Auteur : Mimi Yuy

Email : mimimuffins@yahoo.fr

Origine : Gundam Wings

Disclamer : T_T G-Boys toujours pas à moi

Genre : Torture d’Heero ^__^

Couples : 1+2

 

* texte entre deux étoiles * = * pensées du personnage *

 

 

Chimnoku.

 

 

8. Jour férié.

 

Ce dimanche, il n'avait rien à faire. Une situation étrange à laquelle il n'était pas habitué.

 

Après son entretient avec Sally, il avait guidé Wufei et Quatre dans l’exécution de son programme de décryptage des informations recueillies lors de LA mission. Mais dorénavant, il n'y avait plus qu'à attendre que ce dernier termine le travail. Et d'après les premières estimations, il semblait lui nécessiter une petite quinzaine d'heure pour mettre définitivement à jour les données jugées capitales pour la défaite d'OZ.

 

Le soldat parfait se trouvait donc à tourner en rond comme un animal en cage.

 

Le voyant un peu perdu, Trowa et Quatre étaient venu lui tenir compagnie, lui expliquant au passage qu'il devait profiter de l'occasion, pour se reposer. Faire, comme s'il s'agissait d'un jour férié ou de vacances. Ils étaient gentils et pleins de bonnes intentions, mais pourquoi n'arrivaient-ils pas à comprendre qu'il ne savait pas comment s'occuper. Après tout, aussi loin que sa mémoire le lui permettait, le soldat qui portait le nom de code d'Heero Yuy, n'avait jamais connu une seul fois dans sa vie de "vacances", comme ils disaient. Et les quelques fois où il s'était retrouvé blessé, incapable de les suivre sur le terrain, il avait toujours conservé la faculté de pouvoir au moins travailler sur son portable à élaborer les plans d'attaque de mission ou quelques nouveaux virus informatiques. Mais aujourd'hui, il se trouvait inapte à toutes ces taches. Et un sentiment d'inutilité l'envahissait de plus en plus.

 

Pourtant, son véritable problème n'était pas l'inactivité par elle même mais ce qu'elle entraînait. S'occuper lui aurait permis de ne plus penser à ce qu'il s'était passé le matin même. Et là, il ne cessait plus d'en vivre et revivre chaque seconde : du réveil de Duo à son départ précipité de sa chambre. Que n'aurait-il pas donné pour le garder avec lui, contre lui, la journée entière. Il commençait à ressentir de plus en plus de sensation dans son cœur et dans son corps. Et le fait de savoir ne pas pouvoir toujours tout contrôler commençait à lui faire peur. On lui avait toujours formellement interdit tout sentiment de ce type et il commençait à comprendre pourquoi. Comment pouvait-il être fonctionnel et le meilleurs si son esprit ne pouvait penser qu'à une seule chose, qu'à une seule personne, au point d'en oublier tout le reste ? Il venait de se découvrir une faiblesse et malgré tous les ordres du monde, rien ni personne ne réussirait à le décider de se séparer d'elle. Il s'agissait de sa faiblesse et il l'assumerait jusqu'au bout.

 

En attendant, il passait et repassait, la déclaration d'amour que le jeune homme lui avait fait dans l'impulsion du moment. Jamais personne au monde ne lui avait dit ces mots. Alors, il les tournait dans tout les sens, s'enivrant de leur signification. Son plus cher désir était de pouvoir les prononcer à son tour. Mais plus que son incapacité à parler, il ignorait encore pouvoir les dire sans se mentir, sans lui mentir. Après tout, il n'avait rien, aucune référence, qui lui permette de mettre un nom à ce flot de sentiments indéfinissables qui l'entravait depuis déjà quelques temps, mais qu'il avait, jusqu'à présent toujours réussi à enfuir au plus profond de lui. Comment avouer vos sentiments quand vous les ignorer vous même ?

