Auteur : Mimi Yuy

Email : mimimuffins@yahoo.fr 

Origine : Gundam Wings

Genre : Romance gentillette avec marmot crampon mode koala

Couples : Aucune surprise.

 

 

 

Une semaine.

 

 

Une semaine, c’est 7 jours, 168 heures, 1080 minutes, 604800 secondes. Une poigné de rien dans la vie d’un homme. Et pourtant, un rien suffit parfois à changer toute une vie.

 

 

Mardi.

 

Le soleil se levait paisiblement quand une ombre entra dans l’appartement.

 

Tout aussi bien soit-il dans les bras d’Heero où il avait dormi tout au long de la nuit, Duo savait que son fils n’allait plus tarder à se réveiller pour réclamer sa pitance. D’où la sortie fortuite pour chercher dans la voiture un biberon salvateur. Un coup d’œil au placard lui avait confirmé qu’il y avait bien du lait chez ses amis.

 

Il chauffait ce dernier dans une casserole quand un bruit l’informa qu’on entrait dans la pièce.

 

- Duo ?

- Quatre. Bonjour. Je suis content de te voir.

- Qu’est-ce que tu fais chez moi ? Comment t’es rentré ?

- C’est une longue histoire. Heero a eu la gentillesse de venir à mon aide hier soir.

- Heero ?

- Oui. Nous avons discuté une grande partie de la nuit et nous nous sommes assoupis lui dans le canapé et moi dans le fauteuil. J’espère que tu ne m’en veux pas. A cause de moi, il n’a pas pu te rejoindre dans votre chambre.

- Je m’étais couché tôt.

- C’est ce qu’il m’a dit.

 

Fidèle à lui-même, souriant et joyeux, Duo proposa un thé à son ami pour lui expliquer au plus vite, l’histoire de sa vie sur la dernière année.

 

La présence d’une chose bougeant sur lui sortit en sursaut Heero de son sommeil. Ouvrant les yeux, ce fut non sans surprise qu’il fit face à deux prunelles marron clair et une fine chevelure châtain. A quatre pattes sur son torse, Angel riait de sa bonne idée, à savoir arracher les boutons de sa chemise. Effrayé à l’idée qu’il ait pu en avaler un, Heero soupira rassuré à la vu de la victime encore attachée, à un fil certes, mais toujours bien présent.

 

- Pourquoi ça m’étonne ? Tu dois être aussi chenapans que ton père toi.

 

Repoussant la couverture étant apparue sur lui, Heero raffermit sa prise pour se lever le marmot dans les bras.

Supposant qu’au réveil un enfant de son age devait manger, Heero se dirigea vers la cuisine, pour les voir dés son entrée. Tout les deux. Riant comme au bon vieux temps avec cette complicité qui avait toujours été la leur. Il ne savait pas pourquoi, mais voir ainsi Duo et Quatre face à face, lui fit mal au cœur.

 

- Bonjour toi.

 

S’approchant avec entrain de son fils, Duo prit d’assaut son ange qui accepta cette fois-ci de le rejoindre. Profitant de cette bonne fortune, Duo se pressa de lui donner tout aussitôt son biberon.

 

Un comportement inhabituel de la part de l’assassin du groupe. Mais les changements de ce genre étaient de bon changement. Pas comme pour eux.

A peine Heero avait-il pensé à sa relation avec Quatre que ce dernier s’approchait à son tour pour l’embrasser et lui offrir un sourire. Depuis quand cela n’avait plus d’intérêt pour lui ? Là encore il n’aurait su le dire.

 

- Tu as faim Heero ? Tartines ? Café ?

- Pas faim, merci.

- C’est sur que de ne rien faire de ses journées n’ouvrent pas l’appétit.

- Je vais prendre une douche. Je voulais juste rendre Angel à Duo.

- Merci de l’avoir supporté toute la nuit.

- Ca m’a fait plaisir.

 

Sortant sans plus attendre, Duo vit Quatre soupirer avec force.

 

- Qu’est-ce que tu as ?

- Rien. Rien de grave.

- Ca n’a pas l’air d’aller entre vous.

- Hum. Heero a du mal à vivre en société. Il est toujours aussi  individualiste alors parfois je craque un peu.

- Ha.

- Sans parler que depuis notre départ de l’armé, il ne travaille plus. Il passe ses journées à ne rien faire. Ca devient pressant à la longue. Il n’arrive pas à comprendre que mon poste demande beaucoup de ma part. Alors parfois ce n’est pas trop ça. Mais rien qui ne diffère des autres couples.

- Je vois.

