Auteur : Mimi Yuy
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Origine : Gundam Wings
Disclamer : Aucun
des go-boys ne m’appartient
Genre : Pas vraiment de
genre, mais ca tendra plus
La souffrance est sans nom.
La douleur sans fin.
Que je bouge ou non, quelque
soit mes tentatives, mon corps n’est plus que douleur et souffrance.
La nuit venue, perdu dans un
sommeil agité, je m’imagine dans ces salles d’une autre époque. Ces cellules
sordides et médicales auxquelles nous avons tous les cinq été
un jour confronté.
Ce matin, Quatre est celui
venu à mon chevet.
Si les premiers jours suivant
leurs révélations sur mon état, il exprimait tout son bonheur de me voir enfin
tiré d’affaire, il n’en est plus rien à présent. Et tout cela est de ma seule
faute.
Il s’imagine bien à tort que
mon comportement à leur égard est lié à ma rancune face à toutes ces omissions
qu’ils m’ont faites depuis plus d’un an !
Mais il n’en est rien !
Du moins, je ne le pense pas.
Même si…
Je n’en sais trop rien, en
fait…
Je me sens si perdu et noyé
dans le retour d’un passé qu’il me semblait révolu que je sais bien ne pas
avoir un comportement exemplaire. Alors que j’ai enfin retrouvé l’usage de la
communication, je me surprends à la refuser le plus souvent, tout en sachant
que ce n’est pas la solution à mon problème de mal être profond. Et ce mutisme
plus que tout autre est l’une des raisons de leurs angoisses à tous. Et celles-ci
ressurgissent si violemment et puissamment quant ils viennent me voir que je
culpabilise d’être à ce point incapable de les soulager enfin. Moi qui ne suis
qu’un poids depuis si longtemps…
Pourquoi ne suis-je donc capable
que de les faire souffrir…
- Heero…
Heero !
- Quoi ?
Ma voix.
Alors que je peux enfin
m’exprimer par cette dernière, je dois avouer ne pas vraiment la mettre à
profit. Elle est si rauque, si lointaine.
Je ne me reconnais pas en
elle.
Comme je ne reconnais pas le
peu que mes yeux me permettent de voir par le faible mouvement autorisé à mes
cervicales encore fragiles.
Un corps amaigrit, des mains
lisses et sans force…
Si j’ai bien compris les
raisons de ma condition, du comment et du pourquoi de ma paralysie passée et de
mon retour à la « normale ». Je dois surtout réussir à admettre que
j’ai passé vingt mois de ma vie alité, sans bouger et à ne m’alimenter que de
solutions nutritives par sonde gastrique. C’est un lapse de temps si long qu’il
est évident que mon corps ait perdu tous ses muscles. Mais cela n’en reste pas
moins dur à accepter !
Je ne reconnais pas plus mon
corps, que ma voix, que mes yeux cernés de gris entraperçus dans le reflet d’un
verre. Si bien qu’il m’a été refusé d’obtenir un miroir. La psy nous interdit
toute tentative de ce genre avant qu’elle ne le décide d’elle-même. Mais elle a
beau faire, cela n’y change rien. Avec ou sans miroir, je le sais !
Tout cela, ce n’est pas
moi !
Je ne suis plus moi…
- Tu as faim
aujourd’hui ? Les médecins disent que ce seraient
bien que tu avales quelque chose par voie naturelle. Tu dois aider ton estomac
à redémarrer.
J’avais si hâte de remanger
au tout début !
L’envie impatiente de
retrouver cette sensation de plaisir pur que procure une simple gorgée d’eau
sur une gorge desséchée, les arômes et la douceur d’un fruit que l’on déguste,
ou juste le simple croustillant d’un pain…
Ne me jugeant pas encore apte
à mâcher, ils ont commencé par me proposer une soupe aussi claire qu’insipide.
Et après quelques tentatives
ratées de déglutition, j’avais pu la boire.
Deux gorgées ! Peut-être
trois…
Il ne fallut pas plus de
quelques secondes pour que je les régurgite aussitôt !
Les nouvelles tentatives
furent nombreuses depuis lors.
Mais jusqu’ici je n’ai pas pu
prendre plus de deux ou trois gorgés sans les vomir.
- Je comprends que tu ne veuilles
pas.
Quatre est déprimé. Il ne
sait plus quoi me dire. Et maintenant qu’il sait que je peux
« répondre ». Il n’ose même plus se confier à moi comme avant. Me
raconter ses journées, ses ambitions, ses espoirs. Je ne vivais plus que par
procuration à travers sa vie propre. Mais maintenant que j’ai repris contact
avec eux. Il n’ose plus. Il craint le jugement. Il redoute la honte des aveux.
Et moi je vie ce rejet subit
comme un abandon. Car si au pire de ma condition passée, Quatre avait toujours
été là pour me soutenir et m’évader de mon quotidien mental, il n’en est plus
rien… Une agression de plus. Une douleur supplémentaire à toutes celle
physiques qui me dévorent de l’intérieur.