 

Si seulement il pouvait en parler à quelqu'un. Non, il avait fallu que ca lui arrive maintenant. La seule et unique fois, où il sentait qu'il avait besoin de se confier à une personne, il fallait qu'il n'en soit pas capable. Il se retrouvait isolé dans son monde intérieur à ressasser ses idées sûrement toutes plus fausses les unes que les autres dans l'incapacité totale de demander à quiconque de lui expliquer. Si ça se trouve, ce qu'il croyait être peut-être de l'amour n'était en fin de compte qu'une simple amitié fraternelle. Et dans ce cas, comment ferait-il pour le lui annoncer sans le faire plus souffrir. Et pourquoi cette simple idée qu'il ne puisse pas ressentir un amour véritable pour ce garçon, lui faisait à lui, aussi mal ? Tant de question qui ne trouvaient pas de réponse.

 

//

Et le voilà qui repasse encore devant cette fenêtre. Qu'a t'il décidé de mettre en pratique aujourd'hui ? Pour une fois que nous sommes tous ensemble, dans une maison des plus spacieuses à pouvoir profiter d'une journée de repos, il faut que monsieur me fasse un marathon dans le jardin. Ne peut-il donc pas profiter de sa condition actuelle pour se reposer un peu ?

 

Duo, n'en pouvant plus de voir une tête brune passer indéfiniment devant la fenêtre du salon, se décida à aller rejoindre son ami dehors.

 

Dès qu'il l'aperçu, Heero stoppa ses pas. Milles questions purement comportementales venaient de s'imposer à son esprit, laissant ses synapses quelque peu KO.

Comment devait-il agir à présent ?

Les choses changeaient-elles entre deux personnes après qu'elles se soient embrassées ?

 

- Tout va bien ?

- hum.

- T'as décidé de creuser une tranchée là ?

 

La surprise émise par son ami, l'aurait fait rire aux éclats s'il ne savait pas que cette attitude le déboussolerait encore plus.

 

- Ca fait trois heures que je te vois faire le tour de cette maison. Qu'est-ce qui t'arrives ?

 

Ce qui lui arrive ?

Pour la première fois de sa vie, il ne cessait de faire son introspection à la recherche de solutions concrètes, voilà ce qui lui arrivait. Mais c'était quoi cette question ?

Il ne comprenait donc pas depuis le temps qu'il ne pouvait répondre que par l'affirmatif ou le négatif ?

Non, il fallait encore qu'il lui fasse des demandes nécessitant des réponses développées.

 

- Tu t'ennuis pas vrai ?

 

Oui il s'ennuyait, mais il n'y avait pas que cela.

 

- Tu ne sais donc pas ce que signifie se reposer ? Tu pourrais jouer aux échecs avec Wufei ou l'accompagner dans ses séances de méditation, regarder la télé, apprendre les claquettes ou peindre avec tes pieds. Je ne sais pas moi. Mais arrête d'errer comme une âme en peine dans toute la maison et ses alentours.

 

Ses idées n'étaient pas très engageantes mais, il pouvait effectivement faire un effort. D'ailleurs, il lui revenait soudain un détail de choix. Ils n'avaient pas encore pris le temps de chercher qui avait pu être à l'origine de leur trahison. Pourquoi les missions revenaient-elles à son esprit dés que Duo s'approchait de lui, c'était un mystère de plus à mettre sur sa liste. Quoiqu'il se demandait s'il ne s'agissait pas d'un bête moyen de reculer le moment fatidique où ils devraient mettre les choses à plat tout les deux.

 

Et puis soudain, il prit conscience que le jeune homme l'avais quitté.

Pourquoi ?

Etait-il à ce point ennuyeux ?

 

En attendant, il avait au moins eu une réponses à toutes ses questions. Duo, n'avait pas changé de comportement vis à vis de lui. Il restait toujours aussi soucieux de sa personne mais n'avait pas renouveler de signes distinctifs de tendresse. Bien, il en prenait note. Duo disait l'aimer. Duo avait l'expérience des relations humaines, lui pas. S'il n'avait rien modifier à sa façon d'agir avec lui, le soldat suivrait son exemple et ne changerait donc rien à ses habitudes.

 

//

Quatre venait de l'appeler.

