Auteur : Mimi Yuy
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Origine : Gundam Wings
Disclamer : Aucun des G-boys ne
m’appartient
Genre : Pas encore de genre
défini, mais à terme, cela tendra vers la romance.
Un chapitre qui ne
correspondra peut-être pas à vos attentes, aussi je m’en excuse d’avance. Bien
qu’il prouve enfin au plus sceptiques du départ que NON, ce n’était PAS une death-fic ;D
Bonne lecture quand
même ;p
Je me sens éveillé.
Et par cette certitude mon
corps tout entier s’éveille lui aussi à la vie tandis que mes paupières
s’ouvrent.
Devant mes yeux, je ne vois
personne.
J’en déduis que je suis seul.
Seul et dans un lieu bien
connu de ma personne, à savoir allongé sur mon lit dans la chambre équipée par
Quatre à mon égard.
Et de cette seule constatation
vient une évidence : Je ne suis pas mort !
Même les tubes respiratoires
qui m’étaient posés à ma dernière perte de connaissance n’existent plus.
Face à mon lit, de sorte à ce
que je puisse la voir, une pendule numérique m’indique l’heure et la date.
Il semble que cela fasse près
de trois semaines que je suis mort.
Que pense-je ?
Trois semaines que je ne suis
finalement pas mort…
Triste conclusion que tout cela.
Un bruit de pas à mes cotés
attire mon attention, un visage se présente face à moi.
C’est un médecin, je le
reconnais.
- Monsieur Yuy ! J’ai grand plaisir à vous voir éveillé !
Nous avons réalisé quelques dernières analyses et toutes sont conformes. Vous
êtes enfin guéri de votre bronchite.
Si je ne vois que cet homme, le
déplacement subit de mon lit en position semi-assise me pousse à constater que
contrairement à ce que je croyais, je n’étais pas seul. Duo, le responsable du
mouvement du lit s’assoit à mes cotés, posant ses mains sur les miennes.
Revenant au médecin, je réalise
qu’il n’est déjà plus là.
- Tu nous as fait si peur Heero.
A ces mots, mon état de vie
me prend à nouveau en plein cœur.
J’ai survécu !!!
Malgré tous ses efforts, j’ai
survécu !
Et alors que cette évidence
m’englobe à m’en étouffer, je laisse ma tristesse m’étreindre tout entier dans
un défoulement de sentiments tous plus noirs et dépressifs.
Jusqu’à ce qu’une main se
présente doucement sur ma joue, pour l’essuyer.
- Pourquoi ?
- …
- Au seigneur, pourquoi ne
puis-je te faire que du mal ?
A ces paroles, je comprends
l’évidence de la situation. La substance que Duo m’injectait n’a pas fonctionné,
l’emplissant d’un sentiment d’échec à mon égard. A moins que ce ne soit le
médecin qui à la suite de ses analyses pour soigner ma bronchite ait percé la
supercherie et pu agir pour en contrer les effets sans lui en parler ?
- Pardonne-moi Heero. Mais je vais devoir partir.
Cette information corrobore
un peu plus encore mon hypothèse. Quatre fou de rage a du lui imposer de
quitter les lieux, lui laissant malgré tout le temps de me faire ses adieux en
toute intimité.
Pourquoi ?
Pourquoi Quatre n’a-t-il pas
accepté le choix de Duo ?
N’avait-il pas ressentit tout
mon soulagement et regain d’espoir d’en finir enfin depuis son arrivée à nos
cotés ?
Lui qui a pourtant su depuis
le tout départ être présent pour me soutenir et tenter de garder mon esprit
clair, ne peut-il donc pas comprendre que le temps passant, l’espoir d’une vie
n’existe plus au fond de mon cœur ?
- Mais je reviendrais vite. Je
te le promets Heero ! Je serais de retour au
plus vite. Si seulement je n’avais pas besoin…
Comment pourrais-je seulement
t’en vouloir Duo ?
Tu m’as tant donné d’espoir
que cela seul suffit.
Il faut juste croire qu’il existe
une destiné qui me refuse ce genre de facilité.
Châtié par la perpétuité de
l’enfermement sur soi.
Je suppose qu’il existe pire.
