Auteur : Mimi Yuy

Email : mimimuffins@yahoo.fr  ^_^

Origine : Gundam Wings

Genre : yaoi + Lemon

Couples : 13x2 (pour amateur du genre donc ^_-)

 

A l’instar de « Flocon de neige » pour le 1x4x1, cette fic est la suite de « Deux cœurs en automne ». Elle se déroule environ 15 mois après ^__^

Sinon, comme toujours depuis ces dernier temps, (voir dernières années) beaucoup trop de mental dans cette histoire et pas assez d’action. Mais il était décidé depuis le départ qu’aucune de ces OS n’aurait de lemon…  vous voilà prévenu ^_^’’

 

 

 

La clef.

 

 

 

 

Sa journée de travail était enfin terminée.

 

Levé aux aurores pour enregistrer des plans courts voués à faire la publicité d’un nouveau jeu de l’été. Duo avait par la suite enregistrée une émission de variétés dans la journée qui serait diffusé le lendemain, avant de s’atteler à une réunion de la chaîne vouée à préparer le prochain téléthon. Ce dernier réalisé à sa demande aurait pour but de collecter des fonds pour venir en aides aux orphelins de la guerre.

 

Cette dernière avait beau s’être terminée depuis plus de deux ans. Il existait toujours des groupes d’enfants abandonnés à eux même que ce soit dans les centaines de colonies spatiales ou les régions reculées voir oubliées de la Terre. Les enfants, comme toujours, restaient les premières victimes de la fureur des hommes.

Ce projet lui tenant à cœur, nombre d’amis à lui, avait promis de le soutenir.

Quatre le premier à agir, avait alors fait en sorte de mobiliser la Wings-channel, où il était devenu présentateur vedette, pour le prochain week-end. Deux jours de programmation à son entière disposition et ce sans condition.

 

Jetant sa veste de cuir, style seventies sur le canapé, Duo enleva tout aussi négligemment ses chaussures, pour se rendre en chaussette au centre de son salon. En chemin, il dénatta ses cheveux avec soulagement. Il les avait trop serré ce matin. Soupirant d’aise, il les regroupa alors en une simple queue de cheval basse. Il n’y avait que ça de vrai pour apprécier des cheveux longs jusqu’alors maltraité. Car c’était bien pour l’aspect pratique et non confortable qu’il les gardait ainsi nattés depuis son enfance.

Approchant de sa cible, Duo se laissa choir sur la chaise lui faisant face.

Près de la télé, se trouvait un petit meuble sur lequel était installé depuis son arrivée dans cet appartement, un ordinateur dernier cri. L’un des nombreux cadeaux d’Heero en remerciement pour son aide dans l’écriture de son roman. Duo lui avait toujours refusé la moindre rémunération pour son travail de relecture.

L’écrivain de génie ne semblant pas totalement d’accord avec ça, il avait donc aussi acheté l’appartement qui entourait l’ordinateur. Fallait s’y faire. Heero refusait d’utiliser le temps des autres sans qu’il y ait contrepartie.

 

Pour son projet d’aide aux orphelins, le japonais avait écris un livre de contes pour enfant, abandonnant tous ses droits d’auteur à l’association créée par son ami.

Qui aurait pu croire durant la guerre que ce terroriste de génie, nommé soldat parfait par ses paires et ennemis deviendrait aussi facilement le nouveau Perrault de l’A.C. ?

Enfin….

 

Ignorant l’horloge murale l’informant qu’il était déjà une heure du matin passé, Duo alluma le PC pour s’assurer qu’il n’avait pas reçu de message urgent. Sa toute récente nouvelle adresse privée n’était plus connue que par un nombre très restreint de personne. Pour le travail et ses relations avec le commun des mortels, il lui restait ses adresses professionnelles.

 

Apercevant un message avec pièce jointe, ce fut non sans impatience qu’il l’ouvrit.

A l’évidence, Heero avait eu de l’inspiration. Il lui envoyait pas moins de trois nouveaux chapitres.

