Auteur : Mimi Yuy

Email : mimimuffins@yahoo.fr 

Origine : Gundam Wings

Disclamer : Aucun des go-boys ne m’appartient 

 

En premier point, un gros pardon pour l’absence de nouveau chapitre la semaine passée. Mais j’ai vécu deux semaines des plus horribles n’ayant eu que peu de temps pour seulement dormir quelques heures par nuit ! Alors faire autre chose de personnel n’était pas envisageable une nano seconde.

Depuis ce vendredi, je tente donc de consacrer trop de mon temps pour boucler ce chapitre maudit. Mais je prend de l’age et n’arrive plus à faire de nuit blanche. Du coup, j’ai vraiment peiné à finir ce chapitre, mettant comme chaque jour depuis des semaines en péril tout ce qui attend d’être fait à coté. Il est définitivement bien dure d’assurer deux métiers à plein temps ;(

A la difficulté de trouver du temps, s’est ajouté celle d’écrire le chapitre le plus long de l’histoire. Et aussi le plus douloureux car composé de redites qui lassent autant l’auteur (moi) que cela ne va pas vous plaire… J’ai cru que je n’allais jamais réussir à le finir. Mais bon, j’ai finalement sauté une scène que je placerais de ce fait dans la prochaine fanfic, faisant suite à cette histoire, histoire de pouvoir enfin le boucler.

Aussi je suis vraiment désolée pour l’attente et plus encore pour le piètre intérêt de ce chapitre et de la probable déception qu’il entraînera à sa lecture ;p Bonne lecture quand même pour les plus courageux

 

Une aile de papillon…

 

 

 

Chapitre 8 – A l’origine de tout (Pov Wufei).

 

Il est une évidence qu’en retour de mission, nous sommes généralement fourbus voir épuisés.

 

Après six mois passés en Ouganda à gérer les flots de population fuyant les combats, conséquence ultime et attendue d’un énième génocide né d’un conflit inter-ethnies, j’étais las mais surtout mentalement et moralement épuisé. Tant d’horreurs vues à si grande échelle… On avait beau traiter cela avec routine, ce n’était pas moins facile à digérer. Le cœur lourd des images d’enfants estropiés, de femmes violées et d’hommes lapidés que nous avions tenté, parfois sans grand succès, de sauver, je me dirigeais avec soulagement vers la direction de mon bureau au centre névralgique des Preventers. Un lieu impersonnel et stérile qui m’avait presque manqué.

 

Pouvais-je seulement deviner que le pire m’y attendait ?

 

Je sortais à peine de l’ascenseur, une heure après mon atterrissage sur le tarmac de Sank, direction mon « cher » bureau – privilège de mon rang – que je croisais un ancien collègue de mon temps passé en section investigation.

 

- Chang !!! Alors ca y est t’es de retour ?

- Comme tu vois.

- Tu vas enfin pouvoir nous dire ce qu’il en est !

- De l’Ouganda… ?

 

En toute sincérité, si les agents des Preventers sont tous de bons hommes sur lesquels on peut compter en toute situation d’urgence, très peu se soucis réellement des conflits gérés par la section « Frappe humanitaire » dont je fais partie.

 

- Je t’en pris ! Tu te doutes bien que je parle du lieutenant Yuy !!

- Heero Yuy ?

 

Nous avions beau travailler tous deux pour le même organisme international, nos services étaient si opposés tant dans leurs buts que dans leurs méthodes que nous ne nous croisions tout au plus qu’une fois par an, quelques minutes dans l’intimité d’un couloir d’aéroport ou face à une machine à café ne retournant que du jus de chaussette.

 

- Que se passe-t-il avec Yuy ?

- Ne me dit pas que tu n’es pas au courant ? Nous étions tous sûrs que c’était l’un de vous la case A6 !

 

La case A6.

La seule évocation de cette « célèbre » case à renseigner sur nos dossiers d’inscription me fit frémir. Il n’y avait pas mille raisons pour en avoir l’utilité.

 

- Pourquoi serait-ce forcément l’un de « nous » sur cette case ?

- Ben… Vous avez quand même partagé une guerre…

- Va droit au but, s’il te plait.

- Officiellement le lieutenant Yuy est le seul survivant à avoir été conduit à l’hôpital militaire à la suite de sa dernière mission. Et depuis trois mois que cela a eu lieu, plus personne n’a eu de ses nouvelles. Les hauts pontes refusent de répondre, sous prétexte du classé défense. Toutes les rumeurs cours sur les différentes explications pouvant expliquer une telle disparition. Mais concrètement, le lieutenant Yuy semble avoir disparu, littéralement oublié de tous. Alors voilà. Nous n’étions peut-être pas ses amis proches, on se demande quand même ce qu’il devient. Sans compter que beaucoup cherchent à comprendre ce qu’on leur cache. Ca rend les gars fébriles et de moins en moins confiant en leur hiérarchie.

- Je vois. J’étais sur le terrain durant ces six derniers mois. J’ignore si l’un de « nous » a tenté de me contacter entre temps. Je tacherais de vous tenir au courant.

- On te remercie à l’avance si tu peux le faire.

 

La case A6.

« Personne à prévenir en cas d’incapacité à s’exprimer ».

La case où tout membre des Preventers peut y inscrire l’heureux élu.

Celui qui aura la joie de se voir apprendre le premier votre mort.

M’inquiétant au plus haut point pour Heero, je sentis dans ma poche le vibreur de mon badgeur.

Un rappel inéluctable que l’on m’attendait en haut lieu.

Alors sans plus attendre, je me jetais sur le premier téléphone à ma portée.

 

- Quatre ?

- Wufei ! Quelle bonne surprise ! Que me vaut ce coup de fil ?

- C’est Heero… Quatre, je n’ai malheureusement pas le temps, ni le droit de te donner beaucoup de détails. Je viens tout juste de rentrer d’Ouganda. Et en remontant à mon bureau pour y taper mon rapport, j’ai croisé un ancien collègue à moi qui vient de m’annoncer que le célèbre lieutenant Heero Yuy était toujours à l’hôpital. Personne dans le service n’a eu la moindre nouvelle concernant son statut. Son cas serait classé confidentiel. Je peux juste supposer qu’il est placé à l’hôpital militaire des Preventers. Je n’ai pas le droit de partir avant des heures, aussi pourrais-tu essayer de voir si…

 

Je n’avais pas terminé mon laïus que je voyais déjà au bout du couloir ma secrétaire, littéralement lâchée à ma poursuite.

 

- Je m’en occupe !! Ne te préoccupe pas plus de tout cela Wufei ! Je vais appeler un ami à moi pour obtenir plus d’informations et je te tiens aussitôt au courant de tout ce que j’apprends.

- Je te remercie.

- Je peux t’appeler sur ton portable ?

- Je pense entrer en commission après avoir fini mon rapport, je préfère que tu m’envois des mms.

- Très bien.

 

- Lieutenant, il me semble que vous aviez un rapport à taper que je devrais remettre en forme dans l’heure qui vient, aussi serait-il peut-être temps de vous y mettre.

 

- Je dois te quitter là.

- Ok. A plus t….

 

Désolé Quatre mais quand Margareth me regarde avec ces yeux, je sais que ce n’est pas bon signe et en rien dirigé contre moi.

 

- Ils sont remontés là-haut ! Alors tachez d’être bref et rapide. J’ajouterais les fioritures d’usage pendant que vous commencez votre rapport oral.

- Ca marche, je fais au plus vite.

 

Sans plus attendre, je du oublier l’espace d’une heure Heero et mes amis.

Une heure….

Cela me semblait si peu.

Et pourtant, cela devait paraître si long à Heero

 

xxxxxxxxxxx

 

Le soir même de mon retour de mission, enfin libéré de mes obligations, je pu me rendre à mon tour à l’hôpital. Ma dernière communication avec un Quatre littéralement affolé m’avait beaucoup trop inquiété.

 

- Calme toi Quatre.

- Mais…

- Reprend-toi bon Dieu ! As-tu contacté les autres ?

- Oui. J’ai laissé un second message à Trowa.

- Duo ?

- Un email. Je crains qu’il ne faille attendre un long moment pour qu’il prenne contact. Il a tendance à ne pas aller voir sa messagerie très fréquemment.

- Bien. Tu as fait ce qu’il fallait. Je vais passer à l’hôpital dés que je sors. Toi tu te reposes. Tu te saoul ou tu prends des médocs, voir les deux. Mais tu te débrouilles pour dormir une nuit complète ! Après quoi, nous aviserons.

- Bien.

 

Je ressentais bien dans sa voix tout son désespoir de ne pouvoir rien faire. Mais il lui faudrait admettre qu’il n’était en rien responsable de l’état d’Heero. Aucun de nous ne l’était ! Ma remise en place était donc peut-être un peu brutale mais non moins nécessaire pour qu’il ne se perde pas dans l’affolement de sa découverte.

 

- Quatre.

- Oui !

- D’ici demain matin, je tacherais d’obtenir le rapport de son accident. De ton coté, dés la première heure, tu reprends contact avec ses médecins pour qu’ils nous redisent ce qu’il en est exactement de son état. Prend toutes les infos que tu peux. Ensuite tu contacteras tes propres experts pour qu’ils te donnent leurs conclusions.

- Je vais contacter mes avocats aussi. Je suis sûr que nous en aurons besoin.

