Auteur : Mimi Yuy

Email : mimimuffins@yahoo.fr 

Origine : Gundam Wings

Genre : Romance gentillette avec marmot crampon mode koala

Couples : Aucune surprise.

 

 

 

Une semaine.

 

 

Une semaine, c’est 7 jours, 168 heures, 1080 minutes, 604800 secondes. Une poigné de rien dans la vie d’un homme. Et pourtant, un rien suffit parfois à changer toute une vie.

 

 

Jeudi.

 

Ce matin-là encore, une certaine tornade brune traversa salon et cuisine au pas de course.

Duo but d’une traite un café bien trop chaud pour son estomac avant d’embrasser Angel assit sur les genoux d’Heero à boire consciencieusement son biberon au chocolat sans jamais lâcher son père des yeux. C’était un spectacle plus bruyant et vivant que les dessins animés de la télé.

 

- J’essai de rentrer pas trop tard ce soir.

 

Un dernier bisou pour son fils qu’il rechignait à quitter et Duo prit sa mallette avant de sortir de la cuisine. Aussitôt Angel tenta de s’extraire des mains d’Heero. Ne sachant pas ce que l’enfant désirait, ce dernier le laissa faire pour découvrir avec stupéfaction que contrairement aux affirmations de Duo, le petit se tenait parfaitement bien sur ses deux jambes. Lâchant donc toutes entraves au garçon, Heero le vit courir à la suite de son père. Malheureusement, à peine avait-il atteint le tournant du couloir que la porte d’entrée claquait signifiant le départ définitif de Duo. Sous l’impulsion de sa course, l’enfant tomba, déclenchant tout aussitôt une crise de pleures aiguës. Il n’en fallait pas plus pour qu’Heero vienne à son secours.

 

- Je sens que tu vas faire vivre une véritable crise cardiaque à ton père quand il va savoir ça.

 

Devant les yeux larmoyants, Heero prit le bambin dans les bras pour un câlin, gardant à l’esprit que quitte à le laisser s’entraîner à la course, il serait toujours plus avisé que cela ait lieu sur le tapis épais du salon.

 

*-*-*-*

 

Cela faisait à peine trois jours qu’Heero était venu à son aide que Duo rentrait de nouveau chez lui avec calme et sérénité. Il savait qu’à l’image des deux premières soirées, aucun cri ne l’attendrait. Aucune maison sans dessus dessous. Rien de plus que son fils au visage souriant et un ami qui lui avait terriblement manqué durant ces dernières années.

 

Ouvrant doucement la porte, il fut toutefois surpris de n’entendre aucun bruit.

La chaleur ambiante aidant, il retira aussitôt sa veste et sa cravate. Loin des bureaux et de la voiture climatisés, on prenait toute conscience que l’été était bien là. Du coin de l’œil, il vit qu’après son grand ménage, Heero avait ce jour-là installé les « portes d’escalier » empêchant de leur présence les enfants de les grimper. Un achat qu’il n’avait jusqu’alors pas trouvé utile de placer vu qu’Angel refusait toujours de marcher.

 

Il déposait finalement toutes ses affaires sur le canapé quand un rire joyeux le renseigna enfin sur le lieu de retraite de ses petits anges. Le jardin.

 

Y passant un coup d’œil, tout en remontant ses manches de chemise, Duo fut tout simplement bluffé.

C’était…

Un tableau à garder en mémoire pour le restant de sa vie.

Heero torse nu, tenait contre lui Angel complètement dévêtu pour le sortir de la petite piscine en plastique acheté 6 mois plus tôt en perspective de jeux d’été.

 

- Duo ?

- …

 

Angel était beaucoup trop petit pour son age. Conséquence de graves carences survenues dés sa naissance qu’il était difficile de contrer face aux refus chroniques de l’enfant à se nourrir convenablement. Il semblait constamment trop maigre et trop triste ces dernières semaines. Mais dans les bras d’Heero, il semblait si épanoui, riant avec éclat et acceptant la présence de l’adulte sans aucune restriction. Un tableau plus riche que tous ce qu’il avait vu auparavant dans sa vie.

 

- Duo ?

 

Sans dire un mot ni venir embrasser son fils comme il le faisait à l’accoutumer, le natté se pressa de rentrer dans la maison. Quelques secondes plus tard, il dévalait les escaliers munis de l’arme ultime.

 

- On peut savoir à quoi tu joues ?

- Aller Heero, je t’en prie. Garde-le encore quelques minutes. Je veux une photo.

- Qui t’as dit que j’acceptais qu’on me prenne en photo ?

- Je ne prends qu’Angel. Y’aura que lui. S’il te plait. Il est si beau comme ça.

- Dépêche Maxwell. Et gare à toi si je vois mon visage sur une seule d’entre-elles.

 

Mitraillant l’instant comme tout bon paparazzi qui se vaille, Duo ressentit un bonheur fou. Contre toute promesse, il avait bien cadré Heero avec Angel et les clichés numériques prévoyaient d’être aussi sublimes que ses deux modèles.

 

- Je constate que t’as réussi à trouver la piscine et les petites portes dans la pagaille du garage.

- Hum. Je me suis à la base permis de le ranger.

- Heero….

- Je suis désolé. Je n’avais aucune intention de fouiller toute ta maison. Mais laisser des choses traîner ou en équilibre en hauteur était un risque que ton fils soit blessé pour pas grand chose.

- Tu as raison. Et je me moque bien que tu fouilles cette maison de fond en comble. J’ai rien à cacher que tu ne connaisses déjà de moi. C’est juste que ce n’était pas à toi de faire tout ça. Et moi je ne sais pas comment je pourrais jamais te remercier pour tout ce que tu fais pour moi… et pour lui. Tu t’en occupes si bien.

