Auteur : Mimi Yuy
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Origine : Gundam Wings
Disclamer : Aucun
des g-boys ne m’appartient
Genre : Pas vraiment de
genre, mais ca tendra plus vers la romance.
Chapitre court (à l’image de
la fanfic Gundam nommée
« Hôpital »)
D’abord, il y a le néant.
Une nuit sombre, sans repère,
sans mouvement.
Tout est absent.
Tout est silencieux.
Et puis, les rouages du
cerveau se remettent en marche et avec lui toute une machinerie complexe et
ordonnée.
C’est ainsi qu’en cet
instant, je reprends conscience de ma propre existence.
J’entends d’abord les signes
de vie de mon propre corps.
Ma respiration, légèrement
sifflante à travers les tubes respiratoires placés sous mes narines.
Les battements de mon cœur,
sourds et profonds qui me rassurent de par leur parfaite régularité.
Je pressens aussi des
mouvements dans l’air ambiant m’informant que je ne suis pas seul.
Mes yeux encore trop lourds
me découragent d’essayer de voir qui est ainsi à mes cotés.
Alors comme à chacun de mes
précédents réveils ayant fait suite à quelques blessures plus ou moins
importantes, je poursuis mon état des lieux. Sauf qu’habituellement, je débute
par un mouvement des doigts et orteils. Et là, étonnement, je ne ressens rien.
A première vue, je ne ressens même aucune partie de mon corps.
Malheureusement, je sais
d’expérience que les analgésiques actuels peuvent être puissants et toujours
donnés en surdose. C’est à croire que parce que dans notre enfance nous avons
manqué de soins appropriés, voir de douceur, que les médecins de l’hôpital
militaire des Preventers sont toujours excessifs avec
nous.
Enfin nous…
Elle est étrange, cette
capacité que j’ai toujours de penser à « nous », en référence à
ma famille de cœur, quand il ne s’agit que de moi.
D’autant qu’en l’état, de mes
anciens compagnons d’armes, il ne reste bien plus que Wufei
à continuer de jouer les soldats. Et pour avoir longtemps travaillé à ses
cotés, je sais qu’il a su jusqu’alors éviter toute présence régulière en ces
hôpitaux aseptisés.
Me sachant finalement dans un
lieu sûr, à la reconnaissance de tous les sons de mon environnement, je
n’hésite plus à ouvrir les yeux.
Mais les paupières sont plus
lourdes qu’attendu et ce n’est pas sans mal que je les soulève pour enfin
apercevoir une brume nuageuse.
A priori, ma vision se trouve
altérée.
Conséquence habituelle des
commotions cérébrales.
Soit.
Cela n’a rien de mystérieux
pour moi.
Il me suffira d’attendre et
de forcer la rétine à faire le point sur mon environnement.
Alors que je ne perçois
toujours que des formes floues se mouvoir autour de moi, je sens parfaitement
que tous arrêtent subitement leurs mouvements. A priori, ils m’ont enfin
aperçu. C’est alors que toute une agitation s’active
- Prévenez le Professeur Grangeard !!
- Tout de suite.
La voix féminine partie, une
silhouette d’homme s’approche de mon lit.
- Monsieur Yuy, m’entendez-vous ?
J’aimerais lui répondre, mais
ma bouche pâteuse m’empêche d’exprimer le moindre son.
- Monsieur Yuy, si vous m’entendez, faites-nous un signe.
Il en a de drôle lui.
Je ne ressens aucun muscle de
mon corps, comment veut-il que je bouge dans ces conditions.
- Monsieur Yuy, clignez des yeux, si vous m’entendez.
Là encore j’essai.
Sans succès !
J’en aurais la capacité, j’en
hurlerais de rage !
Mais si j’ai pourtant réussi
à les ouvrir et tente depuis lors de déterminer cette forme floue qui reste à
mes cotés, mes yeux semblent incapables de répondre à ma volonté quand il
s’agit de les fermer de nouveau. A croire qu’ils m’ont drogué vraiment plus que
nécessaire.