Comme la souffrance
perpétuelle…
Dieu que je donnerais quoique
ce soit pour seulement souffrir à nouveau et me prouver par la sorte que je
suis bien en vie…
- A très vite Heero.
&&&&&&&
C’est donc ainsi, à la suite
de son « au revoir » que Duo quitta ma chambre et par la même,
certainement, la demeure de Quatre.
Sur mon lit, en position
assise, devant une télévision écran plat qui, unique conséquence de son séjour
trop court, ne diffuse plus qu’une chaîne d’information et de reportage continue,
je prends acte que mon seul espoir est parti. Et que j’aurais tout donné pour
fuir à ses cotés.
Finalement, aussi surprenant
que cela puisse être pour moi, c’est Wufei qui vient
prendre assez vite la relève. Je ne me souviens même plus de la dernière fois où
je l’ai vraiment vu.
- Bonjour Heero.
J’ai vu Duo courir comme un fou dans le couloir, tout à l’heure. Alors comme il
n’a pas pu me donner de tes nouvelles, je me permets de te déranger.
Fier dragon qui imagine que
dans mon état quiconque puisse me déranger.
Je souris mentalement à sa
remarque, ne prenant pas plus garde qu’il me parle comme Duo. Mais aussi comme
Quatre et Trowa. Depuis l’arrivée de Duo, tous ont
prit l’habitude de revenir me voir plus souvent et plus longuement, discutant
réellement avec moi, même si je me sens bien incapable de pouvoir communiquer
avec eux. Et pourtant, j’ai l’étrange sensation que tous réussissent à présent
à lire dans mes pensées. Par quel exploit ? Je l’ignore. Mais ce fait
se démarque un peu plus encore à cet instant.
- Ton émission vient de se
terminer. Tu veux rester sur les infos ?
- …
- Un film alors ?
- …
- Ca marche. Tu as de la chance
d’ailleurs, ils diffusent une plutôt bonne production pour cette heure. Je vais
voir si je commence tôt demain. Dans le cas contraire, je reviendrais te voir ce
soir. A force de passer tes soirée télé avec Duo, je suppose que ma présence
peut être supportable. A son contraire, moi je ne parlerais pas au pire moment
du film.
- …
- Je dois te laisser, là.
S’approchant de moi, j’ai cru
un instant qu’il allait à l’image de Duo m’embrasser sur la tempe. Mais ce geste,
ce n’était pas lui. Et si son attitude provenait de son envie de me tenir
compagnie durant l’absence à venir de Duo, il eut conscience qu’il devait
rester lui-même malgré tout. Aussi se contenta-t-il d’une main effleurant la
mienne.
- A tout à l’heure Heero.
La porte fermée, je ne peux
plus m’empêcher de me poser des questions ! Pourquoi tant
d’attention ? Pourquoi…
Un rayon de soleil sortant subitement
de ma fenêtre dont le rideau n’a pas été tiré m’éblouit aussi soudainement que
violement. Face à cela, j’ai pour réflexe de fermer les yeux.
Fermer les yeux…
Comment ai-je pu… ?
Mon cœur bat soudain à cent à
l’heure.
Est-ce possible ?
Est-ce seulement
possible ?
Je n’y crois pas… et
pourtant.
Je frise la crise cardiaque
quand je renouvelle l’exploit.
C’est….
Un miracle !
Mes yeux !!!
Mes paupières !!!!
Je peux les battre, je peux
les bouger !
Et mes yeux se meuvent à mon
désir !
Le renouvelant, je réalise
que ce mouvement de droite à gauche, je le faisais déjà avant qu’ils ne
m’entubent.
Alors serait-ce
possible ?
Serait-ce possible que tous
lisent en moi à travers ces mouvement, aussi infimes soient-ils, de mes
pupilles, s’imaginant en eux-mêmes que c’est bien une réactivité de ma
part ?
Dans ce cas, cela
signifierait que je peux communiquer ?
Je peux….
Si je veux, je peux !
&&&&&&&
Deux jours !
Deux jours viennent de
s’écouler.
Et il me semble avoir, plus
que jamais, atteint les limites de ma patience !
J’en deviens même réellement
et littéralement fou de rage !