 

- Aller papa gâteau. Va le faire manger pendant que je range le jardin.

 

Attrapant son bébé emmitouflé dans une grande serviette de bain, Duo repartit gagatisant.

 

- Irrécupérable.

 

Vidant la piscine, Heero renfila son tee-shirt à nouveau sec pour retrouver les deux « gamins » de la maison. S’il était torse nu à l’arrivé de Duo, ce n’était pas pour jouer les modèles en quête de photographes mais bien à cause du petit qui l’avait trempé de la tête au pied une heure plus tôt.

 

- Duo. Qu’est-ce que tu fais ?

- Je réchauffe son biberon.

- Ca risque de ne pas suffire. Il n’a pas encore dîné.

 

Le lui disant, Heero ouvrit la porte du micro-onde pour sortir une assiette contenant une purée et du jambon haché.

 

- C’est quoi ?

- Le dîner de ton fils. Tu joues à quoi là avec tes questions ?

- C’est gentil Heero mais Angel ne peut pas manger ça.

- Elle n’a rien de chimique cette purée. C’est moi qui l’ai faite.

- C’est gentil de t’être donné tant de mal. Moi je te parlais de l’ensemble. Il refuse les aliments solides en ce moment.

- Peut-être avant. Mais plus depuis que je suis ici.

 

Et pour le lui prouver, Heero mis en marche le four, redressa quelque peu l’enfant sur sa chaise haute. Puis la sonnerie retentie, sortit l’assiette pour proposer une bouchée de purée tiède au petit garçon.

Résultat sans appel, attrapant de ses petites menottes la cuillère pour l’attirer jusqu’à lui, Angel avala l’ensemble avec appétit et une forte demande pour la suite. Ceci étant fait, Heero posa une chaise à coté d’Angel et mit assiette et cuillère dans les mains de Duo.

 

- A ton tour.

- Mais…..il … comment… ?

- Nourris-le. On parlera du reste plus tard.

 

Alors qu’il vidait le biberon, mélange de lait et farine, dans l’évier Heero observa du coin de l’œil un Duo comblé de joie. Dire qu’il n’était qu’au tout début de ses surprises.

 

*-*-*-*

 

Après le couché de l’enfant. Les deux hommes se retrouvèrent à nouveau ensembles pour dîner. La chaleur étouffante, les faisant se contenter d’une salade fraîche.

 

- Duo.

- hum… ?

- Angel a été abandonné ?

- Non. L’état en a retiré la garde à sa mère suite à une ordonnance judiciaire. Comme c’était une décision irrévocable, il a été placé pour adoption.

- Et tu l’as depuis quand ?

- Bientôt un an. Mais il était très faible à l’époque. C’était comme si je devais m’occuper d’un nourrisson. Ce qui nous a fait supposer qu’il était un grand prématuré ou le bébé d’une droguée. Quoiqu’il en soit, pour commencer et bien nous adapter l’un à l’autre, j’ai fais une pause dans mon travail avant de le reprendre progressivement.

- J’ai honte de te l’avouer. Mais je ne sais même pas ce que tu fais.

- Si je l’avais dit de moi-même, tu n’aurais pas eu à poser la question. Je dirige un petit magazine vendu en kiosque. Je l’ai acheté avec ma solde de l’armé. On était tout petit au départ mais maintenant, ça marche plutôt bien. On est dans le top 20 des magazines culturels.

- Je comprends mieux. Etre le patron, demande beaucoup de présence, je suppose.

- Pas spécialement non. En fait, je bosse vraiment que la dernière semaine de chaque mois pour cause de bouclage. Maintenant que c’est fait, je pourrais rentrer encore plus tôt demain. Et ce chaque jour jusqu’au mois suivant.

- C’est bien.

- Et toi Heero ? Tu n’as jamais eu l’envie de faire quelque chose de précis ?

- Non.

- Tu ne t’ennuis pas trop d’habitude. Parce que je me doute que ce n’est pas possible de s’ennuyer quand on doit s’occuper d’un petit monstre comme le mien.

- Etonnement, ton monstre porte bien son nom. C’est un ange avec moi. Quant à l’ennui de mes jours passés ces dernières années. Non. J’apprécie de ne pas avoir de contrainte d’aucune sorte. Cela peut choquer que je sois sans profession, mais ça me convient.

- Pis ça te donne le temps de faire la cuisine.

- Entre autre chose oui. Ne pas travailler ne veut pas dire qu’on ne s’occupe pas de la journée. C’est plus un choix de vie

- Je comprends.

 

S’accoudant à la table tout en mangeant son sorbet aux fruits, Duo observa avec envie celui qui lui faisait face. Pendant combien de mois, année même, avait-il rêvé pouvoir un jour partager de tels moments avec Heero ?

Juste discuter de leur goût, de la vie, de ces riens qui n’ont pas d’importance. Si seulement, cela pouvait être le reflet d’une vie heureuse et partagée.

Mais Heero était avec Quatre et ce depuis si longtemps. Leur couple semblait en difficulté, c’est vrai. Mais il n’était pas honnête pour lui d’en profiter. Heero repartirait dans 3 jours. Après avoir rendu à sa maison une odeur de neuf et a ses occupants un regain d’espoir et de paix.

Mais Dieu qu’il allait leur manquer.

Intérieurement Duo priait pour que le départ de son ami ne traumatise pas un peu plus son fils. Il semblait s’être tant attaché au jeune homme et ce, dés leur rencontre.

 

A suivre

mimi yuy