Auteur : Mimi Yuy
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Origine : Gundam Wings
Disclamer : Aucun des
go-boys ne m’appartient
Genre : Pas vraiment de
genre, mais ca tendra plus
Les choses arrivent toujours sans
qu’on ne comprenne vraiment comment…
Pour ma part, il y eu un
« Avant » et un « Après » autour d‘un message téléphonique
que j’écouta la première fois d’une oreille distraite en sortant d’une douche,
une heure à peine après la dernière représentation du soir.
En tournée sur les satellites
de la seconde ceinture du système soleil, je vivais dans un petit deux pièces,
privilège de mon importance au sein de la troupe de cirque.
Et ce soir là, ce fut la voix
devenue grave au fil des ans, de mon cher Quatre qui m’informa d’un drame.
Heero était grièvement blessé et hospitalisé dans un hôpital militaire de Sank.
En soit, cette première
information, ne me fit que peu d’effet. Presque une évidence au vu de son
métier. Je savais que ce genre de coup de fil arriverait un jour ou l’autre.
C’est le second message, à
priori énoncé plusieurs heures après le premier qui bouleversa ma vie.
Quatre à nouveau, d’une voix
cassée et hachée m’expliquait entre deux sanglots qu’il ne pourrait supporter
cette épreuve sans notre soutien. Il avait besoin de notre aide… de mon aide.
- Je t’en supplie Trowa. Ne
me laisse pas seul. Nous avons besoin de vous. J’ai besoin de toi. Je n’y
arriverais pas sans toi. Je… Heero… il… Par pitié Trowa, ne nous abandonne pas.
Au plus fort de la guerre,
quand je fus enfermé dans une geôle sordide de Oz, j’eu l’enfer d’assister
impuissant à une séance de torture des plus atroces. Quatre, pendant sur ses
bras accrochés en hauteur par du fil barbelé, les pieds à quelques centimètres
du sol, avait devant moi subit le plus terrible. Profondes coupures,
électricité, brulures… Rien n’avait été épargné à son corps d’adolescent. Son
corps mutilé, ses lèvres scalpées, jamais il n’avait prié ses bourreaux de tout
stopper. Jamais il n’avait cédé à leur question. Jamais il ne s’était même
plaint, les mois suivants son évasion, des multiples opérations de chirurgie
qu’il avait du supporter pour retrouver apparence humaine.
Alors pour que cet homme ayant
survécu physiquement et mentalement à cette séance de torture inhumaine, en
vienne à me supplier avec tant d’émotion et de désespoir dans la voix, le pire
ne pouvait qu’être arrivé. Et pour nos vies d’anciens soldats émérites, il ne
faisait aucun doute que le pire n’était pas la mort !
Ce fut donc sans réfléchir
une seule seconde que je laissai tomber la serviette éponge sur le sol, pour
boucler mon sac et m’habiller en hâte. Une heure à peine après l’écoute de mon
répondeur, j’embarquais pour la première navette en direction de
******
Si l’on dit que l’imagination
d’un artiste est sans limite, je dois bien admettre que j’avais tout envisagé
sauf ca ! A la suite de nos discussions téléphoniques ayant précédé mon
arrivé à Sank, Quatre avait eu l’occasion de m’expliquer plus clairement les
raisons de son appel à l’aide.
Et face à ses révélations, c’est
avant même de le rejoindre chez lui, que je passais par l’hôpital où se
trouvait Heero. M’y infiltrant dans la nuit noire sans guère de difficulté, je
pénétrai dans sa chambre pour enfin comprendre.
La vue de cet homme en pareille
position, me fit l’effet d’un choc, même si bien faible à l’image du désespoir
vécu par Quatre. Ne souhaitant réveiller mon ami, je reparti tout aussitôt pour
découvrir enfin toute l’histoire menant à son état de mort cérébrale.
Mais les choses ne se firent
pas si simplement.
