Auteur : Mimi Yuy

Email : mimimuffins@yahoo.fr 

Origine : Gundam Wings

Genre : Romance gentillette avec marmot crampon mode koala

Couples : Aucune surprise.

 

 

 

Une semaine.

 

 

Une semaine, c’est 7 jours, 168 heures, 1080 minutes, 604800 secondes. Une poigné de rien dans la vie d’un homme. Et pourtant, un rien suffit parfois à changer toute une vie.

 

 

Samedi.

 

Une forme se mouvait avec sensualité sous un drap fin pour seul vêtement. En ce matin, les rayons du soleil déjà hauts dans le ciel, Duo redécouvrait une activité devenue rare dans le répertoire de sa vie de père célibataire. La sainto sainte : Grasse matinée. Il avait bien conscience que c’était anormal de pouvoir profiter d’un silence paisible et de son lit sous la chaleur du jour. Mais la garantie qu’aucune catastrophe ne pouvait survenir était plus forte que la raison qui le poussait à ouvrir enfin ses yeux.

 

A cet instant, toutes ses pensées étaient dirigées vers l’origine de cette sérénité retrouvée. Si bien que dans cette phase de semi-réveil, tout comme la veille lorsqu’il s’était couché, Duo laissa ses mains vagabonder sur sa peau. Il lui suffisait de penser à sa voix, douce et grave, à l’expression de son visage ou encore sa démarche pour qu’un feu brûlant prenne vie dans son corps. Une seule image du jeune homme suffisait à faire naître un désir sans fin en lui. Si bien qu’à défaut de pouvoir assouvir tout cet amour, ce désir qu’il ressentait à l’encontre d’Heero, Duo se contentait d’un soulagement factice à sa frustration physique.

 

Obtenant une maigre compensation de par sa propre main, Duo se laissa doucement redescendre dans un sommeil réparateur, embué là encore de cette voix qui lui murmurait son prénom à l’oreille.

 

- Duo….

- mmmm

 

C’était incroyable comme depuis qu’Heero vivait sous son toit, il ressentait à ce point la présence du nippon par tous ses pores.

 

- Duo.

 

Finalement, ce fut le bruit de verres qui s’entrechoquent qui le sortit juste un peu de sa torpeur. C’était à croire que les fantasmes de sa nuit semblaient se poursuivre, lui offrant de leur présence une expression béate sur son visage.

 

- T’es réveillé ?

- hein ? Heero ?

 

Comprenant subitement que la voix et les légers bruits venaient réellement d’Heero, Duo se redressa légèrement et avec paresse à défaut d’énergie immédiate pour voir une fois encore l’impensable. Son ami s’approchait à petit pas, un lourd plateau à pieds dans ses mains. Une situation normale, s’ils avaient partagé leur nuit. Mais ceci n’étant pas leur cas, Duo ne comprenait pas.

 

- Qu’est-ce qui te prend de m’apporter le petit déj ?

- J’ai eu pitié de toi. Ca ne te fait pas plaisir ?

- Si ! Bien sur que si. Mais…

 

Duo se demanda s’il l’avait vu ou seulement entendu quelques minutes plus tôt. On avait beau être un homme célibataire et donc ressentir parfois le besoin de subvenir seul à certaines « nécessités physiologiques », se faire prendre par surprise en pleine masturbation avait de quoi vous rendre mal à l’aise. Mais au regard d’Heero totalement naturel, le natté se calma tout aussitôt. Après tout, depuis l’arrivé d’Angel dans sa vie, il avait appris à agir avec toute discrétion alors si le brun venait juste d’entrer, il n’y avait aucune raison qu’il est vu ou entendu quoique ce soit.

Rassuré, Duo confirma sa bonne surprise d’un sourire bien à lui quand il tiqua de nouveau sur un détail technique d’importance. A se laisser aller à ses fantasmes toute la nuit durant jusqu’au petit matin, il ne portait strictement rien. Et dans cette tenue, il était certain qu’un simple frôlement, une seule caresse involontaire d’Heero à son égard suffirait pour que son corps réagisse et que cela se voit.

 

- Je ne suis pas décent Heero.

- Amusant comme rien en toi ne me surprend vraiment depuis mon arrivé ici.

- nia nia nia.

- Reste sous ton drap et je ne te violerais pas.

- C’est rassurant. Dis donc tu boites ou quoi ?

 

En effet, Heero ne l’avait toujours pas rejoint, avançant d’une lenteur exagérée avec semble-t-il une défaillance à la hanche droite.