Las d’attendre un signe ou une
réponse de ma part, l’homme s’éloigne de mon lit.
- Alors ?
- Rien. D’après le rythme
cardiaque et ses constantes, nous pouvons effectivement supposer qu’il est bien
réveillé. Mais à priori, lui n’a pas conscience de
notre présence.
Je t’en foutrais de la
conscience de ta présence !!!
Il est crétin ce type !?
Il ne comprend pas qu’ils ont
juste été un peu trop généreux sur les doses chimiques !
Prenant finalement mon mal en
patience, je laisse tomber.
Avec de la chance, dans
quelques heures, j’aurais retrouvé toute la maîtrise de mon corps.
Il est donc inutile de
m’énerver inutilement. D’autant que ce n’est pas comme s’ils pouvaient le
percevoir
C’est sur cet espoir d’un
retour rapide à la normal, et d’une impatience à vouloir leur hurler dessus dés
mon retour à cet état normal, que je me laisse happer par le néant d’un sommeil
agité. L’ironie de la situation aura voulu que mes paupières se referment enfin
à cet instant, mais seules et sans la moindre volonté personnel à le leur
imposer.
*-*-*-*
Cela fait quatre jours.
Quatre jours que le temps
passe et qu’absolument rien n’a changé quant à mon statut.
Via les brides de
conversations qui se déroulent parfois dans ma chambre, j’ai cru comprendre que
les médecins élaboraient une théorie selon laquelle se serait l’absorption
intense de drogue la responsable de mon immobilité.
A les croire, j’aurais
d’ailleurs passé plusieurs semaines de coma, plongé dans des rêves aussi
atroces que fantasmagoriques suite à leur inspiration. Le trippe
du siècle quoi…
Mais moi, je pense qu’il y a
autre chose.
J’ai forcément du être touché
physiquement, blessé par l’explosion. Il ne peut en être autrement.
Comment sinon expliquer une
telle immobilité parfaite de tout mon corps ?
N’est-ce pas d’habitude des
blessures sur la moelle épinière qui ont cette conséquence.
Le plus agaçant en soit, est
cette incapacité qu’ont les médecins à me parler.
Depuis mon réveil, pas un, ne
s’est présenté à moi.
Après les rares essais de
communication ratés des premiers jours, plus un seul d’entre eux ne m’a regardé
dans les yeux. Et de ce fait, personne à ce jour n’a prit ne serait-ce qu’une
petite minute pour m’expliquer une bonne fois pour toute les raisons de mon
état actuel.
Ils pensent quoi ?
Que mon cerveau a cramé sous
l’effet de la drogue ?
Qu’il est dans le même état
légumier que semble l’être mon corps physique !?
Un simple scanner du cerveau
leur prouverait bien le contraire, mais je n’ai hélas pas la capacité de leur
expliquer comment ils sont censés travailler.
La rage n’existe même plus en
moi, à cet instant.
J’ai dépassé bien au de la du
possible cet état de colère.
Je ne ressens plus qu’une
haine farouche à leur égard.
Nul doute que dés l’instant
ou je reprends possession de mon corps, je ne me priverais pas de leur
expliquer la base de leur métier !
Tous des incompétents !!
C’est une colère et violence
mentale qui ne va qu’en s’accentuant depuis mon réveil. Un déchaînement de sentiments
extrêmes qui explose littéralement quand chaque matin et soir, une infirmière
passe me faire une toilette des plus intimes où se mêle honte et avilissement
total de ma personne.
Moi qui pensais posséder en
moi une patience infinie, les faits m’ont largement démontré le contraire.
Finalement, le plus dure aura
été cette solitude. Quatre jours de conscience sans plus pouvoir communiquer a
quelque chose d’horriblement long et perturbant, même si l’on est d’un naturel
peu bavard.
Mais en cette fin d’après-midi,
alors qu’une énième infirmière vient de passer s’assurer de la « non
évolution clinique » de mon état physique, quelqu’un frappe à ma porte.