Une fois l’émotion des
retrouvailles passées, je compris très vite que Quatre refusait tout simplement
cette notion de « mort cérébrale ». Et alors que nous étions
installés dans son salon privé autour d’un cognac, nécessaire ne serait-ce que
pour nous donner le courage d’évoquer tout cela, Quatre ne me laissa guère de
choix.
- Quatre, je reviens de
l’hôpital. Je l’ai vu et… il ne fait aucun doute que la conclusion des médecins
semble justifiée.
- Absolument pas
Trowa !!!!
- Mais voyons, tu ne peux pas
t’acharner sur lui ! Heero n’aurait pas voulu qu’on garde son enveloppe
physique s’il n’était plus !
- Je t’en pris Trowa !
Si c’est pour réagir ainsi, tu peux tout aussi bien repartir !!! Heero
n’est pas mort ! Son cœur bat, ses yeux s’ouvrent d’eux-mêmes, sa
respiration est calme et régulière ! Il n’a besoin d’aucune machine pour
l’aider à vivre. Son estomac lui-même digère le plus normalement du
monde ! Imagines-tu qu’avant son réveil, ils ne l’alimentaient quasi
plus ! J’ai déjà du me battre pour qu’il reprenne les soins que l’on
apporte à n’importe quel tétraplégique !!
- Mais justement ! A
l’inverse d’eux, Heero n’a aucune lésion sur son épine dorsale. Aucune raison
médicale autre que la mort cérébrale ne peut expliquer cette immobilité
complète !
- Quand sais-tu ?
- Quatre…
Le voir déchainé à chercher
des preuves à ce qu’il voulait voir vrai, me déchirait le cœur.
Comment soutenir l’une des
personnes qui comptent le plus à vos yeux sans pour autant la conforter dans un
sens qui ne la fera que plus souffrir à terme ?
- Quatre.
- Ecoute Trowa ! Avec ou
sans toi, j’agirais toujours avec lui comme j’aurais souhaité que lui ou vous
autre agissiez à mon égard. Je lui ferais confiance ! Jusqu’au bout !
- …
Alors à la suite d’une
douloureuse prise de décision, mon choix dut être fait et présenté.
- Je te suivrais et te
soutiendrais dés l’instant où tu me présenteras une preuve ! Une seule
preuve aussi infime soit-elle qu’il puisse être encore cérébralement
vivant ! Qu’il puisse nous comprendre et avoir conscience de sa condition.
Mais en toute honnêteté, je prie pour son propre salut qu’il n’en soit rien.
Acceptant ma condition,
Quatre hocha vivement la tête pour toute réponse à cette requête, avant de se
jeter sans plus de protocole dans mes bras y exprimer enfin toute sa peine.
Ce soir là, je l’installa du
mieux possible sur le canapé de son salon, et le recouvrit d’un plaid abandonné
non loin de là avant de quitter sa demeure.
Pour survivre à cette épreuve,
je sentais qu’il me faudrait un peu d’espace pour respirer entre deux drames.
Aussi pris-je la décision de m’installer dans l’un des multiples studios de la
compagnie mis à disposition de nos artistes lors de leurs venues à Sank, ville
où la troupe du cirque était administrativement domiciliée.
Ce fut le lendemain de mon
arrivée que nous progressâmes un peu.
Passé voir Quatre pour
discuter avec lui d’une hypothétique évolution dans l’état de santé de Heero,
le téléphone sonna. Après avoir décroché, je vis Quatre s’asseoir tout
simplement en enclenchant le haut parleur.
- Trowa est près de moi, nous
t’écoutons Duo.
- Je viens tout juste de
recevoir tous tes mails.
- Tu as tout compris ?
- Malheureusement oui. Tu ne
saurais être plus clair.
Inconsciemment, je m’assis
aux cotés de Quatre,
Ayant mis le haut parleur, je
pouvais sans mal suivre et intervenir dans leur discussion, malgré mon envie de
ne pas m‘y immiscer.