Ma vie à cet instant est si
dure et douloureuse que j’en viendrais presque à regretter ma rédemption...
J’ai pourtant tant prié pour
connaitre de nouveau cette douleur, imaginant qu’elle serait le signe de ma
survie. Du retour à ma vie. Mais finalement rien ne change. Ou
plutôt, tout empire !
Devant mon silence pourtant
involontaire, Quatre abdique, me quittant sans plus insister.
Je me sens comme un moins que
rien.
Pas même capable d’être à la
hauteur de leurs si maigres attentes.
Le visage fermé et la tête
baissée, je cherche comment trouver une solution à mon supplice.
Mais comme leur faire
comprendre ?
Ou plutôt que dois-je
seulement leur faire comprendre ?
Je ne saisis pas moi-même
toutes les causes et raisons et de mon état dépressif alors qu’il m’est si
miraculeusement offert d’envisager un retour à la vie, la vraie !
- Lieutenant Yuy !
- Je ne suis plus lieutenant.
Ma réponse dictée avec
automatisme est venue toute seule.
- A ma connaissance, personne
ne vous a encore dégradé ou mit à la porte des Preventers.
- Je hais cette femme.
- Ravi de l’apprendre lieutenant !
Car soyez sur et certain que c’est de la haine que l’homme tire sa force.
L’amour est doux et bon pour le réconfort. Mais c’est la haine qui vous fera
avancer. Alors haïssez moi aussi fort qu’il vous en sera possible ! Haïssez
votre maladie. Haïssez les responsables de votre accident. Haïssez ces médecins
qui ont tous fait pour vous déclarer comme mort ! Haïssez votre hiérarchie
militaire qui souhaitait vous oublier au fin fond d‘un service de leur hôpital.
Et garder assez d’amour pour concevoir et accepter celui donné par vos
compagnons. Même si vous n’avez pas de liens du sang avec eux, votre famille ne
vous entoure pas moins de son affection sans borne ! Et ils ne souhaitent
tout quatre qu’une seule chose ! Répondre à vos moindres demandes, vous soigner
avec amour et vous aider à vous sortir de là !
- Vous ne savez rien.
- Il est certain que je suis
encore très loin de tout savoir sur vous tous ! Mais il ne tient qu’à vous
de m’expliquer. Car au cas où vous en douteriez, je suis là pour ça. Et si cela
peut vous motiver un peu, sachez aussi que votre salaire d’une année de
lieutenant valide ne suffirait pas à payer mes honoraires. Alors tachez d’en
profiter !
Je hais cette femme et plus
encore le fait que parfois je parle sans m’en rendre compte.
Je hais cette femme et sa
capacité à percevoir les raisons de mes doutes.
Je hais cette femme dont la
brutalité de ton ne m’épargne rien.
Je hais cette femme qui a
raison.
Elle semble âgée pourtant. Modèle
type de la quinquagénaire qu’on imaginerait aux premiers abords, suivre les préceptes
et habitudes des vieux pontes poussifs de son domaine. Lisse et classique. Mais
il n’en est rien. Elle aime me provoquer, me pousser à bout. Et j’ai d’autant
plus honte à céder parfois à ses insistances, preuve affligeante de mes
nombreuses faiblesses !
- Lieutenant Yuy
- Heero.
- Je vous nommerais par votre
prénom, le jour où vous aurez accepté l’idée que vous n’êtes pas une poupée de
chiffon mais un lieutenant blessé et malade qui lutte pour retrouver sa
vie !
- Je ne retrouverais jamais
plus ma vie d’avant. Je ne serais plus jamais lieutenant.
- L’un n’empêche pas l’autre.
Votre grade vous l’avez gagné à vie ! Et même si vous quittiez l’armée,
ils ne pourraient vous en défaire !
Sûre d’avoir mon attention,
elle s’approche de moi pour s’asseoir sur le bord de mon lit.
Depuis les quelques semaines
où elle est arrivé ici, je la détaille a chaque fois avec la même attention,
m’important peu de la gêner en agissant de la sorte.
Ses cheveux courts de couleur
poivre et sel, prouvent qu’elle ne cherche pas à camoufler sa cinquantaine
d’année. Une femme mature et d’expérience qui cache au fond de ses yeux une
vraie clarté entourée de cette force à poigne qu’elle m’impose.
- Lieutenant.
Un sourire de confidence
accompagne ce mot cette fois-ci.
Me voyant ne pas réagir, elle
poursuit.
- Faire le premier pas vers
la vie revient parfois à faire un premier pas vers la mort. Vous avez vécu une
expérience traumatisante dont plus d’un homme n’aurait su sortir aussi sain
d’esprit que vous l’êtes. Aujourd’hui, vous doutez de moi et je le comprends.
Me voilà parachuté dans votre monde à l’instant même ou toutes ses bases se
mettent à trembler en dehors de votre volonté. Je regrette que vos amis n’ait pas fait appel à moi auparavant. Car ce n’est pas la capacité
à pouvoir communiquer qui fait d’un homme un être vivant ou mort. Mais l’existence
de son esprit. Or le vôtre a si douloureusement et si souvent été mit de coté
que vous avez tous les droits de leur en vouloir pour de multiples raisons que
nous connaissons tous à présent.