Pendant des mois, que dis-je,
plus d’une année ! Quatre, Trowa, Wufei puis Duo. Tous les quatre ont prit grand soin de me
regarder dans les yeux pour y signifier qu’il croyait en ma vie, en la survie
de mon esprit. Et depuis hier midi, tous ont à présent décidé d’ignorer mon
regard. Dans ces conditions, il m’est totalement impossibles pour moi de
papillonner des yeux suffisamment fort et rapidement pour que cela puisse juste
être remarqué.
Depuis, mon « second
réveil », je passe d’un sentiment à un autre. Et chaque changement est
plus violent que le précédent. Le désespoir de me savoir vivant, la joie
suprême et ultime de me découvrir subitement capable d’un simple battement de
cil, aussitôt suivi d’une frustration sans pareille quant à mon incapacité à le
leur faire savoir ! Mais ce soir, je réalise surtout que chacun de mes
visiteurs est tendu à l’extrême. Depuis hier, plus personne n’agit normalement !
Et plus le temps passe, plus je devine de leur attitude inhabituelle qu’ils
n’agissent pas ainsi sans raison.
Je pense d’ailleurs que la principale
explication est qu’ils refusent, consciemment ou non, de répondre à ce qui
pourrait être mes premières questions, si je pouvais de nouveau communiquer
avec eux.
Cela concerne-t-il le départ
de Duo ?
Je n’en ai aucun doute !
Pourtant si tel était le cas,
je saurais trouver les mots, ou du moins la prière pour que Quatre cesse de lui
en vouloir. Confirmer d’un simple battement de paupières que j’étais celui qui
était demandeur et qu’il n’a fait qu’agir pour moi, à mon ordre…
Mais c’est finalement à
nouveau seul et frustré de ne pouvoir enfin profiter du miracle découvert la
veille que je m’endors à nouveau, la tête pleine de rêves et de cauchemars
mêlés où l’espoir et le néant s’assemblent et se repoussent avec haine.
Si je pu finalement trouver
un sommeil à peu près paisible, j’en suis tiré de la plus étrange
manière !
Via le souffle d’un vent doux
sur mon visage.
Evidence en contradiction
totale avec le fait que j’avais clairement entendu Trowa
refermer mon unique fenêtre avant de me quitter quelques heures plus tôt.
Ne pouvant tourner ma tête
pour confirmer l’information de la fenêtre rouverte, c’est le murmure d’une
voix connue qui me rassure tout aussitôt.
- C’est moi.
S’asseyant tout à coté de moi,
Duo relève légèrement le lit pour que nous nous fassions face sans difficulté.
Il semble clairement gêné, cherchant
sans aucun doute, ce qui semble être le courage nécessaire pour me parler.
- Je… je suis désolé Heero. Je dois te l’avouer en toute honnêteté. Je n’avais
pas spécialement de chose à faire quand je suis partie, hier matin.
Je m’en doutais Duo. Quatre a
du te passer un savon de la mort avant de te mettre dehors contraint et forcé.
- Ils ne doivent pas encore savoir
pour ma présence ici. Alors pour une fois, ce n’est pas Trowa
qui joue les acrobates.
- …
A quel point tiens-tu donc à
moi pour revenir malgré leurs ordres ? Mais est-ce pour me tuer ou me
faire une dernière fois tes adieux ? Quel que soit ton choix Duo, je
l’accepterais. Si seulement tu pouvais juste admettre que tu me comprends si je
tente de communiquer avec toi.
- Je sais que tu me comprends
Heero.
Pour le lui confirmer, je
ferme les yeux de manière appuyée avant de le fixer avec attention.
Son sourire triste me confirme
qu’il a vu mon geste comme un mouvement consciemment guidé par ma seule volonté.
Pour la première fois depuis
mon accident, aussi faible et infiniment petit cela soit, j’ai enfin réussi à
communiquer avec quelqu’un ! J’en aurais pleuré si la situation me l’avait
permise. Mais je ne sens que mon cœur battre à tout rompre à l’idée que c’est
confirmé ! Duo a pu comprendre ce simple signe !!
- Heero.
