Auteur
: Mimi Yuy
Email
: mimimuffins@yahoo.fr
Site :
http://mimimuffins.site.voila.fr/
Origine
: Gundam Wings
Disclamer
: G-boys & Co sont pas à moua Y_Y
Genre :
Romance
Couples
: 1x2x1, 3+4+3, 5xR
Une
suite de « Rue des lupercales ». L’histoire est banale donc miciii
d’avance pour votre indulgence ^_^,,,
Sinon,
j’ai mis pas moins de 5 jours de plus que ceux initialement prévus pour
l’écrire et le résultat est plus qu’insatisfaisant. Donc inutile de me dire que
c’est nul (lol ^^) je le sais déjà ^__^x. J’avoue même que j’ai fini par haïr
cette fic (pour vous donner une idée j’ai passé pas moins de 10h de suite sur
les dernières pages à m’énerver de ne pas réussir à écrire en mot les images
que j’avais dans la tête -__-) Je la
publie quand même maintenant car sinon ce sera jamais. J’ai comme qui dirait
eut beaucoup de mal ^_^ ;; Envie de vacances maintenant -_- Manque de bol,
ces dernières sont déjà finies -_-. Même pas eu le temps d’écrire quelques
chapitres d’avance pour mes autres fics à cause du retard sur celle-ci. …..Zen,
soyons zen -_-……….
Réapparition
La nuit était tombée quand
une silhouette fine se glissa dans une cabine téléphonique non loin de la gare
ferroviaire. Après un long voyage de plusieurs jours, l’homme était enfin
arrivé à destination. Malheureusement ses poursuivants avaient une fois de plus
réussis à le retrouver.
Sa blessure au bras le
faisait souffrir mais il n’avait pas le temps de s’en préoccuper. Il devait
reprendre contact au plus vite avec son ancien compagnon d’arme. Car pour la
protéger, il devait avant tout la retrouver. Et dans cette course contre la
montre, la moindre minute pouvait leur être fatale.
-*-*-*-
Devant une boutique de fleurs
placée au bout de la rue des Lupercales, un jeune homme châtain trépignait
d’impatience.
- Hee-chan !!!
- J’arrive.
Le compagnon du natté empressé
descendit son rideau de fer avant d’en verrouiller les cadenas. Ceci fait, il
se tourna enfin pour apercevoir les mains tendues de Duo. Ce soir, ils
dormaient chez lui.
Malgré les 15 mois depuis
lesquels ils étaient ensembles, les deux hommes n’avaient toujours pas décidé
lequel de leurs deux appartements, ils devaient conserver. Alors pour ne pas
faire de choix, ils alternaient avec une régularité inconsciente leur vie entre
leurs deux maisons. Après tout, au moindre manque de vêtements ou de
nourriture, d’un coté comme de l’autre, il leur suffisait de traverser la rue.
Cette manière de vivre pouvait
donner l’image d’un manque de volonté à approfondir leur relation. Pourtant, celle-ci
les satisfaisait amplement. Ils se moquaient bien de ce que pouvait en penser
leur entourage. Une confiance aveugle et immédiate s’était formée entre eux. Mais
ce double logement leur permettait surtout de garder une part de cette
indépendance dont ils avaient besoin malgré l’amour qu’il ressentait l’un pour
l’autre.
- La prochaine fois je
t’interdis de rester ouvert aussi tard.
- Duo.
- Quoi ?
Devant la fausse colère
imprimée dans les yeux de l’américain, Heero ne pu résister à l’envie de
l’agacer encore plus. Sans prévenir, le japonais décida donc de prendre son
compagnon par la taille, pour le placer sur son épaule et l’entraîner ainsi
jusqu’à chez lui.
- Qu’est-ce que tu fais
encore ? Hee-chan ce n’est pas drôle ! Repose-moi tout de
suite !!!!
- Tu te plains que c’est trop
long et tu ne cesses de parler sans marcher alors ne te plaint pas ! Je te
fais gagner du temps.
Ca, Heero allait lui payer !
S’afficher ainsi dans leur quartier en le portant comme un vieux sac de patate.
Bien qu’il soit trop tard
pour que le moindre voisin soit encore debout et dehors à les observer, Duo ne
comptait pas laisser passer un tel geste.
Malheureusement pour lui, dés
qu’ils entrèrent dans la chocolaterie, Heero ne le déposa pas plus à terre. Il
continuait d’avancer, grimpant les escaliers jusqu’à se rendre dans leur
chambre et le jeter sur le lit sans aucune attention. Tout du moins ce qu’il en
donna l’air.
Alors, Duo échevelé et ahuri
d’une telle attitude se mit sur ses genoux pour lui faire face et s’indigner de
son attitude.
- Toi je te …
Mais aucun mot de plus ne pu
être prononcé. Les lèvres étaient déjà closes par celles d’un fleuriste amusé
de réussir aussi facilement à faire taire son compagnon. Après un longue minute
de combat assidu, Heero libéra enfin les lèvres bavardes le temps qu’ils
reprennent leur respiration,…
- Heero, tu…
…avant de les recouvrir tout
aussitôt.
Alors Duo abandonna la
bataille. Se laissant finalement tomber sur le dos sans prendre la moindre
précaution, il entraîna avec lui Heero qui se retint de justesse de l’écraser
de tout son poids. Devant le sourire fugace rendu par l’américain, son amant s’abaissa,
bien décidé à le dévorer. Une lutte acharnée venait de commencer.
Alors que les deux hommes se
donnaient l’un à l’autre, le téléphone de la boutique de fleur se mit à sonner
de très longues minutes.
-*-*-*-*-
Le mercenaire était désespéré.
Non seulement il n’avait pas réussis à reprendre contact avec la seule personne
ayant connaissance du lieu où se trouvait la princesse. Mais ses poursuivants
l’avaient retrouvé. Appuyant un peu plus fort sur la blessure de son bras afin
de minimiser l’écoulement du sang, l’homme sorti de la cabine pour se fondre
dans la nuit. S’il ne pouvait le joindre au téléphone, il ne lui restait plus
qu’à se rendre chez lui.
Dans sa main ensanglantée se
trouvait la carte de visite d’un fleuriste qu’il avait reçu deux ans auparavant
avec inscrit à son dos un unique mot : Itsumademo. [1]
S’éloignant sans plus tarder
de la cabine téléphonique, le jeune homme reprit sa course. En son fort
intérieur, il priait pour que leurs ennemis ne retrouvent pas la jeune femme
avant lui. Malheureusement, peut-être était-il déjà trop tard.
-*-*-*-*-
La soirée avait été parfaite.
Dîner intime dans un restaurant discret du centre ville au menu fin et raffiné,
clients peu bruyants, une fiancée exquise au sourire ravissant et un sentiment
de paix et de joie qui ressortait de leurs échanges. Rien à redire, le jeune
homme était véritablement aux anges. Sa compagne avait fait des merveilles. Aussi,
quand vint finalement le dessert, Wufei Chang ne fut pas le moins du monde surpris
de voir les yeux de sa fiancée s’éclairer de bonheur à la lueur des bougies
scintillantes.
- Joyeux anniversaire Wufei.
Ses mots s’accompagnèrent
d’un sourire tendre et d’un très long paquet.
- C’est pour moi ?
- Non. Bien sur que non. J’ai
juste eu envie de te montrer mon dernier achat.
Amusé qu’elle joue ainsi avec
lui, le garçon aux origines chinoise, saisit le paquet cadeaux pour le déballer
avec soin. Sous le papier, se trouvait un boite en bois rare. L’ouvrant avec
beaucoup de délicatesse, il découvrit dans un écrin de velours, une katana de
l’air Meiji.
- Il te plait ?
- Il est magnifique. Ca a du
te coûter une fortune.
- Wufei !!!! Ca ne se demande
pas !
- Excuse moi.
- Est-ce que je t’ai fais une
remarque de ce genre pour elle….
Jouant sans même en prendre
conscience avec une bague de fiançailles présente sur son annulaire, Relena se
laissa emporter dans ses pensées. Jamais, un an auparavant, elle ne se serait
douté qu’en rencontrant ce garçon elle finirait par accepter de se marier avec
lui. Il était si différent de tous les prétendants qu’elle avait eu dans son
passé. Un homme droit, honnête et mature qui l’avait aimé pour elle et non pour
son titre ou son argent. Quand il lui avait demandé de partager sa vie, Relena
avait longuement hésité. Il ne connaissait encore rien de son passé trois mois
plus tôt. Alors, avant de lui répondre elle le lui avait confié. Certaine qu’il
s’éloignerait d’elle, l’ex-jeune princesse avait eu le soulagement de ne voir
aucun changement dans l’attitude du maître d’arme. Pour lui cela n’avait pas
d’importance.
Ne pouvant ignorer le visage
emprunt de nostalgie de la jeune fille, Wufei se leva pour venir s’agenouiller
auprès d’elle.
- Merci mon cœur. Ton cadeau
me fait vraiment plaisir.
Un baiser discret mais non
moins passionné et les jeunes gens décidèrent de quitter le restaurant pour
rentrer chez Relena. Cette nuit, Wufei avait obtenu la permission de rester auprès
d’elle. Non seulement aucun d’eux n’avait le désir de terminer aussi vite leur
petite soirée en amoureux. Mais ils devaient se rendre le lendemain matin à un
breakfast chez l’ami et accessoirement patron de la jeune vendeuse.
Ils arrivaient enfin aux
abords de l’appartement, main dans la main et fleuretant dans l’obscurité quand
Relena stoppa son compagnon.
- Attend.
- Quoi ?
- La porte d’entrée… elle a
été fracturée.
Doucement, ils ouvrirent la
porte pour apercevoir une silhouette sombre. Sans plus attendre, Wufei ouvrit
alors sa boite en bois pour prendre en main son cadeau d’anniversaire. A peine
avait-il agit qu’un second voleur les attaquaient pas l’arrière. Tout alla
alors très vite. Du sang, des cris et soudain la disparition des agresseurs. Un
coup de feu avait réveillé l’immeuble entier dans la nuit, alertant ainsi une
patrouille de police.
Debout face à Wufei, Relena
tenait encore l’arme d’un des agresseurs dans ses mains. Durant les quelques
minutes de leur affrontement contre ces inconnus, la jeune fille avait fait
preuve d’une dextérité et d’un sang froid indéniable. Nul doute que pour une
simple fleuriste, cela pouvait surprendre. N’ignorant plus rien de sa vie
passée, Wufei se contenta de lui faire lâcher son arme pour la prendre dans ses
bras. Finalement, ils ne termineraient pas cette soirée par une douce nuit de
délice sous la chaleur de leur couette. Déjà la patrouille de police entrait
dans l’appartement à la recherche d’explications.