 

Il avait bien prévenu Heero qu'il devait le quitter contraint et forcé, mais à présent il se demandait si ce dernier l'avait bien entendu. Il semblait si perdu dans ses pensées. Malheureusement, Duo ne pouvait pas fuir. Aujourd'hui, Shinigami, le Dieu de la mort, avait un nouvel ennemi à affronter. Sa mission : faire la lessive pour une bande de cinq jeunes adolescents. A première vue, cela n'avait rien de bien difficile. Un tri rapide des couleurs et hop il lançait les machines. Le problème est qu'ils avaient tous pour habitude d'imbiber chacun de leurs fringues de taches de sang ou de chocolat. Et ces deux là n'était pas si facile à faire partir. A quand la lessive "spéciale terroristes gourmands" qui élimine l'hémoglobine aussi vite qu'un Gundam écrase un Léo ?

 

Après une bonne heure dans la blanchisserie. Duo put enfin, reprendre une activité, somme toute, plus normale. Il ne devait pas trop se plaindre. Quatre avait réalisé un partage équitable des taches. Leur chef de groupe s'occupait de la cuisine, Trowa des courses, Wufei du ménage dans la maison et lui de la lessive. Heero était actuellement suspendu de toutes activités vu son état.

 

La maison était exceptionnellement vide cette après midi. Rien d’étonnant à cela. Il avait cru comprendre que feifei et l'Onna, comme il désignait toujours Sally, avaient accompagné Trowa en ville. Peut-être avaient-ils un rendez-vous avec quelques Preventers ?

 

Arrivé dans l'escalier, il entendit le son pur et harmonieux d'un violon maîtrisé à la perfection. Quatre enchantait la maison de ses douces mélodies. Et l'on pouvait sentir dans cette musique, comme le jeune homme venait de s'ouvrir au monde. Habitué aux complaintes tristes et douloureuses, il jouait pour la première fois depuis que Duo le connaissait, une douce balade emplie de fraîcheur et de bien être. A n'en pas douter sa nouvelle relation avec le troisième pilote avait de bonne répercutions sur son moral. Duo était heureux pour son ami.

 

Lui semblait avoir un peu plus de soucis à se faire. Depuis leur réveil plus que magique, il avait eu la triste sensation de constater qu'Heero agissait sans le moindre changement avec lui. Il ne s'attendait pas à le voir l'embrasser en public ou à ce qu'il vienne lui prendre la main. Mais ses yeux ne lui renvoyaient plus les éclats de lumière auquel il avait eu droit au petit matin. Sa déclaration quelque peu hâtive l'avait-elle effrayé avec le recul ? Et dans ce cas, que pouvait-il faire pour recoller les morceaux ? D'un autre coté, Heero n'avait jamais été un champion haute catégorie en matière de relation sociale. Pour lui, un signe d'amitié devait se résumer à ne tuer la personne que par ses yeux et non par les armes. Alors pour l'amour, il ne fallait pas espérer grand chose de sa part. Après tout ce n'était peut-être que cela le problème. Heero ignorait peut-être tout simplement, qu'il avait le droit de changer de comportement avec lui s'il le désirait. Quatre ne lui avait-il pas précisé que lui et Trowa n'avait pas forcement les mêmes modes de pensées aux vues de leurs expériences passées, dénuées de tout sentiment.

 

Il se dirigea dans le salon à la recherche de son meilleur conseiller quand il aperçut Heero confortablement installé dans l'un des fauteuils, yeux clos. Il ignorait si ce dernier s'imprégnait de la musique de leur compagnon ou s'il dormait tout simplement. N'y résistant pas, il s'approcha sans un bruit pour lui sauter littéralement sur les genoux.

 

Aux vues de sa réaction, Duo n'était pas dupe, Heero ne dormait pas.

 

//

Il l'avait senti s'approcher et avait attendu patiemment de voir quelle bêtise, son petit démon allait encore faire. Il n'eut donc pour toute réaction qu'un simple regard copyrighté-Yuy, pour celui qui venait ainsi troubler sa quiétude. Mais ce dernier ne s'en offusquait pas et lui n'en était guère étonné. Jamais aucun de ses regards si durs soient-ils n'avaient réussi à stopper Duo Maxwell.

 

- Omae o korosu ! [1] Je sais.

 

Ignorant la présence de Quatre, l'américain s'installa tout contre la statue de glace, reposant sa tête dans le cou de celle-ci. Heero ne fit aucun geste pour le repousser ou l'inciter, se contentant de fermer de nouveau les yeux.