- ….
- Vous avez donc le droit et plus
encore le devoir de leur faire vos reproches ! N’oubliez pas. Vous êtes le
mieux placé pour savoir que les non-dits sont une torture plus douloureuse que
les reproches tenant et trébuchant aussi sévères soient-ils.
Devant mon silence continu,
elle ne perd pas espoir. Elle devine, je n’en doute pas l’intérêt que je porte
à ses paroles. Je l’écoute toujours avec attention, même si je refuse de le lui
admettre.
- Lieutenant, même si votre accident
n’est pas en rapport direct avec votre handicap actuel, de part la teneur de
vos faits d’armes passés, je vous considère comme un blessé de guerre. Vous
portez en vous tous les traumatismes physiques et mentaux de ce statut. Mais
nous n’avancerons jamais si vous ne passez pas ce blocage qui vous
imprègne ! Aussi désireux sommes-nous tous de vous venir en aide. Il est
impossible de retenir du bord d’une falaise un homme qui ne vous tend pas la
main. Vous avez votre conscience et volonté propre. Nous ne pouvons vous en
défaire. Aussi est-ce à vous de tendre cette main ! Alors je vais sortir
de cette chambre quelques minutes, acquérir un café bien fort comme je les
aime. Et à mon retour, vous devrez une bonne fois pour toute me dire vos intentions.
Me laisser une chance de vous venir en aide. Ou vous laisser vous ensevelir un
peu plus profondément dans les méandres d’une fin de vie plus pitoyable encore
que celle vécue dans votre paralysie. Vous avez été un adolescent soldat
émérite et un membre des Preventers certainement des plus
doués de sa génération. Il ne tient plus qu’à vous de prouver à tous que vous
aurez la force de vous relever…
Refusant l’idée de retourner
à cette vie d’armes, j’allais m’exprimer quand elle m’en empêcha d’une main
placée avec douceur sur mes lèvres.
- … pour leur dire de votre
hauteur et pleine capacité morale et physique que vous ne leur devez rien. Que
vous vous retirez, si tel est alors votre désir, et que vous allez vivre votre
vie, comme elle le mérite. Réalisez-vous seulement votre âge ? Vous n’avez
pas encore 25 ans. Votre rééducation, peut durer d’une année à près de quatre
ans, c’est vrai. Mais ni plus, ni moins. Pensez-vous que cela en vaille la
peine ? Une année pour marcher de nouveau et re-vivre en toute indépendance.
Quatre années tout au plus, pour retrouver grâce à la médecine moderne, l’intégralité
de vos fonctions motrices et cérébrales. A 26ans vous saurez remarcher !
Avant vos 30ans vous serez capable de courir un marathon ! Que
souhaitez-vous, vous donner comme futur ? Celui d’une vie riche, entouré
de vos proches ou celui d’un homme en décomposition, pourrissant dans cette
chambre les soixante prochaines années à venir, souffrant toujours de multiples
meurtrissures corporelles et mentales ?
- J’ai mal.
C’était la première fois que
je l’avouais. La première fois que ma voix écaillée le lui disait.
Mais c’était tellement vrai,
aussi physique que moral, la douleur fusait de toute part dans mon corps
renaissant, m’empêchant toute réflexion logique ou plus poussée.
- Bien sur ! Je suis la
première à leur refuser le droit de vous droguer contre votre demande !
Vous avez mal ? Et bien dites-le ! Il existe des produits pour vous
soulager. Mais vous n’êtes pas une poupée, vous avez une voix pour vous
exprimer ! Alors dites-le-leur ! Et ils vous soulageront.
Elle le sait et les
empêche… ?
- A vos yeux, je sens cette
haine farouche que vous ressentez à mon égard. L’idée que je sois responsable
de votre douleur, que votre torture physique insoutenable soit de ma faute vous
donne-t-elle l’envie de vous relever pour m’abattre de vos seules mains ?
Si ma déclaration n’est qu’en partie vraie, n’étant en rien responsable de
cette souffrance qui vous afflige, n’en oubliez jamais ce ressentit !!
Gardez-le toujours avec vous. Servez-vous de moi comme du souffre douleur
nécessaire à votre équilibre psychique. C’est mon métier et mon rôle !
Mais ne rejetez plus comme vous le faite vos anciens compagnons d’arme.
Comment peut-elle… ?
- Aucun d’entre eux n’est devin !
Si vous souffrez, il vous suffisait, comme à l’instant, d’en faire part. Je ne
doute pas qu’ensuite ils feront tout le nécessaire pour vous soulager. Moi je
ne m’y connais pas assez en médecine pour me permettre la moindre implication
dans vos soins. Je ne suis là que pour votre mental.
Je sais que là encore elle a
raison. Je devine chaque mot de son discours, pour les penser moi-même. Mais
cela ne change rien. Je n’arrive pas à franchir cette « frontière »
qui m’empêche d’agir ainsi.