Alors sans plus attendre, il se plongea dans la lecture de ces derniers.

 

Il s’agissait là du troisième livre d’Odin Low.

Et comme toujours, après avoir reçu deux jours plus tôt les tous premiers chapitres de son histoire, Duo réceptionnait à présent les tous derniers.

Par ce que spécialité es-perfect solier, Heero n’écrivait jamais rien dans l’ordre.

Il suivait le cours de son inspiration passant d’un instant à l’autre.

Heureusement qu’il commençait toujours par lui envoyer une chronologie partielle de son intrigue ainsi qu’un résumé de masse lui permettant de se situer à tout moment.

 

Heero était aussi un incroyable romantique qui trouvait son inspiration qu’une fois la fin établit de son histoire.

Sa prédilection allait aussi pour les chapitres évoquant les scènes d’amour.

Là encore qui l’aurait cru ?

Quatre en avait de la chance de partager sa vie avec un tel homme. Car Duo ne doutait pas un instant qu’il agissait dans la vie tout comme ses héros dans la fiction. Avec romance, amour et passion.

 

Ouvrant, le document, Duo lu aussitôt par curiosité quelques phrases. Et comme toujours, l’intrigue le dévora tout entier, lui faisant oublier heure avancée, fatigue cumulée et rêve de sommeil.

 

*-*-*

 

Treize ne savait vraiment pas quoi en penser.

Il avait reçu au matin un courrier des plus étranges. D’autant plus inattendu qu’il avait été déposé à la réception de l’hôtel à laquelle il descendait pour quelques jours à peine. Or personne ne savait qu’il arrivait mis à part quelques rares preventers.

La missive était composée d’une clé et d’un simple carton sur lequel était inscrite une adresse complète suivie de quelques chiffres. Aucune information sur le nom du destinataire ou la raison d’un tel envoi.

Curieux de nature, l’ex-commodor de l’armée d’OZ n’avait pas mis longtemps à décrypter les chiffres comme étant une date et une heure. A l’évidence, on l’y attendrait au lieu dit.

 

C’est donc avec une certaine impatience que l’homme avait finalement attendu jusqu’à 2h du matin pour se diriger vers le quartier vivant du centre ville de Sank.

Tout en s’y rendant, il regrettait amèrement de ne pas avoir encore réussi à contacter Duo.

Le jeune et fougueux ex-pilote n°02 semblait absolument inapprochable.

Une journée entière au téléphone n’avait pas réussi à convaincre ses correspondants de la Wings-Channel de le laisser lui parler ne serait-ce qu’une minute.

 

Lui avait-on seulement transmis ses messages ?

Et pourquoi avait-il changé de numéro de portable et adresse mail récemment sans l’en tenir informé ? Etait-ce une manière subtile mais efficace de lui dire qu’il ne voulait plus le revoir ? Treize le redoutait.

Arrivé la veille seulement, il mourrait de frustration à ne pas pouvoir prendre son amant dans ses bras.

Il est vrai que leur relation n’avait pourtant rien de bien régulière.

Depuis un peu plus de 15 mois, ils se voyaient à l’occasion quand ils se rapprochaient avec bonheur de l’autre pour cause de voyage d’affaire ou de tournage à l’autre bout de la galaxie.

En une année de chassé croisé, il n’avait pas du passer plus d’un mois entier l’un près de l’autre.

Mais ces quelques jours volés au temps était pour Treize d’un bonheur inégalable.

 

Il devait avouer s’être entiché du gamin comme un amoureux transit d’un autre temps.

Si seulement Duo pouvait ressentir la moitié de ses sentiments pour lui.

Jusqu’alors, il savait pertinemment que le garçon ne voyait en lui qu’un amant de passage avec qui passer du bon temps sans fioriture. Un partenaire de sexe qui n’exigeait de lui aucune concession, ni compromis.

Mais à ses yeux, il n’en était rien.

S’il avait su qu’un jour, il tomberait aussi amoureux d’un jeune garnement devenu homme à part entière.