Assis à se ronger les ongles
de sa main droite près du téléphone de son salon, Quatre me broyait finalement les
doigts de sa main gauche à l’écoute de Duo.
Qui de lui ou de moi avait fait le premier geste
menant à cette fusion de nos mains ?
Aujourd’hui encore, je l’ignore.
Cela semblait tellement bénin face au reste
Un geste si inutile et pourtant si fort et essentiel
à la fois.
Et alors que Duo s’excusait avec toute la peine du
monde dans sa voix des raisons expliquant qu’il ne pourrait nous rejoindre
avant longtemps, c’est moi qui m’empara finalement de cette main douloureuse, pour
l’enserrer à mon tour avec forces.
- Duo ? Tu vas
rentrer ?
- Quatre, je… je ne peux pas
vous rejoindre. Pas tout de suite
- Mais… Enfin, non. Je
comprends. Tu as raison de toute façon. C’est inutile que tu viennes aussitôt.
Son état ne va pas bouger avant longtemps et tu as consacré tant de temps pour
tes études. Je sais que ton passage devant le grand jury est pour bientôt.
- Il y a tant en jeu Quatre.
- Ne t’excuse pas. Je
comprends parfaitement.
- Je dois rester encore un
mois pour terminer. Mais après cela, je ferais mon possible pour venir au plus
vite à vos cotés.
- Je n’en doute pas un
instant Duo. Nous te faisons confiance.
- Savez-vous quelque chose de
plus depuis ton mail d’hier ?
- Malheureusement non. Les
médecins ne trouvent aucune raison autre que cérébrale. Mais cherchent-ils
vraiment ? Je l’ignore. Tous semblent si persuadé qu’il est mort. Que seul
son cœur qui bat permet au reste de survivre. Ils… Ils nous ont déjà demandé à
penser aux dons d’organe Duo… Malheureusement pour eux, son corps entier se
maintenant en vie depuis toutes ces semaines de coma, ils n’ont aucune solution
pour le tuer pour de bon. Imagines-tu seulement qu’ils tentaient sans qu’on ne
le réalise vraiment de le tuer de faim ?!! Je m’attèle depuis ce matin à
compulser les lois pour en obtenir la garde et pouvoir exiger les soins dont il
a besoin. A ce jour c’est au gouvernement qu’incombe cette tache et ils ne font
rien ! C’est une course contre la montre Duo !!
- Je te fais confiance Kitty
Cat ! Tu sais, comme je sais, que tu es le seul à pouvoir le sortir de leurs
griffes. Alors je t’en supplie, fait tout ce que tu peux pour devenir son
tuteur ! Je t’en supplie Quatre !
- Je te le promets Duo.
- Promet moi encore une chose
Quatre !
- Tout ce que tu veux.
- Envoi moi tout ce que tu pourras
trouver sur l’état de santé d’Heero ! Je veux tout avoir ! Leurs
rapports, les radios, clichés de scanner, analyses sanguines complètes !
Je veux tout connaître de sa condition actuelle et des circonstances de son
accident.
- Je ferais de mon mieux Duo.
Nous n’avons toujours pas accès à son dossier médical mais je vais lancer mes
avocats sur ce sujet !
- Bien.
- Quatre.
- Oui Duo ?
- Je te promets une réponse. Cela prendra le temps
qu’il faudra mais je te donnerais une réponse.
- C’est tout ce qui nous importe Duo.
- Bien. Je dois te laisser maintenant. J’attends vos
dossiers au plus vite. Ok ?
Sachant pertinemment que Quatre n’aurait ni le temps,
ni la force de se plonger une nouvelle fois dans tous ces détails sordides, je pris
sur moi de répondre à Duo avant qu’il ne nous quitte.
- Je m’en occupe Duo. Dans 24h au plus tard tu auras
tout ce que tu as demandé. Après quoi, je ferais en sorte de transmettre tes
demandes ici.
