Auteur : Mimi Yuy
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Origine : Gundam Wings
Disclamer : Aucun des
g-boys ne m’appartient
Genre : Pas vraiment de
genre, mais ca tendra plus vers la romance.
Chapitre court (à l’image de
la fanfic Gundam nommée « Hôpital »)
Cinq mois plus tard
Aujourd’hui encore je passe
le temps, assit sur une chaise située non loin d’une fenêtre.
A quelques centimètres près,
je pourrais presque voir à l’extérieur. Malheureusement, personne n’a encore
jamais eu la simple idée de me placer de la sorte. Etant moi, toujours
incapable de bouger ne serait-ce que mon cou pour y remédier, je ne fait donc
que fixer un mur blanc…
Triste occupation pour les
prochaines heures durant. Mais n’est-ce pas déjà mieux que le plafond ?
Je dois cette nouvelle
position à mon dos apposé à une planche de plastique, elle-même retenue à mon
corps par une minerve enserrant mon cou. C’est la 121ème fois très
exactement que l’on met en place ce dispositif à mon égard.
Cette position de par la
planche, les sangles et autres fixations du genre pourrait laisser croire à une
véritable torture, mais comme je ne sens rien….
Telle la poupée de chiffon
que je suis devenu, cela a au moins le mérite de m’offrir une position assise.
Un semblant de retour à la vie quand vous avez passé des mois en position
allongée, tel le légume que je suis devenu, n’attendant plus qu’une mort
inexorable qui viendra bien à moi, un jour ou l’autre.
Malgré ce qui m’arrive, je
dois toute de même avouer être plus serein mentalement. Ce n’est peut-être
qu’un détail, mais je suis particulièrement heureux de ne plus me trouver dans
cette sordide chambre d’hôpital où l’on me présenta cette planche de maintien
pour la première fois.
Car depuis lors, un ange
blond à l’amitié, la gentillesse et générosité sans pareille, a eu la bonté de
m’inviter chez lui. Me voici donc logé dans une somptueuse aile de l’hôtel
particulier de mon ami Quatre qui m’est uniquement destiné. A moi et aux femmes
qu’il a engagées pour prendre soin de mon corps chaque heure du jour et de la
nuit.
Dés l’apparente évidence que
ma situation n’évoluerait plus jamais, deux mois après mon réveil, Quatre me
proposa de venir m’installer à ses cotés.
Il m’expliqua à cet instant,
que la décence, et surtout un sens profond de l’amitié qu’il portait à mon
égard, l’empêchaient de me laisser moisir plus longtemps au fin fond d’un
service sordide de l’hôpital militaire de Sank.
Ce qui m’avait le plus marqué
dans cette proposition « de principe » -- n’étant toujours pas dans
la capacité de lui répondre -- est de réaliser que mise à part lui, personne n’avait
eu le courage de me proposer pareille idée. Ni Relena, qui n’entra finalement
qu’une seule fois dans ma chambre. Ni Wufei que je ne vis tout simplement
jamais, malgré les promesses de Quatre.
D’ailleurs, personne mis à
part Quatre n’était finalement réellement venu me voir.
Pas même mes supérieurs ou
collègues de section.
Et, face à cette proposition,
c’est toute l’absence des autres qui me fit face !
Je n’avais pas d’ami. Ou tout
du moins : plus d’ami, si j’en avais seulement eu un jour…
Suite à mon accident, je
réalisais non sans un poids au cœur, que seul Quatre avait gardé quelques
sentiments à mon égard. Et pourtant, nous ne nous étions pas vus depuis si
longtemps avant qu’il entre dans ma chambre d’hôpital.
Bien sur, ne pas m’avoir
évoqué de vive voix d’autres solutions, ne signifiait pas qu’ils n’en
existaient pas et que tout cela n’avait pas été âprement discuté entre plusieurs
personnes avides de me venir en aide. J’osais même imaginer à cet instant que
c’était bien à la suite d’une concertation mutuelle que Quatre avait eu gain de
cause en me proposant ainsi de me mettre à disposition sa demeure et ses
ressources. Après tout, si tel avait été le cas, personne ne se serait de toute
façon, donné la peine d’en discuter avec moi. Ils avaient bien tous eu pour
réaction de conclure que si le corps était cassé, mon esprit aussi avait
disparu. Rendant par la même ma situation plus sordide et humiliante qu’elle ne
pouvait l’être…
Mais j’étais réaliste. Je
savais bien qu’au final, il n’en était rien. Et je pouvais les comprendre.