Deux heures plus tard,
l’affaire était conclue comme un énième cambriolage interrompu.
- Wufei ?
- Rentrons au Dojo, nous y
serons en sécurité.
Acquiescant, la jeune femme
se laissa entraîner vers le sous-sol pour y récupérer sa voiture. Elle était
rassurée que son compagnon prenne les choses en mains et l’oblige à passer le
reste de la nuit chez lui. En d’autres circonstances, elle serait partie
chercher un peu de sécurité auprès d’Heero.
-*-*-*-*-
Heero reposait sur le torse
nu de son amant. L’une des jambes de Duo recouvrait sa taille tandis que sa
respiration encore un peu laborieuse, le soulevait en un rythme irrégulier.
- Hee-chan.
- Hum…
- Loin de moi l’idée de me
plaindre mais si j’étais si pressé de rentrer c’est que j’avais juste hâte
d’aller manger
Surpris par cette remarque,
le japonais se souleva un peu pour regarder son amant dans les yeux.
- Que dois-je en
déduire ?
- J’ai faim.
Un grognement se faisant
entendre au même instant, Heero se permit de rire.
- Pourquoi ne pas l’avoir dit
plus-tôt dans ce cas ?
- J’ai bien essayé mais on ne
peut pas dire que tu m’ais laissé l’occasion de m’exprimer.
- Pardonne-moi Hiyoko [2].
- hum
Duo boudant littéralement,
Heero tenta de trouver une solution.
- Serais-je pardonné si c’est
moi qui prépare le dîner ?
- Peut-être….
Voulant l’inciter à lui
sourire de nouveau, Heero embrassa la peau fine et délicate de son compagnon.
Mais très vite, sa faim du natté s’intensifia, l’incitant à descendre
langoureusement le long de son torse imberbe pour s’attaquer très sérieusement
à l’un de ses tétons. Duo se doutant que son amant ne bougerait pas avant
longtemps dans cet état d’esprit, il n’hésita pas un instant à se manifester.
- Hee-chan -______-
- Ok, ok, Gomen.
Aussi-vite, Heero s’arracha
du corps sensuel de son compagnon pour se diriger au plus vite vers la cuisine.
Il savait qu’il y avait des limites à ne pas franchir et l’estomac affamé de
Duo en était une
- Je me dépêche.
Amusé par son attitude, Duo
n’en fit pourtant rien paraître. Il se contenta de dévorer son japonais du
regard en l’observant remettre son seul jeans qu’il ne boutonna pas, le temps
de lui concocter un petit plat dont il avait le secret. Se laissant retomber
dans le lit, Duo contempla son amant s’atteler à la tache via la porte de sa
chambre laissée ouverte. Il ne savait pas comment le destin avait bien pu lui
donner cette chance de vivre à ses cotés. Depuis leur rencontre sa vie s’était
transformée en un comte de fée. Une vie calme et paisible. Un peu trop
peut-être mais qui allait s’en plaindre ? Regretter l’adrénaline de son
passé n’était pas juste face à tout l’amour et l’attention que lui donnait cet
homme.
Se laissant aller contre les
oreillers, Duo laissa son esprit s’évader.
-*-*-*-*-
Il ne lui avait fallu qu’un
quart d’heure pour revenir dans la chambre avec un plateau repas des plus
garnis. Mais cela avait été encore trop lent. Duo dormait déjà profondément.
Attendrit par cet abandon, Heero prit le temps de l’ensevelir un peu mieux et
tout doucement sous les couvertures. Déposant ensuite le plateau à ses pieds,
sachant pertinemment que l’américain se réveillerait dans la nuit en pleurant
sa pitance, il le rejoignit sous les draps.
A peine s’était-il allongé à
ses cotés qu’il le sentit comme chaque soir depuis plus d’un an, se glisser
inconsciemment entre ses bras. Un baiser sur le front du chocolatier et Heero
ferma à son tour les yeux. Cela faisait plus d’une année qu’il partageait sa
vie avec Duo. Plus d’un an qu’il découvrait le bonheur de partager une vie calme
et heureuse à ses cotés.
-*-*-*-*-
Ce dimanche était un grand
jour pour Duo. Le garçon avait réussi à convaincre son compagnon de réunir
leurs quelques amis pour organiser, à l’occasion de la fête Pascale, un breakfast
dans la grande tradition du genre suivis de la non moins traditionnelle « chasse
au œufs de Pâques ». Personne mis à part Duo ne portait une réelle
importance en la religion. Mais pour lui, tous avaient accepté de jouer le jeu.
En milieu de matinée, leurs amis arrivèrent donc les uns à la suite des autres.
Parmi eux se trouvait Hilde, de nouveau célibataire qui ne pouvait rester trop
longtemps, mais aussi un client de Duo devenu depuis quelques temps un ami
proche et bien sur l’amie de Heero, Relena qui était accompagnée de son fiancé
Wufei.
Tous étaient réunis dans le
vaste jardin du fleuriste qui avait accepté, à la plus grande joie de
l’américain, de leur ouvrir sa serre pour cette occasion.
Le repas s’étant déroulé avec
perfection, commença enfin la chasse aux œufs. Duo avait passé la semaine à
confectionner pour le quartier et ses amis des centaines de petites figurines
en chocolat à l’effigie de lapins, tortues ou poussins. Sachant quel plaisir
allait prendre le natté à cette fin d’après-midi, Heero avait insisté pour les
camoufler lui-même dans son jardin. Cela lui donnait surtout une bonne excuse
pour ne pas jouer le jeu sans qu’on ne lui en veuille.
Assis sur une chaise en
retrait sur la terrasse, le japonais observa donc leurs quelques amis s’amuser.
Wufei, le compagnon de Relena ne semblait pas plus à l’aise que lui dans ce
genre de situation. Toutefois il participait pour faire plaisir à sa fiancé.
Ayant discuté avec lui, Heero savait que son amie avait trouvé une personne
capable de la rendre heureuse. Plus loin en avant, Duo hurlait sa joie d’avoir
trouvé son premier œuf. Un peu sur sa droite, son ami Quatre s’engouffrait dans
un recoin du jardin. Bien que d’une classe sociale clairement supérieure à la
leur, le jeune blond était d’une gentillesse à toute épreuve. Devant lui se
trouvait donc l’ensemble des personnes qu’il appréciait. Pourtant, il manquait
encore quelqu’un. Celui qui lui avait fait rencontrer Relena. Que
devenait-il ?
-*-*-*-*-
Quatre était heureux d’avoir
été invité par Duo. Ce garçon plein de joie et d’énergie l’avait quasiment
adopté dés leur première rencontre. Fin gourmet, il était passé un jour par
hasard devant sa chocolaterie et y était entré pour y acheter une petite boite.
Les ayant goûté le soir même, Quatre était depuis devenu un client fidèle. Bien
que n’habitant pas dans ce quartier résidentiel, l’homme d’affaire avait très
vite prit l’habitude de s’y rendre presque chaque semaine. Oui, il était
gourmand. Mais comment ne pas fondre devant l’excellence des chocolats de
Duo ?
Aujourd’hui, le jeune homme
vivait comme dans un rêve. Personne ne le prenait de haut, le vouvoyait ou lui
imposait une tenue correcte. Il avait pour la première fois de sa vie, la
sensation d’avoir enfin trouvé des amis sincères qui se moquaient bien de ses
revenus annuels. D’ailleurs personne ne lui avait encore jamais demandé ce
qu’il faisait exactement. Une preuve que son rang social n’avait aucune
importance pour eux. Heureux de vivre comme tout à chacun, Quatre ne cachait
pas sa joie de chercher lui aussi ses œufs camouflés par le fleuriste. Il
s’enfonçait donc un peu plus loin dans le grand jardin quand une masse colorée
et camouflée derrière un buisson attira son attention. Il était peu probable
qu’il s’agisse d’un œuf aux vues de la taille mais la curiosité était la plus
forte.
Quand Quatre dégagea les
branches vertes pour enfin découvrir ce qui se cachait derrière, il ne pu
retenir un cri. Le spectacle était effrayant. Devant lui un homme inconscient
et ensanglanté.
Approchant avec crainte sa
main du visage pâle, Quatre sursauta et tomba sur ses fesses. Les yeux du mort
venaient de s’ouvrir pour dévoiler deux émeraudes. A peine les deux garçons
eurent-ils alors le temps de croiser leurs regards que le blessé s’évanoui à
nouveau. Derrière lui, Quatre entendait des bruits de pas se rapprocher
précipitamment.
-*-*-*-*-
A peine avait-il entendu le
cri d’effroi provenant du lieu où s’était dirigé Quatre, qu’Heero se précipita
à sa rencontre. Vieux réflexe ou intuition ? Toujours est-il que le jeune
homme découvrit alors l’incroyable. Face à lui, son ancien compagnon d’arme.
Celui-là même à qui il pensait quelques secondes plus tôt.
- Trowa.
Repoussant sans douceur
Quatre, Heero s’agenouilla face à l’homme inconscient pour l’observer attentivement.
Bien que très gravement blessé, son expérience lui soufflait que son ancien
compagnon d’arme ne risquait pas la mort. Alors sans plus attendre, il le prit dans
ses bras, direction sa chambre à coucher. Le mercenaire était gelé. Il avait à
l’évidence, subit une perte de sang massive en raison de ses multiples
blessures. L’une d’entre elles semblaient d’ailleurs nettement plus profondes
que les autres. Que lui était-il donc arrivé pour être dans cet état ?
Oubliant tout son entourage
pour agir au plus vite, Heero n’aperçu pas son compagnon le regarder avec
inquiétude.
Devant la réaction posée et
méthodique du japonais, Duo en déduisit qu’il devait connaître le blessé
découvert par Quatre au fin fond de son jardin. Appartenait-il à son
passé ? Ce dernier était-il de retour dans sa vie depuis de nombreux mois,
sans qu’il ne le lui en ait jamais parlé ? Le natté ne savait plus que
croire. Inconsciemment, il avait suivi les deux hommes dans la maison.
Se tournant soudain vers lui,
pour lui faire face, Heero le sortit de ses pensées.
- Duo.
- Oui ?
- Peux-tu me rendre un
service.
- Je…bien sur.
- Retrouve Relena et demande-lui
de m’attendre dans la boutique. Et puis…excuse-moi auprès de ton ami. Essaie de
lui expliquer. Je ne sais pas...…
- Ne t’inquiète pas pour
nous. Tu as besoin d’aide ?
