Auteur : Mimi Yuy

Email : mimimuffins@yahoo.fr 

Origine : Gundam Wings

Genre : Romance gentillette avec marmot crampon mode koala

Couples : Aucune surprise.

 

 

 

Une semaine.

 

 

Une semaine, c’est 7 jours, 168 heures, 1080 minutes, 604800 secondes. Une poigné de rien dans la vie d’un homme. Et pourtant, un rien suffit parfois à changer toute une vie.

 

 

Dimanche.

 

Ce matin-là, la maisonnée toute entière raisonnait des rires de joies et d’anticipation des protagonistes au départ.

Depuis la crise vécue avec son père, Angel n’était plus sortit avec Duo plus loin que leur jardin, si bien que l’impatience se lisait facilement sur son visage. Les explications des adultes la veille l’avaient parfaitement mit en situation. Aujourd’hui, direction un grand parc muni d’un petit zoo à visiter à pieds dans l’après midi ou pour son cas, en poussette. Objet utile retrouvé par un nippon satisfait qu’il vienne en renfort de ses bras.

 

Après une petite heure de route, les deux hommes débarquèrent enfant et sac de vivre, direction un emplacement dégagé loin de toute foule.

 

Tenant chacun Angel à une main, les deux hommes avançaient à la vitesse de ses petites jambes. Quand leur silence paisible fut brisé d’une étrange requête.

 

- Lève ton bras droit Duo.

 

Cherchant rarement les raisons des demandes d’Heero, ces dernières lui ayant plus d’une fois sauvé la vie dans leur passé commun, Duo s’exécuta pour s’apercevoir qu’ainsi, son fils avait la sensation de s’envoler. Ce qui eut pour conséquence de leur offrir un nouveau rire joyeux. A croire que toute tristesse et tous malaises avaient définitivement disparus depuis l’arrivée d’Heero à leurs cotés.

 

*-*-*-*

 

Après avoir joué au ballon avec Angel puis sans lui comme deux vrais gamins, les deux hommes dévorèrent le repas, faisant goûter un peu tout au petit des plus ouverts sur la question. Le déjeuné se déroulait donc à merveille quand Angel eut la bonne idée, son dessert fini, de se vider un verre d’eau au visage. Une petite facétie le faisant rires aux éclats vite suivis de Duo qui trouvait depuis peu, toutes ses bêtises absolument adorables. Mais à l’évidence, il n’en était pas de même pour Heero qui fit aussitôt porter sa voix sur un ton sec et tranchant.

 

- NON !

 

Sous l’ordre tonné avec force, Angel et Duo sursautèrent de concert.

 

- Qu’est-ce qui te prend Heero ? Il s’amusait. C’est tout.

 

Ignorant les paroles de Duo, Heero termina sa phrase.

 

- J’ai dis Non. Tu ne dois jamais rien vider ainsi sur ton visage ! C’est compris ?

 

Un peu perturbé par le fait que son père riait lui de sa bonne idée, Angel chercha un peu de soutient auprès de lui. Le comprenant parfaitement, Duo vint à son secours, l’entourant un peu plus de ses bras.

 

- Tu exagères. Il n’a rien fait de mal.

- Aujourd’hui ce n’est que de l’eau Duo. Mais demain ? Qu’est-ce que tu feras quand il se renversera de la même manière des jus de fruits, des sodas ou pire ton verre de vin ou de vodka ? Mise à part les taches que cela provoquera, je te rappelle que l’alcool fort ou la mousse de bière peut brûler les yeux des enfants. Lui ne saura pas faire la différence sur le contenu avant longtemps, alors c’est « non » pour le geste et cela simplifie tout.

 

Réalisant l’ampleur des conséquences d’un geste aussi insignifiant, Duo redescendit son regard sur son fils pour lui parler avec douceur. Il avait entendu à plusieurs reprises qu’il était important pour un enfant qu’il n’existe pas de règles différentes entre chaque personne qu’il côtoyait, raison pour laquelle les adultes devaient parler d’une même voix. Aujourd’hui était donc l’occasion pour certifier à son petit ange qu’il était d’accord avec les exigences d’Heero à son égard.