Cela va te sembler certainement démesuré et incompréhensible. Mais j’ai besoin
de faire ça. Ce n’est pas poussé par des envies perverses ou inexpliquées. J’ai
de bonnes raisons pour agir comme je vais le faire. Un personne m’a
malheureusement dit que si je voulais avoir une certitude quand à la réussite
de notre entreprise, je n’avais que ce test pour… pour m’en assurer de façon
certaine. Alors encore une fois, je t’en supplie, pardonne-moi et garde
confiance en moi. Je te promets que je ne souhaite que ton bien.
Cela semble confus comme
discours.
A la fin de son plaidoyer je
le vois se reprendre avant de poursuivre.
- Heero,
tu me fais confiance ?
A jamais Duo ! Et tu le
sais bien assez pour que je n’ai pas à te le
confirmer.
Malgré tout, je cligne à
nouveau des yeux pour lui.
Si son discours m’avait
semblé totalement décousu. Ce n’est rien face aux gestes qu’il a à cet instant.
Légèrement surélevé, je le vois repousser tout doucement le drap fin couvrant
mon corps. Après quoi, il commence bel et bien à enlever ma maigre blouse
d’hôpital et plus perturbant encore, ce qui me sert de lange, un simple tissu en
coton. Trop déconcerté par ses gestes, je prends le parti de river mes yeux à
lui, plutôt que sur moi. Je ne me sens tout simplement pas prêt à seulement
m’entre apercevoir.
- Heero.
Je vais te demander de jouer le jeu. Après quoi et quelques soit le résultat de
mon expérience, je te dirais tout. Il n’y aura plus de secret. Mais jusque là tu
dois me faire confiance.
N’ayant de toute façon guère
le choix quant à le laisser agir à sa guise, je me contente à nouveau
d’acquiescer.
- Alors à présent, ferme les
yeux.
Bien que cela va me couper de
toute communication, je répons à sa demande
- Imagine ton passé proche Heero… Celui que nous avons tous connu après guerre !
Celui où tu as enfin pu profiter de la paix ! Quand tes capacités physiques
et mentales étaient encore présentes... Tu es allongé sur de l’herbe fraîche.
Une douce brise caresse ton visage… et puis soudain, cette brise prend fin… Tu
es en été, il fait chaud, tellement chaud… Et alors que tu profites de ce bain
de soleil, un papillon s’approche de toi…
Un papillon ?
J’ignore pourquoi mais je
n’ai pas tant de mal à voir ce dont il me parle.
Un papillon aux ailes mauves
qui battent avec énergie pour tenir sa position dans le ciel.
Il joue avec la brise, s’y
laisse porter, puis agit pour s’en défaire.
- Le papillon s’approche de
toi… Il approche doucement de toi, jusqu’à ce que finalement, ses ailes te
touchent. Doucement… Tout doucement, elles te frôlent avant qu’il ne
s’envole !
J’ignore pourquoi mais cet
envol, je veux le voir. Je veux le voir !
Et pour cela, j’ouvre
naturellement les yeux pour découvrir… l’impensable.
Duo…
Tout à sa tache, Duo ne porte
pas la moindre attention à mon visage. Il ignore donc que j’ai rouvert mes
yeux. Et malgré l’obscurité de la pièce, les lueurs de la lune me permettent
d’en voir assez.
Ce que j’observe me semble
irréel… et en même temps insoutenable.
Ses doigts délicats parsèment
ma peau en tout point. Mes bras, mon torse, mes jambes… J’ignore totalement la raison
de ses actes et à cet instant peu m’importe. Car avant toute chose : je vois
mon corps !
Et malgré les ombres et ma
faible inclinaison, ce spectacle me remplit d’effroi.
Ce corps jusqu’alors toujours
mit hors de ma porté me choque !
D’abord par ma maigreur. Plus
un muscle ne semble présent sur mes jambes ou mon ventre creux branché à une
sonde. Puis sa pâleur. Il me semble avoir perdu toute pigmentation, bien que
mes membres soient parsemés de taches sombres et bleuâtres.
Mais malgré cette vision
repoussante, les doigts de Duo parcourent et recouvrent ce corps avec une
telle… sensualité !
Il n’y a pas d’autres mots
pour décrire ces gestes.