- Non. Je préfèrerais rester
seul avec lui. Je vous rejoins au plus vite.
Sans plus attendre, Heero monta
les escaliers et installa le blessé dans son lit avant de partir chercher de
quoi le soigner dans sa salle de bain.
-*-*-*-*-
Heero venant de terminer de
recoudre et bander les principales plaies de Trowa, le couvrait chaudement quand
Quatre entra dans la chambre. Se tournant, le japonais lui adressa alors un
regard froid et dur de reproches. En quel honneur, osait-il l’interrompre en
montant sans son appartement ?
Peu déstabilisé par ce genre
de réaction, Quatre se contenta de répondre à la question muette.
- Relena refuse d’attendre
plus longtemps. Elle pense connaître l’identité du… blessé et souhaite monter
le voir. Duo et Wufei tentent de l’en empêcher alors j’ai pris sur moi de t’en
avertir.
- Je vois.
Se doutant qu’Heero serait
tiraillé entre son envie de rester au chevet de l’inconnu et celui de descendre
retrouver son amie, Quatre se proposa de le soulager d’une partie de son
dilemme.
- Je peux rester à ses cotés
le temps que tu descendes lui parler.
Ce n’était pas la solution
idéale. Mais aux vues des blessures de Trowa, Heero préférait cette alternative
à le laisser seul.
- Très bien. Tu m’appelles s’il se réveille.
- D’accord.
Entendant à présent les cris
de révolte de Relena venant du rez-de-chaussée, Heero n’en attendit pas
d’avantage.
Une fois le japonais parti, Quatre
s’approcha du blessé. Le fleuriste l’ayant lavé, il découvrait à présent un
visage pâle rehaussé d’une mèche de cheveux recouvrant son œil droit. Repoussant
celle-ci pour revoir l’intégralité de son visage, Quatre prit conscience de son
front brûlant.
Sans attendre, il fouilla
dans la boite à pharmacie toujours présente au pied du lit. Jugeant, celle-ci
bien trop prévoyante pour un simple fleuriste, il y trouva un puissant
antibiotique pour s’attaquer aux infections qu’il était impossible d’obtenir
sans ordonnance. Heureux de sa découverte, il se tourna à nouveau vers la forme
inconsciente pour découvrir avec stupeur les yeux de l’inconnu s’ouvrirent avec
lenteur.
Trowa avait toujours aussi
mal dans tout son corps. Mais quelque chose lui assurait qu’il était enfin en
sécurité. S’il avait été prit par ses ennemis, aucun doute qu’ils ne l’auraient
pas allongé sur un lit, la tête reposant sur un coussin moelleux. Non, ces
hommes l’auraient tué sans plus attendre ou plus certainement enfermé dans une
cellule quelconque pour découvrir ce qu’il avait réussi à apprendre d’eux.
Ouvrant donc les yeux sans
trop de crainte, Trowa découvrit l’image d’un ange. C’était la deuxième fois
qu’il le voyait. Il se souvenait avoir perdu connaissance devant lui, peu de
temps avant. Et voilà qu’à présent, il revenait à la vie pour découvrir à
nouveau ces mêmes traits fins et cette chevelure dorée. Inconsciemment, le
mercenaire fit confiance à ce garçon. Ce n’était pas raisonnable mais tout en
lui, le persuadait qu’il n’était pas dangereux. Seul son cœur semblait soudainement
craindre de souffrir en faisant connaissance avec cet ange. [3]
- Où suis-je ?
- En sécurité.
- Chez vous ?
- Non, dans la maison d’un
ami.
- Heero ?
- Oui.
- Vous le connaissez ?
- Un peu….
- Mais vous avez dis.
- Disons que je suis plus
proche de son compagnon.
- Son compagnon ?
Surpris par cette
information, Trowa fut avant tout interrompu par une importante crise de toux.
A l’évidence quelques cotes cassées avaient décidé d’explorer la région
avoisinant ses poumons.
- Ne parlez pas trop. Prenez
ça.
- Qu’est-ce que c’est ?
- De quoi baisser votre
fièvre.
- Merci.
Aidant l’inconnu à boire un
verre d’eau pour accompagner les médicaments, Quatre le convainquis ensuite de
se remettre en position allongée avant de le border consciencieusement. Alors
qu’il se sentait à nouveau sombrer dans l’inconscience, rassuré à l’idée qu’il
était enfin arrivé à bon port, Trowa murmura une dernière question.
- Votre nom ?
- Quatre. Je m’appelle Quatre
Rab…..
Quatre. Trowa s’endormis sur
ce simple mot.
-*-*-*-*-
Au rez-de-chaussée, Relena agissait
comme elle l’avait toujours fait par le passé. Elle refusait tout compromis.
- Si tu refuses que je parte
d’ici ou que j’aille voir qui tu as trouvé dans ton jardin, c’est que tu me
caches quelque chose.
- Relena.
- Heero Yuy ne m’obligez pas
à agir comme à notre rencontre.
Impressionné par le ton et
l’autorité de la jeune femme sur son compagnon, Duo s’était quelque peu écarté
d’eux en compagnie de Wufei. Le fiancé de Relena lui avait tout de suite plu.
C’était un homme d’honneur qui vivait lui aussi de sa passion. Sauf qu’à
l’inverse du cacao, lui était féru d’arts martiaux et de la maîtrise des
différentes techniques de combat au sabre datant de l’air Meiji. Un maître
d’arme qui l’impressionnait par sa force et sa culture. Mais aussi par son
amour pour la jeune femme. Plus d’un homme aurait fui en apprenant sa véritable
identité.
Heero lui avait expliqué un
an plus tôt que sa si serviable vendeuse et accessoirement meilleure amie, avait
été par le passé la princesse d’un petit pays oublié de tous. Subissant les
affres d’un soulèvement du peuple afin d’obtenir la fin de leur ancestrale
monarchie au profit d’une république, cette jeune femme s’était destituée
elle-même, abandonnant ainsi trône et fortune pour proposer des élections
libres. Elle n’avait pas voulu après la mort de son frère tué sauvagement par
des opposants à leur monarchie, déclencher une riposte enclenchant à terme une
véritable révolution sanglante et meurtrière. Seule la conservation de la paix
comptait à ses yeux. Mais si elle acceptait leur désir d’indépendance, la
princesse ne les avait pas moins abandonné en participant elle aussi à
l’élection présidentielle comme candidate. Sa loyauté pour son pays et sa
politique l’avait d’ailleurs fait élire.
Malheureusement, bien qu’elle
fût élue sans aucune tromperie, un parti opposé avait tenté de la faire tomber au
cours d’une puch politique et militaire. L’armé étant partagé quant à sa
défense, Relena avait alors du s’entourer d’un groupe de mercenaires pour assurer
sa propre sécurité. Mais cela n’avait pas suffit. L’ex-princesse et nouvelle
présidente n’avait finalement eu d’autre choix que de fuir son pays. Pour des
raisons personnelles qu’Heero ne lui avait pas développé, elle avait alors
accepté de changer de vie en investissant son argent personnel dans la boutique
de fleurs qu’ils géraient à deux. La raison de leur venue dans ce quartier,
plus de deux ans auparavant était donc leur tentative de faire une croix sur
leur passé. Une tentative qui semblait des plus compromises aux vues des
derniers évènements.
Alors que Duo parlait en
aparté avec Wufei, tous deux purent constater avec soulagement que le ton s’était
abaissé entre la jeune fille et le japonais.
- Heero dit-moi tous.
- C’est Trowa.
- Tu as eu des nouvelles de
lui ?
- Nous venons de le trouver inconscient
dans le jardin.
- Comment va-t-il ?
- Sa vie ne semble pas en danger.
Mais il n’en est pas moins gravement blessé.
- Que peut-on faire ?
- J’ignore tout des raisons
de sa présence ici. Mais s’il est venu à nous dans un tel état, nous pouvons
nous attendre à voir le passé resurgir. Je le connais suffisamment bien pour
être sur qu’il n’aurait pas prit le risque de nous mêler à ses problèmes si ces
derniers ne nous concernaient pas aussi.
Relena était plus que
d’accord avec lui. Avant de se séparer définitivement, ils avaient tenté sans
grand succès de faire promettre à Trowa de leur demander de l’aide au moindre
problème. Mais ce dernier avait refusé. Dans un dernier espoir de conserver le
contact avec lui, Heero lui avait envoyé une carte de visite de leur magasin de
fleurs dans l’hypothèse où il chercherait seulement à les joindre pour des
raisons moins graves. Car Trowa refusait définitivement de leur faire courir le
moindre risque en poursuivant ce qu’il prenait pour une vocation. Dans ces
conditions, si le mercenaire était venu les retrouver, ils pouvaient réellement
s’attendre au pire.
- J’aimerais que tu restes
ici le temps qu’il reprenne conscience. Je commence à croire que le cambriolage
de ton appartement hier soir, n’en était peut-être pas un.
- J’ai peur d’être d’accord
avec toi.
- Dans ce cas, va dans
l’appartement de Duo pour ce soir. Tu pourras y rester en toute intimité avec
Wufei s’il le souhaite. Je viens te chercher dés que j’en sais un peu plus.
- Pourquoi je ne peux pas
rester ici ?
- S’il te plait. Dans
l’hypothèse où les agresseurs de Trowa en voulait initialement à ta vie. Tu
seras plus en sécurité dans un lieu qui n’a aucun lien avec le peu d’information
qu’il aurait pu leur révéler par inadvertance. Sans compter que je vais devoir parler
à Duo et ….
- Je croyais qu’il savait
déjà tous avant même que j’en parle à Wufei.
- Sur nous deux oui.
- Mais tu ne lui as rien dis
au sujet de Trowa.
Voyant le visage fuyant de
son ami, Relena su qu’elle avait vu juste.
- Très bien. J’accepte si tu
me promets de me donner des nouvelles.
- Je t’appelle dans une
heure.
- Ca marche.
Prenant les clefs qu’Heero
lui tendait, Relena appela doucement son compagnon pour lui expliquer en privé
la situation. Refusant alors catégoriquement de la laisser seule après avoir
été victime d’une agression la veille au soir, Wufei l’accompagna pour rester à
ses cotés dans l’appartement se situant au-dessus de la chocolaterie.
-*-*-*-*-
Relena et Wufei enfin partis,
Heero sentit sa main prise avec délicatesse par Duo. Jusqu’ici, son compagnon
n’avait pas posé une seule question. Il attendait patiemment que ce soit lui
qui lui parle. Patience louable que le japonais du à nouveau mettre à
contribution.