- Très bonne idée. Donne leur un maximum de données et prépares-toi au pire. Je te téléphone dés que je peux, après avoir vu son supérieur pour te dire ce que j’aurai appris.

- Parfait.

 

Sa voix plus maitrisée, je su que cette fois-ci le plus dure était passé. Lui imposer quelques taches comme ordre de mission était ce dont il avait besoin.

 

- Wufei.

- Hum ?

- Merci.

- On va trouver des solutions Quatre. Crois-moi. On va le sortir de là !

- J’espère !

 

Je voulais convaincre Quatre que rien n’était encore joué, qu’il restait toujours de l’espoir. Peut-être aurais-je du au moins attendre de voir de mes yeux le corps d’Heero avant de lui souffler tant d’énergie

 

Quand je pu enfin me rendre à l’hôpital, je du dés lors faire face au premier barrage : l’heure passée des visites. Mais malgré mon arrivée tardive, je profitais sans honte du fait que des hommes à moi, rentrés à mes cotés d’Ouganda blessés, venaient d’y être hospitalisé.

Et dans notre milieu, si les civils sont renvoyés sans scrupules dans leur foyer avec parfois beaucoup trop de hargne et de mépris, il est de bon ton et fortement apprécié qu’un gradé en retour de terrain, ait la délicatesse de venir voir ses troupes pour les soutenir et les remercier de leur bravoure avant qu’il ne prenne lui-même son repos mérité.

Aucun membre du service médical ne me faisant barrage, je pu finalement sans mal retrouver trace d’Heero. Mais à peine entrais-je dans sa chambre enfin ciblée, que je compris toute l’étendu du drame. Quelque soit l’irréversibilité de son état, l’homme que nous avions connu n’existait plus.

 

J’ignore combien de temps je suis resté là. Inerte. Totalement déconnecté de la réalité, avec pour seule vue, le corps endormi et défiguré d’un des membres précieux de ceux que je considérais comme étant ma famille. Je crois qu’à ma manière et malgré tout ce que j’avais pu voir comme horreur dans ma courte vie, j’étais choqué. Je ne pouvais m’attendre à ça. Pas pour lui, pas pour aucun d‘entre nous…

Finalement, peut-être est-ce du bruit dans les couloirs ou une horloge interne qui m’y poussa mais je repris un semblant de vie et décidais de me retirer sans un bruit pour ne surtout pas déranger son sommeil. A quoi bon l’en sortir. Je ne l’aurais fait que souffrir de frustration à ne pas pouvoir communiquer avec moi. Mais alors que je sortais de sa chambre, refermant sa porte avec attention, j’eu la malchance de croiser une infirmière me rappelant que mes hommes n’étaient pas dans ce service-ci. Si elle doutait de quoique ce soit, elle ne me reconduisit pas moins avec une amabilité toute relative vers mes hommes.

 

Quelques poignées de main fermes et l’assurance qu’ils profiteraient tous d’un repos mérité et je m’éclipsais pour de bon des lieux. Moralement détruit de la vision que j’avais eue de mon ami.

 

Serrant les poings de rage, à cette image à jamais gravée dans mon esprit, je décidais d’obtenir en premier lieu et au plus vite quelques premières réponses à mes bien trop nombreuses questions.

D’ailleurs, n’ayant guère l’envie de rentrer chez moi, c’est non sans fatigue et réel épuisement que je retournais tout simplement au centre des Preventers.

Grace à mon grade, j’en avais l’accès illimité à toute heure du jour ou de la nuit, aussi ne perdis-je pas de temps. Un passage éclair vers le distributeur de café et de friandises, pour me prendre un long café serré et quelques barres de céréales en guise de diner et je m’attelai à la lecture des rapports relatifs à l’accident de Heero.

 

Il ne fallait pas être devin pour comprendre que l’absence de certains passages de l’opération ayant pu faire « toute la lumière » n’était absolument pas réaliste. Muni comme il devait l’être de multiples micros et capteurs, Heero – même mort – aurait pu et du de sa seule présence au moment du drame, expliquer les moindre faits et gestes de tous les hommes se trouvant non loin de lui. Il y avait trop de zones troubles dans ce rapport.

 

M’endormant finalement sans trop en prendre garde, je me réveillais brutalement au bruit d’un chariot cognant contre mon mur. 6h. Les femmes de ménage en action, la faune des lieux n’allait plus tarder à reprendre possession des locaux.

Après un court passage dans les vestiaires collectifs pour y prendre une douche bien chaude, je décidais de me changer. L’un des rares avantages d’être au service actif. Une tenue sale pouvait à tout instant être échangée par une propre si vous aviez la chance d’en trouver à votre taille dans la laverie collective. De quoi parer au plus pressé pour des gradés comme moi, trop zélés pour seulement rentrer chez eux chaque soir.

 

Je repartais donc très vite dans les étages dans l’espoir d’obtenir une entrevue avec le chef direct d’Heero. Je croisais sans aucun mal le capitaine à l’origine de l’ordre de mission, du coté de la machine à café de son étage, et le suivi moi et mes multiples questions jusqu’à son bureau. S’il se montra ouvert et à priori compréhensif quant à mes inquiétudes, notre entretien fut malgré tout écourté si vite que je n’appris guère plus que les lignes évasives du rapport officiel.

 

- Lieutenant Chang, on vous demande dans le bureau du colonel !

- J’arrive Margareth.

 

Chère secrétaire acquise, toute entière, à la cause des hommes qu’elle gérait avec une belle efficacité. Et n’ayant surtout pas son pareil pour nous retrouver où que l’on soit dans ce building de 30 étages. Elle venait d’interrompre une discussion qui ne m’apportait rien, certes, pour me pousser à répondre au plus vite aux attentes du grand patron de la section investigation qui, aller savoir pourquoi, venait de m’inviter à découvrir son joli bureau feutré…

 

- Mon colonel ?

- Repos.

- Puis-je connaître la raison de ma présence ici ?

- Je viens de voir que vous aviez compulsé le dernier dossier du lieutenant Yuy ?

- Effectivement. Cela vous pose-t-il un problème ?

- Je le crains, oui. Ce dossier était classé confidentiel.

- Mes accréditations standardisées me permettent la lecture de ce genre de dossier. Ce à quoi, vous n’êtes pas sans savoir, que dans les conditions spéciales de nos embauches respectives le lieutenant Yuy et moi-même sommes habilités à posséder le droit légal et officiel de lecture et d’accès illimité concernant tout support d’information relatant les faits d’action et de vie privé relatifs à nos personnes.

- Je sais très bien que vous aviez de manière insultante obtenue des faveurs refusées à un Général ! Lady Une par sa trop grande faiblesse n’avait clairement pas su agir de manière professionnelle avec vous deux en son époque.

- Ce genre de décisions – ou le simple fait de pouvoir juger le Commander Une de laxisme – n’est pas de votre ressort. Pas même la supervision du service où je suis assigné. Aussi puis-je enfin savoir en quoi ma présence ici, retourne ?

- Nous vous demandons de manière très officielle et officieuse de cesser ce genre d’attitude. Nous déplorons la perte de votre ami et de notre, non moins regretté lieutenant des forces d’investigation. Mais il n’y a rien d’autre à en dire. Le lieutenant Yuy est cliniquement mort suite à ses blessures subies lors de ses fonctions. Bien évidemment, nous aiderons à régler le problème de manière plus définitive si sa famille en faisait la demande mais dans l’absence de tout retour de sa part, l’ordre de défense des Preventers s’occupera de cet homme avec le respect du à son rang jusqu’à sa complète… disparition.

- En le planquant au fin fond d’un service de réanimation dans l’attente de le voir mourir pour de bon ?

- Prenez garde à vos paroles lieutenant !

- Ou quoi ? Vous allez tenter de m’intimider avec des menaces d’une autre époque ? Que tentez-vous de cacher de la sorte ? Votre attitude ne fait que montrer le discrédit sur votre service. Tous se demandent pourquoi il n’est plus fait notion de l’agent Yuy ! Pourquoi cacher son état ? Pourquoi empêcher ses collègues de pouvoir lui faire la moindre visite ! Aussi souffrant soit-il, Heero est toujours un membre de votre équipe ! Un élément apprécié de tous, très sérieusement malade et de ce fait, en droit d’attendre un certain réconfort de son entourage proche ! Vos paroles le concernant, auraient été suffisantes pour vous envoyer en cours martiale en d’autres temps !

- Et vous pour le peloton d’exécution avec de telles remarques !

- Faites votre travail et vos subalternes feront le leur. Mais n’attendez jamais plus de respect que vous ne le méritez… Colonel.

- Cette fois vous allez trop loin !!

 

Je ne sais pas ce qui m’a prit à cet instant.

La fatigue ?

La peur pour mon ami abandonné par les siens sans scrupules ni état d’âme ?

La haine de voir un homme si indifférent au drame vécu par l’un de ses meilleurs hommes ?

 

Toujours est-il que lorsqu’il eu la très, très mauvaise idée de se lever à l’instant même ou ma patience prenait fin, un réflexe irréparable provoqua l’inéluctable.

 

Coup du droit, serré pointé sur le visage blafard d’un colonel n’ayant jamais connu de sa vie l’expérience du combat.

 

Bilan.

Au vu du sang parsemant sa chemise : nez cassé et mâchoire disloquée.