 

- Heero avait raison mon cœur. Tu ne dois pas faire ça. Ca peut être dangereux pour toi.

 

Hochant la tête en guise d’accord, Angel regarda ensuite le grondeur pour savoir s’il l’aimait toujours. Demande qui fut répondu tout aussitôt par un ébouriffement de cheveux.

 

- Tu avais trop chaud ?

 

A la seconde affirmation du petit, Heero se releva avec souplesse pour s’accroupir devant l’enfant et lui tendre la main.

 

- Dans ce cas tu aurais du nous le dire. Je sais très bien que tu peux dire quelques mots quand tu le souhaites. On ne peut pas toujours deviner ce qui t’arrive, si tu ne t’exprimes pas. D’accord ? Bien. Alors viens avec moi maintenant.

 

Prenant docilement la main tendue, Angel se retourna pour savoir si son père les suivait vers l’inconnu.

 

- On va où ?

- Il y’a des jeux d’eau à deux pas. Ca va le rafraîchir.

 

Voyant qu’Heero cachait son malaise à voir l’enfant l’observer avec crainte, Duo lui, lui était reconnaissant. Heero n’agissait pas pour faire plaisir à son fils mais pour son bien. Une différence parfois infime qui d’autres fois nécessitait de prendre sur soi. Pour cela encore, il faudrait qu’il le remercie.

 

*-*-*-*

 

Juste avant leur départ pour le chemin de promenade faisant le tour des différents enclos avec animaux, Heero termina l’enrobage des bras, jambes et visage d’Angel d’une épaisse couche de crème solaire sous le regard amusé du natté.

 

- Arrête Heero. Il va ressembler à un fromage à tartiner si tu continues.

- Il vaut mieux en mettre trop que pas assez.

- Je suis quand même surpris qu’il ne dise rien.

- Question d’habitude. Il sait qu’il ne peut pas jouer dans le jardin avant d’y passer.

 

S’arrêtant finalement, la crème étant bien assimilée par la peau de l’enfant, Heero observa ses mains contenant le surplus de la crème solaire. Il aurait du les essuyer et ainsi en terminer avec cette tache. Mais un brin de folie prit subitement d’assaut son esprit et son corps. Se redressant, il approcha avec calme et naturel le visage de Duo pour y faire pénétrer de quoi le protéger lui aussi du soleil. Un acte qui, s’il surprit le natté, ne fut pas repoussé, tant la surprise du geste l’avait figé.

 

- Heu… qu’est-ce que tu fais ?

- Je me débarrasse du surplus.

- Sur mon visage ?

- T’es blanc comme ton fils.

- Pour ma défense, je n’ai pas eu beaucoup le loisir de voir le soleil depuis qu’il fait beau.

- Raison de plus pour faire attention.

- Et toi ?

- Je ne crains pas le soleil moi.

 

Duo aurait aimé lui dire qu’il était pourtant un peu rouge à cet instant. Mais n’étant pas dans un meilleur état pour de toutes autres raisons, il choisit, pour une fois, de garder le silence. Si Heero ne semblait pas gêné de sa bonne idée, ce n’était pas du tout son cas.

 

Sa tache terminée, Heero ferma le tube puis vissa la caquette réglementaire sur la tête d’Angel qui fut par ce geste enfin libre de partir à l’aventure. Alors les deux hommes le suivirent à son rythme, qui s’averrait être un pas tranquille.

 

- Heero.

- hum ?

- Tu crois qu’il va bientôt parler ?

- Il marche, mange normalement et dit « papa » à tout bout de champs. Ca me semble quand même bien partit pour continuer.

- C’est sur que tout aussi doué sois-tu, ce n’est pas avec toi qu’il pouvait développer cette pratique là.

- Il me semble que je te parle bien à toi depuis mon arrivé mardi.

- C’est vrai. Mais jamais plus que nécessaire. Moi je veux qu’Angel me raconte tout et n’importe quoi. Je veux qu’il rentre de l’école pour m’expliquer avec plein de précision et de passion comment c’est passé sa journée. Qu’il me raconte les histoires qu’il s’invente pour jouer, ce qu’il pense de chaque chose qui l’entoure.