- Je…je ne peux pas laisser
ton ami Quatre trop longtemps seul avec ce…. garçon.
- Alors allons-y.
Un hochement de tête et Heero
le précéda dans l’escalier sans se soucier de savoir s’il le suivait ou non.
Sans même hésiter, il se dirigea directement dans la chambre pour ne s’arrêter
qu’une fois assis au bord du lit. Apercevant le front du blessé recouvert d’un
linge humide, Heero se tourna vers Quatre.
Jusqu’alors assis de l’autre
coté du lit, ce dernier s’était relevé dés son entrée dans la chambre.
- Il s’est réveillé quelques
instants. J’en ai profité pour lui donner un antibiotique afin de combattre
l’infection
- Tu as bien fait merci.
T’a-t-il dit quelque chose avant de s’endormir ?
- Il m’a demandé où il se
trouvait. Je lui ais donné ton prénom et cela à suffit à le rassurer.
- Rien d’autre ?
- Non. Mis à part que je lui
ai aussi donné mon nom et indiqué que j’étais un ami de Duo.
En d’autres termes, Trowa devait
déjà savoir pour lui et Duo. Bien. Cela n’était pas plus mal finalement.
- Quatre, je sais que tu n’en
es en rien obligé, mais j’aimerais que tu gardes le silence sur sa présence
ici.
- Tu ne comptes pas l’emmener
à l’hôpital ?
- Non.
- …
- Il est possible que des
personnes viennent à t’interroger.
- Je ne dirais rien. C’est
une promesse.
- Je te remercie. A présent,
pourrais-tu …
- Vous laisser. J’ai bien
compris Heero. Je m’en vais.
Se dirigeant jusqu’à la porte
de la petite chambre, Quatre y étreignit quelques instants Duo pour lui montrer
son soutient.
- Je te vois demain ?
Duo le lui confirma d’un
hochement de tête.
Une fois leur dernier invité
parti, Heero su que Trowa endormit pour de nombreuses heures, il était à
présent plus que temps de se confier à Duo.
- Sortons de cette chambre.
Tu veux bien ?
De nouveau, le natté accepta
sa requête sans dire un mot.
-*-*-*-*-
Enfin assis cote à cote sur
le futon du salon, Heero reprit en quelques mots toute l’histoire qu’il avait
déjà raconté un an plus tôt à Duo au sujet de sa rencontre avec Relena. Mais
cette fois-ci, il débuta l’histoire par sa rencontre avec un autre mercenaire.
Un jeune homme qui l’avait sélectionné pour rejoindre le groupe dont la mission
était de protéger la princesse d’un pays lointain. Alors, durant plusieurs
années, les deux hommes avaient lutté aux cotés de Relena. Ils n’avaient jamais
abandonné l’espoir de la voir enfin à la tête de son pays sans plus craindre
pour sa vie. Mais il n’en avait rien été. La plupart des mercenaires avaient
finalement été payés par les opposants de la très jeune présidente. Tant et si
bien, qu’ils n’avaient plus été très vite que deux à lui rester fidèle.
Respectant ses choix, ils l’avaient finalement aidé à fuir son pays.
Etait alors arrivé le moment
de faire un choix quant à leur avenir. Lasse de tuer, Heero qui avait jusqu’alors
passé sa vie dans l’armée de son pays durant la guerre puis chez les
mercenaires après la restauration de la paix, avait exprimé le désir de
retrouver une vie plus normale. Souhaitant tout simplement disparaître, Relena
avait alors accepté de se joindre à lui dans sa tentative de redevenir un
simple civile. Mais Trowa lui, avait refusé. Sans leur donner la moindre raison
expliquant sa décision, le français les avait quitté un matin pour rejoindre une
nouvelle troupe de mercenaire. Contrairement à Heero, Trowa aimait à dire qu’il
se battait pour l’argent et non pour la cause. Heero savait qu’il n’en était
rien. Si tel avait été le cas, il aurait lui aussi trahis la confiance de la
princesse. Ne pouvant toutefois contraindre son compagnon d’arme de rester à ses
cotés, Heero et Relena, avaient accepté son départ, lui faisant parvenir avant
sa disparition complète un moyen de les joindre à nouveau quand il en
ressentirait l’envie ou le besoin.
Ne l’ayant jamais réellement
dit jusqu’alors, Heero termina son long monologue en apportant un tout dernier
détail. Jusqu’au jour de leur séparation, Trowa et lui avait été amants.
- Tu l’aimais ?
- Ce n’était pas vraiment de
l’amour Duo. Juste un respect et une compréhension mutuelle associés à une
amitié très forte. Nous avions besoin d’évacuer le stress des batailles dans
des rapports physiques qui n’étaient ni brutaux, ni bestiaux. Une sorte de soupape
qui nous permettait de ne pas craquer et de trouver un peu de réconfort dans une
vie qui en était totalement dénuée.
- …
- Tu me crois n’est-ce
pas ?
Duo ne savait pas comment
réagir à cette dernière révélation. Bien sur qu’il croyait Heero. Ce dernier ne
lui avait jamais menti. Mais cela n’empêchait pas qu’il était effrayé à l’idée
de pouvoir le perdre avec le retour de cet homme. Car finalement, Trowa n’était
pas moins qu’un ancien amant qui pouvait très certainement devenir dés son
réveil un sérieux rival. Or Duo n’était pas prêt à perdre le bonheur qu’il
avait enfin trouvé auprès du japonais. Bien au contraire. S’il le fallait, il
saurait se battre pour le garder à ses cotés.
Réfléchissant à nouveau à la
réponse qu’il pouvait donner à Heero sans brusquer sa susceptibilité, Duo prit
soudain conscience que ce dernier s’était tout simplement endormit sur ses
genoux. Ne voulant pas le brusquer ni qu’il subisse les affres d’un torticolis
à son réveil, l’américain posa finalement un cousin sur la table basse pour y
étendre ses jambes, tandis qu’un second coussin venait s’intercaler entre ses
genoux et la nuque de son amant. Un châle sur ce dernier et la petite courte
pointe sur ses jambes et il s’endormi à son tour. Il pressentait que la journée
du lendemain ne serait pas de tout repos.
-*-*-*-*-
Après s’être levé en
s’attachant à ne pas réveiller Duo, Heero retrouva le mercenaire dans sa chambre.
Ce dernier dormait encore mais il devait absolument connaître la raison de sa
présence en ville.
- Trowa.
- hm….
- Trowa.
La fièvre étant tombée, le
garçon finit par ouvrir ses yeux sans réelle difficulté.
- Heero ?
- Comment te sens-tu ?
- Vivant. Relena ! Où
est-elle ?
- Tout près d’ici, ne t’inquiètes pas.
- Tu dois la mettre en
sécurité. Des hommes cherchent à la tuer.
- Qui ça ?
- Je sais seulement qu’ils
travaillent pour le compte d’un certain Treize Kushinada. J’ignore les raisons
exactes qui le poussent à agir de la sorte.
Alors qu’il tentait de se
relever, Heero força son ami à rester couché.
- Ne bouge pas.
- Nous devons les retrouver
pour les empêcher de s’en prendre à elle une bonne fois pour toute !
- Tu dois avant tout te
reposer et m’expliquer en détail ce que tu sais et comment tu le sais. Je
chercherais ensuite Relena pour que nous discutions tous les trois de ce
Kushinada et de notre manière d’agir. D’accord ?
- D’accord.
Alors Trowa commença par le
début de son histoire.
Après avoir entendu des
bruits quant au fait qu’un homme recrutait depuis quelques temps des
mercenaires pour la traque d’une ancienne princesse, Trowa avait fait acte de
candidature dans le seul but d’en apprendre d’avantage sur l’identité de la
femme recherchée. Très vite, il s’était trouvé à travailler aux cotés d’une
certaine Lady Une. Auprès d’elle, Trowa avait pu apprendre qu’ils étaient bels
et bien à la recherche de Relena Peacecraft aujourd’hui en exile dans cette
ville. Ils savaient déjà presque tout d’elle. Son adresse, sa nouvelle
profession. Alors sans plus attendre, le jeune homme avait tenté de fuir
l’organisation qui l’avait engagé pour les rejoindre et les prévenir du danger
qu’il encourait à rester plus longuement ici.
- Et ils t’ont
découvert ?
- Il devait y avoir des
caméras de surveillance que je n’ai pas vu. Car le jour où j’ai tenté de
saborder leur ficher de données pour ralentir leur avancée, Lady Une m’a prise
sur le fait. J’ai réussis à fuir en la blessant. C’était, il y a une semaine.
Je tente depuis de leur échapper tout en essayant de vous rejoindre.
Comprenant mieux pourquoi
Trowa était en si piteux état, Heero ne pu s’empêcher de le recouvrir un peu
mieux encore. Une semaine de fuite pour les prévenir du danger.
-*-*-*-*-
Quand Duo ouvrit les yeux, il
prit conscience qu’il était allongé sur le canapé, la tête sur un oreiller et
recouvert d’une couverture chaude. Restant confortablement installé quelques
minutes, il repensa très sérieusement aux évènements de la veille. Un déjeuner
de fête, une fin d’après midi de détente et soudain l’arrivée inattendue d’une
personne intimement liée au passé d’Heero.
Ne pouvant rester plus
longuement couché sans agir, Duo trouva la force de se relever. Comme il le
redoutait, il retrouva très vite Heero au chevet de son ancien compagnon
d’arme. Le japonais avait à son égard des gestes d’une attention et d’une
douceur exemplaire. Sans parler de ce regard tendre qu’il lui adressait. Duo en
ressentait de la jalousie. Pourtant, il n’y avait aucune trahison. Heero lui
avait tout dit, sans rien camoufler de la vérité de ses rapports passés avec
Trowa. Il n’avait donc aucune raison de douter de lui. Mais ses inquiétudes ne
disparaîtraient pas tant qu’il ignorerait ce que ce Trowa ressentait encore
pour Heero. Et pour cela, il fallait qu’il puisse parler seul à seul avec cet
homme.
Sentant la présence de son
amant derrière lui, Heero cessa de parler tout doucement à Trowa pour se faire
entendre du chocolatier.
- Tu peux entrer tu sais.
Se sentant légèrement mal à
l’aise d’avoir été pris en flagrant délit d’espionnage, Duo n’en avança pas
moins jusqu’au lit. Il salua d’un geste le blessé avant de se sentir attiré sur
les genoux d’Heero.