Fichus réflexes.

 

Depuis lors, je suis consigné chez moi avec interdiction d’aller visiter Heero… ou son colonel.

Mes supérieurs directs plus habitués par mon calme devenu presque légendaire et des états de services sans la moindre faille, ont demandé la clémence face à la plainte déposée par ma victime. Ce malheureux incident a donc été classé comme lié à une surcharge émotionnelle faisant suite à de mauvaises circonstances ayant associées la découverte d’un drame familiale à un retour de mission jugée harassante.

C’est à ces moments de « crise » où l’on voit l’importance que vous pouvez représenter pour votre entourage. J’ai la chance de découvrir une hiérarchie qui m’a accordé toute sa confiance et un service entier qui se désole de n’avoir pu faire plus pour m’éviter ces six mois de mise à pied. Moi je réalise surtout que ce geste insignifiant aurait pu me couter mon grade, mon boulot et après passage devant une cours martiale, un long emprisonnement pour agression caractérisée envers un haut supérieur.

 

Quatre n’est pas vraiment au courant de tous ces détails. J’ai préféré ne pas lui parler de tout cela. Il y a bien plus important ailleurs. En revanche, mon insistance à le pousser à lancer ses avocats aux fesses des Preventers a été globalement bien accueillit par sa personne.

Grace à l’insistance, à priori réciproque de Duo à cet égard, j’ai confiance en eux.

Et je sais qu’ils vont y arriver.

D’autant que Trowa de retour sur Terre, sera le soutien sans faille dont Quatre aura besoin pour fonctionner avec toute son efficacité. Je sais qu’il prendra grand soin de Quatre, Duo et Heero.

Aussi vais-je pouvoir m’atteler à l’autre face de notre urgence.

Celle de venger comme il se doit Heero et accessoirement découvrir le fin mot de l’histoire qui explique la raison d’un tel voile de mystère sur son état.

 

Sur ce point ma mise à pied tombe à la perfection.

Six mois de champs libre durant lesquels je n’aurais de compte à rendre à personne.

J’aurais voulu agir volontairement que je ne m’y serais pas aussi bien prit.

 

Ayant eu le temps avant ma mise à la porte de mon bureau, de charger les dossiers privés d’Heero sur mon propre ordinateur, j’étudie sans relâche l’historique des évènements ayant finalement conduit à la surveillance d’un échange de drogue dans l’un des docks du port de Sank.

Margareth participe à sa manière à récolter les informations manquantes. Des données répertoriées sur aucun support. Entre secrétaires de service, elles s’échangent des informations peu usuelles. La tension présente dans les équipes, et entre les co-équipiers, les retards de pointage des hommes qu’elles camouflent pour le bien du service et toutes ces petites choses de la vie courante qui ne sont jamais consignées mais dont elles sont les spectatrices aguerries.

 

Grace à toutes ces informations, j’ai l’intime conviction que Heero et l’homme qui travaillait avec lui sous couverture se sont fait piéger ce soir-là ! Une personne a signalé leur présence ou plus exactement l’identité du sous-marin. L’absence de son ou d’image au moment précédent l’égorgement de l’homme découvert nous empêche d’en savoir plus. Et c’est d’autant plus étrange que le matériel aurait du filmer et enregistrer cet échange. Est-ce une détérioration volontaire ou un simple mauvais concours de circonstance lié à un hypothétique problème technique ?

 

D’après Margareth aucun des hommes et des femmes du service ne semblent jouer de double jeu. Tous ont été fortement marqués par l’incident et demandé d’une manière ou d’une autre des nouvelles de Heero. A priori, c’est le colonel en charge du service des investigations qui a refusé de les diffuser. Officiellement, pour ne pas traumatiser inutilement ses hommes. Comme si cela était pire que la vision de membres arrachés ou de subir une séance de torture !!!

Mais à sa défense, il est vrai que nous sommes aujourd’hui si loin des affres de la guerre que peu d’hommes et de femmes travaillant pour les Preventers ont réellement connue ce genre d’extrémité. Après tout, le service où Heero évoluait n’est qu’une antenne de la police internationale se chargeant des enquêtes au long cours…

 

Reculant ma chaise de devant mes multiples écrans, je réalise par la même qu’Heero ne désirait plus agir en soldat. S’il aimait la justice et supposait certainement ne pas être apte à faire d’autre emploi. Il avait pourtant sciemment refusé les nominations sur les fronts où subsistaient des combats. Il voulait vivre un quotidien, avoir des relations communes et habituelles. Et que reste-t-il de cette volonté à construire une vie dite « normale » ?

Un corps immobilisé, peut-être à vie, et un esprit qu’il nous est impossible de sonder sans moyen de communication.

 

Enrageant de nouveau à ce constat qui ne changerait peut-être jamais, je me lève pour tenter de retrouver mon calme.

 

Finalement, je prends en main la liste des noms des personnes semblant impliqué de près ou de loin à l’enquête d’Heero. Il y manque souvent des preuves tangibles et surtout acceptables par un tribunal, mais pour la plupart les présomptions de culpabilité émises dans les dossiers tenus par Heero ne laisse aucun doute.

Bien que cela fasse des années que je n’ai pas agi de la sorte, je suis persuadé qu’avec seulement quelques semaines d’infiltration, je saurais retrouver toutes ces personnes et démanteler le plus illégalement du monde la branche pourrie de cette mafia responsable de l’état de mon ami.

 

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Il me fallut finalement deux jours complets pour mettre à plat mon plan d’action et ses différentes interactions et possibilités d’évolution.

Dans le meilleur des cas, j’en aurais pour quelques mois.

Dans le pire, je ne compterais pas les jours, doivent-il durer plus d’une année.

Ignorant quelles seraient les réactions des autres face à mon choix, je voulais éviter de leur faire face, pourtant je me devais de les tenir au moins au courant de mon départ. Disparaitre dans une telle situation ne ferait que les inquiéter inutilement.

Aussi pris-je la décision de laisser chez Quatre mes affaires personnelles, permettant de l’extérieur à faire croire à un départ pour des vacances méritées, vouée à me changer l’esprit.

 

Alors que je m’apprêtais à frapper à la porte de Quatre pour lui expliquer succinctement les causes de mon départ, j’eu la surprise et finalement le soulagement de voir cette dernière s’ouvrir sur Trowa.

 

- Je suis heureux de te voir Barton.

- Tu viens voir Quatre ?

- J’allais. Mais puisque tu es là, je préfère te parler avant mon départ.

- Bien sur.

 

Heureux de ce hasard, je choisi de conduire Trowa jusqu’à ma voiture. Il était inutile d’entrer dans la demeure de Quatre, si je voulais l’éviter.

 

- J’ignore encore pour combien de temps j’en aurais. Mais je souhaitais vous prévenir avant mon départ. Que Quatre ne s’imagine pas un nouveau drame à mon égard.

- Mission ?

- Non. J’ai été temporairement relevé de mes fonctions

- La raison ?

- Insubordination envers mes supérieurs.

- Je vois.

 

Pas vraiment sûr qu’il puisse comprendre, n’ayant encore rien évoqué de tout cela à personne, je laissais ce détail de coté, heureux qu’il ne me pose pas plus de question. Car à cette même seconde, face à Quatre, celui-ci aurait voulu tout savoir et à terme lancer ses avocats après mes supérieurs !

 

- Tu seras absent longtemps ? Je pensais te demander un peu d’aide pour entrer dans la base de données de l’hôpital militaire.

 

A la place des questions redoutées, je fus surpris par cette remarque. En partant, je ne pourrais plus les aider. J’étais pourtant le seul à pouvoir entrer dans de nombreux fichiers et dossiers classés appartenant aux Preventers. Je n’étais pas même sûr qu’ils soient au courant des démarchent que j’avais pu faire auprès de Lady Une quand elle siégeait toujours sur Terre pour permettre avec son aide de ne jamais couper les liens qui me retenaient à Heero de par notre métier commun.

 

- Je comptais tout laisser dans le parking de Quatre. Mais puisque tu es là.

 

Oui, puisqu’il était là, autant que je puisse lui transmettre le flambeau. Qu’il devienne au besoin notre nouveau point d’ancrage dans les données camouflées par les Preventers. Aussi sans plus attendre je me baissais pour attraper ce que j’avais au préalable glissé sous mon siège du conducteur. Ouvrant l’épaisse enveloppe kraft, je la vidais sur mes genoux pour lui en détailler le contenu.

 

- La clé de cette voiture. Celle de mon appartement. Emménage-y dés ce soir. Tu y trouveras un bureau suffisamment équipé pour pirater n’importe quelle structure informatique mondiale ! Ma plaque d’identification militaire. Tu y décrypteras mon code. Autorité de niveau 3, mais les niveaux 1 et 2 ne devrait pas te prendre plus de quelques heures à décrypter à partir des logiciels installés sur mes ordinateurs.

- Mots de passe ?

- Paramétrages de la mission Condor.

 

Il ne pouvait pas avoir oublié cette mission ! Aucun d’entre nous ne le pouvait ! La plus dangereuse de toutes celles que nous avions eu à faire tous les cinq à l’époque de notre guerre. Nous avions tous faillit mourir de nombreuses fois durant sa réalisation et par la même nous devions tous notre vie aux autres. Une semaine d’horreur et de folie meurtrière qui plus que toute autre expérience avait définitivement soudé nos liens par le sang ! Le sang perdu de nos blessures partagées.