- Ne te projette pas trop dans l’avenir Duo. Profite du moment présent. Ou tu regretteras, les soirs venus où adolescent il s’enfermera dans sa chambre, de ne pas avoir assez profité de cette période de l’enfance où il se blottissait dans tes bras sans raison.

 

Observant à la dérobé son ami, Duo le vit les yeux braqués sur son fils, prêt à intervenir à la moindre faiblesse de ses petites jambes. Un comportement qu’il avait bien lui-même en tant que père mais qu’Heero n’avait pourtant pas besoin lui de posséder. Si on ajoutait à cela ses paroles toujours raisonnables. Malgré une certaine distance émotionnelle qu’il conservait avec l’enfant, il n’y avait aucun doute à avoir. Il avait une réelle affection pour Angel.

 

- Finalement Heero. T’as beau jouer les durs, t’es pas mieux que moi avec lui.

- Ne nous compare pas, s’il te plait. Tu ES le seul gâteux.

 

Amusé, Duo ne répondit pas, poussant devant lui une poussette qui allait s’avérer inutile finalement. A présent bien campé sur ses pieds, Angel semblait ne plus vouloir bouger autrement que par lui-même.

 

N’étant pas encore en période de vacances, les allées restaient peu fréquentées. Une situation idéale. Une situation qui aurait permis à Duo en d’autres circonstances de glisser sa main dans celle d’Heero. Mais encore une fois, ce n’était pas envisageable.

 

- Quelque chose ne va pas Duo ?

- Si. Tout est parfait. Peut-être un peu trop en fait.

 

N’osant croire ce qu’il aurait pu déduire de ces paroles, Heero hocha la tête avant de visser à nouveau son regard sur cette petite forme de vie qui lui tirait maintenant la main pour l’entraîner voir l’animal qu’il semblait avoir peur de découvrir seul.

 

*-*-*-*

 

Son dîner avalé avec appétit, Angel fut couché tout aussitôt.

Malgré son court sommeil lors du retour en voiture, le garçon était épuisé de sa très longue journée.

 

Ayant à leur tour terminé de manger, Duo sortait de la cuisine qu’il venait de ranger quand Heero le rejoignit, déposant son sac de l’armé dans l’entrée. C’était l’un de ces sacs réglementaires militaires qui à l’instar de ceux des marins, se portait comme un baluchon sur une épaule.

 

- Tu l’as gardé ? J’ai du jeter le mien dés que j’ai emménagé ici.

- Bah, dans mon cas, il est bien assez grand pour y ranger mes affaires alors pourquoi en changer.

- Je comprends.

 

N’ayant aucune envie de finir la soirée sur ce constat de départ imminent, Duo en profita avant tout pour remercier une fois encore son ancien compagnon d’arme. Quelles que soient la mission, Heero avait démontré qu’on pouvait lui faire confiance et compter sur lui pour protéger ses arrières.

 

- Merci pour tout Heero. Tu m’auras offert plus que tu ne le crois cette semaine. D’ailleurs tant que j’y pense, je vais te faire un chèque tout de suite.

- Pour ?

- Ben te payer.

- Et puis quoi encore ? Je ne suis pas venu t’aider pour ça.

- Je le sais bien. Mais on s’était mis d’accord, non ? D’autant plus que tu dois en avoir besoin.

- Qui t’as mis cette idée en tête ?

- Mais …

- C’est Quatre. C’est avec lui que tu en as parlé ?

- Ben….

- Il t’a dis quoi  au juste ? Que je refusais de travailler ? Que je vivais à ses crochets ?

- Non.

- Mais il te l’a fortement fait penser.

- Peut-être.

 

Soupirant, Heero n’en leva pas pour autant la voix. Habitué à tout prendre dans le calme depuis qu’il vivait auprès d’Angel, il posa une question qu’il jugeait pertinente.

 

- A ton avis Duo. Pourquoi, je ne travaille pas ?

- Parce que tu n’as pas trouvé quelque chose qui te convienne vraiment. Ou que tu considères mériter un peu de repos après nos années de jeunesse sacrifiées pour rétablir la paix ?