- Bonjour toi
Avec surprise, l’américain
sentit tout aussitôt deux lèvres se déposer sur les siennes et en quémander
l’entrée. Trop heureux de répondre à cette demande, Duo lia ses bras autour du
cou d’Heero pour approfondir leur échange. Mais très vite il se souvint qu’il y
avait une troisième personne à leurs cotés. Gêné, Duo s’éloigna de lui-même.
Connaissant l’historique des deux hommes, il n’aurait jamais pensé qu’Heero
aurait pu agir ainsi devant son ex-amant. Très certainement, une manière à lui
de prouver que son retour ne changerait rien.
Amusé par la gène évidente de
Duo, le japonais le laissa tranquille pour parler à nouveau à Trowa.
- Je vais te chercher à
manger.
- Merci
Posant ses mains sur la
taille du chocolatier, Heero souleva ce dernier pour le pousser vers la sortie.
- On revient.
Aussitôt la porte refermée, il
reprit la suite de son baiser interrompu.
- Tu peux me rendre un
service Hiyoko ?
- C’est à moi que tu
parles ?
- hum, hum.
Repoussant de ses hanches le
corps de Duo contre la table de la cuisine, Heero enfoui son visage dans le cou
de son amant. Une nuit passée sans pouvoir goûter à sa peau était une nuit de
trop.
Se disant que finalement
Heero était insatiable, Duo tenta de reprendre le court de leur discussion
malgré les frissons qui parcouraient à présent sa colonne vertébrale.
- J’écoute ta demande.
- Apporte lui un déjeuner
copieux pendant que je pars chercher Relena.
- Tu me laisses seul avec
lui ?
- Lui se nomme Trowa et je
sais pertinemment que c’est ce que tu attends impatiemment.
Ne pouvant nier l’évidence,
Duo préféra le silence.
- Je comprends que tu
ressentes le besoin de lui parler. Seulement, promet moi une chose. Laisse lui
une chance. Trowa est quelqu’un de bien et mon meilleur ami. J’espère pour ces deux
raisons que vous pourrez vous entendre.
- Je ferais de mon mieux,
promis.
- Merci
Un baiser sur la joue pour
sceller leur pacte et Duo glissa de la prise de son compagnon pour préparer un
plat copieux et nourrissant à l’image de ce dont il aurait envie s’il était lui-même
blessé et affamé.
Heero, lui, n’était vraiment
pas rassuré de les laisser faire connaissance sans lui. Mais il ne pouvait
ignorer les craintes de son compagnon. Duo avait été un modèle de patience
depuis la veille. Lui permettre de se rassurer par lui-même était le minimum
qu’il pouvait lui offrir comme gage de son amour pour lui. Sans compter qu’il faisait
toute confiance aux deux hommes pour qu’ils trouvent un terrain d’entente.
Alors qu’Heero était
définitivement sorti, Duo entra à nouveau dans la chambre qui était devenue la
sienne depuis plus d’un an, un plateau en main.
- Je peux entrer ?
- Bien sur….Duo c’est
cela ?
- Oui.
Déposant son plateau avec
précaution sur les genoux du blessé, ce dernier l’en remercia avant de
s’attaquer à son assiette avec appétit.
- Heero est parti chercher
votre amie commune.
- C’est très bon, merci.
Ne sachant comment agir à
présent, ni quoi dire, Duo se contenta finalement de s’asseoir sur la chaise
installée au chevet du garçon. Un coup d’œil vers ce dernier et le natté
pouvait déjà avoir la satisfaction de constater qu’il ne boudait pas son plat
de pâtes. Il l’observait finalement avec une attention des plus soutenues quand
Trowa cessa de se nourrir pour le regarder à son tour avec dans les yeux un
amusement évident.
- Il t’a bien dis qu’il n’y
avait jamais eu d’amour entre nous, n’est-ce pas ?
A cette phrase, Duo comprit
que le garçon n’avait pas été dupe un seul instant. Sa crainte de voir en lui
un rival devait se lire avec évidence sur son visage crispé.
- Oui, quelque chose comme ça.
- Alors pourquoi tu ne le
crois pas ?
- Je le crois. C’est en tes
sentiments dont j’ignore tout que je ne fais pas confiance.
- Il te suffirait alors de me
poser la question.
Ne pouvant laisser passer une
telle occasion, Duo se jeta à l’eau.
- Aimes-tu Heero ?
- Il a été et restera à mes
yeux, un frère d’arme et sans aucun doute mon meilleur ami. Alors oui, je
l’aime en tant que tel. Cela n’a rien à voir avec ce que vous partagez
aujourd’hui. Ca n’en est pas moins fort mais c’est différent. Tu n’as donc rien
à craindre de moi.
- Bien. Je vais te faire
confiance. … Si tu es le meilleur ami d’Heero, il n’y a pas de raison que je
doute de tes paroles.
- Puis-je en faire de même
avec toi ?
- Je ne comprends pas ?
- Je…j’hésite mais je sais
que si je pose la question à cette mule d’Heero, il refusera d’y répondre dans
les circonstances actuelles.
- Vas-y.
- Il y a un homme. Aux traits
délicats, la peau claire et la chevelure blonde. Je l’ai déjà vu deux fois. Je
crois qu’il se prénomme Quatre aussi.
- Et alors ? Que lui
veux-tu ?
- J’aimerais le revoir….pour le
remercier de sa gentillesse à mon égard bien sur.
- Bien sur.
Finalement si Trowa était
tombé sous le charme de Quatre il n’y avait aucune raison qu’il s’inquiète de
trop pour son Heero. Finalement soulagé et rassuré, Duo ne bouda plus la
conversation.
- Je demanderais à Heero s’il
accepte. Je n’ai pas l’intention de faire quoique ce soit sans son accord, dans
l’hypothèse où cela pourrait vous mener à votre perte ou pire apporter des
ennuis à mon ami.
- C’est une réponse à
laquelle je ne m’attendais vraiment pas.
- Que dois-je en
conclure ?
- Que je commence à être
rassuré sur les chance de survis d’Heero. J’avoue t’avoir mal jugé. Je
t’imaginais prêt à agir sans réfléchir si tel était ton désir. Mais il n’en ait
rien. J’aime les gens réfléchis qui n’agissent pas en ne tenant compte que de
leur seule vision des choses. Je pense qu’Heero ne serait finalement pas en
danger si un civil comme toi, devait rester à ses cotés le jour où les choses
tourneraient mal.
- Tu te trompes de nouveau
Trowa. Tu ne sais rien de Duo et moi assez peu de chose finalement. Mais une
chose est sûre. Il n’a vraiment pas besoin de nous pour survivre ou se
défendre. Je pense même très sincèrement qu’il serait plus apte que nous dans
bien des domaines.
Duo ne l’avait pas entendu
arriver et à l’évidence, Trowa non plus. Les prenant donc par surprise, Heero
venait d’exprimer une pensée qui ravissait l’américain d’une joie infinie. Il
le jugeait capable de se défendre face à toute menace sans aucune aide. Une
réflexion plus que flatteuse quant à l’image qu’avait son amant de lui.
Heero s’approchant de Duo,
celui-ci eut à nouveau l’heureuse surprise de sentir des lèvres se poser sur son
cou tandis que des mains se liaient aux siennes pour l’inciter à le suivre.
- Viens avec moi, s’il te
plait.
Ne pouvant le lui refuser, le
natté suivis son compagnon jusque dans le salon où il reçu un vrai baiser.
- Nous devons discuter
quelques minutes tous les trois seuls à seuls. Alors attend-nous ici avec
Wufei. Nous ne serons pas longs.
- Bien.
Et sans plus attendre Heero
s’isola avec Relena auprès du blessé.
-*-*-*-*-
Dans une grande demeure du
centre ville, deux hommes discutaient autour de leur petit déjeuner. L’un
d’entre eux, le plus jeune à la longue chevelure blonde, ne cessait de faire
les cent pas dans un salon spacieux respirant le luxe. A ces cotés, assis dans
un large fauteuil, son bras droit l’observait avec amusement.
- Je ne sais pas Treize.
- Zecks vous devez accepter
d’agir. Nous avons retrouvé la trace de cet homme non loin d’ici dans un
magasin de fleur. Il ne nous suffit plus que de nous y rendre.
- Avons-nous vraiment besoin
d’utiliser la force ?
Loin de douter de sa
démarche, Treize acquiesça sans quitter des yeux la petite carte que des hommes
à lui avaient retrouvée non loin d’une cabine téléphonique située dans le
quartier de la gare routière. Blessé, le garçon qu’il pourchassait l’avait
laissé tomber sans en prendre conscience. Bien que recouvert de sang, on y lisait
clairement l’adresse d’une boutique étant sans aucun doute le repère de la
dernière descendante des Peacecraft.
- Ta sœur vit ici entourée de
ses hommes de mains. Depuis qu’elle a appris ta libération, elle cherche à nouveau
à reprendre le pouvoir à tes dépends. Tu dois la retrouve et l’en empêcher.
- Mais….
Bien que doutant encore de la
trahison de sa sœur malgré les preuves irréfutables que lui avait fournis
Treize, Zecks n’eut pas le courage de le démentir. Depuis le mort de ses
parents, cet homme était le seul à lui être venu en aide. Sa sœur avait dans un
premier temps prit les rennes du pouvoir dés son enlèvement sans même chercher
à le retrouver. Après quoi, elle avait fini par céder à ses opposants en
mettant fin à la monarchie des Peacrcraft pour mettre en place une république
dans le royaume de Sank. A aucun instant, elle n’avait cherché à le retrouver
pour le libérer de ses tortionnaires et lui rendre ses droits. Il avait été
longuement enfermé dans les geôles de révolutionnaires. Il y serait même encore
si Treize, un ancien ami de la famille, ne l’avait pas recherché sans relâche
avant de l’aider à fuir de sa prison. Contrairement aux autres, seul cet homme
ne l’avait jamais trahis ou abandonné. Alors aussi ambiguë et contraire que soit
ses désirs, Zecks acceptait de le laisser agir à sa guise.
- Fais moi confiance Zecks.
Nous allons retrouver cet espion envoyé par ta sœur en notre sein et grâce à
lui faire venir cette dernière jusqu’ici. Tu pourras alors la forcer à
t’expliquer les raisons expliquant son comportement ignoble à ton égard. Crois-moi,
ce soir sera la fin d’une trop longe attente.
-*-*-*-*-
Dans la boutique de fleurs,
tous étaient finalement réunis autour de la petite table basse du salon. Trowa s’était finalement levé contre tous
les avis et portait à présent quelques vêtements prêtés par le japonais. A l’ordre
du jour, ce qu’ils étaient prêts à mettre en œuvre pour le bien de Relena.