- Fermez les yeux à présent,
fermez vos yeux sur cette vie passée et présente. Qu’il s’agisse de votre vie
lointaine ou de ces secondes qui s’égrainent à cet instant devant nous. Pendant
mon absence, ne pensez plus qu’à l’essence de ces vies. A ce qui les lie toutes
les unes aux autres. Puis pensez à ce que vous souhaitez faire pour votre
avenir à partir de cette base commune. Et à mon retour, dites-le-moi. Et si tel
est votre désir, je partirais dés ce soir de cette demeure, mon chèque payé
d’avance en main. Dans le cas contraire, ne vous refermez plus jamais à
moi ! Testez ma confiance, testez mon endurance, mais ne doutez plus jamais
de mes capacités à vous sortir du trou puant où vous vous laissez glisser
depuis votre « réveil ».
Mon « réveil », le
terme utilisé par tous pour indiquer mon retour à la vie. Ce matin où je sorti
de mon coma artificiel, le corps libéré de toutes ces entraves qui
l’empêchaient de se mouvoir.
Alors que je relève les yeux,
je ne vois plus la psy. Comme elle l’a dit, elle est sortie chercher son café.
A son retour je devrais lui
donner ma réponse : me battre ou me laisser mourir ?
Telle est la question.
Toujours englué dans cette
douleur physique qui ne me quitte plus, je ferme comme conseillé mes yeux sur
ce monde du présent. La douleur fuse et elle m’entraine contre mon grès une
fois encore dans mon passé le plus lointain. Celui de la guerre…
A cette époque, ai-je
seulement connu pareille souffrance ?
Et si oui, serais-je
seulement capable à nouveau d’y faire face ?
Mes pensées se troublent à mesure
que mon esprit se remémore mes tortures passées.
Et alors que je m’efface sur
celles-ci, revient ce jour d’hiver…
Ce jour de grand froid ou
vidé de mon sang, j’avais réussi l’exploit de m’évader pour retrouver mon Gundam et à force de tentatives
ratées, d’entrer enfin dans la carlingue de Wings.
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Le souffle court, le cœur
battant au ralentit, mon corps encore trop vivant m’infligeait d’ultime
souffrance. Le combat, l’accident de voiture, le passage à tabac et par la
suite les tortures inhumaines avaient eu raison de tout mon être. J’étais au
delà de l’épuisement. Et pourtant, par le plus grand des hasards, une tempête
inattendue avait arraché nombre d’arbre sur notre chemin. Poussé avec hargnes
dans la neige fraiche, les pieds nues en sang, j’avais profité de cette ultime
chance miraculeuse, pour fuir mes sbires et retrouver à plusieurs kilomètre de
la, la cache où se trouvait encore Wings. Me sachant
en sécurité en son sein, j’avais allumé par pur réflexe le panneau de contrôle.
Une envie de connaitre la position des autres, dans le but illusoire de pouvoir
les rejoindre pour leur demander un peu d’aide pour me soigner. Je savais bien
pourtant que cette idée était indigne d’un soldat ! Je ne pouvais et
devais compter que sur moi-même. Je n’avais aucun droit d’attendre quoique ce
soit des autres adolescents perdus comme moi dans une guerre qui nous
submergeait, aux dimensions tellement plus vastes que nos tristes personnes aux
idéaux si… enfantins.
Finalement, ma chance fut
trop grande, non content de trouver les positions de Trowa,
Wufei et Duo, je découvrais avec leurs différents
compte-rendu cryptée que Quatre était aux mains d’OZ. Et aux détails de son
départ d’une station d’où Trowa venait tout juste de
fuir grâce à l’aide de Wufei, je su où se trouvait
Quatre. Les hommes qui m’avaient prit désiraient m’emmener au même endroit, à
quelques kilomètres à peine de ma situation actuelle.
La logique et l’évidence auraient
voulu que je me mette à l’abri pour reprendre des forces tout en indiquant aux
autres où trouver Quatre. Que trois pilotes valides et efficaces se chargent de
sa libération. Mais mon estomac haché de coup de couteau aux lames brulantes me
poussaient à croire que toute minute d’attente était une minute de trop pour
Quatre. Il ne survivrait pas à l’arrivée des autres. La fin de guerre
approchant, les soldats d’OZ étaient de plus en plus violents et extrêmes.
Jamais encore ils n’avaient dépassés à ce point les conventions de traitement
des prisonniers.
Il ne s’agissait plus de
guerre avec eux, mais de boucherie.
Alors sans trop savoir comment,
je réussi à réveiller Wings de son sommeil, partant à
son bords à l’assaut de la zone de surveillance. Assez fou pour aller sciemment
au lieu même où j’avais pu échapper en m’évadant plus tôt.
Sur place, ce ne fut que
chaos et guérilla. Mais ayant eu le temps de m’injecter quelques doses de
morphine et ce stimulant puissant d’adrénaline pure confié en son temps par J,
je savais pouvoir mener cette dernière mission à bien. Les drogues ont tant de
pouvoir…
J m’avait bien mit en garde
de ne les utiliser qu’en toute fin extrême.