Soupirant de n’avoir rien de mieux à faire que battre le pavé de Sank à la recherche de la personne lui ayant envoyé cette clef qu’il tenait en main, Treize trouva enfin l’adresse indiquée.

 

Face à lui : une porte menant à un immeuble de grand standing.

Habitation récente et sérieusement gardée.

Nul doute qu’il n’arriverait sûrement pas à y entrer très facilement.

Et pourtant.

A peine avait-il franchis la porte tambour que l’homme présent à l’accueil [1] lui offrait un sourire d’expérience avant de le laisser s’approcher à sa guise des ascenseurs. Finalement, ce lieu n’était pas si bien protégé. A moins qu’on ait donné sa description, voir sa photo à l’avance pour lui laisser un passe droit.

Cette solution ne lui semblant pas mauvaise, Treize relu une nouvelle fois les chiffres de l’adresse indiquant très clairement le numéro de l’appartement où se rendre.

 

Une petite minute de musique d’ascenseur et il était enfin devant la porte.

Aucune étiquette.

Il y avait bien une sonnette mais à quoi lui aurait servi la clef s’il ne l’utilisait pas ?

Décidé à jouer le jeu jusqu’au bout, Treize entra le bout de métal ciselé dans la serrure.

Un double tour et la porte cédait.

 

*-*-*

 

Duo était totalement abandonné à sa lecture. Sur un passage plus que sensuel pour être plus précis. Chaque mot lu avec avidité et impatience de découvrir le prochain, lui donnait de véritable frisson dans le dos. Il n’y avait bien qu’Heero pour lui procurer de telles sensations via ses romans.

Et bien que ses lectures le rendent une fois terminée des plus détendus et apaisés. Ayant accumulé son comptant de romance et douceur mentale. Il n’en restait pas moins frustré à mort physiquement.

Y’avait pas idée de donner des envies de tendresse et de sexe aux lecteurs se trouvant seul et démunie un vendredi soir.

A ce rythme, le chapitre terminé, il serait bon pour prendre une bonne douche avant de se glisser nu dans les draps de soie qu’il avait acheté depuis peu. Alors sous la douceur du tissu, il pourrait s’imaginer partager ce même lit avec une paire de bras musclés qui l’enserraient avec douceur et virilité.

 

Il pouvait déjà les sentir. Ses mains fermes qui se glissaient sur son cou. Ses lèvres humides qui s’y associeraient pour laisser sur sa peau un sillon de baisers humides. Après quoi l’électricité de son corps lui donnerait la sensation lui faire, verbalement parlant, « monter les cheveux sur la tête ».

 

Gémissant de bonne fortune, Duo se laissait porter par ses fantasmes quand le murmure de son propre prénom lui parvenant à son oreille, l’en fit sortir si brutalement qu’il se sentit glisser de son siège pour tomber fesse les premières sur le tapis épais.

 

- Que… qu’est-ce… ?

- Désolé, je ne voulais pas te faire peur.

 

Cette intonation. Cette voix. Rauque et vibrante. Un peu grave et cassée par le whisky et le cigare.

 

- Treize ! ! ! !

- Hello sweeties.

- Mais qu’est-ce que tu…

- Fait là ?

 

Face au regarde pétrit de stupeur et d’incroyance mêlée, Treize comprit que ce n’était pas Duo qui avait envoyé la clé. Le jeune homme était bon comédien mais pas à ce point. Aussi préféra-t-il ne pas l’évoquer, rangeant l’objet de l’infraction dans sa poche d’imperméable.

 

- Tu avais laissé ta porte ouverte.

- Ah bon ?

- Hum. Hum. Un comportement guère raisonnable même quand on habite dans une telle résidence.

- J’étais fatigué, c’est vrai. Mais je comprends pas comment j’ai fais pour oublier ca.

 

Se laissant relever, Duo toujours un peu sous le choc que les mains rêvées étaient finalement bien réelles, se fit entraîner sans contestation jusqu’au canapé.