- Je sais que cela ne vous
concerne en rien Duo et toi Wufei. Mais Trowa, Relena et moi sommes liés par un
pacte. Si l’un de nous est traqué ou attaqué, les deux autres ferons leur
possible pour l’aider. De ce fait, après concertation entre nous, nous avons
décidé de prendre les devants. Si les ennemis qui en veulent à la vie de Relena
n’ont rien changé à leurs plans, Trowa connaît leur lieu de repli dans cette
ville. Nous allons donc nous y rendre et tenter d’établir un dialogue avec eux.
S’il s’agit à nouveau d’une organisation rebelle voulant s’assurer de la
disparition définitive de la monarchie des Peacacraft, nous tacherons de les
convaincre qu’ils n’ont réellement pas à craindre son retour dans la vie
politique de son pays.
- Et si cela ne leur suffit
pas ?
- Nous aviserons à ce moment
là ce qui est le mieux pour nous tous, Duo.
Comprenant parfaitement que
son compagnon n’était pas d’accord avec l’idée de le voir partir se jeter dans
la gueule du loup, Heero tenta de le rassurer de son mieux.
- Nous n’y allons pas pour
nous battre.
- N’empêche que c’est de la
folie.
- Je comprends ton point de
vue Duo. Mais je suis contre la violence gratuite. Si nous avons une chance de
stopper toute cette affaire aussi simplement, nous devons la saisir.
- Pourquoi tu n’y vas pas
toi-même dans ce cas ?
- Duo.
- Laisse Heero. Il a raison.
Sache donc Duo que je souhaitais les accompagner.
- Mais ?
- Mais Trowa et moi l’avons
refusé et ceci est sans appel.
- Je vois.
En réalité, Duo ne comprenait
pas grand-chose. Mais il avait appris de par son passé que poser trop de
question pouvait s’avérer néfaste. Jusqu’à présent Heero avait répondu aux
siennes en temps et en heure. Il ne perdait donc pas espoir que cela continue.
- Bien. Puisque nous sommes
tous d’accord, je vous demande de retourner chez Duo le temps de notre absence.
Nous ne serons pas long.
- J’aimerais vous
accompagner.
- Wufei !
Surpris de cette demande,
Heero du y réfléchir très sérieusement avant de répondre. Un regard vers Trowa
et celui-ci lui donna son avis d’un simple mouvement des paupières.
- Non. Nous y allons seuls.
Ne te vexe pas Wufei, mais je préfère que tu restes ici pour protéger Relena.
Malgré toutes nos précautions, une attaque reste toujours possible. Et vous ne
serez pas trop de trois pour y faire face.
Tout étant dit, les deux
anciens compagnons d’arme se rendirent à nouveau dans la chambre pour y trouver
tout l’armement nécessaire consciencieusement stocké et camouflé dans un recoin
d’une armoire.
Après quoi, Heero prit à
nouveau sans un mot, la main de son compagnon pour l’entraîner dans la serre du
rez-de-chaussée. Il avait besoin de lui parler seul à seul avant de partir et
ce lieu lui semblait le plus adapté. Lui posant une arme de petit calibre dans
les mains, Heero le regarda le plus sérieusement du monde.
- Je te la confie. Relena
refuse toujours d’en porter mais elle sait s’en servir. Alors au besoin
oblige-là à la prendre.
- Ca marche.
- J’ignore ce que vaut
vraiment Wufei. Alors je compte sur toi pour t’assurer qu’il ne leur arrive rien.
- Ne t’inquiètes pas Heero.
C’est plutôt à nous de vous demandez de faire attention.
- Nous revenons dans deux
heures tout au plus.
Alors qu’il aurait du partir
sans plus attendre, Heero ne résista pas à l’envie d’embrasser une dernière
fois les lèvres rosées de son amant. Un an et quelques mois qu’ils vivaient
ensemble une vie simple et calme et voilà qu’aujourd’hui cette dernière se
trouvait soudainement bouleversée. Car quelle que serait la réponse de ce
Treize suite à leur visite, il était certain pour le japonais qu’avec Relena,
ils devraient quitter ce quartier et cette ville où ils avaient pourtant enfin
trouvé le bonheur auprès de compagnons aimants. Duo serait-il alors prêt à tout
sacrifier pour le suivre dans sa nouvelle fuite de son passé ? Ne pouvant supporter
l’idée d’entamer une telle discussion, Heero mit un peu plus de passion à la
fin de son baiser.
Se séparant enfin, Duo ne pu
s’empêcher de caresser avec une douceur non feinte les joues mates de son
compagnon.
- Je te remercie.
- De quoi ?
- De ne pas me prendre pour
l’une de tes fleurs fragiles que tu dois absolument protéger des intempéries.
- Je te l’ai déjà dis par le
passé Duo. Les fleurs nées du sang n’ont pas besoin qu’on les protège.
- Mais je ne suis pas…
Devant les yeux du japonais,
Duo cessa de lui-même son mensonge. Heero ne savait pas tant de choses de son
passé. Il ignorait même tout de son enfance taché de sang. Et pourtant, ses
yeux lui assuraient qu’il savait. Il se doutait d’une part de la vérité sans en
connaître les détails. Comment était-ce seulement possible ?
- D’accord. Mais sache tout
de même que je ne t’en voudrais pas si tu jetais un coup d’œil sur moi de
manière régulière. Je ne le prendrais pas comme de la pitié ou un signe de
faiblesse dans ton regard.
- Hai.
A travers l’étreinte étouffée
qu’il lui offrit à cet instant, Duo compris que jusqu’alors, Heero avait du
lutter ferme contre lui-même pour ne pas lui imposer sa surprotection. Heureux
d’être à cet instant entouré par cette sensation apaisante et protectrice
émanant de son compagnon, Duo ferma ses yeux pour se blottir un peu plus encore
dans ses bras.
- Reviens vite.
- Promis Hiyoko.
- Arrête d’utiliser ce mot
que je ne comprends pas.
- Je t’en donnerais le sens à
mon retour.
- Y’a intérêt !
Un dernier baiser et le jeune
homme rejoignit Trowa dans l’entrée pour se rendre avec lui jusque dans la
demeure de leurs nouveaux ennemis.
-*-*-*-*-
N’ayant plus rien à faire
dans la maison d’Heero, ce fut comme convenu que Duo, Wufei et Relena se
rendirent vers la chocolaterie. Malheureusement à peine avaient-ils ouvert la
porte arrière de cette dernière qu’un groupe d’hommes cagoulés venaient à leur
rencontre. Leur objectif semblait évident, enlever Relena.
A cet instant, Duo comprit
qu’Heero et Trowa avaient bien fait de refuser que Wufei les accompagne. Car ils
n’allaient pas être trop peu de trois pour faire face à plus d’une dizaine
d’assaillants. Entrant toujours un peu plus dans la boutique au cours de la
bataille, Wufei réussis non sans mal à sonner définitivement les premiers
agresseurs. Duo, lui profita de sa connaissance des lieux pour utiliser le moindre
ustensile à pâtisserie comme une arme redoutable. Au milieu de tout cela,
Relena utilisait à merveille l’arme confiée par Heero que Duo lui avait mis
entre les mains. Cette dernière étant munie d’un silencieux, chaque coup porté sur
les bras et jambes de leurs assaillants ne se répercutait que par le cri des
blessés sans trop alerter les voisins.
Mais malgré tous leurs
efforts, ils se sentaient bel et bien submergés par le nombre grandissant d’opposants
quand soudain, une aide inattendue arriva derrière l’ennemi. Les assommant tour
à tour à l’aide de ces petits appareils produisant une décharge électrique, Quatre
venu initialement pour obtenir quelques nouvelles leur permis de prendre enfin
l’avantage et mettre une bonne fois pour toute, un terme à cette lutte sans
merci.
Une bonne demi-heure plus
tard, tous observaient essoufflés et épuisés, le spectacle sanglant de leur
combat.
- Tout le monde va
bien ?
Trois faibles oui, se firent
entendre à la question du jeune blond.
- Grâce à toi, tu peux me
croire.
- Comme tu ne m’as pas appelé
de la journée, je me suis dis que je pouvais peut-être passer prendre de vos
nouvelles.
- Excuse-moi Quatre, nous
avons été occupé et j’avoue avoir un peu oublié.
- Je commence à comprendre
pourquoi.
Ne pouvant décemment pas
attendre plus longtemps auprès d’hommes qui ne tarderaient pas pour la plupart
à reprendre très vite conscience, les quatre jeunes gens ressortirent des
lieux.
- Nous ne pouvons pas rester
plus longtemps ici !
- Je suis d’accord avec toi
Wufei mais pour aller où ? Ils connaissent déjà mon appartement et nous
ont à l’évidence vu quitter la boutique de fleur pour nous rendre ici.
- Il reste mon dojo.
- Je ne sais pas. S’ils se
sont renseignés sur moi, ils savent que nous sommes ensembles Wufei.
Ayant la sensation de pouvoir
enfin leur être utile, Quatre se permit de prendre la parole.
- Vous pourriez tout
simplement venir chez moi. Je ne suis lié à aucun d’entre vous. Quelque soit
les personnes qui en veulent à votre vie, je vous défi qu’ils trouvent la
moindre trace d’un lien entre vous et moi.
A ces mots Duo se sentit gêné.
Ce garçon n’avait effectivement rien à voir avec toutes leurs histoires. Et
malgré cela, par amitié très certainement ou simple gentillesse, il était prêt
à risquer sa vie pour leur offrir asile dans un lieu sur.
- Je ne suis pas certain que
ce soit une bonne idée. Nous risquerions de te faire avoir des problèmes alors
que tu n’es en rien concerné dans cette affaire.
- Parce que toi et Wufei l’êtes ?
- Nous…
Duo était assez surpris par
la remarque de Quatre. Comment pouvait-il se douter qu’ils n’étaient
effectivement pas concernés ?
- Je ne suis pas dupe Duo.
J’ai très bien compris hier soir qu’à l’inverse de Relena, toi et Wufei ne
connaissiez pas l’homme que j’ai découvert dans le jardin.
- Tu as raison Quatre. Nous
ne sommes pas directement lié à cette affaire qui nous dépasse quelque peu. Simplement,
les personnes auquel nous tenons le plus, sont concernées, elles. Et il est
impossible que nous les abandonnions.
Duo n’aurait pu mieux dire.
- Je ne vous aurais pas
proposé mon aide si je n’avais pas songé à toutes les conséquences de ce geste.
Un regard vers Relena et Wufei
et ce fut finalement ce dernier qui prit la décision finale d’un hochement de
tête. Alors seulement Duo acquiesça à son tour.