Que leur consommation ne ferait
que bruler un peu plus vite mes derniers souffles de vie.
Mais je me sentais dans
l’obligation de tout tenter pour sauver Quatre.
Et au fond, j’étais juste
égoïste. En agissant de la sorte je réalisais le fantasme que peut-être, nos
positions inversées, l’un d’eux quatre auraient pu agir de même avec moi. Tout
faire pour me sauver et le cas contraire, me tuer avec respect, pour m’éviter
plus de souffrance.
C’est avec cet espoir fou en
poche que je réussi ce miracle de sauver Quatre.
N’ayant toutefois pas le
temps de juger de son état, je choisi la facilité en emportant avec moi son
corps affaiblit. Il ne reprit conscience qu’au moment où je du presque le jeter
de la cabine de Wings. Le ramassant comme je pu du
sol, je le trainais plus que je ne le portais pour le sortir de la grotte idéalement
situé pour camoufler nos Gundam. Y voir tous les
autres était un soulagement sans fin. Car de leur présence, je savais que
malgré de possibles missions terrestres, au moins l’un d’eux serait toujours
présent dans la cache pour organiser leur destruction en cas de découverte.
Alors je pu me trainer avec
cette force dû au seul espoir de les revoir. Il ne me restait plus que 200m
pour atteindre un semblant de cabanon quand Trowa
surgit de nulle part, me soulageant aussitôt du poids trop lourd de Quatre.
Et pourtant, ce fut bien ce
poids en moins sur mes épaules qui fut le responsable de ma perte d’équilibre.
A peine eu-je le temps
d’entendre Trowa hurler le nom de Duo que le noir
m’engloutissait tout entier.
L’adrénaline est le meilleur des remèdes pour un guerrier. Car une fois celle-ci
disparue, la douleur fuse et brule sans plus de limite. C’est à l’instant où je
me réveillais enfermé dans un étrange cocon de couvertures, allongé sur un
matelas de fortune devant une chemine au feu crépitant que je ressentis cette
douleur violente et ultime. C’était si inhumainement acceptable que je n’étais
pas même capable de bouger plus que mes yeux. Et ces derniers avaient alors
accrochés ceux de Duo. Si plein de vie, de détermination et… d’un sentiment si
différent et inconnu que je ne savais encore le définir.
- Heero ?
- Où… ?
- Tu es dans la planque que tu
avais ciblée pour ton retrait. Tu ne crains rien. Aucune patrouille aux
environs ! Quatre est sauf ! On ignore tout du comment tu as pu le
trouver et plus encore le sortir de son enfer. Mais il est sauf ! Pas
vraiment prêt à reprendre le combat avant des mois de soin intensif, mais tu as
réussi l’impossible en nous le ramenant de l’enfer Heero.
- Ici ?
- Non. Trowa
après lui avoir prodigué les premiers soins l’a emporté avec lui. Nous avons
prit contacte avec les manganiac qui vont organiser
son éloignement temporaire le temps des soins nécessaire. Son corps… N’est plus
que charpie alors nous serions bien incapable de lui venir en aide.
- Mon…. statut ?
Car à cet instant, s’ils
n’avaient pas organisé mon rapatriement, cela signifiait deux possibilités. J’étais
trop proche de la mort pour qu’on s’en donne la peine, ou encore capable de
quelque chose et donc apte à subir les rafistolages d’adolescents totalement
incompétent en matière de médecine.
- Je ne saurais te donner tous
les termes techniques, tu m’excuseras. Mais en gros, tu ne pourras sûrement pas
bouger avant longtemps.
- Dis-moi la vérité.
- La vérité est que je n’en
sais rien Heero. Trowa est
parti trop vite et je n’ai pas les connaissances nécessaires pour faire face à
ca. Le seul point positif est qu’ils t’ont découpé avec des armes blanches
stérilisées par la chaleur aux vues des brulures. Alors, aussi mal que cela puisse
faire tu ne crains ni la gangrène, ni la septicémie.
- Bien.
Finalement rassuré par son
honnêteté, je me laissais emporter par le sommeil. Mais Duo en décida
autrement.
- Heero.
Wufei sera là dans moins de 24h. Il est au courant de
ton état. Alors si tout se passe bien, il pourra amener un médecin avec lui. En
attendant, j’ai soigné chacune de tes blessures comme je le pouvais. Tu ne
saignes plus et ton cœur a fini de jouer à tout et rien. Il est à nouveau calme
et paisible. Les effets des drogues que tu as du ingérer sont définitivement
passés.
- Je sais.
- Comment ?
- Douleur…
A la souffrance exprimée par
ses yeux, je savais qu’il n’aurait pas de quoi m’en soulager.
- Ca ne fait rien Duo.
- Je peux essayer d’aller
trouver… Il y a une ville à…
- Trop dangereux.
- Mais…
- Promet moi une chose Duo.
- Tout ce que tu veux Heero.
- Ne promet jamais avant de
connaitre la nature d’une demande Duo.
- Je promets.