Comment pouvais-je seulement leur
en vouloir de leur réaction de fuite à mon égard ?
Je n’imagine pas même
l’expression hagarde que doit avoir mon visage dénué de toute réaction.
Combien de fois seulement,
vient-on m’essuyer un filet de bave s’échappant de mes lèvres ? Même les
paupières de mes yeux, je ne peux les contrôler ! Si elles s’ouvrent et se
referme quand je m’éveille et m’endort, dans la journée, elles ne fonctionnent
que muent par un reflexe inné de protection de l’œil. Je ne peux donc pas même
utiliser cet artifice pour communiquer avec mon entourage. Alors comment
pourraient-ils seulement se douter que je suis toujours là !!!
Sans la moindre preuve à leur
soumettre, je suis condamné à ne plus être vu que comme un mort-vivant.
Pourtant, je vie !
Là ! Dans ma tête !!
Je suis en vie et personne ne
semble en prendre note.
Enfin…
Je dois admettre que Quatre
reste le seul à m’aider à garder un semblant de stabilité mental. Peut-être
est-ce en raison de son don de new type, qu’il devine que derrière cette
carcasse morte, je suis toujours là. A moins que ce ne soit, comme le disait
les bruits de couloir qui m’enrageaient avant mon départ de l’hôpital, une
manière à lui de refuser d’admettre que je ne suis plus. J’ai même cru
comprendre qu’ils voulaient le pousser à aller voir un psychologue pour réussir
avec son aide à faire son deuil !
Je suis toujours en vie et le
corps médical pousse mon entourage à faire leur deuil de ma personne !!
Comment réussirais-je à
survivre mentalement à ça, si Quatre, seul ami réellement présent à mes cotés,
fini par leur céder ?
Mais jusqu’à ce jour, il a su
tenir bon et moi aussi par son biais.
Chaque jour depuis qu’il sut
où je me trouvais, il vint me parler chaque soir…
Jusqu’à finalement me
proposer de rester chez lui.
Depuis cette proposition ma
nouvelle vie est donc ici, partagée entre mon lit médicalisé et cette chaise de
soutien conçue sur mesure pour ma personne.
Tout cela ne semble guère
attrayant. Mais j’ai toute conscience que cela pourrait être tellement pire,
que je suis infiniment reconnaissant envers Quatre d’avoir agit de la sorte
avec moi.
Jugé comme inapte à pouvoir
prendre soin de moi-même, un juge m’a finalement placé sous la tutelle de
Quatre. A ce que ce dernier m’a expliqué après coup, les Preventers avaient
aussi demandé ce droit. Mais l’avocat de Quatre, certainement payé à prix d’or
eut des arguments plus convaincants.
Depuis lors, installé dans
mes « appartements », Quatre vient me voir chaque matin en coup de
vent avant de partir travailler et s’entretient à mes cotés une bonne heure
durant chaque soir. Il me raconte sa journée, me donne des nouvelles des autres
que je n’ai faits qu’entre apercevoir depuis mon réveil. Et petit à petit,
grâce à lui, j’ai ENFIN appris l’entièreté de mon histoire.
Si un Dieu existe de par
l’univers, je le prie chaque jour depuis lors, d’offrir à cet ange tout le
bonheur et l’amour qu’il est en droit de connaitre.
Et c’est à croire que cela
fonctionne. Car depuis quelques semaines, mes vœux à son égard semblent enfin
s’exaucer. Mon passé récent ayant été totalement évoqué, depuis ces trois mois
de cohabitation, Quatre s’est depuis permis nombre de confidences sur sa vie
privée. J’ai ainsi eu droit de découvrir toute l’évolution de sa relation avec
Trowa ! Et si mon visage ne l’exprime pas, je souris à ses rougeurs quand
il avoue que : « Ca y est ! Ils ont enfin franchi le grand pas
du premier baiser. »
Il espère franchir dés demain
soir, celui de leur première nuit d’amour et s’inquiète de se montrer trop
empressé et que cela finisse par effrayer notre clown blanc.
Je ne sais pas si mon état
est la raison d’un si subit rapprochement entre ces deux là, après des années
d’une simple amitié partagée. Mais j’ose espérer que oui. Si ma vie est à ce
jour terminée, j’aime à croire que cette tragédie a fait naitre tout ce bonheur
emplissant le cœur de Quatre quand il me parle de tout ça. Après tout, c’est au
moins ma faute si Trowa est revenu sur Terre. Alors peut-être que réaliser par
mon exemple que la vie peut nous échapper à tout instant, les as aussi poussé à
ne plus attendre d’avantage pour se déclarer.