- Ca marche.
Ils entraient finalement
chacun leur tour dans la voiture de leur aide inattendue, quand ils
constatèrent que Duo restait sur le trottoir.
- Duo ?
- Je vais les attendre ici.
- Mais…
- Heero et Trowa ne
connaissent pas ton adresse Quatre. Et je ne pense pas que laisser un message sur
la porte d’entrée pour les informer de notre nouvelle planque soit des plus
indiqués si d’autres hommes viennent ici.
- Et toi crétin ! Tu t’imagines
que ta présence va leur passer inaperçue ?
- Pas d’inquiétude Wufei.
Seul, je ne risque rien. C’est Relena qu’ils cherchent à atteindre. Ils ne
connaissent réellement que le visage d’Heero et Trowa. Quant à mon signalement,
il me suffit de camoufler ma natte pour rester un civile des plus inoffensifs. Je
resterais planqué jusqu’à leur retour alors allez-y sans craintes.
Ne pouvant nier l’évidence
qu’il fallait bien une personne pour avertir les mercenaires de leur nouveau
lieu de repli, Relena et Wufei cédèrent à l’insistance de Duo et abandonnèrent
ce dernier au milieu de la rue des Lupercales.
-*-*-*-*-
Heero et Trowa trouvèrent
très facilement la grande demeure appartenant à l’organisation Zodiacales. Devant
le portail de ce véritable manoir, les deux hommes se séparèrent. Le plan était
simple. Heero entrait par la grande porte pour demander à parler au maître des lieux :
Treize en personne. Tandis que Trowa toujours recherché par ces hommes,
s’infiltrerait par les étages pour tenter de découvrir le secret qu’enfermait
cette étrange organisation.
Comme ils l’espéraient, Heero
n’eut aucune difficulté à être mené jusque dans un grand bureau où se trouvait
l’homme qu’il cherchait à rencontrer.
- Monsieur ?
- Heero yuy.
- Voulez-vous prendre un
siège, monsieur Yuy.
Gardant un visage impassible,
Heero s’assit face à l’homme. Il ne s’attendait pas à cet instant que celui-ci
allait lui révéler sans plus tarder ses réelles motivations.
-*-*-*-*-
De son coté Trowa parcourait
les étages à la recherche du moindre indice quand un bruit provenant des
escaliers le surpris. Ne voulant pas tomber face à un homme de main pouvant le
reconnaître, il entra dans une chambre. A aucun instant, il ne pensait y
découvrir l’homme qui venait de sortir de sa salle de bain privée, vêtu d’une
simple serviette autour de ses hanches.
- Zecks ?
Surpris qu’un simple employé
de Treize surgisse dans sa suite et l’appelle par son prénom, le blond observa
avec plus d’attention son visiteur inattendu. Il ne lui fallu que quelques
secondes pour comprendre sa véritable identité.
- Tu es l’espion que ma sœur a
envoyé chez nous.
- L’espion ?
- Ne joue pas avec moi. Je
sais tout de ses motivations à mon encontre.
- Zecks, votre sœur vous
croit mort depuis plus de trois ans.
- Je viens de te dire qu’il
était inutile de jouer ce petit jeu avec moi ! Ma sœur a toujours su que
j’étais retenu captif par nos détracteurs. Elle a sciemment décidé de
m’abandonner. Qu’elle n’espère donc pas me faire croire qu’elle ignorait ce qui
m’est arrivé ! On ne passe pas trois ans de captivité à subir mille
tortures sans en garder suffisamment de souvenirs pour pardonner l’abandon aussi
facilement.
Trowa n’en croyait pas ses
yeux. Zecks était bel et bien vivant et face à lui. A l’évidence ceux qui l’avaient
sorti de son enfer lui avaient fait croire que sa sœur l’avait sciemment laissé
aux mains de leurs opposants pour s’assurer qu’il ne ferait pas d’ombre à sa
carrière politique. Une idée folle quand on connaissait la jeune fille. Mais à la
vue des cicatrices présentes sur le torse du jeune homme, Trowa voulait bien
croire que plusieurs années de tortures pouvaient vous faire perdre la raison
et vous rendre facilement victime de manipulation.
Sachant malheureusement que
sa parole n’aurait aucune valeur aux yeux du prince, Trowa tenta malgré tout de
lui fournir une toute autre version. Avec de la chance celle-ci sèmerait une
petite graine de doute au fin fond de son esprit buté.
- Vous, vous trompez !
Si Relena avait eu connaissance de votre survie, elle nous aurait envoyé vous
libérer au péril de nos vies et de la sienne. Des hommes de votre entourage lui
ont annoncé votre mort deux jours après votre disparition. Ils lui ont même
rapporté un cadavre. Bien que dévisagé, il portait vos vêtements et des signes
distinctifs qui l’ont convaincu. Elle a pleuré votre mort durant des mois.
C’est pour cette unique raison qu’elle a finalement abandonnée la monarchie.
Elle ne voulait pas devenir reine à la suite de votre disparition. Elle
considérait que si ce n’était pas pour vous, cela ne valait plus la peine de se
battre pour vos privilèges.
Refusant catégoriquement ses
paroles, Zecks allait le crier pour alerter les gardes. Réagissant aussitôt,
Trowa l’en empêcha en le bâillonnant de ses mains.
- Vous faites une erreur en
croyant tout ce que vous dit ce Treize. Le frère que votre sœur vénérait ne me
semblait pas aussi crédule.
Sans dire un mot de plus, le
mercenaire sorti à nouveau dans les couloirs pour fuir sans plus tarder la
demeure. Il avait enfin découvert quel secret OZ avait réussi à cacher
jusqu’alors au peuple de Sank.
-*-*-*-*-
Dans le bureau à l’étage
inférieur, si le corps et le visage d’Heero restaient stoïques, son esprit
était lui, en pleine ébullition. L’homme qui lui faisait face était fou. Un
être imbu de pouvoir qui voulait régner sur le royaume de Sank mais bien plus
encore. Ce petit pays n’était qu’une étape à son objectif final. Il voulait, à
l’image de tous ces hommes d’état qui avaient été à l’origine de son entrée
dans l’armée, refaire le monde et ses frontières ! Si personne ne le
stoppait, les grands conflits qui avait pris fin quelques années plut tôt ne
tarderaient pas à revenir sur le devant de la scène.
- N’espérez pas régler nos
différents de manière pacifique. Nous voulons la mort de Relena Peacecraft.
- Pourquoi ?
- Elle sera un jour ou
l’autre un obstacle à mon objectif.
- Vous prenez conscience que
vous n’y arriverez pas ?
- Détrompez-vous. Au moment
même où je vous parle, mes hommes ont déjà trouvé vos amis. Il ne restera
bientôt plus que des cendres de leurs corps.
Heero ne voulait pas y croire
mais la manière dont Treize avait de l’affirmer lui fit froid dans le dos. Il
était plus que temps qu’il prenne congé de cet homme pour s’assurer de lui-même
de la survie de ses compagnons. Pourquoi avait-il laissé Relena au bon soin de
Duo ? S’il leur était arrivé la moindre chose, il ne se pardonnerait
jamais. Duo lui-même, lui avait clairement fait comprendre qu’il ne devait pas
le surestimer juste avant son départ pour cette visite aussi stupide
qu’inconsciente !
- Bien. Maintenant que nous
sommes d’accord, je suis dans le regret de vous annoncer que vous aller rester
quelques temps ici.
Appuyant sur un bouton situé
sous son bureau, Treize fit appel à quelques hommes pour escorter son invité vers
les sous-sols de sa demeure.
Heero ne présenta alors
aucune difficulté à les suivre. Toutefois, à peine furent-ils sortis du grand
bureau qu’il réussi non sans mal à se dégager des deux gorilles pour se jeter
au travers une fenêtre. Retombant en une roulade sur l’herbe, le jeune homme
ignora les coupures dues au verre éclaté pour fuir au plus vite dans les rues
avoisinantes. Si tout se passait comme ils l’avaient prévu, Trowa devait
l’attendre dans un petit pub repéré lors de leur venue. Mais l’inquiétude
grandissant, Heero ne prit pas le temps de s’y rendre. Un mauvais pressentiment
ne cessait de le pousser à rentrer au plus vite. Hélant un taxi, il espéra de
tout son cœur qu’il se trompait. Avec de la chance, il arriverait à temps pour
aider leurs amis.
Quand Heero arriva enfin dans
sa rue, son cœur cessa de battre. Une épaisse fumée surplombait tout le
quartier. Descendant du taxi, il lui tendit un billet avant de se précipiter
sans plus attendre vers l’origine du brasier. Comme il le redoutait, il s’agissait
bel et bien de sa maison. En toute évidence et logique, les autres se
trouvaient dans la chocolaterie. Au pire, ils avaient fuis le quartier pour
plus de sûreté. Mais malgré cette certitude, le japonais ne pu s’empêcher
d’entrer dans la maison en flamme. Une intuition le poussait à s’y rendre.
-*-*-*-*-
Comment était-il arrivé au beau
milieu des flammes ? Duo n’aurait su le dire. Son esprit était aussi
embrumé que la pièce où il se trouvait. Au départ il avait aperçu une ombre
s’infiltrer dans la demeure. Il avait pensé à l’un de ces hommes qui en
voulaient à Relena, mais très vite, une deuxième silhouette l’avait suivi.
Alors il avait cru qu’il s’agissait bel et bien du retour de Trowa et Heero.
N’en attendant pas plus, Duo s’y était rendu à son tour pour finalement surprendre
deux pyromanes. Se cachant alors dans la serre en attente de leur départ, le
natté avait par la suite tenté d’éteindre l’embryon d’incendie.
Malheureusement, les hommes ayant aspergés les murs d’essence la lutte était
perdue d’avance. Pire, il avait soudain été comme attiré par l’origine du feu.
Les flammes encore faibles, lui murmuraient une prière qu’il ne pouvait
ignorer. La même que celle apprise près de vingt ans plus tôt dans une église.
Une église qui avait brûlé intégralement devant ses yeux.
Indéniablement attiré par les
flammes, Duo ne cessait plus de s’enfoncer dans le foyer. Le feu, ses couleurs
et sa chaleur l’attiraient, l’hypnotisait, l’incitait à le rejoindre. Il allait
enfin lui rendre tous ceux qu’il avait perdu par sa faute.
-*-*-*-*-
Quand Heero arriva enfin à
l’étage. Il ne vit personne. Le feu s’engouffrait déjà dans tout l’appartement.