 

Bien qu’attristé par ce qu’il entendait, Duo n’en poussa pas moins Quatre à poursuive sur cette voix. Ce n’était sûrement pas son rôle mais égoïstement, il pensait pouvoir aider deux d’entre eux avec le plan mis en œuvre durant la nuit. Il l’avait passé assit face à Heero à regarder ce dernier dormir son fils dans les bras. Pas un instant, il n’avait fermé l’œil, trop hypnotisé par ce tableau. Et pourtant, il se sentait reposé ou tout du moins enfin apaisé

 

Sentant son ange chouiner à nouveau, Duo su qu’il était temps pour lui de partir.

 

- Je vais y aller Quatre. Je ne doute pas que tu as tout un tas de chose à faire avant d’aller à ton travail.

- Plus que tu ne le crois.

 

N’appréciant guère le ton subitement sombre du jeune blond, Duo fit le choix de l’ignorer volontairement.

 

- Tu t’en vas ?

- Heero.

 

Habillé de propre, Heero semblait regretter le départ rapide de son ami.

 

- Je… je n’ai pas vraiment le choix. Moi aussi je dois me rendre au bureau ce matin. J’ai une journée pleine de réunions importantes que je ne peux pas décommander malheureusement. J’espère déjà que ma secrétaire pourra s’occuper de mon fils quelques heures pour moi. Et qu’il restera plus sage avec elle qu’il ne l’a été ces derniers jours.

- Pourquoi tu ne prends pas une nounou ?

- Tu peux me croire Quatre. J’ai fais le tour de toutes celles existant dans ma région.

- Duo. Si c’est si compliqué pourquoi tu ne me confies pas Angel pour la journée ?

 

Criant toute sa joie intérieurement, Duo n’en afficha pas moins tout son sérieux.

 

- Je ne voudrais pas l’imposer. Et puis votre appartement n’est pas adapté pour un enfant de cet age. En revanche, si vous connaissiez quelqu’un prêt à venir chez moi m’aider un peu. Je vous en serais mille fois reconnaissant.

- Je vais venir te le garder chez toi dans ce cas.

- Non !

 

Le refus de Quatre surprenant les deux autres, ce fut un silence gêné qui lui fit suite.

 

- Je veux dire, tu ne vas faire que l’embêter encore plus Heero. Qu’est-ce que tu veux qu’un ancien soldat comme toi sache s’y prendre avec un bébé ? Duo doit trouver une personne douce sur laquelle il puisse vraiment compter.

 

Ne relevant pas l’argument, Heero se contenta d’un silence

 

- Moi je ne serais pas contre ton aide Heero. D’autant que je vais avoir besoin de quelques jours pour retrouver quelqu’un qui me convienne. Mais Angel est devenu intenable. Ce ne sera pas drôle du tout tu sais.

 

Pour le confirmer, l’enfant commença à pleurer à nouveau. A croire qu’il n’était plus bien nulle part, même dans les bras de son père dont il tentait de s’échapper avec force depuis déjà plusieurs minutes. Duo tentait bien de lutter pour le garder avec lui, mais à cet age, les enfants avaient une force insoupçonnée.

 

- Tu vois.

- Je crois surtout que ton fils à besoin d’être changé.

 

Un instant de flottement et Duo confirma l’information.

 

- Où est votre salle de bain.

- Anta baka.

 

Prenant l’enfant d’autorité, Heero s’éclipsa avec le sac de « premier secours » rapporté par Duo de sa voiture.

 

N’osant pas demander à Heero s’il savait seulement changer une couche, Duo revient au blond avec la ferme intention de le convaincre.

 

- Je crois que cela pourrait être une bonne idée qu’Heero vienne m’aider. Tu sembles si lasse et fatigué Quatre. Vous séparer un peu ne vous ferait sûrement pas de mal. Et puis ainsi, Heero aurait une occupation pendant quelques jours. Ca va peut-être le pousser à reprendre le travail. Je peux même le payer si tu veux. J’ai vraiment besoin de son aide Quatre. Je suis venu te voir en désespoir de cause et en quelques minutes, il a prouvé qu’il s’y prenait mieux que moi avec mon fils.

- De toute façon quoique tu me dises Duo, ce n’est pas à moi de te répondre. Heero est libre de faire ce qu’il veut. Il n’a pas besoin de ma permission.

 

Si la forme y était, Duo souffrait de comprendre qu’il n’en était rien. Il ne reconnaissait plus ses amis. Ses compagnons d’armes. Comment pouvait-on changer à ce point ?

 

- Je viens avec toi Duo.

 

A ces mots, Les deux hommes se retournèrent pour voir Heero un sac de l’armée sur l’épaule et Angel porté par son second bras. Une image qui faisait chaud au cœur du natté.

 

- Tu as fais ton sac ?

- Oui Quatre. Vu la distance de nos deux logements, je pense que le mieux est encore que je reste chez lui quelques jours. Nous sommes mardi. Je pense que la semaine te permettra de trouver une autre personne Duo.