Un peu nostalgique de cette époque où nous n’étions plus qu’un malgré nos indépendances mutuelles, j’avais toujours formaté mon matériel privé sur ces paramétrages. Une manière à moi de laisser ma vie grande ouverte aux seules personnes en qui j’avais toute confiance.

 

- Estimation du danger concernant ta mission.

- Alpha. Je serais en première ligne.

- Estimation de la probabilité d’en revenir vivant ?

 

Je ne savais quoi répondre à cette question. J’espérais ardemment revenir vivant et sans dommage ! Mais je m’étais en même temps juré d’aller jusqu’au bout de mon entreprise quel qu’en serait le prix. Aussi n’eu-je pas la force de mentir. Après tout, nous avions besoin de vérité pour nous reconstruire des barrières stables face à cette tempête qui nous dévorait.

 

- Retour prévu à la mort établit de tous les responsables. Retour espéré vivant. Mais je ne reviendrais qu’une fois notre vengeance établit… quel qu’en soit le prix.

 

Voyant Trowa acquiescer gravement à ma réponse, je su qu’il avait compris les raisons de mon absence.

 

- Une fois informé des détails de son état de santé, Duo nous dira ce qu’il en est vraiment.

 

Heero.

Je prie pour que l’on puisse trouver une solution de te redonner vie. Mais si jamais cela venait impossible ou que tu nous ais déjà quitté…

 

- Je vous fais confiance. A tous les trois. Quelle que soit la décision qu’il vous faudra prendre, je l’accepterais. En ne restant que trois, il y aura forcément une majorité des voix.

 

Trowa hoche la tête pour me signifier qu’il comprend là encore où je veux en venir et cela me soulage. Je n’aurais pas eu la force de l’exprimer plus clairement.

 

- Contacts extérieurs durant ton départ ?

- Aucun.

- Bien.

 

Finalement, l’important ayant été dit, je me force à m’extraire de ma place en ouvrant la portière. J’aimerais tellement rester à leurs cotés. Mais c’est l’affectif qui parle à cet instant. Je ne dois pas y céder. Heero attendrait plus de nous, plus de moi. Car moi-même je n’en voudrais pas moins de sa part ! Je souhaiterais qu’il agisse de la sorte pour apaiser mon âme enragée de ne pouvoir agir seul face à mes bourreaux ! Mais ce comportement n’en reste pas moins lâche. Je fuis en quelque sorte un lieu où je n’ai pas ma place, n’ayant aucune capacité pouvant venir en aide à Heero. Alors qu’en penserons les autres ?

 

- Pour Quatre…

- Il comprendra. Il n’en aurait pas attendu moins de ta part.

 

Rassuré par cette énième conviction que Trowa me soutien à agir comme je compte le faire, je l’abandonne enfin. Ne prenant pas le risque de me détourner, trop apeuré de le voir changer d’avis, désireux de me retenir ou pire de m’accompagner alors que nos amis ont tant besoin de lui et de sa force, je m’échappe tel un lâche, ne gardant plus en tête que l’unique but de mon départ.

 

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Ma mission d’infiltration débuta le plus simplement du monde.

Ma couverture n’était pas très travaillée mais non moins crédible.

Sean Yang. Jeune homme ayant perdu son emploi, largué par sa petite amie l’ayant mit à la porte, je me retrouvais sans abris et sans argent à la recherche d’un petit boulot qui puisse rapporter vite et bien.

Je n’approchais bien évidement pas les gens au hasard. Et grâce aux données consciencieusement récoltées par Heero en son temps, je réussi sans mal à rencontrer une « petite main » qui proposa très vite de me présenter son contact et fournisseur de Kristal.

 

La vie dans des squattes de fortune, les repas absents, la violence de la rue…

Autant de difficulté toutes relatives qui remontèrent à mon esprit des souvenirs du passé où nous tentions de fuir les troupes d’Oz toujours lancées à notre poursuite.

Une époque dangereuse et difficile pour les adolescents que nous étions encore derrière nos carapaces d’enfants soldats. Une époque où j’avais découvert l’importance d’avoir de vraie soutien à mes cotés. Des frères d’armes en qui je pouvais confier ma vie en toute confiance.

Depuis mon départ pour notre vendetta, je ne cessais de penser à eux chaque soir, quand je tentais de prendre quelques heures de sommeil, adossé à un mur à l’abri du vent.

J’y priais mes Dieux pour que les nouvelles de Duo soient les plus optimistes possibles quant à l’avenir d’Heero. Et si tel ne devait pas être le cas, j’osais imaginer qu’ils attendraient mon retour avant de ne mettre définitivement fin à la vie de son enveloppe vide. J’aimerais tant lui parler une dernière fois, si cela devait avoir lieu.

 

Je n’étais partit que depuis une poignée de semaine que déjà ils me manquaient tous atrocement.

Mais il n’était pas question de flancher ou de reprendre contact avec eux avant la fin de mon périple. Ces gens que j’essayais d’approcher n’admettraient aucune erreur de ma part !

 

Finalement, de petits boulots de coursier, au titre de transporteur officiel de plus grosses commandes, j’entrais de plus en plus au cœur du dispositif de cette immense organisation à l’origine de la vente du Kristal. Le seul compromis que j’avais pu trouver pour limiter ma frustration d’aider à pareille infraction était de me limiter depuis le tout départ au transport, ayant refusé jusqu’alors toute vente direct du produit. Même si moralement je n’étais pas plus excusable, je n’aurais pas eu la force de vendre quoique ce soit à de jeunes mineurs en déroute, cible privilégiée des dealers.

 

Après plus de trois mois passés à grimper doucement mais sûrement les échelons de l’organisation, j’en compris un peu plus sur leurs habitudes et plus encore sur l’importance de chaque personne que je croisais. Sorte de filiale d’une des plus grande famille de la mafia eurasienne terrestre, le groupe gérant toute la distribution sur le continent d’Eurasie était tenu d’une main de fer par un jeune homme que je ne tarderais plus à rencontrer : Liang Hanshii Tang.

Celui à la tête de tout ce qui était en rapport avec le Kristal !

Un chef qui à en croire les rumeurs et rapports écris par Heero ne connaissait ni la pitié, ni la patience. Plus d’un homme était mort par ses mains pour avoir seulement osé croiser son regard sans sa permission.

Au portrait qu’il m’en était fait, il devint surtout l’homme dont je décidais de prendre la tête. Celui qui chuterait avec tous ses sous-fifres, telle une offrande au bon rétablissement de mon frère d’arme.

 

Je ne pensais pas rencontrer cet homme avant de nombreux mois supplémentaires de sous-marin. Mais le hasard me permit de le croiser au détour d’un couloir d’un club de streep tease alors que j’y livrais un énième paquet à son dirigeant, un client régulier. Ne connaissant pas encore son visage, j’eu au départ la désagréable surprise de sentir une main se glisser sur mon fessier sans aucune pudeur alors que je me dirigeais vers la sortie.

 

J’allais renvoyer ce pervers dans ses quartiers quand je croisais les yeux effrayés et insistant de mon client. A ses gestes, il me conseillait clairement de ne pas réagir. Aussi laissais-je l’homme aux mains baladeuses s’exprimer avant d’agir.

 

- Vous n’êtes pas mal. Tout en muscle et finesse ! C’est l’un de tes hommes Wong ?

 

Je n’eu pas le temps de répondre que le dirigeant du club prit la parole.

 

- C’est plutôt l’un des vôtres Monsieur Tang

- Quelle bonne surprise. Ton nom ?

- Sean Yang

 

Malgré la faible luminosité des lieux, je pu voir que l’homme qui me dévisageait était jeune, même si plus âgé que moi, typé asiatique, les cheveux noirs très courts, le costumes taillé sur mesure. Mais ce qui ressortait le plus était un trouble extrême. Le moindre pore de ma peau transpirait de dégoût à sa seule vision.

 

Ne pouvant toutefois laisser passer une telle chance, j’eu la grande idée de me présenter à lui comme un sous-fifre avide de reconnaissance.

N’hésitant plus à me draguer ouvertement, il m’invita sans plus de préambule à le rejoindre le soir même dans l’une de ses chambres réservées pour lui dans un hôtel de la ville. J’avoue que je ne m’attendais pas à un tel coup du sort. Mais plutôt heureux de cette bonne fortune, j’acceptais l’invitation et m’y rendait sans retard aux lieu et heure donnés.

 

Depuis les presque quatre mois où je travaillais pour l’organisation et par son biais pour monsieur Tang, je possédais à mon nom d’emprunt un appartement respectable, et un compte en banque déjà bien garnis. De quoi me payer le luxe d’acheter les vêtements d’un couturier à la mode, histoire de faire « bonne impression » à mon cher employeur.

Mais ce dernier sûrement habitué à ce genre de rendez-vous ne s’encombra pas d’usages. A peine l’un de ses sbires m’avait-il ouvert la porte qu’en sa présence, il me demandait d’ôter mes frusques pour devenir sa « chienne ».

 

Charmante demande agrémentée d’un sourire railleur.

 

- Est-ce donc ainsi que vous traitez tous vos invités Monsieur ?