 

Après de longues minutes, la musique cessa et le silence s'installa, tandis qu'ils restaient toujours aussi immobiles. Duo savait qu'il ne dormait pas, du moins pas encore. Il était temps de savoir si Heero voulait toujours de lui.

 

- Tu penses à quoi Hee-chan ?

 

A sa grande déception, l'interpellé ne rouvrit pas les yeux. C'était un peu sa manière de ne pas répondre. Ne pas parler quand il avait la parole, ne pas le regarder quand ses yeux restaient leur seul et unique moyen de communication.

 

Alors que l'américain fortement déçu de cette réaction allait se décider à le laisser tranquille et à se lever, des bras l'entourèrent réfutant sa première impression. Heureux de ce changement d'attitude, Duo se nicha plus encore contre lui.

 

- J'peux rester ?

- hum.

 

Finalement, le japonais s'endormit, le prenant vraisemblablement pour un nounours.

 

//

Lorsqu'il entendit le retour de Trowa, il comprit que ce dernier était rentré seul. Que c'était-il donc passé, pour que Wufei et Sally ne soient plus avec lui ? Voulant savoir se qu'il se tramait, le jeune homme se leva pour se diriger vers la cuisine, lieu où il pensait avoir plus de chance de le trouver.

 

 

Il pénétra dans la pièce et constata, ses yeux encore gorgés de sommeil du à sa sieste, les divers sacs de course posés de part et d'autre de la table. Ils étaient bien là.

 

- Désolé de vous déranger mais où sont passés Wufei et Sally ?

 

Quatre se sentit rougir jusqu'aux racines en voyant Duo entrer dans la pièce. Ce dernier n'avait pas encore fait attention, mais lui était assis sur l'un des plans de travail, sa chemise à moitié ouverte, en pleine "discussion" dirons nous, avec son Trowa. Et effectivement lorsque Duo les regarda réellement, il comprit qu'il venait de les interrompre.

 

- Faites comme si j'étais pas passé.

 

Il tourna les talons et allait sortir quand la voix de Trowa, le stoppa dans son élan.

 

- Attend !

 

Hésitant sur la situation, Duo se tourna de nouveau pour les regarder. Quatre n'avait pas quitter son emplacement se contentant de reboutonner sa chemise, camouflé par un Trowa impassible, resté devant lui.

 

- Wufei et Sally, ne rentreront que tard ce soir.

- Ils sont où ?

 

Quatre ne put réprimer un sourire en lui répondant.

 

- Soirée, en tête à tête.

 

Le Shinigami sourit à son tour. Il pensait à une mission de dernière minute ou a des soucis avec les Preventers, mais vraiment pas à cette nouvelle.

 

- Et nous, on fait quoi ce soir ?

 

Ce fut Trowa qui reprit la parole ayant franchement peur des idées parfois farfelues de leur ami.

 

- Tu penses à quoi ?

- Ben, y'a pas de raison qu'ils ne soient que deux à se faire une soirée sympa en amoureux, vous croyez pas ?

 

Quatre sembla apprécier l'idée car il sauta de sa situation légèrement surélevée, pour rejoindre le sol de la cuisine.

 

- Moi je vote pour.

 

//

Le soir venu Quatre apporta les pizzas [2] sortis du four, tandis que Trowa préparait les vidéos trouvées dans la maison. Tous réunis autour de la petite table basse du salon, il ne restait plus qu'à réveiller Heero. Tache que Duo eut plaisir à se charger, en s'asseyant de nouveau sur ses genoux. Se lovant contre lui, il l'embrassa avec délicatesse avant que les yeux ne s'ouvrent doucement.

 

- Heure de manger, petite marmotte.

- Humm.

- ^__^

 

Regardant autour de lui, le jeune homme fut surpris de ne voir que Trowa et Quatre, assis bien proche l'un de l'autre, remarqua t'il au passage.

 

- Cherche pas, Sally et Wufei nous ont abandonné pour se faire un restau sans les enfants.

- * je ne veux pas dire, mais de nous tous, il n'y a que toi qui soit immature ! *

 

Les trois pilotes se servirent une part de pizza. Puis Trowa alluma la télévision pour lancer le film, tandis que Duo présentait son quartier à son fauteuil.