- Oui, ce serait parfait.

- Dans ce cas. Tout est pour le mieux. Je te revois lundi prochain Quatre.

 

Embrassant le blond sans beaucoup de passion, Heero reprit le chemin de la sortie.

 

Attrapant les affaires de son fils tendu par le nippon sur son passage, Duo remercia une dernière fois Quatre de son hospitalité avant de partir à la suite de sa nouvelle nounou improvisée.

 

*-*-*-*

 

Se garant devant sa maison, Duo prit conscience qu’il allait être en retard.

 

- Tu vas être en retard si tu traînes plus alors laisse-moi tes clef et vas-y.

- Je ne peux pas. Je dois récupérer mon attacher case avant.

 

Amusé que Duo puisse posséder une telle chose aujourd’hui, Heero descendit de voiture pour s’occuper de détacher Angel de son siège enfant. Inutile de préciser que l’y faire rester ne s’était pas avéré une tache facile.

Duo avait raison, ce petit garçon était une vraie boule de nerfs dés son réveil.

 

- Surtout Heero. Quoiqu’il arrive, tu ne fais aucun rangement. J’ai été pris de panique hier, je dois bien l’avouer. Mais dés ce soir, je me reprends en main. Je rangerais la maison à mon retour. Toi… toi tu te contentes de garder un œil sur le monstre et avec de la chance, j’aurais trouvé une nouvelle nounou pour demain. Ca marche ?

- Ne te préoccupe pas de moi. On a survécu à Oz, je survivrais à la présence d’un môme.

- Je…

 

Un peu choqué par ces paroles, Duo s’arrêta net devant sa propre porte.

 

- Heero. Tu sais. Aussi affreux que soit Angel ces derniers jours, je l’aime. Je… c’est mon fils, pas juste un môme choisit au hasard. Même s’il n’a plus ses vrais parents à ses cotés, il a une nouvelle identité avec moi et une vie à lui qui, je l’espère, sera la plus heureuse possible.

- Ce n’était pas du désintérêt Duo. Je suis désolé si mes paroles t’ont blessé.

- C’est moi. Je suis fatigué, je raconte que des bêtises. A voir comment tu le tiens contre toi depuis hier soir, c’est évident que tu en prendras soin comme ton propre enfant. Je ne comprends même pas comment ta simple présence, toi un étranger, réussi à le calmer quant il hurle de toutes ses forces dans mes bras. Ca me rend fou.

- Tu t’inquiètes trop Duo. Comme tu l’as dit, tu es fatigué. Ca ira mieux quand vous vous serez reposé tous les deux.

- J’espère.

- Je suis désolé que tu ais si mal dormi. C’est vrai que le lit est un peu dur dans la chambre d’amis.

- Ouais, on va dire ça.

 

Duo ne pouvait pas lui avouer avoir passé nuit blanche à l’observer avec amour alors qu’il vivait une relation sérieuse avec Quatre depuis bientôt 2 ans.

 

- Au fait, quel age a-t-il ?

- Deux ans. Il a deux ans. Même s’il semble en faire beaucoup moins.

 

Quand ils entrèrent enfin dans la maison, la honte submergea l’américain. C’était un véritable champ de guerre. Tout était éventré, les vêtements sales ou propres du bébé à terre au milieu du salon, la cuisine sans dessus dessous. Un vrai capharnaüm.

 

- C’est pire que dans mon souvenir.

- Etonnement, moi cela ne m’étonne pas.

- C’est pas drôle Heero.

- En attendant, c’est toi qui a du retard. Alors tu ferais mieux de te dépêcher.

 

N’ayant même pas le temps de se changer, Duo prit en main ses affaires avant de ressortir. Dans un sursaut, il se retourna pour embrasser une dernière fois son fils.

 

- Je t’aime mon coeur.

 

- Heero… Je.. je rentre dés que je peux. Mais même en y mettant du mien, je risque de rentrer assez tard alors surtout ne m’attend pas. Ok ?

- hum.

 

Pas sur d’avoir obtenu un oui, Duo n’en fuit pas moins les lieux. Avec un petit excès de vitesse, il pouvait encore arriver à l’heure. Un changement de cravate stratégique avec celles gardées en cas de nécessité dans son bureau et personne ne se douterait de rien. Il restait bien son visage fatigué mais plus personne n’ignorait dans son entourage qu’il devait prendre soin d’un enfant en bas age. Et tous parents savaient comme parfois cette contrainte pouvait s’avérer exténuante.

 

Duo parti, Heero commença à comprendre pourquoi son ami avait subitement jeté l’éponge la veille. Après un an de vie professionnelle et familiale, n’ayant profité d’aucune aide extérieure, il était évident qu’il avait atteint la sa limite.

 

- Ton père avait vraiment besoin d’aide.