- Merci Trowa. A bientôt les gars.
Ne nous laissant pas lui répondre, Duo raccrocha.
Alors seulement je sentis les yeux de Quatre sur moi. Si les évènements n’auraient
pas été si tragiques, j’aurais pu ne pas être aussi touché par son regard à mon
égard. Ce n’était plus de l’espoir mais de la foi.
- Ecoute moi bien Quatre. Je ne suis pas médecin. Je
ne peux pas savoir si ce qu’ils disent est vrai ou non. Mais il existe quatre
personnes auxquels je porte toute ma confiance et à qui je confierais ma vie.
Duo en fait évidemment partie. Je vais l’aider Quatre. Inutile que tu perdes du
temps en procédures pour obtenir ce qu’il nous a demandé. Il est plus important
et urgent d’acquérir la tutelle sur Heero pour organiser par la suite des
examens complémentaires. D’ici là, laisse moi me débrouiller pour obtenir à ma manière
tout ce que Duo nous a demandé et plus encore. En échange de quoi, au terme de son
étude, tu devras accepter son verdict ! Quel qu’il soit !
S’il nous prouve que les médecins disaient
vrai ! Si nous réussissons à en avoir la preuve médicale ! Je t’en
supplie, à mon tour. Tu devras le laisser partir. Heero n’aurait pas aimé qu’on
le traite comme un morceau de viande. Un simple bibelot qu’on pose dans un coin
de sa pièce pour le décor. S’il n’est vraiment plus là, tu devras accepter de
le laisser partir. Il a été pour moi, plus qu’un simple ami. Tu sais combien nous
avons tous compté les uns pour les autres. Ne trahit pas nos confiances
mutuelles dans un acharnement thérapeutique inutile.
Ancrant fermement mes yeux dans les siens, c’est
avec un soulagement sans nom que je le vis hocher tout doucement la tête, non
sans laisser s’échapper une pluie de larmes.
- Ce ne sera pas le trahir que d’agir de la sorte
Quatre.
- Duo te prouvera que j’ai raison.
- Je te l’ai déjà dit Quatre. Par amour pour Heero,
je prie qu’il n’en soit rien ! Car un homme comme lui ne mériterait pas de
vivre pareil enfer !
Je me souvins à cet instant, de ce jour d’hiver où
presque mourrant, Heero avait porté Quatre sur des kilomètres les sortant ainsi
d’une zone ennemie pour nous rejoindre. A la suite de la séance de torture de
Quatre à laquelle j’avais assisté, on l’avait fait transférer sur une autre
base, plus médicalisée j’espérais. Et alors que cela devait être mon tour de
passer à la « question », une attaque surprise de Wufei sur la zone
où je me trouvais toujours avait permis mon évasion, nous laissant tristement
ignorant du lieu où retrouver Quatre. Ce n’est que deux jours plus tard que
nous avions assisté incrédule avec Duo au retour dans notre base de repli
d’Heero et d’un poids qu’il portait sur son dos en la personne de Quatre, trop
faible pour seulement bouger de lui-même. Il avait réussi à le retrouver et
malgré ses propres blessures, détourné sa stratégie de repli personnel pour
tenter de le libérer.
Je n’oublierais jamais cette image. Celle d’un homme
de guerre plus proche de la mort que celui-là même qu’il portait, progressant
jusqu’à nous, soutenu par la seule force de son mental.
Je crois pouvoir dire que c’est à cet instant que je
compris enfin quel véritable lien nous liait tous les cinq. Nous n’étions plus
que des terroristes à la solde de nos colonies respectives. Nous étions avant
tout devenus des frères d’armes dans les veines desquels coulait un même sang.
Et dont la survie de l’autre devenait plus importante que notre propre vie.
