors j’ai pensé que ce serait plus confortable pour toi que notre infirmerie où il y a toujours beaucoup de passage. 

Heero – Pourquoi ce traitement de faveur ?

 

Une troisième voix emprunte d'une douce chaleur se fit alors entendre.

 

Sally – Tu ne crois pas que tu l’as largement mérité après ce que tu viens de vivre ?

 

Surpris de n'avoir pas remarqué plus tôt la présence de la jeune femme, Heero releva son regard vers elle tendit qu'à l'instar de Duo, elle lui rendait à son tour un magnifique sourire.

 

Heero – Vous me prenez pour un mourant ou quoi ?

 

Le soldat peu habitué à avoir tant de douceur autour de lui, voulut y mettre fin en se redressant dans l'intention au mieux de se lever au pire de s’asseoir. Mais la douleur fut si violente qu’il dut relâcher tous ses muscles et se laisser retomber dans les coussins, tandis que Sally et Duo se précipitaient pour lui ralentir sa chute, trop tard.

 

Duo se rassit aussitôt, laissant leur médecin le réinstaller doucement au fond des couvertures avant qu'elle ne s’active devant sa petite table de médicaments.

 

Sally – Tu dois avoir encore très mal, je vais te don…. 

Heero – Ca ira merci, je n’ai besoin de rien.

Duo – Excuse moi, mais je reste persuadé du contraire.

 

C'était exactement la phrase à ne pas dire en présence d'un garçon aussi têtu qu'Heero Yuy.

 

Sally sut à ce moment précis que les deux pilotes allaient se disputer des heures durant sur cette éternelle incompréhension qui existait entre eux, à savoir, le besoin irrépressible qu'avait le japonais à vouloir subir et ressentir toute la souffrance de son corps. Elle devait mettre un terme au plus vite à tout cela avant de perdre ses faibles chances d'agir efficacement. Si Duo restait plus longtemps avec ce genre de remarque, son patient allait se butter et refuser toutes injections.

 

Sally – Duo, laisse nous seul s’il te plait !

 

Pas vraiment d’accord pour quitter la pièce, ce dernier n’en dit rien et finit à contre cœur par se lever.

 

Duo – Je repasserais tout à l’heure.

Sally – Oui, repasse donc dans une petite heure le temps que l'on discute un peu seul à seul.

 

Le jeune homme se dirigea vers la sortie. Mais se posta derrière l'auvent avant de simuler l’ouverture et la fermeture de la porte. Trop inquiet pour la santé du premier pilote, il n'avait aucune intention de les quitter aussi facilement.

 

//

Dans son état second, Heero sentit soudain la main fraîche de la doctoresse se poser sur son front. Bien qu’il n’ai pas le droit de se laisser aller, il referma instinctivement ses yeux afin de mieux profiter de ce geste apaisant. Sa réaction ne passa pas inaperçu à Sally, pour qui ce manque de maîtrise signifiait qu’il était au plus mal.

 

Sally – Comment te sens-tu ?

Heero – Bien.

Sally – Je crois que Duo, a raison de ne pas te croire quand tu dis cela.

Heero – Les calmants diminues les réflexes et …

Sally – …et je suis ton médecin, aussi c’est à moi de décider si tu en as besoin.

 

Il ne lui répondit pas, par respect de la hiérarchie implicite qui s’était, depuis toujours, établit entre eux. Mais elle voyait bien qu’il n'était pas prêt pour autant à accepter n’importe quoi de sa part. Elle soupira avant de reprendre.

 

Sally – Très bien Heero, si tu y tiens, je te promet de ne te donner que le strict nécessaire pour te remettre sur pied au plus vite. Cela te convient ?

 

Il approuva d’un léger hochement de tête

 

Sally – Bien. Maintenant, je voudrais que tu sois honnête avec moi. Je sais que tu as été entraîné pour supporter la douleur. Malgré tout, j’aimerais que tu me dises à quel niveau tu la ressens.

Heero – C’est supportable.

Sally – Heero. Tu as le droit de l’avouer. Il n’y rien de dégradant d’admettre que l’on souffre.

Heero – Je ne te mens pas. Même si je suis blessé, je me sens bien ici. Je ne ressens rien en comparaison de ce qui s’est passé.

 

Au derniers mots prononcés, la jeune femme se rendit compte qu’elle venait peut-être de fêler légèrement sa muraille. Aussi, elle s'assit à ses cotés prête à entendre ce qu'il avait à lui dire.

 

Sally – Que c’est-il passé là bas ?

 

Heero tourna sa tête pour ne pas soutenir son regard. Il ne savait pas lui même, s'il serait capable ne serait-ce que se remémorer tout ce qu'il venait de subir.