- Laisse-moi deviner. Tu n’apprécies pas ce programme ? Il fallait y penser avant d’accepter ce rendez-vous si tu ne comptais pas aller jusqu’au bout. Car je ne te laisse plus le choix à présent.

 

Voyant bien son homme de main, de deux fois ma carrure approcher dans mon dos, j’optais pour l’attaque frontale. Laissant tomber ma veste au sol, pour dévoiler une chemise de soie noir, au col mao, entrouverte jusqu’à mi-torse, je l’approchais d’une démarche à défaut de sensuelle, au moins calme et décidé.

 

- Je pensais que vous étiez surtout un homme aux attraits plus fins et raffinés ! Mais s’il me faut ramper à vos pieds pour vous plaire…

- Tu ramperas, je n’en doute pas.

 

M’attrapant avec force le cou, il m’imposa un baiser dénué de toute douceur, tandis que son autre main glissait sans attendre au dos de mon pantalon blanc. Après quoi, j’entendis l’entre porte de sa suite se fermer distinctement. Signe du départ de son homme de main.

N’ayant pas prit le risque d’emporter avec moi une arme, je savais ne pas avoir les moyens physiques à cet instant de le tuer. Aussi dus-je prendre sur moi et laisser cet homme obtenir ce qu’il voulait de mon corps…

 

Si cette nuit ne restera pas la meilleure de ma vie, j’avais connu bien pire pour ne pas plus en souffrir. Déjà durant la guerre nous avions du, pour certain d’entre nous, recourir à ce genre de sacrifice. L’important était qu’au petit matin, non seulement, mon patron n’avait pas quitté la chambre. Mais il souhaitait me revoir le soir même !

 

Il me fallut tenir ainsi deux longues semaines, pour qu’il m’invite enfin dans sa demeure. Un lieu dénué de toute surveillance humaine, autre que quelques gardes à l’extérieur de sa maison. Le lieu idéal pour enfin commettre mon forfait. Sa villa de grand standing était sublime. Décorée dans la plus pure tradition chinoise, chaque pièce était conçue telle une œuvre d’art.

Tant de finesse extérieure pour un homme au cœur sombre, pour lequel je ne ressentais que mépris et dégoût.

 

Alors que nous avions terminé de dîner et que Liang m’entraînait, un verre de bourbon à la main, dans son salon, je stoppais subitement ma marche.

L’endroit était parfais pour sa mise à mort.

 

- Un vent de rébellion pour ce soir Sean ?

- Plus que vous ne l’imaginez Monsieur.

 

A mon ton, il comprit que je n’étais pas comme à l’accoutumer.

 

- En quel honneur ?

- Un besoin de justice. Vous êtes responsable de tant de mort. Tant de haine, de par ce continent, s’exprime par votre seule existence.

- C’est me donner beaucoup de crédit... Qui es-tu réellement ?

 

Je me doutais que le moindre changement dans mon attitude le rendrait méfiant. On n’arrivait pas à son poste sans avoir une grande vigilance.

 

- Ne me dites pas que les flics de ce pays vont jusqu’à se faire monter comme de vulgaires juments en chaleur pour m’approcher !

- C’est vous donnez plus d’importance que vous n’en valez…

 

Ayant re-capté son attention, je devine tous les cheminement qui se déroulent dans son esprit. Il a laisser son arme dans l’entrée, délaissé son couteau de cheville dans la cuisine et moi-même ai-je joué les pickpocket pour lui subtiliser ses aiguilles empoisonnées durant le dîner.

Il ne possède plus aucune arme sur lui, n’ayant pour seule certitude qu’il en est de même pour moi.

 

Mais depuis mon entrée, j’ai aussi et surtout vu le couple d’épées chinoises accrochées sur son mur principal. Suivant mon regard vers eux, il se permet de rire à gorge déployée !

 

- Tu te crois capable de m’affronter avec elles ? Aucun gamin de ta génération ne peut en connaître le maniement ! Sais-tu seulement ce que représentent ces armes ?

- Tang Dao, les épées de la dynastie des Tang… Je crois que vous sous-estimez beaucoup trop vos adversaires. Il est dommage pour vous que ce soit moi qui vous l’apprenne.

 

Et sans plus de protocole, je me jetais sur l’une de ses armes pour affronter mon adversaire.

 

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Quand je suis rentré, abandonnant derrière moi toute trace des cinq derniers mois, je choisis de brûler les seuls vêtements que j’avais gardés sur moi. Sean Yang était mort aux cotés de son patron dans un assassinat aussi violent qu’inattendu. Un corps récupéré parmi les tristes victimes du cartel pour prendre ma place et j’avais disparu dans la nuit. Moi et les têtes des deux corps décapitées.

La même semaine qui suivie cet incident, nombre d’hommes tout aussi responsables et impliqués dans la distribution du Kristal, disparurent de différentes manières. J’avais tout organisé avec précision. Jusqu’à organiser mon retour officiel d’un long voyage spatial de six mois.

 

Dés mon retour, je pris contact avec ma secrétaire pour lui faire part que j’étais prêt à reprendre le service actif dés qu’on m’en donnerait l’autorisation, découvrant au passage que Trowa n’habitait plus chez moi. Finalement, je pris le temps de m’octroyer une longue nuit de sommeil réparateur avant de retourner chez Quatre, me présenter enfin face à Heero. Ce qui se déroula dans la demeure de Tang, seul Heero en connaît aujourd’hui une partie des détails. Je les lui aie confiés en gage de mon affection pour lui.

 

Dés le lendemain de cet échange qui me troubla plus que je ne l’aurais avoué, je fus convié à un rendez-vous téléphonique par Quatre et Trowa. Ils allaient enfin obtenir les conclusions des études faites par Duo, toujours présent dans l’espace.

 

Alors qu’il nous présente l’intégralité de sa théorie et la place importante du Kristal dans la condition d’Heero, je comprends que malgré ma longue absence, nous sommes encore très loin de détenir LA solution miracle pour redonner toute sa vie à Heero. En revanche, son discours est un message d’espoir sans précédent pour prouver qu’il souffre bien d’une maladie et non d’une dégénérescence de son cerveau. Heero est bien vivant derrière sa coquille vide ! Il nous revient donc la tache de l’en sortir par tous les moyens.

 

- Puisque nous avons une explication qui semble des plus logiques et crédibles sur son cas. Que pouvons-nous faire à présent ? N’y a-t-il pas un moyen de renverser les conséquences de la drogue pour « débloquer » le processus de sa maladie, afin ensuite de pouvoir la traiter elle.

- Si. C’est même de la sorte que nous devrons procéder ! Malheureusement le Kristal n’est pas un produit si simple à se procurer. Et même si j’en possédais pour en faire des analyses, ce ne serait pas forcément de la même composition que le produit réellement ingéré et respiré par Heero. Après quoi, ce genre d’étude pourrait nous prendre des mois, des années même ! C’est assez complexe à élaborer.

 

Ayant gardé jusque là le silence, je me permets de prendre à mon tour la parole. Car sur cette problématique là, je me sens capable de pouvoir lui venir en aide.

 

- Duo.

 

Après un léger silence qui me surprend Duo accepte enfin de me répondre.

 

- Oui ?

- Combien de quantité de Kristal te faut-il ?

- Je ne sais pas trop.

 

Après quelques secondes de silence certainement lié à des calculs fait au plus vite pour nous donner une estimation de son besoin, c’est non sans une certaine auto-surprise, qu’il nous énonce le chiffre faramineux de

 

- 5 kilos !?

- Tu les auras.

- QUOI !!!

 

A priori surpris par ma réponse, et moi-même subitement la proie des regards appuyés et circonspects de Quatre et Trowa à mon égard, je me sens dans l’obligation de m’expliquer, là où cela ne devrait pas.

 

- Le nuage de drogue disparu, l’intégralité du chargement dont Heero effectuait la surveillance a été mit sous scellés par les Preventers en guise de pièce à conviction pour cette affaire. Bien que les responsables de par leur mort n’aient pu être poursuivis, nous avons sans aucun doute possible, conservé ces preuves. Je ferais en sorte d’y prélever tes 5 kilos et de te les envoyer à l’adresse que tu nous communiqueras.

- Mais… Mais tu ne peux pas faire ça Wufei !! C’est illégal ! Non seulement tu risques de te faire virer mais surtout de finir en prison si on découvre ce vol !

- Parce que tu crois que me procurer du kristal qui court dans les rues, serait sans moins d’implication pour ma carrière ? Quitte à la mettre en risque, autant que ce soit pour de bonnes raisons. S’il te faut la drogue d’origine pour mieux travailler, tu l’auras, un point c’est tout. Cela n’est pas même sujet à discussion.

 

Sachant bien les raisons qui me poussaient à agir de la sorte, il ne pu qu’acquiescer d’un murmure.

 

- Merci Wufei.

- Tu sais bien que nous aimerions faire tellement plus.

 

Si seulement nous avions un quart de tes capacités médicales, nous te serions tellement plus utile Duo…. Mais comme il n’en est rien, nous sommes dépendants de toi, aussi est-ce bien la moindre des choses que d’agir dans la mesure de nos maigres capacités. Je me sens si impuissant face à cette situation inextricable.

 

- Je sais.

 

Et par ce seul mot, j’ai l’intime conviction que Duo comprend la douleur que Quatre, Trowa et moi supportons à ne pouvoir faire plus.