Pour devoir moi aussi ma vie à Heero, je comprenais plus
qu’un autre, les raisons qui poussaient Quatre à vouloir lui offrir toutes les
chances de surmonter son épreuve ! Mais c’est aussi par respect envers cet
homme au courage inégalable que je souhaitais que cela n’aille pas
inhumainement trop loin. Nous n’avions pas le droit de nous acharner sur son
corps dépourvu de toute vie mentale. Cela aurait été manquer de décence à son
égard.
Je m’apprêtais finalement à partir de chez Quatre
quand je fis face sur le pas de sa porte à Wufei. En tenu sombre, un sac sur
l’épaule, il semblait en instance de départ.
- Je suis heureux de te voir Barton.
- Tu viens voir Quatre ?
- J’allais. Mais puisque tu es là, je préfère te
parler avant mon départ.
- Bien sur.
Me doutant qu’il redoutait la réaction de Quatre à
cette annonce de « départ », en pleine situation de crise, je le
suivais jusque dans sa voiture garée non loin de là où il m’expliqua qu’il
devrait s’absenter pour une durée indéterminée.
- J’ignore encore pour combien de temps j’en aurais.
Mais je souhaitais vous prévenir avant mon départ. Que Quatre ne s’imagine pas
un nouveau drame à mon égard.
- Mission ?
- Non. J’ai été temporairement relevé de mes
fonctions
- La raison ?
- Insubordination envers mes supérieurs.
- Je vois.
Je ne voyais vraiment rien pour être honnête, mais
comprenait que là n’était pas l’important.
- Tu seras absent longtemps ? Je pensais te
demander un peu d’aide pour entrer dans la base de données de l’hôpital
militaire.
Une petite minute de réflexion silencieuse plus tard
et Wufei, glissa ses mains sous le siège de son véhicule.
- Je comptais l’abandonner dans le parking de
Quatre. Mais puisque tu es là.
Il en sortie une enveloppe kraft qu’il vida sur ses
genoux avant de m’en donner le contenu.
- La clé de cette voiture. Celle mon appartement.
Emménage-y dés ce soir. Tu y trouveras un bureau suffisamment équipé pour
pirater n’importe quelle structure informatique mondiale ! Ma plaque
d’identification militaire. Tu y décrypteras mon code. Autorité de niveau 3,
mais les niveaux 1 & 2 ne devrait pas te prendre plus de quelques heures à décrypter
à partir des logiciels installés sur mes ordinateurs.
- Mots de passe ?
- Paramétrages de la mission Condor.
La mission la plus dangereuse que nous ayons eu à
faire tous les cinq à l’époque de notre guerre. Il devenait donc évident que
seul l’un de nous cinq pouvait accéder à l’ensemble de son équipement… Dire que
nous ne nous étions pourtant pas vu depuis plusieurs années…
- Estimation du danger concernant ta mission.
- Alpha. Je serais en première ligne.
- Estimation de la probabilité d’en revenir vivant.
Au silence qui s’ensuivit, je sus que ce n’était pas
une mission officielle, ni même officieuse.
- Retour prévu à la mort établit de tous les
responsables. Retour espéré vivant. Mais je ne reviendrais qu’une fois notre
vengeance établit… quelle qu’en soit le prix.
J’acquiesçai gravement, comprenant toute
l’implication de cette dernière donnée. Wufei partait pour une vendetta en
notre nom à tous, des responsables de l’état de notre frère d’arme. Si Quatre
n’avait pas porté tant d’espoir en mon soutien, j’aurais aimé l’accompagner.
Mais nous avions tous notre rôle à jouer et comptais assumer celui qui était le
mien.
- Une fois informé des détails de son état de santé,
Duo nous dira ce qu’il en est vraiment.
- Je vous fais confiance. A tous les trois. Quelle
que soit la décision qu’il vous faudra prendre, je l’accepterais. En ne restant
que trois, il y aura forcément une majorité des voix.
Je compris amplement pour quel choix nous aurions
besoin de cette majorité. La vie ou la mort d’Heero ne dépendait plus que de
nous.
- Contacts extérieurs durant ton départ ?