Treize constatait qu’à l’instar des autres pilotes, si leur instinct de survie était resté sans faille auprès d’étrangers. Il n’en était rien quand leur corps reconnaissait inconsciemment une personne proche à leur cotés.

Une sorte de rejet sélectif.

Treize était heureux malgré qu’il fut leur ennemi et non allié durant la guerre, de faire partie de la si courte liste des privilégiés à pouvoir approcher Duo sans que Shinigami ne se sente obligé d’agir.

 

- Mais comment t’as fait pour monter jusqu’ici ?

- Je ne sais pas, je suis juste entré.

- C’est impossible. Il est censé y’avoir un gars à l’entrée qui empêche toute visite ou nous téléphone pour nous les annoncer.

- Je n’ai croisé personne. Il faisait peut-être sa pause.

- Vraiment pas au point leur système de sécurité. Va vraiment falloir que je fasse plus attention à ma porte. C’est qu’avec les fans, si je ne garde pas les lieux secrets, je risquerais d’être de nouveau envahi. T’imagines même pas. Si je suis venu ici, c’est qu’un groupe avait fini par trouver mon adresse. Même mon téléphone devenait saturé. J’ai du tout renouveler. Pis tête en l’air que je suis, j’ai paumé ma puce mémoire et les numéros que j’y gardais. La galère. Heureusement qu’Hee-chan m’a retrouvé cet appart en moins de deux et c’est occupé de tout.

 

Face à toute cette histoire, Treize commençait à mieux comprendre pourquoi personne ne voulait croire en son identité et encore moins lui passer Duo, voir lui donner son adresse.

Qui était donc l’âme mystérieuse qui avait tout résolu ? Etait-il possible que ce soit celui a qui il pensait ?

Et dans ce cas, avait-il souhaitez qu’il surprenne son amant au cours de son sommeil ou le machiavélisme allait-il bien plus loin dans l’élaboration de ce plan, sans aucune doute parfait, mais dont il ne décernait pas encore toutes les ficelles ? Voulant résoudre ce nouveau mystère, Treize passa à l’offensive.

 

- Et tu faisais quoi ? Il est pas un peu tard pour lire ses mails ?

- Bah…

 

Finalement gêné, Duo n’en répondit pas moins à la question.

 

Le plus étrange dans cet amas de parole, c’est que le jeune homme ne semblait pas vraiment réaliser qu’à aucun instant, il ne lui avait donné sa nouvelle adresse. Etait-il devenu à ce point tête en l’air ? Où supposait-il normal que Treize se soit renseigné via leurs amis communs pour le retrouver ?

 

Après un bon quart d’heure de monologue made in USA, le natté lui expliquait à présent, le dernier rebondissement menant à la fin si « passionnante » de l’histoire qu’il lisait. Mais Treize, tout aussi patient soit-il, n’en pouvait tout simplement plus de voir ses lèvres. Si douces, si aimés, si roses, bouger et bouger…

Si proches et pourtant si lointaines.

Alors encore une fois.

Comme à l’accoutumer, Treize n’eut d’autre choix que d’enlever ces lèvres tentatrices pour un long, très, très long…. baiser.

Quelque part, il n’était pas dupe.

Duo agissait de la sorte pour cette unique raison. Il le lui avait avoué une fois dans un demi-sommeil.

Parler à l’infinie pour se faire capturer avec délice par le maître de son cœur.

Et cela même expliquait la présence de ce sourire offert par son amant à travers leur étreinte.

 

*-*-*

 

Malgré l’heure avancée ou précoce, Heero était plongé dans la rédaction d’un passage clé de sa nouvelle histoire. Après un début de soirée agité, il s’était éclipsé en proie à une inspiration brûlante tandis que Quatre entrait alors dans leur salle de bain pour une douche relaxante. Cependant comme depuis toujours quand il était rivé sur son ordinateur, il en perdait toute notion du temps. Aussi ne vit-il pas venir une silhouette se placer avec nonchalance dans l’embrasure de la porte de son bureau.

 

Semblant l’observer quelques minutes avec attention et non moins d’amour, Quatre finit par céder à son propre caprice. A savoir tirer son amant de sa concentration pour se l’accaparer tout entier.