 

xxxxxxxxxx

 

Les jours et mois qui suivirent cet entretien furent douloureux pour nous tous !

 

Je réussi non sans une petite aide à subtiliser la drogue nécessaire dans les locaux « des preuves et consignes » des Preventers et de l’envoyer à l’adresse qui nous avait été confiée.

Pris dans mon entrain à vouloir aider Duo, j’avais légèrement oublié que mon action dans l’organisation des Tang avait eu quelques remontés au sein même des Preventers.

Mais n’étant pas affecté aux services des investigations je ne suivis que de très loin les conséquences de mes actes, sans inquiétude.

Je ne craignais rien.

Des types asiatiques de ma corpulence, il en existait des milliards. Mon personnages mort et enterré dans une fausse commune, rien ni personne ne pourrais jamais relié mon nom à cette affaire.

Et malgré une dernière incartade aux lois que je défendais jusqu’alors ardemment, une fois la drogue de Duo livré, je repris mon travail à plein temps et dans la plus stricte légalité !

 

J’obtint juste la faveur de ne plus avoir de mission à l’étranger, ayant exprimé le désir de rester sur Sank le temps que la situation d’Heero évolue d’une manière ou d’une autre.

Et cette évolution tant attendue eut enfin lieu ! Un beau jour, le protocole mit en place par Duo, revenu entre temps sur Terre, avait enfin offert les résultats escomptés !

 

Si nous avions eu très peur de la mise sous coma artificielle d’Heero, l’arrêt des médicaments provoquant cet état avait été stoppé depuis peu. Duo resté dans sa chambre depuis des jours, attendait là son réveil inopiné. Voulant être le premier pour juger de lui-même les résultats de son produits miracle !

 

J’attendais tout aussi impatient derrière la porte de la chambre depuis des heures. Las d’y faire les milles pas, j’avais même fini par installer un fauteuil en plein milieu du couloir. Mais ne voyant toujours pas Duo sortir, je fini par aller prendre l’air quelques minutes. Trowa et Quatre tout aussi angoissée suite à l’attente, s’étaient résignés à retourner travailler.

 

Quelle ne fut pas ma surprise quand remontant à l’étage, je croisais enfin Duo. J’allais lui demander les nouvelles tant attendues quand son visage baigné de larmes et de peine m’en retint. Que venait-il de se passer pour qu’il réagisse ainsi ? La porte de l’entrée claquant à la volée, je m’attendis au pire.

 

Mon premier réflexe fut de poursuivre Duo jusque dehors. Mais le diable courrait bien vite et il n’y avait plus trace de lui de tout le quartier.

Finalement, je me décidais de remonter voir Heero.

Dés que j’ouvris la porte de sa chambre, je ne vis que son lit habituel, supportant un corps toujours fidèle à lui-même. Après une réaction aussi violente de Duo, je m’étais attendu à une dégénérescence encore pire que sa situation précédente. Mais il n’en était rien. Même ses pupilles semblaient se mouvoir comme pour un homme normal.

 

- Bonjour Heero. J’ai vu Duo courir comme un fou dans le couloir, tout à l’heure. Alors comme il n’a pas pu me donner de tes nouvelles, je me permets de te déranger.

 

Me sentant toujours un peu gauche quand j’étais seul avec lui, je fis comme tous ces jeunes enfants venant visiter leurs « vieux » en maison de retraite. Je me dirigeais naturellement vers le seul objet « mouvant » des lieux : la télévision.

 

- Ton émission vient de se terminer. Tu veux rester sur les infos ?

 

Ses yeux semblant me nier la demande, je m’appliquais à trouver ce qui pourrait plus lui plaire.

 

- Un film alors ?

 

Prit dans mon élan à m’imaginer qu’il m’accordait bien cette proposition d’un mouvement de pupille, je validais la réponse pour lui.

 

- Ca marche. Tu as de la chance d’ailleurs, ils diffusent une plutôt bonne production pour cette heure. Je vais voir si je commence tôt demain. Dans le cas contraire, je reviendrais te voir ce soir. A force de passer tes soirées télé avec Duo, je suppose que ma présence peut être supportable. A son contraire, moi je ne parlerais pas au pire moment du film.

 

Essai aussi tragique que comique. Je n’étais définitivement pas un bon parleur pour les discussions à sens unique. Me semblant plus pathétique qu’efficace, je décidais de stopper là ma piètre représentation, priant pour que Heero ne s’en sente pas offusqué.

 

- Je dois te laisser, là.

 

S’approchant de lui, je ne su pas comment agir. Duo et Quatre l’embrassait toujours, mais cela me gênait d’avoir un tel geste à son égard. Trowa lui serrait fortement l’épaule, en une sorte de simulacre d’étreinte fraternelle. Trouvant le geste tout aussi déplacé pour moi, je me contenta finalement d’une main effleurant sa sienne.

 

- A tout à l’heure Heero.

 

La porte de sa chambre fermée derrière moi, je me décidais de prévenir les autres du réveil d’Heero et repartir à la recherche de Duo qu’il puisse s’expliquer sur son étrange comportement. Mais finalement, je n’eu pas à le chercher longtemps, étant de lui-même rentré en début d’après midi.

 

- Duo ?

 

J’avoue que le voir de retour aussi calme et maître de lui, après son départ si précipité et paniqué m’a soulagé. Mais où était-il passé ? Et pourquoi était-il partit ?

Tout deux installés dans le grand salon, j’essayais sans grand succès de lui arracher les mots de la bouche.

 

- Ca va ?

- Non.

- Que s’est-il passé ce matin ?

- Je…

 

Et à nouveau sans que lui-même ne du s’y préparer, les larmes coulèrent de ses yeux mauves. Il y avait une telle détresse dans ses prunelles.

 

Ne sachant pas comment réagir face à cela, j’eu le maigre soulagement de voir Trowa rentrer dans la pièce et s’approcher de lui pour le forcer à pleurer quelques instants dans son giron alors qu’il lui reposait mes questions avec peut-être un peu plus de douceur. N’était pas dompteur qui le voulait.

 

- Que s’est-il passé Duo ?

- Il a cligné des yeux.

- Tu veux dire que ca a marché ? Heero peut à nouveau bouger ?

- En quelques sortes.

 

J’allais tempêter pour qu’il accouche plus vite de ses informations quand il s’écarta de Trowa pour s’essuyer les yeux de rage et se rasseoir sur le canapé. Geste que nous suivîmes tous en un bel écho, Quatre nous ayant au même instant rejoint à son tour.

 

- Alors quoi Duo ?

- J’ai compris. Dans ses yeux… J’ai compris qu’il était déçu.

- Que cela n’aille pas plus vite ? Cela peut se comprendre tu sais.

- Wufei, s’il te plait, laisse-le finir.

- Non !! Déçu de ne pas être mort ! Il a du s’imaginer que pendant tout ce temps, je lui donnais une drogue vouée à le tuer. Ou quelque chose dans ce genre.

- Comment a-t-il pu penser ce genre d’ânerie si tu lui as expliqué que c’était un produit certes nouveau mais fabriqué pour contrecarrer les effets latents du Kristal accumulé par son corps ?

- Mais je ne lui ai jamais rien dis !

 

J’avoue qu’à cette remarque qui me stupéfia, j’eu un instant d’absence. La chose la plus surprenante à mes yeux, n’étant peut-être pas l’information en elle-même mais le fait que Quatre hoche positivement la tête en guise d’acquiescement d’une donnée qu’il lui était donc connue !

 

- Vous vous foutez de moi ? Tu lui as jamais rien dit ?

- T’en as parlé toi ?

- Mais… Duo ! C’est toi qui nous a demandé de ne jamais rien évoquer en sa présence ! Que tu t’occupais de tout ! Qu’il fallait te faire confiance pour tout ce qui avait trait du médical ! Moi je parle de tout et de rien avec Heero mais certainement pas de son traitement ! Quatre, explique-toi !!!

- Nous ne voulions pas lui donner de faux espoirs. Il ne devait même rien savoir. Duo a toujours fait les injections de nuit pour que quelque soit les effets de la drogues, il ne puisse les mettre en rapport.

- C’est du délire, là !

 

- Si tu agissais en cachette, comment peux-t-il savoir que tu lui donnais une substance Duo ?

 

Merci Trowa ! Qui, s’il semble aussi au courant de la non révélation du traitement, n’en reste pas moins surpris de cette information-ci !

 

- Il m’a surpris à agir, il y a deux mois.

- De mieux en mieux ! Et après ca, tu n’as pas eu l’idée de lui en dire enfin un peu plus ?

- Et pour lui dire quoi !!!? Nous n’étions sûrs de rien !!! Comment peux-tu imaginer que j’aille lui donner plus d’espoir qu’il pouvait espérer en avoir ? Quatre était d’accord avec moi.

- Mais vous le faite exprès ou quoi ? Tu comptais attendre jusqu’à quand pour lui dire la vérité ? Qu’il parle et cours comme à la normal ?

- Wufei

 

Trowa a raison de tenter de me calmer.

Je sais que je ne fais qu’enfoncer un clou de culpabilité déjà planté en plein cœur dans la poitrine de Duo. Il a agit avec la complicité de Quatre qui n’en mène pas plus large.

Ils s’en veulent et se morfondent de leur erreur de jugement, sans savoir comment à défaut de la réparer, ne pas faire plus de mal. Et je ne trouve rien de mieux que de les enfoncer un peu plus.