 

Sally – Qu’est-ce qu’ils t’ont fait Heero ?

Heero –J’ai eu mal. Je n’arrivais plus à maîtriser la douleur, c'était comme si je brûlais de l’intérieur.

 

Sally était effrayée par le ton posé et glacial avec lequel il venait de lui répondre.

 

Sally – Heero. Je me doute que tu souhaites tout oublier au plus vite, mais j’ai besoin de savoir ce qu’il t’on fait. J’ai vu dans ton sang des molécules étrangères que je ne connais pas. J’ai besoin que tu me racontes tout ce dont tu te souviens, que je trouve la manière la plus appropriée pour te soigner. De plus tes supérieurs ont déjà réclamé ton rapport, nous pourrions en profiter pour le rédiger tout de suite, afin qu’ils te laissent tranquille.

 

Après un long silence, les yeux fermés, elle cru qu’il s’était tout simplement rendormi, pourtant il finit par prendre la parole pour un long monologue.

 

Duo savait pertinemment qu’elle n’avait pas réellement besoin de tous ces détails. Mais il savait aussi que les victimes de tortures avaient besoin de parler de leurs sévices au moins une fois, de partager leur poids. Et qu’Heero n’aurait jamais accepté de le faire d’en d’autres circonstances. Pourtant Shinigami aurait été tout prêt à l’écouter, même si ce qu’il entendit lui fit serrer les points à s’en briser les doigts.

 

Une fois son "rapport" terminé, sans aucune trace de sentiments, le médecin et la femme eurent toutes deux du mal à reprendre la parole.

 

Sally – Je te remercie. Je ferais parvenir ton rapport au professeur J dans les plus bref délais. En attendant je vais me contenter de te donner quelques choses pour combattre l’infection de ta blessure à la jambe.

 

Elle s’exécuta, mais lui infiltra aussi et surtout une bonne dose d’anti-douleurs et de calmants, sachant que seul un sommeil des plus profonds pourrait l’empêcher de revivre ces dernières heures de tortures. A peine l’avait-elle infiltré dans sa perfusion, qu’il commençait déjà à s’assoupir. Elle s’assit donc sur le bord du lit, repassant sa main dans ses cheveux, ayant constater qu’il appréciait ce contact, vieux souvenirs de son enfance peut-être.

 

Sally – Repose toi bien Heero.

 

Lorsqu’elle fut sûre qu’il n’était plus du tout conscient, elle parla de nouveau.

 

Sally – Je t’avais demandé de sortir, non ?

Duo – J’espère vraiment que tu lui as menti, toi aussi.

Sally – Si ça peux te rassurer, c’est effectivement le cas. Il ne sentira plus une once de douleur tant qu’il restera sous mes soins.

 

Duo sortit enfin de sa "cachette" pour la rejoindre.

 

Duo – J’avais besoin de l’entendre en parler, de m’assurer qu’il reste encore un peu d’espoir de lui rendre son humanité. Mais j’ai peur qu’il ne soit déjà trop tard.

 

Sally obliqua légèrement sa tête lui signifiant qu’elle ne comprenait pas sa remarque.

 

Duo – Sally. Il n’y avait rien, rien dans sa voix qui puisse attester d’un quelconque sentiment. Elle est restée posée et froide comme à son habitude. A croire qu’il n’était qu’un simple spectateur de toutes ces atrocités.

Sally – Tu te trompes, ses yeux l’ont trahit, il a beau avoir détourné son visage pour que je ne le remarque pas, ont pouvait y lire fatigue, peur et beaucoup de souffrance.

 

//

Dans l’après midi, Duo décidé à continuer à veiller sur le jeune homme, ne put s’empêcher, au bout d’un moment, de lui parler, de se soulager en lui faisant tous les reproches qu’il gardait contre lui depuis si longtemps.

 

Duo – Heero, tu dois réussir à dissocier ta vie de ton occupation. Que feras-tu quand nous ne serons plus en guerre ? Si seulement tu pouvais au moins apprendre la valeur de ta propre vie. Je suis effrayé de voir avec quelle facilité tu es prêt à te sacrifier pour une mission. Quand j’étais enfant, le père Maxwell m’a appris le respect de la vie et c’est aussi grâce à cela que je suis devenu le meilleur assassin. Ce n’est pas si incompatible. J’aimerais tant ne voir le soldat parfait qu’au cours de nos missions et enfin connaître le véritable Heero, le reste du temps. Mais en es-tu capable ? Et dire que si ça se trouve, tu agis uniquement de la sorte pour tous nous agacer et moi en particulier. Si seulement nous pouvions avoir une vrai conversation à cœur ouvert nous deux, je pourrais peut-être enfin te dire tout ce que je ressens pour toi.

 

 

A suivre…