 

- Faim ?

 

Devant le refus obtenu, il lui chuchota quelques mots à son oreille, de sorte que les autres ne l'entendent pas.

 

- Pas la peine d'essayer de me mentir. Sally m'a dit que depuis ce matin ça ne te posait plus de problème. Je te rappelle aussi à tout hasard qu'il n'y a pas de honte à se faire aider.

 

Une guerre des yeux eut lieu et Heero céda. Il mordit finalement dans la pizza tendu par son ami et il fallait bien se l'avouer, l'apprécia plus qu'il ne l'aurait dut. Duo s'en rendit compte et réussit à le convaincre d'accepter qu'ils se nourrissent chacun leur tour.

 

La soirée se déroula ainsi merveilleusement bien. De sorte que lorsque le film se termina, Duo, soudainement silencieux, somnolait,  toujours dans les bras d'Heero, tandis que Quatre allongé sur le canapé dormait, sa tête reposant sur les jambes de Trowa. Le japonais observait ce dernier. Il voulait lui parler de quelque chose d'important, mais ne savait pas comment faire pour. Duo marmonnant des mots indistincts en sombrant doucement vers le sommeil, ne pouvait pas lui être d'une grande utilité. Mais Trowa finit par croiser son regard et comprendre son intention.

 

- Nous en avons beaucoup parlé avec Quatre. A part nous cinq et les Mads Docs, personne ne pouvait deviner d'une façon ou d'une autre le lieux.

 

Duo ne bougea pas quand il ajouta un détail qu'aucun d'entre eux n'avait encore évoqué.

 

- Il y a aussi Sally. Elle fréquente les Profs et a une facilité déconcertante pour nous faire parler. Wufei aurait très bien pu laisser passer des informations.

 

Trowa n'y avait effectivement pas pensé.

 

- Je ne peux jurer de rien, bien sûr, mais cela m'étonnerait tout de même beaucoup. Heero ?

 

Le jeune homme avait une hypothèse. Un peu farfelue certes mais malgré tout des plus crédibles. Seul problème, il ne pouvait pas la leur expliquer, avec tout la bonne volonté du monde. Duo vint alors comme toujours à son secours, comme s'il lisait réellement dans ses pensées.

 

- Tu pense à l'un de nous 5 ?

 

Signe négatif

 

- Sally ?

 

toujours négatif

 

- les profs ?

 

…..

 

Voyant l'absence de tout hochement de tête, Duo se redressa légèrement pour le regarder dans les yeux.

 

- Tu rigoles là ? Tu penses vraiment que l'un des profs nous auraient vendu ?

 

Trowa n'ayant pas quitté lui même leur conversation des yeux, tenta de l'aiguiller un peu mieux.

 

- Ce serait les Mad Docs qui nous trahiraient mais peut-être pas de façon volontaire c'est ça ?

 

Il savait qu'ils n'y arriveraient jamais ainsi, alors il préféra abandonner haussant les épaules pour signifier que c'était une idée parmi tant d'autres.

 

Un silence régna de nouveau, vite brisé par l'infatigable Duo.

 

- Il se fait tard et ils ne sont toujours pas rentrés. Vous croyez qu'il leur ai arrivé quelque choses ?

 

Quatre qui ne dormait pas non plus rassura tout de suite l'américain.

 

- Non, Je ne ressens aucun danger autour d'eux.

- Sont peut-être aller danser alors.

 

Trowa se releva légèrement essayant de ne pas gêner son amant.

 

- En attendant, nous on va se coucher.

 

Quatre ne semblait pas d'accord pour bouger beaucoup plus, alors le français prit littéralement le jeune homme dans ses bras pour le porter jusqu'à leur chambre.

 

Resté seuls, Duo se jeta à l'eau.

Il avait envie de le lui demander, mais ignorait la réponse qu'il pouvait s'attendre à obtenir.

 

- Heero ?

- hum ?

- Je…. tu me permets de rester dans ta chambre cette nuit encore ? Je resterais dans un coin. Promis. Tu n'as rien à craindre de moi. Je serais sage et …… s'il te plait. J'ai pas le courage de dormir seul ce soir.