Moi qui ne suis pas moins innocent, les ayant forcé avec lâcheté à prendre toutes les décisions sans jamais m’y risquer depuis plus d’un an que nous nous soutenons tous aux cotés d’Heero.

Mais je tiens tellement à lui, moi aussi.

Nous l’aimons tous tant que cette situation à laquelle nous devons faire face me frustre et me déçoit de ma propre lâcheté ! Je me suis trop reposé sur eux, dénigrant ainsi mon ami, sans le réaliser.

 

Dans quelle misère nous sommes-nous mis !

 

- Je comprends votre angoisse et vos peurs de lui donner de faux espoirs. Mais vous croyez quoi ? A quoi pensez-vous qu’il songe à longueur de journée depuis des mois à part vouloir mourir ? Il faudrait être fou d’imaginer autre réaction de sa part ! Un homme comme lui ne peut que souffrir de ce genre de condition ! Plus encore quand tu es là Duo ! Sans cesse autour de lui à lui rappeler qu’il ne pourra plus jamais toucher, aimer et tout simplement vivre à tes cotés !

 

- ….Aimer ?

- T’es crétin ou tu le fais exprès ? Tu sais parfaitement ce que je sous-entends par là ! Tout le monde le sait ! Même Heero et toi ! Il y a et y aura toujours de l’amour entre vous deux. Nous ne pouvons nous permettre d’en définir la nature à vos places. Mais cela va bien au delà d’une forte amitié comme celle que vous partagez avec Trowa, Quatre ou moi ! Vous tenez l’un à l’autre plus que de raison et c’est très bien ! C’est un point fort et positif pour l’épreuve qu’Heero va devoir passer. Alors avant qu’on ne tente quoique ce soit pour rattraper tous ces non-dits, tu vas prendre une journée entière pour dormir aussi longtemps que nécessaire et quand tu seras enfin en état de nous refaire face, tu vas retourner le voir et enfin lui expliquer ce qu’il ignore encore !

 

- Mais que veux-tu que je lui dise ?!! Que je l’ai trahit ? Que j’ai agit en totale contradiction de ce qu’il attendait de moi ?

 

- Tout ! Tu vas tout lui dire et lui avouer de A à Z ! Où c’est moi qui vais m’en charger et je ne prendrais pas de pincette !!!

- Mais nous ne sommes toujours sûrs de rien !!

- Rien à foutre ! Ca suffit les conneries ! Vous voulez le rendre fou de colère à votre égard ou quoi ? Que ton expérience ait finalement marché ou pas, il doit tout savoir !

- Je veux connaitre le résultat final avant !

- Et bien tu t’en passeras !

- Wufei !

- Duo !

 

Je vois dans ses yeux qu’il lutte pour avoir gain de cause. Je ne sais pas ce qui pourrait lui confirmer ou pas la réussite ou l’échec du protocole médical qu’il a mit en place depuis plusieurs mois. Mais je refuse de lui laisser une seule seconde de plus en présence de Heero sous le sceau du mensonge.

 

- J’ai besoin de le savoir avant !

- Et lui as besoin d’honnêteté ! Je ferais le pied de grue devant sa porte 24h sur 24, s’il le faut ! Mais la prochaine fois que tu le verras tu lui diras tout et en ma présence encore !

 

Je sais qu’il est contre et qu’il refusera mais je ne céderais pas !

Quitte à mettre ma menace à exécution.

 

Ceci étant, Duo semble prendre sur lui, exprimant le besoin de prendre l’air pour se calmer.

 

- J’ai besoin d’une nuit pour analyser ses derniers résultats et prendre du recul sur tout ca. Je voudrais partir d’ici pour y arriver. J’étouffe trop dans cette maison.

 

Réaction fort acceptable de sa part. Aussi je lui donne ma bénédiction. Ce n’est pas dans nos états de nerfs et de fatigue actuels que nous pourrons convenablement faire face à Heero. Il me semble même entendre Trowa prendre un téléphone pour réserver une chambre dans un hôtel situé non loin de la demeure de Quatre. Ainsi il pourra faire le point loin de nous tous, dans un lieu sobre et plus serein que cette demeure où plane la présence perpétuelle d’Heero non loin de nous.

 

Reste à trouver le moyen de gérer les révélations qu’il va faire à Heero.

Contrairement à mes dires, il va falloir prendre beaucoup de doigté pour ce faire.

Et je pense sincèrement qu’il est important que dés aujourd’hui un psychologue nous accompagne, pour agir un peu mieux avec lui.

 

- Quatre, débrouilles-toi comme tu veux, mais trouve-nous l’un des meilleurs psychologues du pays. Il a 24h pour se mettre à notre entière disposition !

- Tout de suite.

 

Trowa parait presque amusé à la vue du sourire confiant et plein de vie porté par Quatre alors qu’il se précipite vers son bureau pour répondre à mon ordre.

Il était si frustré de vivre le bonheur de sa vie de couple avec Trowa devant l’état dramatique de notre ami. Savoir Heero emprunter enfin un chemin de guérison, lui a redonné toute sa joie de vivre et son espoir en l’avenir. Contrairement à Duo, il ne semble même pas culpabiliser de leurs mensonges par omission. Ceci étant, contrairement à Duo, Quatre ne lui a jamais rien caché le concernant lui.

 

Duo partit prendre un sac pour sa soirée, je me retrouve subitement seul avec Trowa. Je réalise enfin la portée de tout ce qui vient d’être dit entre nous. Sauf erreur de ma part, Heero cligne des yeux. Le miracle tant attendu est enfin arrivé ! Nous ignorons jusqu’où il pourra retrouver l’usage de son corps, mais l’indéniable miracle a eu lieu !

Heero est en partie sauvé de son corps immobile !

Le principal intéressé l’ignore encore, mais aujourd’hui est bien le premier jour de la fin de son cauchemar !

Comment ne pas en être heureux ?

 

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Je n’ai jamais connu de rapports mère-enfant. Très jeune, j’ai été élevé comme le digne descendant de mon clan, emplit dés le biberon de traditions et de codes qu’il me fallait respecter. Si Merian, amie d’enfance vouée à devenir ma femme n’était pas morte au combat pour son idéal, je ne me serais certainement pas engagé à mon tour dans l’opération Météor. Et finalement, tout comme mon clan et ma planète satellite, je serais mort suite à l’explosion de L5 durant la guerre. Mais à cet instant précis, j’eu l’étrange et très désagréable sensation que je supportais le sermon d’une mère folle de rage devant le résultat d’une bêtise irréparable de son enfant qui s’imaginait pourtant avoir agit au mieux.

 

- Vous êtes une bande d’incapables immatures sans la moindre jugeote ! Presque 20 mois !!! 20 MOIS !! Une éternité ! Et ce n’est qu’à présent que vous vous préoccupé de son psychisme ? Il n’y a donc aucun soupçon d’intelligence dans vos cerveaux d’adultes ? Il me semble pourtant que vous assumez tous des postes à responsabilité !

 

Le docteur Evelyne Tordjman. Une femme acariâtre, autoritaire, dénuée de la moindre douceur et plutôt agressive. Voilà ce que semble être la meilleure psychologue de sa profession dénichée en moins de 6h et rapatriée en Jet privé en moins de 5h de vol par un Quatre décidément suicidaire !

Et à la voir emprunte d’une colère qu’elle maîtrise parfaitement, je redoute le pire.

 

- Quant à vous !

 

Pire qui à cet instant se dirige vers Duo, plus accablé que jamais, replié sur lui-même.

 

- Vous qui me dite avoir fait des études médicales ! Avez-vous donc séché tous vos modules de psychologie ? Car il me semble que tous futurs médecins doivent les suivre et plus encore les valider pour obtenir leurs diplômes !

- Je ne pouvais pas.

 

La réponse de Duo est à peine audible. Et pour cause ! Cela ne faisait qu’une courte nuit qu’il s’était retiré pour retrouver son équilibre et sa confiance en soi. Et dés son retour, ce matin, il doit faire face à cette fauve qui a réussit à détruire en une poignée de seconde tout son travail de remise en question.

 

- Si vous parlez, parlez plus fort !

- Je…

- Et distinctement s’il vous plait ! L’un de vous m’a présenté le cas de votre ami par téléphone, cas qui je ne vous le cache pas m’intéresse de par sa complexité ! Mais découvrir à mon arrivée ici que cet état n’est pas vieux d’une semaine mais de plus d’une année me révolte ! Vous êtes tous dignes d’in-assistance à personne en danger ! Et vous concernant monsieur Maxwell cela pourrait être une raison suffisante pour vous faire enlever tout diplôme et droit d’exercer !

 

- NON !

 

Excédé, Duo craque, cela ne fait aucun doute !

Quatre lui-même vient de tenter un pas en avant pour se jeter sur notre invitée qui ne doit sa « survie » qu’au réflexe aiguisé de Trowa qui a sut le retenir contre son torse, d’une poigne ferme et ne permettant aucun rejet.

Duo ayant été le principal agressé, je comprends qu’il veuille lui donner une chance de se défendre seul, face à cette femme.