- Aucun.
- Bien.
Rouvrant la portière du conducteur, Wufei resta un
instant encore immobile.
- Pour Quatre…
- Il comprendra. Il n’en aurait pas attendu moins de
ta part.
Un hochement de tête et mon ami me quitta sans une
once d’hésitation ou un simple dernier regard à mon égard. Tout à sa mission,
Wufei disparut dans la nuit… Et grâce à lui, avec ses clefs aux creux de ma
main, j’avais de quoi parer efficacement à ma propre mission.
C’est donc tout aussitôt rentré dans son
appartement, que je me ruais à son bureau pour débuter la recherche des données
essentielles à Duo.
Très vite mes échanges avec lui, furent de plus en
plus fréquents.
Il avait besoin d’informations dénuées de toute
émotion et je trouvais en ces rapports à distance, une soupape de soulagement
face à mes rapports avec Quatre qui se battait toujours avec les plus grandes
difficultés contre l’administration militaire pour faire valoir nos droits sur
notre ami.
Finalement, la première de nos requêtes, à savoir la
réalisation d’un scanner complet de son cerveau fut aussi notre première
victoire.
Payé aux frais de Quatre, puisque réalisé contre
l’avis des médecins, je pu par la suite pirater les images obtenues et
confidentiellement gardées au cœur des ordinateurs de l’hôpital pour les envoyer
à Duo qui les compulsa aux cotés de ses amis et professeurs de la colonie
universitaire de L35.
C’est ainsi qu’à la suite d’un mois de travail
acharné pour nous tous, nous eurent enfin une réponse.
Ayant convenu d’un rendez-vous téléphonique avec Duo,
je mis moi-même le haut-parleur en fonction avant de m’asseoir à la place qui
était devenue mienne aux cotés de Quatre sur son sofa.
- Nous sommes tous deux avec toi Duo.
- Bien.
- Quatre ?
- Oui ?
- Tu as pu déclencher la procédure de tutelle ?
- Oui. Cela ne va toutefois pas être facile. Le juge
estime que nos manques de preuve quant à l’existence d’un véritable lien avec
Heero depuis ces dernières années ne nous permet de pas de nous positionner
comme son « hypothétique » famille de cœur. Les Preventers partent ultra
favori sur cette course.
- Peu importe ce qu’il faudra faire Quatre. Obtient
sa tutelle. Prend-y toi par tous les moyens légaux ou non pour y parvenir !
Mais fais en sorte d’être le seul sur cette terre à posséder des droits sur
lui.
Cette simple demande nous confirmait que Duo avait
une certitude quant à la réponse qu’il nous devait. Quatre l’ayant tout aussi
bien comprit, il ne put s’empêcher de me broyer les doigts alors qu’il tentait
d’exprimer ses pensées.
- Pourquoi Duo ? Tu… tu veux dire par là que…
nous devons cesser les soins ? Tu veux le tuer !?
Quatre était au bord de la crise de nerf quand ce ne
fut pas les paroles attendues que nous délivra Duo.
- Non Quatre. Dieu en soit témoin, que je
préférerais mettre fin à ses tourments. Mais avant cela, je veux lui laisser
une chance. Et nous ne pourrons la lui donner que si nous sommes capables de
mettre en place la thérapie de notre choix !
A ces paroles, il n’y avait plus de doutes à avoir.
Et pourtant, comment accepter cette vérité plus
douloureuse encore ?
- Tu es sûr Duo ? Tu réalises les conséquences
de ce que tu nous dis ?
- Nous ne sommes sûr que d’une chose. Bien que cela
ne semble pas lié à une lésion physique, la raison de sa paralysie n’en est pas
pour autant d’ordre cérébral ! De part ce constat et les résultats de ses
scanners, il n’y a rien qui prouve médicalement que son cerveau et donc son
esprit soit mort. Même si rien ne permettra jamais de prouver que l’activité
cérébrale détectée n’est pas une simple source électrique produite par un corps
en vie végétative.