- Parce que je suis déjà trop riche pour pouvoir tout dépenser en une seule vie.

- Que … quoi ?

- A mon départ de l’armé, j’ai placé l’argent que je possédais dans la bourse. Après quelques mouvements plus ou moins risqués et de hauts vols, je vis aujourd’hui de cet argent placé à présent dans des valeurs sûres et suffisamment diverses pour m’assurer un avenir sans ombre et une rente plus que confortable. Tout du moins,  pour te donner une idée, suffisante pour me permettre d’acheter un loft comme celui de Quatre chaque mois de l’année.

- Tu veux dire que cet appartement ?

- Etait un cadeau que j’ai fais à Quatre pour notre première année de vie commune.

- Ho.

 

Une découverte de taille quand on savait que toutes les possessions matérielles d’Heero tenaient dans le sac militaire posé à ses pieds. Comment pouvait-on vivre avec si peu ? Ne s’attacher à rien ? Aujourd’hui, Duo serait mortifié de se débarrasser de tout ce qui encombrait cette maison.

 

- Maintenant dis-moi plutôt si tu as réussi à trouver une nouvelle nounou ?

- Sincèrement, je dois t’avouer que non. Finalement, aucune femme ne convient et les hommes sont rares dans la profession. Je vais prendre quelques jours de vacances le temps de m’organiser à nouveau. Maintenant que le bouclage est terminé, je peux me permettre de jouer les dilettantes pendant quelques semaines.

- Tu veux que je reste un peu plus longtemps ?

- Tu avais dis une semaine.

- C’était une durée comme une autre. Je n’ai aucune contrainte moi. 

- Mais Quatre.

- On ne parle pas de Quatre, Duo.

 

Lasse d’entendre ce nom, Heero avança inconsciemment sa main vers une mèche rebelle échappée de la natte de Duo pour la replacer derrière son oreille avant de tout lâcher subitement face à l’effroyable réalité de son geste.

Il n’avait pas le droit d’être aussi familier avec lui.

 

- On évoque le bien-être de ton fils pour l’instant. Alors souhaites-tu que je reste encore un peu ?

- Oui.

 

Duo s’en voulait. Quelque part, il avait la sensation d’utiliser son fils pour le contraindre à rester avec eux. Car bien trop éblouit par les progrès fait par Angel auprès d’Heero, il n’avait lui, pas effectué une seule recherche de la semaine pour se trouver une nouvelle nounou.

 

- J’aimerais que tu restes Heero….  Le plus longtemps possible.  Mais j’ai conscience que c’est trop demandé.

- Et si je te disais oui ? Ou plutôt que moi aussi j’ai envie de rester parce que je me sens bien, utile et à ma place ici ?

- Alors je t’engagerais aussitôt pour un contrat à vie.

 

La blague n’en étant pas une pour le cœur de Duo, ce dernier avait du mal à garder son sourire en place. Il avait plutôt envie de pleurer à l’idée qu’il se jouait un fantasme à cet instant.

 

- Dans ce cas, je reste encore pour Angel.

- Et pour moi ?

-  hm ?

 

Sachant pertinemment qu’il ne pourrait pas vivre indéfiniment aux cotés d’Heero sans ressentir trop d’attrait et réussir à se maîtriser à tout instant, Duo décida d’être honnête avec lui-même et son ami. Ca servait à rien de cacher ses sentiments. Ils étaient adultes après tout. On pouvait dire « je t’aime » sans que ce soit réciproque et que l’autre vous mette un poing dans la figure. Ils étaient loin des adolescents trop timides de leur jeunesse. Etre adulte s’était aussi savoir gérer toute situation avec calme et intelligence. Avouer ses sentiments ne changerait rien à la situation actuelle, si ce n’est la rendre plus facile et dénuée de tout mensonge, le concernant.

 

- Je veux dire Accepterais-tu de rester pour moi aussi ?

- Pour toi ?

- Oui. Pour moi.