 

Un peu anxieux, il sentit qu'Heero allait se lever alors il précéda son geste, s'écartant de lui au plus vite. Ils montèrent ensemble les escaliers. Puis arrivés devant la porte de la chambre du Perfect Soldier, Duo la lui ouvrit, avant de rester à l'entrée, dans l'attente insoutenable de sa réponse.

 

//

Heero pénétra dans sa chambre, puis se retournant vit le jeune homme tête baissée, regarder avec attention ses chaussures dans l'attente d'un quelconque signe.

 

Il semblait dire qu'il avait besoin de quelqu'un à ses cotés pour s'endormir ces derniers jours.

Bien.

Le petit garçon qui resterait toujours en lui comprenait tout à fait ses angoisses et les faibles solutions qui existaient pour faire fuir les cauchemars. Mais Heero lui, devait s'avouer que ce n'était pas d'une présence qu'il avait besoin mais de SA présence. Et le jeune homme avait de plus en plus de mal à comprendre pourquoi celle-ci devenait essentielle à son propre bien être. Jusqu'alors, il n'avait jamais eu besoin de rien ni personne. Mais depuis leurs retour, Duo était devenu comme une partie intégrante de lui. Il remplaçait sa propre voix. Lui prêtait ses mains. Et depuis peu, venait même de prendre la place de son cœur. Il ne se sentait plus capables de vivre loin de lui. Alors Oui. Il accepterait de partager sa chambre, son lit et ses bras protecteurs. Pour cette nuit et toutes les autres si seulement, il le lui demandait.

 

Mais ce n'était pas pour cette raison, qu'il voulait répondre à son désir. Duo ne cessait de s'occuper de lui depuis leur évasion. Il restait souriant et respirait la joie de vivre et pourtant, quelque chose semblait le ronger de l'intérieur.

De quoi pouvait-il s'agir ?

Il l'ignorait, mais était bien décidé à le découvrir.

Plus que leurs missions, une seule chose lui tenait dorénavant à cœur : Prendre à son tour soin de lui.

 

Heero fit signe d'entrer au jeune homme resté au devant de l'entrée, mais comme celui-ci ne le regardait pas, cela ne servait à rien. Cette situation fit sourire le soldat qui se posta donc devant Duo pour lui tendre sa main. Ce dernier releva la tête les yeux plein d'espoir et ferma la porte aussi vite.

 

//

Dans la nuit, les deux garçons étaient allongés chacun de leur propre coté, mais l'un d'eux ne dormait pas.

Il observait le visage de l'homme endormi face à lui.

Qui a t'il de plus beau que de voir la personne aimée, ses traits relâchés par un sommeil profond et paisible ?

Comment réussissait-il à toujours dormir sans problème alors que cela était si difficile pour lui. ?

 

Au petit matin, le jeune homme se réveilla. Finalement il s'était endormi à son tour, pour une nuit sans cauchemar. Cela ne le surprenait pas, il savait dorénavant que c’était la présence physique d'Heero qui en avait ce pouvoir. Comme la veille il se trouvait enlacé dans ses bras, son visage enfoui dans le giron de son veilleur de rêve.

Comment pouvait-il réussire ce miracle, de l'apaiser de la sorte ?

 

- Oups !

 

Duo prit soudain conscience qu'Heero le regardait fixement.

 

- Pourquoi ai-je l'idée que tu m'observes ainsi depuis un moment déjà ?

 

Un léger sourire, dénué de tout reproche, l'informa que comme la veille Heero n'était pas en colère de son intrusion près de lui. Et surtout, il retrouvait ces éclats chauds et lumineux qui lui gonflaient le cœur. D'humeur câline, Duo en profita donc pour jouer sur ses petits airs kawai auquel personne ne pouvait résister.

 

- Droit à mon baiser du matin ?

 

Heero ne répondit rien, se contentant de lui laisser la possibilité de s'approcher de lui. Duo renouvela donc l'expérience de la veille, l'embrassant avec passion, tout en se plaçant au dessus de lui. Entraîné par le répondant de son compagnon, qui apprenait très vite, l'américain laissa son corps agir à sa propre guise. Se mouvant sans aucune retenu contre le corps de plus en plus dur de son partenaire.