Oui, j’aime à croire ce genre
de mélo. Mais peut être n’est-ce finalement-là que la dérive de mon esprit
fatigué face aux conséquences d’une observation trop assidue de la télévision…
C’est que depuis ma présence
chez Quatre, les deux femmes qui s’occupent de moi successivement ont pensé que quitte à ce que je doive rester
statique et assit, la journée durant, il valait autant me mettre devant la
télé. C’est ainsi qu’elles me font voir chaque jour qui passe nombre de série,
film et autre soap à l’eau de rose….
J’aimerais leur dire que quitte
à avoir cette unique activité, plusieurs heures par jour, je préférerais voir
des reportages, le journal télévisé ou des conférences politiques plutôt que
certain dessin animé qu’elle place sans trop réfléchir chaque matin. Mais après
tout, c’est déjà mieux que rien. Mieux que le mur blanc ou le plafond à dorures
qui alterne chacune de ces diffusions…
Et puis cela me permet de découvrir
enfin toutes ces références télévisées dont Duo me parlait si souvent durant la
guerre.
Duo…
Je n’ai pas eu de nouvelles
de lui depuis si longtemps.
Aux derniers mails reçus par
Quatre, il courrait toutes les colonies, à la recherche dont ne sait trop quoi.
Il était déjà là-bas quand mon accident a eu lieu. Mais ce dernier ne l’aura
pas poussé à revenir me voir. Quelque part, je lui en suis reconnaissant. Le
peu d’estime qu’il pouvait porter à mon égard aurait sans aucun doute disparu à
ma vue. Et puis quel intérêt aurait-il de venir voir le légume que je suis
devenu ?! Autant garder une photo de moi prise par le passé. Aussi froids
ai-je pu être à cette époque, elles resteront toujours mille fois plus
expressives que mon faciès actuel.
*******
Un mois plus tard.
Ce soir, un évènement de
taille vient à se mettre en place.
Trowa semble avoir enfin
accepté la demande de Quatre, à savoir s’installer plus que quelques nuits pas
semaine dans son appartement privé.
Mais pour accéder à cette
nouvelle vie, il semble y avoir eu une condition incontournable et indiscutable :
Venir me voir et m’annoncer de vive voix qu’il venait à son tour vivre à nos
cotés.
Au détail près que lui
investissait l’aile droite, celle réservée exclusivement à Quatre.
J’aurais aimé leur dire
toutes les bonnes choses que j’espérais pour eux deux. Mais comme chaque fois,
je ne fis que les penser. Espérant que Quatre à défaut de quiconque les
ressentirait un peu au moins.
Trowa n’était évidemment pas
à l’aise en ma présence. Aussi cette petite réunion de famille ne s’éternisa
pas. Mais le voir me fit du bien. Le voir me parler face à face, droit dans les
yeux me fit du bien. C’est tellement dur d’être ignoré sous prétexte qu’on ne
peut répondre….
Je cru comprendre depuis mon
séjour ici, que Trowa ne voulait pas à l’origine que Quatre me prenne en
charge. Trop de responsabilité à ses yeux et le fait que ma présence à ses
cotés, empêcherait Quatre de m’oublier. D’oublier ce qui était arrivé. Ils ne
pouvaient finalement agir comme si rien n’avait eu lieu que si je restais en
dehors de leur vie, enfermé dans un centre quelconque.
Mais il faut croire que
l’amour vient à bout de tout. Ou plus justement qu’il rend aveugle. Car tous
ses avis contraires se sont doucement dissolus. Et puis, s’ils ne m’oublient
pas, ils doivent quand même admettre qu’après quatre mois de présence dans
cette aile de l’hôtel, j’ai quelque peu fini par m’y fondre, faisant
aujourd’hui, tout simplement parti des murs…
C’est dans la même semaine,
quatre mois donc après ma sortie d’hôpital et six mois après mon réveil, que je
revis enfin Wufei. S’il était à priori passé me voir le soir de ma première
rencontre avec Quatre, étant alors endormi, je ne m’en souvenais pas. Aussi
était-ce pour moi la première fois que je croisais enfin son regard posé sur ce
nouveau « moi ».