Amusé par l’idée qu’il ait
vraiment pu croire que c’était là ma demande, je souris à sa réponse. Sourire
rendu avec soulagement par Duo.
- Duo. Si mon cas est
irrécupérable, si je suis voué à mourir.
- Ne dit pas ç…
- Laisse-moi finir.
- Que ce soit aujourd’hui
demain ou dans trois mois. Lors d’une mission, d’une évasion ou durant une
incarcération. Promet moi. Promet moi de tout faire pour ne pas me laisser
mourant à leurs mains. Fait en sorte, s’il n’y a plus d’espoir, de me rendre la
liberté par tes mains. Je ne veux pas finir dans la situation où j’ai retrouvé
Quatre. Je crois qu’on ne mérite pas ce genre de fin.
Le temps fut long avant que
Duo ne m’offre une réponse. Mais elle vint quand même à l’image de ce que j’attendais.
- Je ne promettrais plus
jamais rien avant de connaitre la teneur d’une telle demande.
Et de cette réponse, ma
promesse était validée.
- Je promets de tout mettre
en œuvre pour te sauver que ce soit de l’ennemi ou de la maladie. Mais s’il n’y
avait plus d’espoir, je promets de ne pas leur permettre, quels qu’ils soient,
de s’acharner sur toi et de t’offrir ta liberté à travers la mort. Mais alors,
que cette promesse nous soit réciproque Heero.
- Je promets. Offrir à un
homme la mort qu’il désir est à mes yeux le plus bel acte d’amour et de respect
qu’on puisse lui faire.
- Alors je prie pour avoir
une chance de t’en montrer bien d’autres Heero.
Je crois que c’est à cet
instant que la relation entre Duo et moi bascula définitivement dans une sorte
de non-dit constant mais reposant. Une relation qui ferait de nous des
coéquipiers hors paire et où la confiance en l’autre serait plus forte que
celle que nous portions à nous même.
- Duo.
- Oui ?
- Tu pourrais rester… Juste
un peu.
J’ignorais finalement nos
positions réciproques. Je sentais juste l’une de ses mains sur les miennes
déposées sur un pansement poisseux entourant ma taille. Mais à cet instant,
face à la douleur fusant dans les moindres pores de ma peau, je ne voulais pas
être seul. Seul pour crever, tel un chien errant agonisant dans un coin sombre.
J’étais humain après tout. Moi aussi j’avais besoin d’une présence à mes cotés.
- Je ne bouge pas.
- …
- Heero.
- hum ?
- Tu as vraiment très
mal ?
- Oui.
Alors il dut agir sur mes
points vitaux, car ce ne fut plus que ténèbres.
xxxxxxxxxx
Lorsque mes yeux s’ouvrirent
à nouveau, j’étais plongé dans une mer améthyste.
- Duo.
- Je suis là Heero.
- Promet moi une chose.
- Tout ce que tu veux Heero.
- Ne promet jamais avant de
connaitre la nature d’une demande Duo.
- Ca je l’ai déjà promis Heero.
Je me laisse imprégner de sa
vue, mon visage à moitié enfouis dans l’oreiller.
Je suis dans ma chambre,
celle confiée par Quatre chez lui. Mais l’espace d’un instant, la douleur
aidant, je me suis cru là-bas. Dans cette cabane sans confort où nous avions eu
nos premières confidences lui et moi.
- Mais tu ne le fais pas.
- Oh si… Il n’y a que pour
toi qu’il n’en sera jamais rien. Face à l’homme qui détient ma vie entre ses
mains et dont je tiens la vie entre les miennes, il serait utopique que je
puisse lui refuser quoique ce soi.
- Tu t’en souvenais ?
- Bien sur. Nous n’en avons
jamais reparlé depuis cette nuit-là, mais je m’en suis toujours souvenu.
- Tu l’aurais fait ?
- Oui.
- Malgré ta religion.
- Tu passes et passeras
toujours avant elle, Heero. J’ose croire que tu le
sais.
Devant sa détermination à
vouloir me venir en aide, je su enfin quel devait être mon choix.
D’une évidente perdition, à
une évidente clarté, je savais quel était le lien de mes vies passées. Et plus
encore quelle était cette base sur laquelle je voulais m’appuyer pour créer mon
avenir.
- Duo… j’aimerais voir le
docteur Tordjman.
- Elle est partie.
Partie. Alors que je
l’acceptais enfin, elle n’était déjà plus là. Mais à quoi pensais-je ?
Cela faisait deux semaines qu’elle tentait sans succès de me faire réagir.
- Ne lui en veux pas. Tu t’es
endormi avant qu’elle ne revienne te voir, tout à l’heure. Alors elle a préféré
te laisser dormir. Elle a bien attendu ton réveil, mais comme il se faisait de
plus en plus tard... Elle revient sans faute demain.
- Quelle heure est-il ?
- 3 h du matin.
Effectivement. Je me doute
bien qu’à cette heure, la pauvre femme ne soit plus là.
- Toi. Pourquoi étais-tu
là ?
- Je…
Pourquoi rougir Duo ?