 

- Abibi ! [2]

- hm ?

- Tu en as encore pour longtemps ?

 

Se détournant de son PC pour répondre au mieux à la demande de discussion de son compagnon, Heero pu l’apercevoir à l’entrée de la pièce, portant un kimono de soie ne cachant rien de ses courbes voluptueuses.

Cette image de Quatre venait en un instant de lui faire oublier jusqu’au dernier mot qu’il devait saisir sur son traitement de texte.

Appuyant via un réflexe inné sur la touche de sauvegarde, le jeune homme éteignît uniquement l’écran de son PC avant de se relever, direction un blond machiavélique qui n’ignorait rien de sa posture aguicheuse.

 

S’apprêtant à embrasser l’objet de tous ses fantasmes, Heero eut la surprise de sentir Quatre se reculer de lui.

N’était-ce pourtant pas cela qu’il attendait ?

 

- J’espère pour toi que je ne suis pas encore la cible de tes écris !

- Sinon quoi ?

- Sinon, tu serais très …

 

Quatre n’eut pas le temps d’expliquer la teneur de son chantage que des lèvres douces le mettaient au silence.

 

- Rassures-toi mon cœur. Il n’y aura pas une allusion à notre vie cette fois-ci.

- C’est vrai ce mensonge ?

- Absolument vrai !

 

Embrassant avec douceur la peau tendre et pale de son compagnon, Heero dénoua en un geste parfaitement maîtrisé la ceinture de soie. Le kimono à terre, les jambes fuselées et nues se virent soulever du sol.

 

Le lendemain matin leur femme de ménage aurait encore une fois la joie de retrouver un vêtement de ses employeurs au milieu d’un couloir. En définitif, rien qui ne modifie leurs habitudes à tous.

 

- Au fait Heero.

- hm ?

- J’ai reçu les places pour la première du cirque Bloom à Sank.

- Tu as réussi à le convaincre ?

- Ce ne fut pas facile Mais oui. Trowa va enfin poser pied au palais des Peacecraft. En plus une convention pour la paix s’installant au même moment, les hôtels seront tous complets.

- Bien. Je suis sûr que Lena et son frère se feront une joie d’accueillir notre clown triste chez eux. Après tout, n’a-t-on pas décidé de faire des travaux dans tout le manoir ?

-  Ah oui des travaux ? Et que veux-tu refaire ? On a déjà tout remis à neuf.

- Hum… on trouvera bien.

 

Ils en auraient mis du temps. Mais d’ici quelques jours, ils y seraient parvenus. Tous les cinq auraient enfin l’âme la plus chère à leur cœur tout prêt d’eux.

 

- Et pour Duo ?

- Mission accomplie.

 

*-*-*

 

A des centaines de kilomètres de là, deux corps repus de fatigue et de satisfaction sexuelle somnolaient l’un près de l’autre. Le plus jeune tout en jouant avec les mains de son amant couché derrière lui, se prenait à rêver d’une vie aussi accomplie que ce Maximilien [3], personnage principal du roman d’Heero. Peut-être qu’un jour, lui aussi rencontrerait la personne qui lui était destiné.

 

Soupirant de bien être, la silhouette fine se retourna avec paresse pour se blottir un peu plus encore contre le torse de celui qui l’enserrait déjà de ses bras. Il devait l’admettre. Jusqu’à sa rencontre avec Treize, aucun de ses amants ne l’acceptait dans son espace vital. Ils partageaient plutôt le lit à chacune de ses extrémités. A moins que ce ne soit lui qui ne supportait pas de sentir leurs corps en sueur contre le sien. Mais alors pourquoi cela avait-il changé avec Treize ?

 

Se fondant un peu plus encore contre ce corps d’adulte sécurisant, à l’odeur d’ambre, Duo en gémit tout bêtement de plaisir. Il était bien ainsi. Il voulait que cela ne change jamais. Quoi qu’à sentir les mains invisibles se mouvoir sur sa peau, indéniablement, il existait encore un stade plus élevé dans la satisfaction.