 

- Si je vais plus vite, il tombe.

 

Etonné par la réponse, Duo se redressa un peu plus pour apercevoir Angel marcher aux cotés d’Heero. Le pouce dans la bouche, sa nouvelle peluche dans l’autre main, il tenait avec celle-ci un bout du pantalon d’Heero, se maintenant grâce à lui aux cotés du japonais. Une scène adorable qui calma tout aussitôt ses hormones.

 

Arrivé enfin jusqu’au lit, Duo installa le plateau contenant trois déjeunés complets sur ses jambes, histoire de cacher tout traîtrise subite de son propre corps. Tandis qu’Heero soulevait d’un geste souple le petit par sa ceinture, histoire de faciliter son escalade du lit parental.

Aussitôt, mue certainement par une grande habitude, l’enfant partit s’asseoir sur ses fesses matelassées d’une couche, aux cotés du plateau dressé. Constatant alors le manque de réaction des adultes, il finit par tendre les bras d’impatience.

 

Comprenant parfaitement la demande, Duo lui tendit aussitôt le biberon encore chaud trônant au milieu des tasses de café et tartines beurrées.

 

- Je pense que c’est pour toi mon coeur.

 

A peine commença-t-il à boire son biberon que l’enfant entraîné par son poids partit en arrière obligeant Duo à le caler entre plusieurs coussins. Alors bien installé, le petit pu observer à loisir le comportement décidément instructif des deux hommes prenant soin de lui.

 

- On fait quoi aujourd’hui ? Une idée Heero ?

- Je crois que j’en ai une, effectivement.

- C’est quoi ?

- Un truc très sympa que l’on partagera avec beaucoup de monde.

- Dis-moi  !!!

- Les courses.

 

Devant le regard plein de déception du natté, Heero eu du mal à garder tout son sérieux. A l’évidence, ce n’était pas une occupation classée dans ses favorites.

 

- Désolé. Mais ce n’est pas seul avec Angel et sans voiture que je peux m’occuper de certain ravitaillement.

- Mon Dieu, c’est vrai que t’es venu avec ma voiture ! C’est moi qui dois te ramener lundi.

- Y’a des taxis pour ça, Duo. Mais j’évite habituellement de les prendre pour acheter des couches.

- Tu as raison. Encore une fois, je suis trop stupide pour ne pas y avoir pensé moi-même alors qu’habituellement je les fais aussi le samedi matin. Quoiqu’il en soit, avec tout le mal que tu t’es donné jusqu’ici, c’est la moindre des choses que je m’en charge.

- Nous irons tous les trois.

- Je ne suis pas sur que ce soit une bonne idée. Angel n’a pas toujours la patience pour ca.

- On doit l’habituer à tout ce qui fait partit de sa vie courante. Comme tu vis seul avec lui, il t’arrivera forcément à nouveau dans l’avenir d’avoir besoin de sortir sans pouvoir le laisser seul.

- Oui, mais là on est deux et je veux pas te faire subir ce genre d’expérience.

- Fais-moi confiance, il sera sage comme une image. Il me l’a promis pour que son père soit fier de lui. Pas vrai ?

 

Tournant leurs visages vers Angel, ce dernier toujours accaparé par son biberon, les observa en retour une lueur d’interrogation dans le regard.

 

- Adoraaaaaaable.

- Duo…

 

*-*-*-*

 

Finalement, c’est digne d’une petite famille qu’ils se rendirent tous ensembles au supermarché le plus près de la maison. Une enseigne noyée au cœur d’un multi complexe de grande taille.

 

- J’ai dit NON ! Ne touche pas à ça !

- Mais Heero, c’est pas plus cher et pis celui-ci, il a le jeu dedans…. Ailllle ça fait mal !

- Anta baka !

- Mais…

 

Désabusé par la réaction immédiate de Duo, Heero venait de le frapper d’une tape sur le crâne.

 

- Crétin, je ne parlais pas à toi mais à ton fils. T’es un adulte qui s’assume aux dernières nouvelles. Alors tu peux bien prendre ce que veux tant que tu ne me mets pas sur le dos tes prises de poids.

- Bah.

 

Regardant son fils à la mine penaude de ne pas avoir pu chiper un paquet de couleurs vives, Duo eut la sombre sensation que malgré les dires d’Heero, ils étaient tous deux réprimandés pour une même bêtise.

 

- Sur ce coup, je suis comme toi mon cœur.