Pourquoi ne pas cesser de tenter de me cacher les choses ?
- Je t’ai entendu m’appeler.
Ce n’était qu’un murmure, mais…
Soudain je le vois se lever
pour attraper un objet sous mon lit.
Un micro ?
Ou plutôt… c’est un matériel si simple. Une sorte de minuscule
baby-phone ?
- Les autres ne savent pas
qu’il est là. Et je te prie de croire que jamais au grand jamais je n’écouterais
une de tes conversations. Il est juste en activité la nuit et depuis très peu
de temps. Je… Je voulais m’assurer que si tu faisais un cauchemar, maintenant
que tu peux à nouveau t’exprimer… Que je puisse le savoir et venir au besoin
pour…. te rassurer.
Suis-je devenu si
insupportable pour qu’il agisse de la sorte sans me l’avouer ?
Suis-je devenu si faible,
pour qu’il pense devoir à ce point me protéger ?
- Et tu m’as entendu.
- Tu murmurais mon nom alors
j’ai voulu savoir pourquoi.
- Je suis conscient que tu
agis de la sorte pour mon bien… Mais ne le fait plus. Du moins pas comme ca.
J’aimerais… j’ai plus confiance en toi qu’en quiconque de par ce monde. Quoique
tu fasses pour moi, je l’accepterais les yeux fermés, sans même vouloir en connaitre
les raisons. Mais…Ne me considère pas comme un enfant.
Plongeant mes yeux dans les
siens, alors que je sens ses mains se tendre sur les miennes, je devine une
fois encore une lourde couche de culpabilité. Mais je ne lui en veux pas.
Quelques soit ses actes et ses gestes à mon égard, je les prends telle une
évidence. A partir de l’instant où il ne me voit pas autrement qu’en tant que… moi.
- Si l’enveloppe a changé, je
suis toujours celui avec qui tu t’es battu, avec qui tu as souffert.
- Avec qui j’ai appris à aimer…
- Alors ne l’oublie pas.
- Jamais.
- Il souffre encore de ma
remarque. Mais je ne peux tout accepter encore. Il va vous falloir être
patient.
- Je le serais Heero. Nous le serons tous.
Fichu pensées parasites.
Je le vois amusé de mon erreur.
Mais dans sa volonté de ne
pas jouer avec moi, il n’en redevient pas moins sérieux tout aussitôt.
S’installant un peu mieux à
mon chevet, il fait en sorte de croiser nos doigts entre eux. Assit sur une
chaise, son visage repose non loin du mien, tandis qu’il reprend la parole.
- Alors que souhaitais-tu me
faire promettre Heero ?
- Reste…
Je crois en toute honnêteté
qu’il ne s’était pas attendu à ce genre de demande.
- Le temps qu’il faut, le
temps que tu le supporteras… reste avec moi. Aussi égoïste que cela soit de ma
part de te le demander, ne retourne pas dans l’espace. Reste avec moi. Ici, sur
Terre.
Une demande si proche de
celle faite en ce temps de guerre qu’il ne peut lui-même ne pas y repenser.
Je vois dans ses yeux son
esprit réfléchir sans trouver de solution aux questions qu’il se pause sans
aucun doute. Mais je le sens céder à l’évidence qu’il n’en trouvera pas. Alors
il capitule et s’approche un peu plus encore de mon visage pour ne plus nous séparer
que de quelques millimètres.
- Je promets Heero. Mais à ton tour, promet moi une chose. Une seule et
unique.
- Laquelle ?
- Si je ne dois voir en toi
qu’un adulte blessé et à son heure bougon, agit comme
tel. Mais ne te cache plus de moi…
- Je peux…essayer.
Etant tout ce que je pouvais
donner à cet instant, Duo ne m’en rendit pas moins, un sourire d’intense
soulagement. Je crois que c’était déjà plus qu’il n’en avait espéré.
- Alors aussi longtemps que
nécessaire, je resterais.
- Merci.
Soulagé de cette réponse, je
me laisse un instant aller, mais mon corps tout entier se rappel aussitôt à
moi. Une seconde d’inattention vite relevée par Duo.
- Tu as mal ?
Mon corps n’étant que douleur
et torture, je cédais enfin à sa demande d’honnêteté. Bien décidé qu’il n’y ait
plus entre nous de faits cachés.
- Oui.
- Jusqu’à quel point ?
- Bien au delà de mes
limites.
Et ce fut là encore ses yeux
qui me répondirent, miroir de mes états d’âme, il souffrait à cette seule idée
que je lui dise enfin vraie.
- Pourquoi ne pas nous
l’avoir dit plus tôt ! Je me doutais que tu nous cachais ce genre de
chose.
Aussitôt je le vois se lever
chercher maints objets qu’il monte les uns aux autres en un tour de mains.
Alors il se retrouve à nouveau devant moi. Et change ma perfusion par une
nouvelle aiguille.
- Pompe anti-douleur. De la
morphine quasi pure. Une pression, pour une injection.