 

Ne sachant si les paroles étaient mieux que les actes, Duo opta toutefois pour le geste. Ils avaient trop tendance à se comprendre de travers s’ils n’étaient pas sur la même longueur d’onde. Alors sans plus attendre, il embrassa tout simplement Heero. Mais là, on était loin d’une bise sur la joue. C’était un vrai et si simple baiser sur les lèvres. L’écourtant au maximum malgré ses envies de plus, Duo recula d’un pas en attente d’une quelconque réaction.

 

- Je suis désolé.

- Tu ne le penses même pas Duo.

- Si … Je suis sincèrement désolé de ne pas l’être.

 

Riant de sa propre réponse, Duo reprit tout aussi vite son sérieux. Le moment était critique et en rien comique. En revanche, au point où ils en étaient, il pouvait bien lui avouer toute la vérité à présent.

 

- Heero. Je crois qu’il est important que tu le saches. Ce baiser, ce n’est pas un remerciement pour ces 7 jours. Même si après, ça ne me déplaira pas de le refaire pour cette excuse. Ca fait longtemps que je tiens à toi. Je t’aime depuis la guerre… Un peu après peut-être. Ce n’est pas toujours facile de distinguer sentiment fraternel, désir sexuel et amour sincère. Quoiqu’il en soit, si je me suis éloigné si vite de vous tous, il y a deux ans, c’est que je ne pouvais plus vivre à tes cotés sans pouvoir refreiner l’envie que j’avais chaque jour de te prendre dans mes bras, te montrer combien je t’aimais. C’était trop dur de jouer à l’ami quand je ne désirais qu’une chose, être plus que ça à tes yeux.

 

Semblant de marbre face à cette confidence, Heero parla à son tour. Calme, fidèle à lui-même.

 

- Quand tu es parti, Quatre est venu me voir. Il m’a expliqué que tu lui avais dit t’éloigner de nous car tu prenais de plus en plus conscience que j’avais des sentiments pour toi et que tu redoutais de me faire plus de mal en restant à nos cotés et ainsi me laisser croire en un espoir illusoire qu’on puisse vivre quelque chose tous les deux. Après toi, Trowa et Wufei sont partis à leur tour, vivre leur vie comme il l’entendait. Si bien que je suis resté seul avec lui. Ne sachant pas quoi faire de mes sentiments, Quatre m’a dit un soir que si j’acceptais de vivre à ses cotés, avec lui, en tant que compagnon, il me promettait que très vite, je serais heureux. Il m’aimait assez pour deux. Alors si je faisais des efforts, notre vie atteindrait la perfection.

- Alors Quatre….. Toi, tu ne l’aimais pas vraiment ?

- Je n’ai jamais désiré que toi Duo. Et quelque part je pense que c’est la raison pour laquelle, Quatre est devenu ainsi avec moi. Son amour était trop fort. Si bien qu’il n’y a jamais eu que douleur et jalousie dans son regard pour moi.

 

Prenant conscience que son ami, son frère d’arme d’une époque révolue, possédait les mêmes sentiments à son égard et depuis si longtemps, Duo luttait douloureusement pour empêcher des larmes de frustration s’échapper. C’était trop cruel de s’avouer avec tant de facilité et de distance leurs sentiments mutuels quand on leur avait prit deux longues années de leur vie. Comment faisaient-ils seulement pour rester aussi calmes l’un face à l’autre après de telles révélations ?

 

- Si j’ai tout compris, je peux t’embrasser à nouveau Heero ?

- Sincèrement, je ne pensais pas que tu puisses un jour demandé la permission pour ce genre de chose.

 

Laissant finalement échapper une larme de ses yeux améthyste, Duo attira d’un geste brusque Heero à lui. Alors commença une série de baisers fougueux laissant à penser qu’ils ne pourraient plus jamais s’arrêter.

 

Heero repoussa avec autorité un Duo consentant pour tout jusqu’au fin fond du canapé. Il goûtait, lapait, mordait tour à tour cette chair si fine qu’il avait tant de fois imaginée pouvoir modeler à son gré. Dire qu’ils étaient si proches depuis une semaine, dormant dans des chambres séparées d’un simple couloir. Les mains de Duo semblaient partout sur sa peau. Elles le rendaient fou. Il le rendait fou d’un désir si longtemps réprimé qu’il allait exploser.