 

A cet instant apaisé de toute frustration, de tout manque, Duo se demandait comment la présence de cet homme pouvait avoir un tel pouvoir. Et à ces questions vinrent le souvenir des lignes lues un peu plus tôt.

 

L’histoire contée par Heero débutait sur la présentation d’un jeune homme dynamique et expansif qui malgré la vie qui s’écoulait inexorablement, n’avait toujours pas trouvé l’amour avec un grand A.

Des rencontres d’un soir, des relations plus ou moins tendres de quelques semaines ou mois, il en collectionnait des dizaines. Mais cela n’était jamais allé plus loin.

Le garçon n’arrivait pas à comprendre ce qui clochait chez lui. Et cela, l’empêchait de trouver le bonheur pourtant mérité. Aux notes de la trame historique envoyée par le japonais, Duo savait que son héros avait un passé des plus douloureux. Et que son blocage affectif ne pouvait qu’en être lié.

Mais la lecture des derniers chapitres, l’avait assuré que malgré les doutes et les difficultés, ce jeune homme avait finalement trouvé. Et loin de tout prince charmant, c’était dans les bras d’un simple anonyme aperçu au hasard d’un des premiers chapitres qu’il avait trouvé l’amour. Duo ignorait encore tous des détails de leur mise en couple. Mais une chose était certaine. Au premier abord, cela pouvait être n’importe qui sauf ce personnage.

Tout au plus, il lui avait fait l’effet d’un simple « plan nuit » [4]. Comme quoi les apparences pouvaient être trompeuses.

 

Et face à cette vérité universelle, Duo commença à réfléchir sur celui qui partageait ses draps de soies, ses jambes emmêlées aux siennes.

Treize semblait ne venir jusqu’à lui que lorsqu’il ressentait l’envie de le voir. Il ne s’imposait jamais. Le considérait comme son égale et non comme un adulescent attardé. Il prenait son travail avec sérieux, l’observait toujours avec cette lueur de désir qui l’enflammait. Il ne lui réclamait jamais rien. Se contentait seulement de son assentiment sur sa présence passagère. Et Dieu que Duo pouvait les apprécier ces moments toujours trop courts qu’ils partageaient comme à l’instant.

 

Cela lui donnait l’envie de renouveler tout aussitôt ce qu’ils avaient fait un peu plus tôt.

Mais d’un ils n’étaient pas physiquement en état de remettre cela. De deux, une sensation nouvelle s’éveillant en lui le poussait à agir autrement

 

- Treize…

 

Relevant son visage embué de sommeil et de paresse du torse où il reposait jusqu’alors, Duo le regarda dans les yeux. Subitement, il prenait conscience qu’il venait de vivre un déclic brutal dans son esprit. Comme si une vérité enfouie au plus profond de lui venait enfin d’éclore au grand jour.

 

- Je…

- Tu ?

 

Comment Treize allait-il le prendre ? Comment tout homme pouvait-il prendre ce qu’il allait lui dire ?

Duo savait bien que leur relation n’était vécue par son aîné que comme de simples parenthèses à sa vie mouvementée et trop remplie par un travail harassant. Alors avouer ce genre de chose allait le faire fuir. Lui faire peur. Même si techniquement, il doutait que quoique ce soit puisse effrayer un jour le si célébrissime Treize Kushrinada.

 

Commençant à redouter le pire devant le regard étrangement perdu et enfantin de Duo, Treize le sortit de ses pensées d’une douce caresse sur sa joue.

 

- Hééé ! Sweetie ?

- Treize…

 

Soupirant, l’homme su qu’il était temps pour lui de ne plus lui mentir. Duo avait du enfin comprendre. Il n’était pas si bête. Si la surprise l’avait dérouté au tout départ, Treize, se doutait qu’à présent, à tête reposée, il s’était rendu compte que sa porte avait bien été fermée, que le garde en bas n’était jamais partit et que personne n’aurait donné son adresse à qui que ce soit sans son accord préalable après les mésaventures qu’il venait de connaître.