Et alors que j’entends sans
plus y prendre garde la voix douce et posée de Duo qui continue de me décrire
un environnement empli de sérénité, j’observe incrédule ce spectacle, véritable
scénario totalement fantasmagorique.
Pourquoi agir de la sorte ?
Je l’ignore.
Mais l’intrigue est si grande
que je me sens hypnotisé et spectateur de mes propres réactions. Je ne sens
rien de ce touché sensible de Duo et pourtant ce que je vois continue de me surprendre...
Mon corps… !
Comment est-ce
possible !?
Mon cœur bat à nouveau à
toute allure !!
En total indépendance de mon
esprit, ce corps vient de réagir aussi subitement que brutalement aux touchés plus
intimes et poussés de Duo !
C’est incompréhensible.
Si je n’ai senti aucune de
ses caresses, mon corps, lui, vient bien de réagir des plus concrètement à leur
douceur. Une réaction bien trop réelle pour être éludée.
Est-ce cela que Duo
recherchait ?
Découvrir s’il restait la
moindre petite zone de ma peau, aussi infime soit-elle, encore réactive ?
S’assurer que dans ce corps
traumatisé subsistait une réaction biologique viable ?
Si tel est le cas, la réponse
est à l’évidence affirmative.
Mais cela n’en supprime pas
l’importance des gestes qu’il vient d’avoir… et de la
gène que j’en ressens. Et à l’évidence, de l’embarras qu’il ressent tout autant,
si je me fie aux rougeurs brûlantes de ses joues, alors qu’il observe incrédule
l’expression même de ma vie au creux de sa main.
Alors que Duo laisse
finalement transparaître toute sa joie, en un sourire heureux seulement barré
par sa gène, je le vois s’emparer d’une serviette, jusqu’alors présente à mes
pieds, pour s’essuyer puis tout nettoyer consciencieusement avant de me
rhabiller avec tout autant de soin.
Me recouvrant enfin du draps
fin, il recroise alors seulement mon regard.
Instant suprême où je peux
voir à loisir ses pommettes littéralement pourpres de mortification.
Finalement, alors qu’il s’installe
de nouveau à mes cotés, la fatigue s’impose de nouveau à moi.
Trop décontenancé par cette scène
étrange dont j’ai été acteur et spectateur, je m’y laisse glisser sans
combattre, doucement entraîné aux frontières du sommeil, par d’étranges paroles
d’espoirs murmurées par Duo...
&&&&&&&&
A la différence de tant
d’autres matins, Duo est encore présent à mon réveil.
Présent et visiblement placé
pour que je le sache dés mon réveil.
- Bonjour.
- …
- Ce matin encore, Quatre ne
passera pas tout de suite. Je dois te parler de ce qui est arrivé cette nuit et
pour cela j’ai jugé préférable qu’il ne vienne pas interférer dans notre
conversation.
- …
- Oh je sais ce que tu te
dis, c’est plus un monologue qu’une conversation. Mais as-tu seulement réalisé
que depuis plus d’un an, tu ne bavais plus comme un bébé ? Que depuis des mois,
tu bouges tes pupilles à ta seule volonté ? Et que depuis deux jours, tes
paupières agissent enfin à ton seul désir ?
- …
- Si ces progrès te semblent
infimes, ils n’en sont pas moins réels Heero. Et le
tout dernier est du à une drogue que nous te donnons depuis plusieurs mois à
présent. Je ne voulais pas te donner de faux espoirs en t’en parlant plus tôt
mais ce qui est arrivé hier…
- …
- Seigneur, j’ignore si tu
m’en voudras un jour d’avoir agit de la sorte sur toi, mais la réaction de ton
corps a prouver sans aucun doute possible que ton corps revenait bel et bien à
la vie…
Ces paroles semblent si…
extraverties.
Tellement en dehors de leur
contexte que j’ignore quelle réaction, il me faut avoir.
Quel sentiment ressentir
quand tout dans ce discours me semble distordu et à mille lieu d’une quelconque
avancée ?
Je peux avaler ma salive,
bouger mes yeux et à priori éjaculer avec une aide extérieur.
Génial.
Mais à mes yeux, je ne vois
rien d’assez révolutionnaire pour pouvoir en sauter de joie.
Cela reste si… minime !