 

Mais alors qu’ils obtenaient enfin l’aboutissement de deux années d’un manque cruel, Heero empêcha Duo de déboutonner plus encore son jeans. Remontant ses mains le long de son corps, Duo cru d’abord à un jeu de dominance qu’il était tout près à jouer. Mais il du admettre au bout de quelques secondes qu’en absence des lèvres aimées, cela n’était plus un jeu.

 

- Heero ?

- Attend.

- Pourquoi ?

- Je ne veux pas que ça se fasse ce soir Duo. Pas avant que j’ai parlé à Quatre.

- Oh.

 

Heero s’en voulait d’être ainsi. Mais moralement, il ne pouvait pas aller plus loin.

Comme il aurait préféré ne pas s’encombrer de ce genre de scrupules.

 

Duo lui trouvait cette démarche plus belle. A la place de Quatre, quoiqu’il ait pu faire et vivre avec Heero, il aurait apprécié qu’on l’abandonne avant de le tromper. Cela ne rendait pas la douleur moins forte. Cela prouvait juste que s’il n’y avait plus d’amour, il restait un tant soit peu d’estime. Tout comme cette réaction prouvait à lui qu’Heero restait digne de confiance en toute situation

 

- Pardonne-moi.

 

Nichant son visage dans le cou de Duo, Heero se savait être le pire des goujats.

 

- Non. Ne dis pas ça. Je comprends. Tu as raison. Tout a fait raison.

 

Riant d’hystérie avant de se reprendre, Duo observa la faim au ventre son compagnon. C’était dur à suivre comme demande mais c’était honnête. Alors il ne céderait pas.

 

- Tu partages quand même mon lit cette nuit ?

- Duo… 

- Je sais déjà que je n’arriverais pas à dormir si tu n’y es pas après tout ça. Mais je promets. Je serais sage. Tu n’auras aucun reproche à me faire.

- Alors ça marche.

 

Cédant plus que facilement à la requête, Heero suivit son hôte jusque dans sa chambre. Après s’y être tout deux changés pour des tee-shirt larges valant bien ceux possédés durant la guerre, ils se glissèrent sous le drap du lit. A peine étaient-ils alors allongés que Duo venait se blottir tout contre lui. Amusant comme il avait les mêmes réflexes que son fils. Ce n’était pas le même sang qui coulait dans leurs veines et pourtant certaines de leurs réactions étaient déjà semblables.

 

- Comme au bon vieux temps.

 

Resserrant ses bras autour de la forme blottit contre lui, Heero se souvint à son tour des nombreuses nuits passées l’un près de l’autre durant la guerre. Un moyen efficace de garder la chaleur qui leur faisait souvent défaut. Quand ce n’était pas le seul moyen de s’auto protéger. Car ainsi serré l’un contre l’autre, ils pouvaient dormir chacun leur tour, tout en restant au repos. C’était toujours Duo qui commençait la veille. Car comme à présent, l’excitation de l’action mettait du temps à quitter son corps, tandis que ses réveils restaient douloureux en toute occasion. Mieux valait pour le natté une nuit blanche qu’un cycle de sommeil brutalement interrompu. Lui en revanche, s’endormait et sortait de ses songes en quelques secondes à peine. La fore de leur complémentarité. Ce qui leur avait valu de survivre à bien des situations difficiles. S’assoupissant sous la chaleur de leur deux corps se faisant face, Heero su que Duo, lui, ne dormirait pas tout de suite. Non, il passerait une petite heure à l’observer dans la pénombre. Tandis qu’à son tour, lui prendrait le temps de profiter de l’image de son ange abandonné à son sommeil au petit matin. Ce qu’il avait toujours fait d’ailleurs. Alors effectivement, il pouvait bien l’admettre.

 

- hm. Comme au bon vieux temps.

 

A la différence peut-être qu’auparavant par timidité ou incertitudes, leurs mains ne caressaient pas l’autre en toute discrétion et leurs lèvres ne se soudaient pas comme à l’instant pour quelques baisers volés voués à garder le goût de l’autre en soit.

 

A suivre

mimi yuy