 

Le regard compatissant rendu par son fils fit à nouveau craquer Duo qui le chouchouta tout aussitôt d’une pluie de baisers, au grand désarroi d’Heero. Finalement, la personne qui pâtissait le plus de ces courses était bien lui. Il n’était pas si simple de gérer deux gamins aussi intenables, sachant que le pire n’était certainement pas le plus jeune.

 

- Histoire qu’on ne reste pas tous les trois, quinze ans au rayon chocolat, tu veux quoi pour demain Duo ?

- ch’ais pas.

 

N’obtenant aucune coopération, Heero profita d’un moment d’inattention du garçon pour glisser le bout de sa natte dans la main d’Angel sagement assit sur la section avant du chariot. Comme il l’imaginait, il n’eut pas à en attendre longtemps les conséquences. A la première incartade du jeune homme pour aller se saisir d’une énième sucrerie, une exclamation retentit dans le magasin.

 

Un cri suivi d’un silence de plomb de la part de Duo, venant de perdre une poigné de cheveux. Heero lui payerait cette traîtrise. Mais pour s’assurer que cela ne se renouvelle plus, mieux valait encore s’en protéger à la source.

 

- Mon chéri, faut pas toucher aux cheveux de papa. Ou alors faut les lâcher quand il s’éloigne un peu de toi.

 

Mais comme de bien évidement, si Heero semblait avoir une autorité parfaite sur l’enfant, cela ne semblait pas si flagrant avec lui.

 

L’animation passée autour de leur chariot, Heero jusqu’alors parti chercher lait et couches, revint auprès du natté.

 

- Alors ? T’as fais ton choix pour demain ?

 

Voulant d’abord choisir un plat compliqué pour se venger de cette blague de mauvais goût, Duo vit subitement, une publicité non loin de là. L’image d’une famille heureuse assise dans une grande étendue d’herbe. Mettant à plus tard ses idées de vengeance, c’est l’âme en fête qu’il trouva enfin sa réponse.

 

- Je sais !

- A dire ?

- Pique-nique !

- Pique-nique ?

- Oui, On va faire un pique-nique !! Dis oui, dis ouis, dis oui.

 

Amusé de voir Angel sautiller sur son siège à l’image de son père sans trop savoir pourquoi, Heero hocha juste la tête pour obtenir deux hourras. Décidément, il était dit qu’ils ne passeraient pas inaperçu en cette fin de matinée.

 

- Alors c’est parti.

- Attend ! !

- Quoi encore Duo ?

- Je m’occupe de tout.

- mmm ?

- Tu fais tout depuis ton arrivé mardi. Alors laisse-moi te prouver que je sais tout aussi bien me charger de mon bébé et de nos repas.

- En clair.

- Je m’occupe des courses pour les menus du week-end et toi de ceux de la semaine.

- ok.

 

Etant d’accord sur la marche à suivre, Duo prit le cadis en mains et retrouva subitement un sérieux et une efficacité digne de ses missions d’avant paix.

 

A l’évidence, prouver qu’il n’était pas un  « bon à rien » lui tenait à cœur. Pourtant, Heero n’en avait jamais douté un seul instant. Observant rêveur la silhouette filiforme jouer des coudes pour obtenir son melon, le japonais se sentit stupide. Le plus bête des deux était bien lui. Inconsciemment, il avait tout acheté pour deux adultes et un enfant. Mais lui en déplaise, il devait sortir de leur vie dans deux jours. Un constat qui ne le rendait pas heureux.

 

Désirant toutefois ne pas gâcher ces derniers jours, Heero partit sauver Angel d’un risque d’étouffement aux vues de toutes ces femmes venues à leur tour chercher une courge sucrée.

 

Au rythme où ils avançaient dans leurs courses, il ne faisait aucun doute que Duo proposerait à leurs fins d’aller manger dans un restaurant du centre commercial. L’un de ceux donnant sur une terrasse avec vues sur un lac.

Après quoi, ils passeraient la journée à flâner dans la maison, jouer dans le jardin et préparer la sortie du lendemain. A moins qu’il ne leur prépare lui, un gros gâteau au chocolat. Peut-être le premier que mangerait Angel. Une raison supplémentaire pour qu’il le réussisse à la perfection.

 

Des idées plein la tête d’une vie simple et si lointaine de ces années d’adolescent terroriste, Heero soupira à nouveau. Dans un coin de sa tête, il avait conscience de se faire du mal. Tout comme la réminiscence d’un élément oublié, le rendait inquiet. Comment Quatre allait prendre son escapade, facilement qualifiable de fugue, à son retour ?

 

A suivre

mimi yuy