Ne pouvant lui répondre, de
par ma condition, cette personne prend sur elle d’entrer… et infime retour d’espoir,
je découvre à mes cotés la silhouette oh combien rassurante et attendue d’une
présence familière.
- Salut Heero.
Quatre ! Quatre Raberba Winner en personne est
venu !
- Je me permets de passer te
voir. J’ai appris très récemment ce qui t’était arrivé. Pour tout te dire, je
ne l’ai même su que ce matin. A quoi as-tu donc pensé en n’indiquant aucun de
nos noms sur ta fiche personnelle à la case « proches à prévenir
» ?! Il a fallut que Wufei rentre d’une longue
mission d’infiltration pour qu’on l’informe que l’un de ses anciens compagnons
d’arme était hospitalisé depuis déjà trois mois.
Cette information me fit un
choc.
Trois mois ?!
Cela faisait donc si
longtemps !?
- Tu ne peux pas imaginer le
choc que cela nous a fait !
- Te savoir blessé ! Et depuis si longtemps, sans que personne ne
s’en soucis... Ne pouvant se déplacer tout de suite, Wufei
m’a appelé en premier. Alors, comme tu peux le constater, me voilà. Il aurait
aimé m’accompagner, mais tu connais la bureaucratie des Preventers !
Ses supérieurs lui ont imposé de finir ses rapports avant de pouvoir profiter ne
serait-ce que de quelques heures de repos. Mais il ne tardera pas à venir dés
qu’il le peut.
N’étant pas dans la capacité
de bouger ma tête, je ne vois plus qu’une faible partie de son épaule gauche
depuis qu’il s’est assit à la droite de mon lit. Mais à sa voix légèrement
cassante, je sens que ses nerfs sont en passe de le lâcher. Comme j’aimerais le
rassurer sur ma condition…
- Trowa
était en représentation toute la journée. Mais dés ce soir je l’appellerais
pour l’informer de ce qui se passe. Le connaissant, il y a des chances qu’il
prenne la première navette disponible pour rejoindre la terre. Mais même ainsi,
il ne sera pas là avant au moins trois jours.
A quoi bon de toute façon !
Ce n’est pas comme si vous pouviez de votre simple présence faire plus que la
batterie de médecin passant dans cette chambre sans même me voir.
- Pour Duo, je lui ai envoyé
un message sur la messagerie que nous lui connaissons. J’espère qu’il prendra
très vite contact avec moi…
Je l’espère aussi. Mais cesse
de pleurer Quatre. Je t’en supplie ! Quels que soient mes sarcasmes, je
dois avouer n’avoir jamais été aussi heureux de te revoir ! Réalises-tu
seulement que depuis mon éveil, tu es la première personne osant me parler
comme à un être vivant ?!
- Je n’ai pas encore tout
compris sur les raisons de ton état. Mais sois sûr que je te trouverais les
meilleurs médecins de la Terre ou des colonies pour te soigner. Je te le
promets !
Douce chaleur que tu m’offres
par ces paroles. L’espoir renaît à cet instant grâce à toi Quatre.
Tu sembles tenter l’amorce
d’une nouvelle phrase quand subitement la porte s’ouvre avec éclat.
- Monsieur Winner. Le médecin traitant du Lieutenant Yuy vient d’arriver. Si vous voulez venir lui parler.
- Oui, merci.
Alors je te vois enfin de
toute ta personne. Relevé, tu te représentes devant moi, pour déposer un léger
baiser sur l’une de mes tempes. Véritable torture qu’est ce geste que je ne
ressens absolument pas.
- Je reviendrais très vite Heero.
Et sur ces mots, le bruit de
tes pas s’éloigne, la porte de ma chambre se referme sans plus de protocole, et
je reste seul. Seul devant ce constat affligeant que j’ignore toujours tout des
raisons de ma paralysie totale.
A suivre…
mimi yuy