Pourtant, au fond de moi, je
perçois plus encore tous ces mots inappropriés !
Progrès ?
Drogue ?
Retour à la vie ?
De quoi parle-t-il vraiment ?
- Nous avons certainement
très mal agit avec toi. Et sois sûr que nous tous, en sommes profondément désolés.
Je me sens si coupable du mal que j’ai pu te faire sans le vouloir... Nous
avions pourtant agis dans le seul but de ne pas te faire inutilement souffrir
plus qu’il ne le fallait.
Alors qu’il se décale une
personne dont j’ignore tout, se présente près de Duo, au niveau de mes yeux.
- Cette femme, que tu vois
là, est une psychothérapeute. Le docteur Tordjman
Evelyne. Tu peux avoir confiance en elle. Nous l’avons choisit avec attention.
Je n’en doute pas.
J’ignore encore tout du
pourquoi et du comment de sa présence, mais j’ose croire qu’à l’image des
médecins convoqués pour moi par Quatre, il s’agit là d’une femme de confiance
efficace et reconnue dans son domaine.
- Comme nous avons bien
comprit que tu avais enfin la possibilité de t’exprimer d’un battement de
paupière, cette femme a conçu une série de questions pour toi.
Des questions ?
- Elle va te les lire une
première fois. A la seconde lecture tu nous stopperas pour obtenir les réponses
aux questions qui te semblent à toi prioritaire ! Dans un premier temps,
je suis celui qui va te répondre. Tout simplement, car je suis le plus à même
de t’expliquer ta situation médicale. Mais après moi, Quatre, Trowa et Wufei passeront chacun
leur tour à tes cotés, toujours en présence de cette femme pour que tu puisses
les questionner à leur tour.
Tu vas trop vite Duo. Je ne
comprends rien.
- Tu n’imagines pas
l’angoisse que nous avons de te décevoir. Mais nous savons avoir mal agit. Aussi
lorsque tu iras mieux, sois sûr que nous serons prêt à assumer nos actes face à
ton jugement. En attendant, le docteur Tordjman a
réussit l’exploit de tous nous faire parler. Sans même employer les bonnes
vieilles méthode de Oz ! C’est dire son
efficacité !
Déviant finalement mes yeux
des prunelles améthystes, j’observe à mon tour cette
femme qui me fixe avec tant d’insistance depuis sa présentation. Je ne vois en
elle, qu’une quinquagénaire habillée de la manière la plus classique qui soit,
d’un tailleur gris sans originalité aucune. La silhouette commune, des cheveux
chocolat coupés au carré, des yeux maquillés tout aussi marron. Rien de bien
effrayant pour faire ainsi passer, tant d’anciens soldats émérites, au supplice
des aveux.
- Nos confidences lui ont
permis d’écrire les questions qui nous pousserons à te révéler tout ce que l’on
pourrait pourtant vouloir te cacher. Cette femme n’a donc dans un premier temps
que pour but d’être en quelque sorte ta voix. En attendant que tu retrouves la
tienne…
- Monsieur Maxwell, il est
temps.
La femme semble assez mécontente
pour juger bon de le rappeler à l’ordre d’un ton calme mais autoritaire. Et plus
perturbant encore, Duo lui cède aussitôt. Alors avec non moins d’angoisse au
fond de ses yeux, il revient à moi.
- Tu as tout compris Heero ?
A cette première question
qu’il me pose enfin – et après un monologue dont je conçois à peine la véracité
du tout début – je ne peux que répondre par l’affirmatif.
&&&&&&
C’est ainsi que débuta pour
moi, et ce pendant près de deux journées entières, une longue, très longue
série de « questions – réponses » durant laquelle cette femme dont
j’ignorais toujours tout, posa avec une perspicacité exemplaire, les questions
exactes auquel je souhaitais avoir réponse.
L’un après l’autre, chacun de
mes anciens compagnons d’arme m’avouèrent enfin le contenu de leur silence et
de presque 20 mois de « non-dit ». Toujours en toute intimité, juste l’un
d’eux et moi – psy mise à part – ils me confirent toutes les clefs de leurs
réactions, comblant ainsi et une bonne fois pour toute, ces « Inconnues »
que j’avais complété par des présomptions et suites de déductions toutes aussi
éloignées qu’erronée face à la réalité !