Face à cette preuve, cette présence d’un doute
réelle et distinctement présenté, ma décision ne fut pas longue à être prise.
- Merci Duo
Le choc de la nouvelle encaissé et notre
communication coupée, je brisa finalement le silence installé entre Quatre et
moi.
- Quatre. Si l’argent n’a pu jusqu’à ce jour t’y
aider, te poussant à ne pas plus l’employer pour des raisons morales, n’hésites
plus. Paient-les aussi cher qu’il le faille, mais fait en sorte que Heero
s’installe ici même et au plus vite.
-
- Chacun son point faible. S’il le faut, demande à
Relena Peacecraft, elle-même d’intervenir ! Elle nous doit à tous, suffisamment
de vie pour qu’elle oublie ses scrupules et principes une fois dans sa vie.
Devant ce constat, que quelqu’un était bien à 100%
avec lui, sans plus douter de son choix, bien que nos raisons et motivations
restaient sensiblement différentes, Quatre se glissa subitement dans mes bras. Un
mouvement qui eut pour reflexe que je referme ces derniers autour de lui. Un
instant de flottement qui nous rendit plus proche encore que lorsque nos mains entraient
en contact l’une de l’autre. Finalement, ce fut Quatre qui mit fin à ce qu’il
avait lui-même provoqué. Semblant enfin rasséréné, il partit le visage presque
détendu, près à en découvre ave la terre entière.
Je crois qu’à cet instant seulement je lui avais
enfin fourni ce soutient qu’il avait si longuement attendu de ma part. Se
savoir soutenu et cru. Savoir qu’à présent, quoi qu’il fasse pour Heero, que ce
soit légalement ou pas, il n’aurait plus à subir de regard de doute de mes yeux
sur sa personne.
C’est donc ainsi, de la manière la plus illégale et
irrévérencieuse qu’il soit, que Quatre paya le prix permettant à Heero d’être
installé deux semaines plus tard dans l’aile droite de son hôtel particulier,
fraichement aménagé à ce seul usage.
Dés lors, je réussi non sans mal à lui imposer un
rythme de vie lui permettant à la fois de respecter notre ami de par ses
visites régulières, tout en le forçant à reprendre une partie de ses activités
professionnelles.
Connaitre la « non raison » du mal de
notre ami, n’aidait pas à en trouver la parade ! Nous nous devions donc tous,
pour notre propre équilibre psychique, de reprendre un semblant de vie normale.
- Quatre, cette situation peut durer des années. Tu
dois aussi apprendre à te ménager. Alors ne voit pas ce que je t’impose comme
une contrainte supplémentaire mais bien comme le moyen de tenir le plus
longtemps possible ce marathon que va devenir notre nouvelle vie.
Mais finalement, la seule manière de m’assurer que
Quatre respectait ces règles établies devint pour moi de les lui imposer par ma
présence. Et ce que je m’empêchais depuis toujours de ressentir et plus encore
d’exprimer, eu lieu. A force d’étreinte vouée à nous soutenir, nos mains
s’offraient de plus en plus de liberté, jusqu’à hier matin, près de six mois
après ces deux messages laissés sur mon répondeur, où nos lèvres finirent par
achever leur long périple l’une vers l’autre.
Et malgré mon envie de ne pas bruler les étapes, mon
désir de ne pas profiter de la peine de Quatre à ses dépends, je restais
finalement cette nuit à ses cotés. Au centre de son lit, mes bras autour de son
corps en sueur.
Alors que je me suis depuis glissé en dehors de ses
draps de soie…Alors que j’observe avec peine et tristesse Heero dans son
sommeil… Je me demande quel monstre je peux bien être pour avoir ressenti un
tel bonheur et un tel amour envers Quatre quand celui que je considérerais
toujours comme mon meilleur ami vit une telle injustice – un tel enfer –
prisonnier impuissant de son propre corps.