 

- Duo. Je suis désolé mais…

 

A la lueur de tristesse voilant instantanément, les prunelles améthyste, Treize eut beaucoup de mal à trouver le courage de continuer.

 

- …si je suis venu chez toi…

- C’est moi, qui suis désolé. Je n’aurais jamais du vouloir le dire.

- Dire quoi, sweetie ? Tu n’as pas encore dit un mot.

 

Une nouvelle caresse pour l’encourager à se confier, et Duo craqua. Se laissant aller sur le torse du châtain, il avoua enfin ce qu’il semblait garder en lui depuis si longtemps sans pour autant l’avoir comprit jusqu’à ce soir.

 

- Je… je crois que je t’aime Treize.

 

A ces mots, l’heureux élu se permit un sourire. Juste un sourire.

C’était si simple de faire basculer un homme dans les rouages du paradis.

 

Sentant toujours Duo blottit contre lui en attente d’une réponse, Treize le serra à l’étouffé, quitte à lui en briser les cotes.

 

- C’était ça, la si redoutable déclaration ?

 

Un mouvement de tête contre lui, confirma un semblant de oui.

 

Mais avant que Treize ne puisse parler à nouveau, Duo se releva, son regard toujours aussi voilé d’incertitude.

Même s’il se donnait tout entier à leur communion de la chaire, il était si rare de le voir aussi… abandonné.

 

- Et toi ? Tu voulais dire quoi ?

 

N’ayant aucune envie de gâcher cet instant, Treize, lui mordilla le lobe d’une oreille pour enfin lui murmurer une vérité qu’il connaissait lui depuis le tout début. Une vérité qu’il gardait en lui depuis des années en attente d’un moment de perfection comme ce dernier. Une vérité assimilée dans la douleur un jour d’hiver dans une cellule surveillée d’OZ, il y avait bientôt….. Trois ans.

Cela faisait même trois ans tout rond qu’ils s‘étaient vu pour la première fois. Une information qu’un seul homme pouvait connaître avec une telle certitude au point d’avoir fait en sorte que l’heure même de cet instant soit à l’identique.

 

Revenant aux yeux améthyste, Treize lui répondit enfin.

De mots enveloppés de retenue pour ne pas plus déboussoler son amant.

 

- Je crois que je t’aime aussi, sweetie.

 

A ces paroles, Duo se contenta d’acquiescer l’information avant de se réinstaller tout contre lui, non sans soupirer d’aise. Comme si tout cela n’avait été que formalité.

Comme s’il avait toujours entendu ces mots d’amour.

Un comportement qui n’était pas pour déplaire à Treize.

Après tout, n’était-ce pas pour son caractère hors norme qu’il était tombé dans les mailles du filet nommé Maxwell.

 

Se laissant enfin aller au sommeil, les deux amants eurent pour une fois une pensée commune.

Le désir de remercier qu’en s’en porterait l’occasion, l’investigateur de toute cette mise en scène.

 

 

FIN

mimi yuy

 

Une fic comme d’hab sans grand intérêt, si ce n’est celui d’entamer le début des 9 OS Gundam qu’il me restait à écrire pour finir les arcs en cours. Autant dire que j’ai encore du boulot devant moua T_T

 

[1] Il est de coutume dans les immeubles de grand style qu’il y ait un réceptionniste (un peu comme dans un hôtel particulier). Je ne vous prend pas pour des idiots mais je précise, histoire de confirmer que c’est pas un hôtel ^_^’’

[2] « Mon amour » en arabe (cf « deux cœurs en automne »)

[3] Vu le nombre de fois où malgré leur différence flagrante on m’a ressortie que Max de dlmdp et Duo de GW était les « mêmes » persos, je me permet ce clin d’œil personnel pour démentir l’info ;p. Ah mais !

[4] vous remplacer nuit par un autre mot et vous avez l’expression exacte, mais je la trouvait trop vulgaire sur l’instant ^_^’’