Alors qu’il glisse sa manette
entre mes doigts, je la presse tout aussitôt et de toutes mes forces, sentant
ou plutôt fantasmant, l’entrée salvatrice de cette drogue dure dans mon sang.
Je fis deux pressions supplémentaires, avant de laisser une chance au produit d’agir.
Mais alors que j’en oubliais Duo, ce dernier glissait de nouveau l’une de ses
mains sur les miennes, me poussant d’une pression ferme à appuyer une fois de
plus sur la pompe à morphine.
- Duo…
- Elle est réglée. Si tu atteins
le niveau maximal que je te permets d’obtenir, tu n’en auras pas plus.
Et une nouvelle et dernière
fois, il me pousse, ses yeux dans les miens, à presser la manette.
Dés lors, je ressens tout ce flux
de drogue dans mon organisme.
C’est comme si mon corps
l’espace d’un instant avait subit une pression telle, qu’il se serait
« envolé ».
Duo toujours posté au plus
près de moi, tente de conserver mon attention, d’une main à présent posée sur
ma joue.
- Au-delà de tes limites
n’est pas un seuil acceptable Heero. Je l’aurais su,
nous t’en aurions soulagé aussitôt ! Maintenant, aux vues de la dose prise
à l’instant tu vas littéralement planer quelques heures avant de « redescendre »
sur terre. Le mieux serait donc que tu dormes à présent. De sorte que demain
matin, tu pourras doser tout cela beaucoup plus finement.
- Duo…
- Je reste ici. Jusqu’à
demain…
- Je voudrais voir chacun
d’entre vous demain.
- Alors tu nous verras.
- Trowa,
en premier. Je veux comprendre le comportement de Quatre avec son aide.
- Nous t’enverrons donc
Quatre en second pour rediscuter de tout cela avec lui avant qu’il ne prenne
d’assaut Trowa pour obtenir les réponses à ton subit
changement de comportement.
Je me sens si transparent
avec lui.
- Wufei.
Pour avoir une version officieuse de ce qui s’est passé et se passe aujourd’hui
chez les Preventers. J’avoue que la dernière fois je
n’ai pas eu l’occasion d’approfondir les évènements évoqués par le jeu des
questions-réponses.
- J’ai peur que ses nouvelles
ne te plaisent pas.
- Je dois savoir.
- C’est évident. Nous t’avons
trop coupé du monde, pensant agir pour ton bien, mais nous avions tort.
- Après quoi, je veux revoir le
docteur Tordjman.
- Alors il en sera fait dans
cet ordre Heero.
- Merci.
L’effet de la morphine est
total à cet instant. Et je ne réalise pas une seconde que mes mains son couvertes
par l’une de Duo alors que l’autre caresse doucement le contour de mon visage.
- Et moi Heero ?
Quand pourrais-je revenir près de toi.
- Ai-je seulement le
droit ?
- Avec moi, tu as tous les
droits Heero. J’aimerais tant que tu comprennes à quel
point cela peut-être vrai.
Je ne saurais jamais si ce
fut l’effet de la drogue qui se transformait en hallucination, ou si ce fut
vrai. Mais à cet instant, je vis Duo pleurer. Pas des larmes de douleurs
physiques, ni celles pouvant subvenir physiologiquement parlant à n’importe
quel individu pour diverses raisons. Mais bien des larmes d’une peine si
immense que je renouvelais mon vœu le plus cher, espérant ainsi l’assurer du
plus grand sérieux de cette demande.
- Au-delà du temps, au-delà
des difficultés, reste avec moi.
- …
- Aide-moi à redevenir
vivant.
- Aussi longtemps que tu m’y
autoriseras Heero.
Et pour ponctuer cette
promesse, je sentis ses lèvres se poser avec délicatesse sur l’une de mes tempes.
Avant qu’elles ne descendent doucement au coin de mes yeux.
Vaincu par cette douceur et
la plénitude du à la morphine, je m’endormis à nouveau.
Je savais que le chemin
serait long, épuisant et empli de douleur. Mais cette psy qu’ils avaient trouvé
pour me venir en aide avait raison. Cela ne représenterait que quelques années
d‘une vie.
Et cette vie future m’étant
toujours accessible, je décidais enfin de tout tenter pour la découvrir, si seulement
cela pouvait se faire à ses cotés.
A suivre.
Ca peut sembler un peu
« tombé » de nulle part la relation entre Heero
et Duo. Mais cette histoire ne présente qu’un bout de présent et je pars, moi,
du principe que les personnages ont eu un passé. Et qu’il s’agit donc là d’une
suite logique de ce passé. S’il reste encore peu connu après les quelques
retours en arrières proposés dans cette fic, sachez qu’il y en aura plein
d’autres (fash-back et moments de confidence…) dans
la suite de cette histoire. Aussi, rien n’est fini, tout est encore à
venir !
La semaine prochaine : l’épilogue
(court) de cette fanfic et le prologue (plus long) de
sa suite directe. Avec au passage, un retour à la narration qui m’est plus
familière, histoire d’attaquer le vif du sujet avec plus de simplicité pour moi
lol ;D
mimi yuy