 

Trouvant dans le salon le parc pour enfant, Heero y déposa Angel. Etonnement, ce dernier ne pleurait plus depuis le départ de Duo. Plus il y pensait et plus Heero redoutait que ce soit le stress du père qui se répercutait sur l’enfant. Le petit alors nerveux, Duo s’inquiétait encore plus, jouant un cercle vicieux impossible à casser sans interaction extérieure. En attendant de pouvoir soigner le père et le fils, il était temps de mettre un peu d’ordre dans cette demeure.

 

*-*-*-*

 

Duo était dépité. Lui qui voulait rentrer au plus tôt pour soulager Heero de sa nouvelle charge, il rentrait à la nuit tombée. A la lumière issue des fenêtres, le japonais ne s’était pourtant pas encore couché. Peut-être l’avait-il attendu pour discuter enfin des modalités de sa tache.

Se garant avec lassitude, Duo rentra finalement chez lui pour découvrir l’impensable. Cet idiot de perfect soldier lui avait menti.

 

- Heero

- hum ?

- C’est quoi ça ?

 

Regardant avec une réelle attention le « ça » en question. Heero, en mettant toute sa bonne volonté, ne vit strictement rien.

 

- Tu parles de ton salon là ?

- Oui du salon et de tout ce qui manque dedans.

- Je n’ai rien cassé. S’il te manque quelque chose, cela ne vient pas de moi.

 

Désabusé par tant de naïveté de la part d’un homme comme Heero, Duo abandonna tout espoir de compréhension, se laissant choir sur un fauteuil.

 

- Il te manque quoi ? Je peux aller te le racheter demain si c’est important ?

- Il ne manque rien Heero. Rien mis à part un bordel monstre que je t’avais interdit de toucher.

- Ah.

- Ca y est, t’as compris ?

- Je crois.

 

- Duo.

- hum… ?

- Tu vas t’endormir si tu restes là. Tu ferais mieux d’aller te changer avant de dîner.

- Trop fatigué.

- Duo…

 

Soupirant pour la forme, l’américain céda malgré tout à l’insistance de son ami. Il avait raison. Non seulement, il devait changer de vêtement après 48h passé dans son costume. Mais il avait une faim de loup pour avoir sauter l’heure du déjeuné pour cause de réunion qui s’entrecroisaient.

 

- T’as gagné j’y vais. Je te dis bonne nuit ?

- Non. Je reste en bas encore un moment.

- Alors à tout de suite.

 

Une demi-heure plus tard, Duo redescendit propre comme un sou neuf, les cheveux encore humides. En passant par la chambre d’Angel pour l’embrasser dans son sommeil, Duo avait pu constater l’effroyable. Heero n’avait pas rangé que le salon mais la maison tout entière. Sans compter que la quasi intégralité des vêtements du petit et des siens se trouvaient entreposé dans la buanderie. Nul doute que le sèche linge allait connaître la surchauffé avec un tel tas.

 

- Ca sent bon.

- Si tu es prêt, on mange maintenant.

- On ? Ne me dis pas que tu m’as aussi attendu pour dîner. J’avais dit qu’il ne fallais pas.

- J’ai l’habitude de manger tard. Je ne vais pas changer pour ton bon plaisir.

- Non. Bien sur que non.

 

S’installant devant une assiette apparue durant son absence en salle de bain sur la table du salon, Duo se sentit renaître.

 

- Merci. Ca a l’air trop bon.

- Mange avant de dire ça. Ma cuisine ne plait pas à tous.

 

Avalant une première bouchée des lasagnes au saumon proposées, Duo en fondit de grâce.

 

- Que tu le veuilles ou non, moi je suis définitivement ton plus grand fan. C’est succulent.

 

Amusé, Heero n’en ressentit pas moins une douce chaleur à ses compliments.

Il espérait que le dessert tant aimé la veille serait tout aussi bien accueillit juste après.

 

*-*-*-*

 

Après  un dîner parfait réalisé par un ex-soldat parfait, Duo s’était couché l’âme un peu plus en paix. Il sentait qu’il touchait un espoir de reprendre enfin toute sa vie en main. Même s’il ne perdait pas de vue qu’il ne fallait plus qu’Heero s’investisse autant. Il venait l’aider quelques jours pour prendre soin de son fils pas pour jouer les femmes au foyer et se taper toutes les sales corvées.

 

A peine avait-il commencé à penser à tout cela, que le jeune père de famille s’endormait profondément dans le moelleux de son lit. Heero tout à coté dans la chambre d’ami, il sentait qu’il pouvait enfin s’abandonner au sommeil sans craindre pour son fils. Au moindre cri ou pleures trop insistant, l’un ou l’autre l’entendrait et s’en chargerait.

 

A suivre.

mimi yuy