N’en pouvant plus de l’observer ainsi quand tout mon
être ne souhaite que le voir vivant et mobile, je quitte son chevet pour
repartir auprès de Quatre avant qu’il ne constate mon absence. Mais une
dernière fois je me retourne vers Heero, lui soufflant toutes mes promesses de
faire en sorte de trouver au plus vite une solution à ce qui ne peut être pour
lui, qu’une torture de tous les instants.
A mon dernier regard pour lui, je laisse couler
impuissant mes larmes de honte et de désespoir mêlés, pour me retourner vers la
sortie de sa chambre, d’où je vois non sans surprise, la silhouette de Quatre
m’observant en silence.
Ses propres yeux sont un mélange d’une telle surprise
et compassion mêlée que je me sens plus honteux encore de lui faire ressentir
pareil sentiment.
- Tu viens le voir de la sorte depuis combien de
temps ?
Ne pouvant lui mentir, je baisse mon regard de
honte.
- Mon arrivé sur Terre.
- A l’hôpital ?
- Je me glissais déjà chaque nuit dans son service.
- Pourquoi ?
Visiblement bouleversé par cette révélation, Quatre
m’observe avec rien de moins que de la stupeur dans ses prunelles bleues. Se
pourrait-il qu’il se soit imaginé tout ce temps que je rejetais l’un de nos
frères d’arme. Cet ami tant aimé et apprécié malgré nos éloignements physique
ces années passées ?
A la lueur des larmes de peine et d’incompréhension
de Quatre je crains que ma réponse soit positive.
- Oh Allah ! Pourquoi avoir agit de la sorte
avec lui Trowa ? Tu ne comprends donc pas que savoir que tu es avec lui
dans cette épreuve lui serait d’un réconfort immense ? Avoir l’assurance
que je ne suis pas le seul à ses cotés… que nous l’aimons tous… Ce serait pour
lui, une source de soutien sans borne ! Alors pourquoi agir de la
sorte ?
- Tu l’as dit toi-même le premier jour, Quatre. Tu
as agit avec lui comme tu aurais souhaité qu’on agisse avec toi.
- Et toi ?
- Je préférerais que l’on m’oublie à jamais, plutôt
que de faire subir cette souffrance de l’attente et de l’immobilisme à mon
entourage. Je préférerais que tu m’oublies, que tu refasses ta vie le plus loin
de moi si jamais une telle situation devait m’arriver. Si je ne peux mourir, te
savoir me voir dans cet état serait une souffrance plus grande encore que le
mal lui-même !
Devant nos larmes mutuelles, je comprends que Quatre
ne sache quoi me répondre. Il me semble pourtant nécessaire d’avouer
l’intégralité de ce que serait mes dernières volonté en pareil drame.
- Je préférerais que tu me tues plutôt que de vivre
cette souffrance d’être enfermé dans mon propre corps Quatre. Mais c’est bien
parce que je t’aime et que tu possèdes cet instinct si puissant à nos égards
que moi et Duo avons décidé d’un commun accord de te laisser choisir pour nous,
le futur d’Heero.
- Trowa…
Finalement, suite à cet aveu, alors que nous
pouvions voir à la fenêtre de cette chambre médicalisée le soleil se lever sur
le reste de nos vies, Quatre me fit promettre d’aller voir Heero le soir même.
Et pour ne pas perdre plus de temps que nous ne l’avions fait, il fut tout
autant décidé que nous lui annoncerions que je resterais à présent à leur coté,
dans le confort de cette grande demeure.
A suivre…
mimi yuy
Prochain pov, Heero avant de connaitre par la suite,
la vision de… Duo. Contre toute attente, si je voulais moi finir la première
partie de cette histoire par Duo, l’intrigue a eu gain de cause, ce sera finalement
wufei qui aura cet honneur…
Pour le reste : courage, le plus dur et
déprimant est passé. Enfin… je crois lol ;p