Il semblait gêné lui aussi et
n’osa pas trop s’exprimer en la présence de Quatre venu l’accompagner et lui
expliquer qu’il pouvait au moins me saluer comme il l’aurait fait auparavant au
lieu de me regarder de haut.
Ce n’est finalement qu’au
départ de Quatre, lorsque nous nous sommes retrouvés seuls, les yeux dans les
yeux, qu’il s’assit face à moi et me présenta ses regrets les plus profonds et
les plus sincères.
Il venait tout juste de
terminer une mission toute personnelle qu’il s’était auto-attribué contre
l’avis de tous : A savoir traquer chaque responsable lié à ma condition.
A priori, il avait chassé puis
arrêté sur son temps personnel les plus haut pontes responsable du commerce du
Kristal !!
Six mois de congés sans solde
pour tenir sa vengeance et me l’offrir comme explication de son absence.
Je l’ai tout simplement béni
pour son acte.
Quelque part au fin fond de
mon esprit, j’avais eu l’envie impressive d’agir de la sorte ! L’envie
mais non la force de mettre en action une vengeance toute personnelle pour
alléger un tant soit peu les conséquences mentales de ma condition physique.
Suite à son aveu, il m’avoua
aussi qu’il lui serait difficile de revenir souvent, que mon état n’étant pas
en corrélation avec l’image qu’il se faisait et se ferait toujours de moi, il
lui était trop douloureux de me côtoyer.
Mais il ferait un effort de
temps à autre pour me prouver que cela n’empêchait pas et ne l’empêcherait
jamais de penser à moi et… de m’aimer comme le frère d’arme que j’avais
toujours été à ses yeux.
J’ai apprécié son honnêteté.
J’ai été ému des larmes qu’il
versa face à moi, sans honte ni regret, comme l’expression de toute sa peine à
mon égard.
Depuis cet accident, j’ai
réalisé à mon tour, aimer plus que jamais chacun de mes anciens compagnons
d’arme.
Nous n’avions plus aucune
relation depuis de si nombreuses années avant mon accident et pourtant, tous se
sont progressivement liés à mes cotés dans cette épreuve.
Chacun à leur manière, mais
tous ont eu un geste, un acte à mon égard.
Ce ne fut pas le cas des
autres… ces anciens collègues avec lesquelles j’avais passé, avant cet
évènement, plus de quatre années de ma vie.
Des années précieuses de ma
jeunesse offerte à ces hommes, à ce travail, sans qu’il n’en reste rien !
Mes compagnons d’arme, nous
n’avions passé que deux courtes années de guerre cote à cote.
De nos seize à dix-huit ans.
Et aujourd’hui que je ne suis
pas même encore au quart de ma vie, cette dernière s’est éteinte sans me
laisser partir à ses cotés.
Prisonnier de mon propre
corps, je suis voué à une attente digne de l’éternité, sans espoir ni croyance
en un avenir qui n’existe pas et que l’on m’impose malgré tout.
Ont-ils seulement conscience
de ce que l’on éprouve à ne rien faire de ses journées ?
De ce que l’on éprouve à
n’avoir comme seule occupation que l’introspection de soit ?
Je ne sais plus quoi espérer
pour que tout cela cesse.
Combien de mois ou d’année
serais-je capable de tenir ainsi ?
Vais-je finalement souffrir
de la propre décomposition de mon esprit ?
Deviendrais-je fou ?
Est-ce que cela finira par
mettre un terme à cette sanction divine que le destin m’impose en réponse aux
souffrances que j’ai pu faire subir aux autres durant ma vie ?
La folie sera-t-elle ma seule
porte de sortie ?
Je suis damné par des Dieux
que je méconnais.
Et toutes les prières du
monde n’y peuvent rien changer.
Pourtant, c’est bien à l’aube
de mes 24 ans, un an après l’explosion fatale, qu’une petite lueur d’espoir
vint enfin à moi. Une lueur d’espoir sous les traits d’un Dieu de la mort qui
aura su se faire attendre…
A suivre…
Si tout va comme je le
souhaite, prochain Pov : Trowa.
Une histoire un peu longue à
avancer, faute de temps pour l’écrire, mais j’espère que son ton très nouveau
pour moi (peu habituée des pov que je ne maîtrise vraiment pas bien ^_^’’) ne
rend pas trop affreusement à sa lecture.
@ très vite, je l’espère.
mimi yuy