Même si les pompiers arrivaient à cet instant, la maison n’était plus sauvable.
Dans quelques minutes, elle n’existerait même plus. Il allait donc redescendre
avant de se faire définitivement piéger par le feu quand il le vit dans la
chambre en flamme. Duo. Il se trouvait là, les mains tendues vers le vide.
Apercevant le plafond
s’effriter et les murs ne plus tarder à s’écrouler, Heero hurla pour se faire
entendre au travers le bruit crépitant du feu dévorant tout sur son passage.
- Duo !!!!
- ….
- DUO !!!!!!!!!
N’observant aucune
réaction de la part de son compagnon, Heero n’eut d’autre choix que
d’aller le chercher.
- K’so !!
Ne pouvant plus entrer dans
la chambre sans risquer de se brûler, le japonais recula de quelques pas pour
prendre un maximum d’élan et sauter à travers les flammes. Sans plus attendre,
il fit son possible pour éviter les morceaux de contre-plaqué tombant sur eux,
pour prendre la main de Duo et l’entraîner vers la sortie. Sans comprendre
pourquoi, celui-ci refusa de bouger.
- Non !!!
- Quoi ?
- Laisse-moi, ils
m’appellent !
- Duo !
Mais le jeune homme repartait
un peu plus vers le feu.
- Duo arrête tes conneries et
suis-moi !
N’ayant pas le temps de
discuter, Heero le prit par la taille pour le faire reculer. Mais là encore
l’américain se débattit de toute ses forces.
- Laisse-moi ! Je veux
la revoir. Ils sont là, ils m’appellent !! Tu n les entends pas ?
Non, il n’entendait rien et
ne voyait pas plus de corps à leur coté. Ne comprenant décidément rien aux
paroles de Duo, le japonais n’eut d’autres idées que de le frapper d’un geste
précis pour le prendre sur son épaule et traverser à nouveau le rideau de
flammes.
Heero descendait les
dernières marches de l’escalier quand ce dernier s’effondra sous ses pieds.
Encore un peu d’effort et il réussit à sortir à l’extérieur. Comme il le redoutait,
ils avaient à peine posé un pied dehors que la maison tout entière
s’effondrait.
-*-*-*-*-
Alors que les pompiers alertés
par les voisins éteignaient l’incendie pour qu’il ne se propage pas aux autres
maisons, Heero s’était isolé avec Duo sur les marches de la chocolaterie. Après
son étrange moment d’absence, Duo avait retrouvé ses esprits. A l’évidence la
fumée de l’incendie lui avait quelque peu fait perdre sa raison. Restait donc de
cette mésaventure des cheveux brûlés et des visages noircis par la suie. Sans oublier
une peur effroyable pour le cœur du japonais.
- Tu m’as fais peur Duo.
- Je suis désolé.
- Il ne faut pas.
Serrant dans ses bras le
jeune homme assit une marche plus bas que lui, Heero regarda avec nostalgie les
ruines de la maison où se trouvaient ses meilleurs souvenirs.
Duo lui, était désespéré.
Avec cet incendie, Heero venait de perdre toutes ses affaires et surtout ses
fleurs. En quelque sorte les seuls souvenirs de sa vie passée. Les larmes
coulant sans qu’il n’en prenne conscience face à ce constat, l’américain resserra
de lui-même l’étreinte d’Heero autour de sa taille.
- Je ne sais pas quoi dire.
- Il n’y a rien à dire Duo.
Etrangement, Heero ne
semblait pas aussi affecté que le natté par ce drame.
- Mais tout est parti en
fumée. Tes affaires…
- Elles n’étaient âgées que de
quelques années.
- Et tes fleurs…Toutes ces
fleurs patiemment collectées au cours de tes voyages.
- A quoi bon…..
Incitant Duo à se tourner
vers lui, Heero l’observa avec attention. La longueur disproportionnée de ses
cheveux dus aux brûlures était la preuve même du danger mortel auquel son amant
avait échappé de peu. Son visage aussi avait été un peu touché par les flammes.
Comme il avait eut peur que ce soit tout son corps qui ait été consumé dans cet
incendie. Cela aurait eut de l’importance. Mais le reste…..A quoi bon regretter des biens matériels quand
on venait de risquer de perdre la personne qu’on aime.
- …puisque le plus important
a été sauvé. Le reste n’a que peu d’importance.
Ne pouvant ignorer sa
remarque, Duo soulagé lui aussi, de le voir revenir sain et sauf de sa visite
chez ceux qui en voulaient à Relena, se blottit un peu plus contre le torse de
son amant.
- Heero.
- hum ?
- Je t’aime.
- Ai shiteru hiyoko.
- Tu ne m’as toujours pas dit
ce que ça voulait dire !
- Tu y tiens vraiment ?
- Ho que oui.
Ne pouvant plus garder le
silence sur ce point, Heero du se contraindre à murmurer sa réponse. Comme il
le redoutait le visage jusqu’alors anormalement pâle de son compagnon reprit
quelques couleurs. Il le savait bien que Duo n’allait pas apprécier son nouveau
surnom. Tentant une échappée, le japonais s’informa enfin de la situation de
leurs amis.
- Où sont les autres
Duo ?
- Chez Quatre. Je vous
attendais pour vous y emmener.
- Alors on ne va pas tarder à
les rejoindre.
Au bout de la rue, Trowa
s’approchait d’un pas rapide. A l’évidence, lassé de l’attendre à leur point de
rendez-vous, celui-ci avait fini par revenir au seul lieu qu’il
connaissait pour les retrouver : la rue des Lupercales.
-*-*-*-*-
Dans le jardin lui aussi
ravagé par les flammes, une seule petite fleur semblait avoir réchappé à la
chaleur de l’incendie. Situé à l’endroit même ou un jeune homme blessé avait perdu
beaucoup de son sang, il se trouvait à ses cotés un petit œuf en chocolat que
personne n’avait plus pensé à venir ramasser.
Une fleur née sur un champ de
bataille qui à l’image d’un couple connu d’elle seule, survivrait très
certainement à toutes les intempéries de la vie.
OWARI
[1] = « Pour
toujours » en japonais dans le texte (je voulais mettre forever au départ
et je me suis dis que c’était crétin vu que c’était un japonais qui causait à
un français ^_^ ;;;
[2] Patience, vous saurez ce
que c’est à la fin
[3] C’est un coup de foudre
ou je ne m’y connais pas ^__^x
[4] Ca veut dire poussin en
japonais dans le texte ^__^ ;;;;
Je trouvais ça mignon comme
petit surnom pour Duo en cette période de Pâques. Surtout qu’Heero crève d’envie de le
surprotéger comme une poulette avec ses petits mais qu’il s’en empêche pour
prouver à Duo qu’il a toute confiance en ses capacités. Alors à défaut de
pouvoir le pendre pour un poussin, il lui en donne le nom ^_^ ;; Si c’est
pas bô de penser à tout ça alors que tout le monde s’en fou ^^
Maintenant pour ceux qui se
disent : « Elle se fout de nous, reste plein de questions en suspens !!! »
Pas de panique, il reste une troisième partie prévue pour le début du mois de
juin (et oui, c’est loin ^_^’’). Donc si vous trouvez que mon histoire finie
sans vraie fin….. heu… c’est plus ou moins normal, je reprend tout un peu mieux
(du moins j’espère ^_^;;) dans l’ultime partie ^__^
A bientôt et Gomen nasai pour
ce retard d’une longue semaine -__-
mimi yuy
Pâques,
fête religieuse
Le
dimanche de Pâques est un jour de réjouissance et de renouveau. « Ce matin
là les disciples de Jésus découvrirent qu'il était ressuscité et promettait une
vie nouvelle pour tous ceux qui auraient foi en lui. »
Les Chrétiens célèbrent depuis Pâques en se rendant à l'église et en échangeant
des présents, notamment des fleurs et des oeufs. Les personnes pratiquantes ne
mangeant pas d’œufs durant le Carême (L'église interdisait la consommation
d’œufs pendant le jeûne du carême), elles ne pouvaient en revanche empêcher les
poules de pondre ! Ainsi après 40 jours de production, il était coutume, de les
offrir présentés dans un joli panier d'osier, peints et décorés.
Pâques,
fête du printemps
Avant
d'être une célébration religieuse, Pâques était une fête païenne célébrant
l'arrivée du printemps, de l'espoir et du renouveau. Elle annonçait le réveil
de la nature, le passage de l'hiver au printemps, des terres en repos aux
semailles nouvelles, de la mort à la vie. Du XIème au XVIIIème siècle, l'année
commençait même à Pâques.
Les
premières civilisations célébraient déjà le retour du printemps. Depuis l'Antiquité,
l’œuf est un objet de culte dans de nombreuses cultures (chez les Perses, les
Egyptiens, les Celtes, les Grecs...) et sert d'offrande pour célébrer l'arrivée
du printemps, le renouveau de la vie. Offrir un œuf, symbole de fécondité et de
fertilité, est un souhait de prospérité.
Aujourd’hui…
La
coutume d'offrir des oeufs le matin de Pâques est apparu vers le IVème siècle
en Europe et se retrouva en Egypte autour du XIème siècle, puis en France chez
les Alsaciens vers le XVème siècle.
A la Renaissance, l’œuf décoré populaire inspira des artistes. Après l’œuf de
poule ordinaire, on en confectionna en verre, en porcelaine, en bois... L’œuf
précieux fit son apparition, orné de pierres précieuses, plaqué d'argent ou
même d'or, tels les fameux oeufs de Fabergé, qu'on offrait notamment à la Cour
de Louis XIV. C'est le Tzar Alexandre III qui avait commandé au bijoutier Peter
Carl Fabergé un premier oeuf pour son épouse, puis un chaque année pendant onze
ans. D'autres commandes suivirent pour les Tzars russes. La collection
impériale compterait 56 oeufs plus raffinés les uns que les autres, dont 44
subsistent.
Les
œufs en chocolat existent eux, depuis le XVIIIème siècle en France.
La
légende raconte que pendant la nuit de Pâques, lâchés du ciel par les cloches,
les oeufs en chocolat tombent dans les jardins où les lapins prennent la relève
et les cachent un peu partout ! Le rituel de la chasse aux œufs suit donc le
passage des cloches, équipé d'un petit panier en osier ! Où chercher ? Où sont
cachés les oeufs soigneusement camouflés par les lièvres ? Dans une touffe
d'herbe, dans un buisson ou un arbuste, dans un tapis de fleurs ou dans un
arbre ?
Si vous voulez en savoir
plus, allez sur le site : http://www.alianwebserver.com/societe/paques/index.html