Je découvre ainsi, avec
stupeur et non moins d’incompréhension, une toute autre histoire que celle que
je cru vivre depuis 20 mois.
Et au terme de ces deux
journées, le constat semble sans appel !
Les deux raisons médicales
responsables de ma paralysie ayant été annihilées : Je suis théoriquement
guérit !
On me promet d’être très vite
de nouveau apte à parler, bouger et tout simplement me mouvoir.
Mais comment y croire ?
Comment croire à tout cela si
facilement ?
Comment imaginer l’impossible
guérison miraculeuse quand seules mes paupières répondent à ma volonté ?
Est-ce un délire
comatique ?
Un rêve éveillé ?
Ou juste un jeu sadique et
sans fondement d’une poignée de fou qui ont perdu avant moi l’intégrité de leur
esprit ?
- Bonjour Lieutenant Yuy. Comme je vous l’ai expliqué hier soir, ce matin, je
vais enfin prendre le temps de me présenter comme il se doit à vous. Avec
l’incursion précipitée de ma personne au cœur de votre vie, il me semble que
c’est bien la moindre des choses. Comme pour vos amis, nous allons procéder par
le jeu de questions – réponses.
Alors que pour le troisième
jour, le docteur Tordjman entre dans ma chambre peu
après mon réveil pour s’asseoir sur l’un des deux fauteuils de la pièce, une
douleur s’impose subitement à moi. Une douleur aussi intense qu’éphémère le
long de mon bras droit.
Et tandis que je découvre
avec encore plus de stupeur ma main droite trembler à la suite de cette
douleur, je ne réaliserais que bien plus tard que j’avais bel et bien bouger mon
cou pour observer ce tremblement…
A suivre…
Prochain chapitre, pov de Wufei et avec lui les
dernières explications du pourquoi du comment de tout ce qui entoure Heero. Ceci étant, ce ne sera pas le « dernier chapitre »,
puisqu’il sera suivi d’un pov de Heero
et… d’une suite directe à cette fanfic (pas encore
écrite mais nous n’y sommes pas encore ;p)Car il ne
faut pas s’imaginer que le pauvre Heero va s’en
sortir si simplement et facilement tant d’un point vue physique que mental ;D
En espérant que la scène
nocturne de Duo ne vous ait pas semblé trop… hors sujet et que vous ne soyez
tout simplement pas trop déçu de ce chapitre qui finalement ne nous informe que
de peu de chose...
Remarque Post-publication
!
Juste un ajout de dernière
minute, faisant suite à un retour que j’ai eu par mail et qui m'embêterait ce
que ce soit votre ultime vision à tous.
Dans « la » scène nocturne,
aussi mal ai-je pu la décrire !! Duo ne veut absolument pas « profiter
sexuellement » de Heero ! Il n’agit pas en amant mais
en médecin !! Il veut « tester » le toucher de la peau de Heero.
Et pour cela, essai de faire réagir aussi bien ses bras, sa plante de pied, que
le reste ! Mais comme il « sait aussi » que les zones érogènes sont les plus
sensibles d'un corps, aussi « malsain » que cela paraisse, c’était donc les
premières zones susceptibles de reprendre vie en premier, raison pour laquelle
il ne les a pas « écartées ». De ce fait, la réaction aussi imprévue de Heero n’était pas voulue par Duo (Il n'était PAS en quête
de se faire un petit plaisir solitaire nocturne, quitte à violer son meilleur
ami pour l'occasion !!), Il exprime d'ailleurs, son ressenti face à cette
réaction aussi extrême qu'inattendue, par beaucoup de gène. D’où aussi ses
rougeurs, et sa « joie » toute limitée que cela entraîne comme confirmation de
la guérison de Heero. Tout ca
pour dire que même si ca peut sembler malsain au
final (et je vous l'accorde et ne le contredit pas), soyez juste sur que la
motivation de Duo l'ayant poussé à agir de la sorte, ne l'était pas, elle. Cela
n'excuse rien, je sais ! Mais attendez juste les prochains chapitres avant de
juger tout ce petit monde trop durrement. Merci.
mimi yuy