 

- Vous n’avez pas le droit de dire ça ! J’ai fait de mon mieux ! Et je ne suis pas médecin ! Je suis chercheur en médecine ! Cela n’est pas la même chose. On m’a appris dans mes études à ne jamais donner d’espoirs incertains aux patients pour lesquels je faisais mes recherches. Si l’espoir soulage un temps, le perdre est pire que son absence totale ! L’échec est trop fréquent dans mon métier ! Alors oui, j’ai fauté, moi et mes amis ! Oui, nous avons mal agit avec Heero ! Mais nous n’avons jamais cherché à n’agir que pour le mieux avec lui ! Vous ne pouvez pas comprendre ! Vous ne pouvez pas même imaginer une seconde ce que l’on a tous vécu ! Ce que Heero a du surmonter avant tout cela ! Vous ne savez rien ! Alors ne jugez pas !

 

Au visage calme et sourire satisfait présenté par notre psychiatre, j’ai peur de comprendre que toute cette scène n’ait été faite sans but précis.

 

- Et vous avez raison monsieur Maxwell. Je ne sais strictement rien ! Vous me faites venir en urgence depuis mes vacances dans une ile paradisiaque, m’attirant de la plus vil des manières en me promettant le prix qui serait le mien. Vous me présenter le cas terriblement violent de cruauté d’un homme enfermé dans son propre corps depuis plus d’une année sans que l’un de vous ne se préoccupe une seconde de sa souffrance mentale et plus encore de chercher avec des spécialistes à comment l’en soulager. Et pour conclure vous m’annoncez à mon arrivée, que cet homme, de toute évidence d’une grande valeur à vos yeux, enfin présent sur le chemin de la guérison, se trouve ignoré de son entourage proche depuis 24h pour l’unique raison que vous avez peur d’assumer vos choix passés à son égard.

 

Sa tirade dite d’un calme suprême, proche de la douceur, nous morfond un peu plus encore ! Tous ! Nous sommes tous coupable de négligence envers Heero et c’est tout bonnement une honte. Nous qui pensions agir au mieux pour lui.

 

- Alors je vous le confirme messieurs ! Je ne sais rien à part que vous n’êtes qu’une bande d’incapable. Je ne sais rien mis à part que pas l’un d’entre vous ne dormira sereinement avant plusieurs semaines de honte et malaise à ne pas avoir su bien agir avec son ami.

 

Et plus encore me concernant.

 

- En revanche je sais une chose ! La vérité inaliénable qu’il n’est JAMAIS trop tard ! Jamais trop tard pour bien agir, jamais trop tard pour réparer et jamais trop tard pour expier ses fautes ! Alors à présent que Monsieur Winner a interrompu mes vacances pour faire de moi une femme riche, je vais tout mettre en œuvre pour rattraper comme nous le pourrons ce que vous avez provoqué ! Et pour cela ! Pour le bien de votre ami, victime de votre comportement et plus encore de son corps malade aujourd’hui en voie de guérison, il va vous falloir faire des sacrifices ! Et en premier lieu,  contrairement à toutes vos habitudes, il va vous falloir me faire confiance !

 

Je crois qu’à l’image de Duo, j’eu du mal à déglutir ma dernière salive.

 

- J’accepte de vous aider à une seule et unique condition. Celle liée à ma profession. Je veux à présent TOUT savoir ! Comme il en sera de même avec votre ami, je veux connaitre les raisons qui vous ont tous mené à cette situation de non communication totale avec lui. En d’autre terme : aucun mensonge, aucun élément caché. Chacun de vous, l’un après l’autre, me dira tout de ses vingt derniers mois. Et à vos visages exsangues à cet instant, je sais que cela ne sera pas facile. Mais c’est l’unique solution pour permettre à votre ami de retrouver une vérité qu’il n’a certainement jamais pu deviner un instant avec votre comportement.

 

Sur cette vérité et le constat que nous n’avions guère le choix, il suffit de quelques regards croisés pour que notre décision soit prise. Et c’est Trowa qui l’énonça distinctement.

 

- Nous sommes d’accord. Nous ferons ce qu’il faut pour Heero. Notre propre condition n’a que peu d’importance comparée à lui.

 

D’un sourire presque… maternel, oserais-je dire, la psy nous observa avec une once de tristesse et de… tendresse ?

 

- C’est bien avec un tel comportement que j’imagine l’origine de vos erreurs. Car contrairement à ce que vous semblez croire, votre propre condition a tout autant d’importance que celle de votre ami ! Et ce n’est pas un client mais vous cinq que j’exige de voir chaque jour de cette première semaine. Aussi responsable et dénué d’intelligence vous ayez pu être ! Il est essentiel que vous vous pardonniez, que vous compreniez vos erreurs et que vous les assumiez. Pour le bien de votre ami, vous devez vous aussi retrouver la vérité et une bonne estime de vous. On peut vous reprocher tous les maux de la terre, vous n’en aurez pas moins agit avec tout votre amour. Et c’est pour cette raison que je sais sans l’avoir encore croisé que votre ami aussi bourru et rancunier puisse-t-il être, ne vous en voudra pas à terme. Laissez lui juste le temps de comprendre et apprendre son passé et il vous pardonnera.

 

Cela m’étonne, mais suite à ce long laïus, au fond de moi, tout me pousse à croire qu’elle sera parfaite pour Heero. Du moins l‘aurait-elle été pour l’ancien Heero. Celui que je côtoyais quelques secondes chaque année au détour d’un couloir.

 

Le plus surprenant je crois, c’est la rapidité avec laquelle nous avions réussi à la faire venir. Une seule petite journée aura suffit. Et si tous étaient soulagés et impatients de sa rencontre avec Heero, sa mise en place aura, elle, eut l’effet d’une douche froide.

 

- Je commence par vous… monsieur Maxwell !

 

Alors qu’ils s’éloignent ensembles pour discuter en toute intimité dans une chambre, je ne peux cacher plus longtemps ma honte dans une boite de pandore. Je suis tellement affligé de notre attitude depuis hier. Dés le départ de Duo et en attendant la venue de cette femme, nous avons tous soigneusement évité le regard de Heero. Et tout porte à croire, si nous devons attendre de tous converser avec cette femme avant de lui faire part de nos révélations qu’il en sera encore de même pour la journée entière. Triste situation, vouée uniquement à ne pas plus insulter Heero en ignorant les signes qu’il pourrait aujourd’hui nous faire de ses paupières.

 

Mais je ne suis pas dupe, Heero a parfaitement du comprendre que les bases de son état avaient évoluée. Se doute-t-il à présent, de par cette tension dans l’air, que nous attendons juste le bon moment pour lui en parler ?

Qu’elle sera alors sa réaction face à cette femme que nous allons lui présenter ?

Et quelle sera  la meilleure façon d’agir pour lui ?

Laisser l’un de nous lui parler, agir en groupe, donner tout droit à cette inconnue que Quatre va littéralement payer à prix d’or ?

Finalement, je ne doute pas que ce sera cette femme décidera de tout cela pour nous.

Et en toute honnêteté, le lâche que je reste s’en trouve soulagé.

 

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Deux jours. Cela fait à cet instant deux jours que Heero s’est réveillé de son coma artificiel. A priori, Duo n’a pas été capable de respecter nos demandes en restant loin de lui avant que le docteur ne lui donne le droit de le rejoindre à ses cotés. Mais d’une certaine manière, il ne nous avait rien promis, alors…

 

Ce pour quoi, il s’est glissé cette nuit dans la chambre de Heero semble assez positif pour lui avoir redonné un moral et une motivation d’acier !

Moi qui tenais la garde devant la porte de cette chambre depuis la fin de mon entretien avec la psy pour éviter qu’il ne vienne avant l’heure, je me suis fait avoir comme un bleue. De quoi avoir l’air bien ridicule quand au petit matin, Duo ouvrit cette même porte de l’intérieur. La fenêtre ! Cet idiot était passé par l’extérieur pour atteindre son « patient ».

 

En attendant, je ne reste pas moins heureux et soulagé de le savoir aussi confiant médicalement parlant sur l’état de santé de Heero. Ce sera toujours un premier point positif sur lequel nous raccrocher lorsque nous débuterons la partie la plus pénible du plan d’attaque conçu par le docteur Trojman.

Comme nous l’aurions tous deviné, elle décida que c’était à Duo de se confier le premier.

Nous sommes tous d’accord sur le fait qu’il est important qu’il commence par informer Heero sur son état de santé. Qu’il puisse lui donner le moindre détail concernant ce point crucial. Et bien sur qu’il sache trouver les mots pour bien lui faire comprendre qu’il n’a jamais agit autrement que pensant faire pour le mieux. Du moins, je suppose que là sera le but des questions conçues par la psy.

 

Maintenant, deviner comment Heero va réagir à toutes ces révélations que nous allons devoir lui révéler via un jeu de questions-réponses imposé par la psychiatre…

Va-t-il seulement accepter la présence de cette femme qu’il ne connaît pas, à ses cotés ?

Il y a tant d’inconnu pour ce nouveau départ…

 

A suivre…

 

Un chapitre qui ne me plait définitivement pas, désolé.

Prochain chapitre un pov de Heero, histoire de passer enfin à la « suite » vu que cela fait trois chapitres qu’on s’arrête plus ou moins au même endroit de l’histoire lol ;p

Malgré mon manque cruel de temps, il sera en ligne la semaine prochaine, car lui est écrit depuis des semaines, il ne me reste plus qu’à le corriger histoire de…

 

mimi yuy