 

- Heero, j'ai tellement envie de toi que je serais capable de te violer sur place.

 

Les yeux du pilote 01, furent pris d'un accès de panique et de surprise face à cette étrange déclaration. Tandis que Duo réalisait soudain la teneur de ses propos. Ajouté aux yeux ronds de son compagnon, il sentait qu'il venait de faire, une fois encore, une énorme gaffe.

 

- Excuse moi, je ne sais pas ce qui m'a pris de dire une chose pareille.

 

Mais le jeune homme, releva légèrement le visage pour l'embrasser de lui même, tentant par la même de lui faire passer un message.

 

- Non, j'en rêve plus que tout, tu peux me croire, mais je sais que tu n'es pas encore prêt et je ne veux pas que tu te forces pour me faire plaisir

 

Heero renouvela son invitation une seconde fois.

 

- N'insiste pas. On n'ira jamais plus loin avant que tu ne commences à t'habituer à ma présence, à mes baisers et surtout que tu te détendes. Relaxe toi Heero, ce n'est que moi. Tu n'as pas à rester sur tes gardes, tu peux me faire confiance, je ne te ferais jamais de mal.

 

Heero abandonna, rassuré par ce qu'il venait d'entendre. Il craignait que les choses aillent trop vite, mais Duo semblait le comprendre et tout à fait d'accord pour ne rien précipiter. Il aurait juste voulu lui dire qu'il se trompait sur une chose. cela faisait déjà bien longtemps qu'il avait toute confiance en lui. Encore une faiblesse qu'il avait laissé passer. 

 

- Et puis moi je suis avant tout, un adepte des grasses matinées.

 

Abandonnant avec un certain regret les lèvres offertes, Duo s'installa de nouveau dans les bras de l'homme aimé bien décidé à profiter cette fois-ci du simple fait d'être ensemble.

 

Malheureusement, leur sentiment de paix fut brisé une nouvelle fois.

Le petit bruit à leur porte était clairement reconnaissable : Quatre leur rejouait la scène de la veille.

 

- Heero ? Duo ? Vous êtes là ?

- Oh non. Qu'est-ce que tu veux Quatre ? Tu sais bien où je suis maintenant.

- …

- Entre.

 

Vu le ton de l'invitation, le jeune blond ne passa que sa tête dans l'entrebâillement de la porte.

 

- Je suis vraiment désolé, mais on vient de recevoir une nouvelle mission. On part tout de suite.

- Et merde ! J'arrive.

 

Quatre repartit aussitôt, tandis que Duo se levait pour s'habiller en quatrième vitesse, suivit dans son geste par Heero.

 

- T’étais pas obligé de te lever. Je serais étonné que tu en fasses partie.

 

Ignorant sa remarque ce dernier se débattait avec sa chemise et ses éternelles boutons, quand l'américain s'en empara instinctivement pour l'aider à s'habiller.

 

-  Laisses.

 

Tout à sa tache, il tenta d'officialiser leur situation.

 

- Ca te dirait de sortir juste tout les deux après cette mission ? On pourrait aller au ciné et prendre un milk-shake ou quelque chose dans ce goût là ?

 

Heero hocha la tête, pour le grand bonheur du jeune homme qui sourit de plus belle.

 

- Ben comme ça, j’aurai une bonne raison pour revenir en un seul morceau.

 

//

Enfin tous réunis dans le salon, Quatre prit la parole pour expliquer la situation aux deux retardataires

 

- On doit y aller tout de suite. Sally restera avec toi Heero.

 

Un sourcil se leva et se fut Trowa qui répondit à la question muette.

 

- Elle est dans une des salles de bain.

 

Duo s'empara de l'information, tel un prédateur affamé

 

- Elle a passé la nuit ici ?

 

Et une légère rougeur d'un Wufei soudain pressé de rejoindre son Gundam répondit à la question qu'aucun n'avait eu le courage de poser clairement.

 

- On est tous Shooté aux hormones ou quoi ?

 

//

Les quatre pilotes étaient à peine partis retrouver leur Gundam, camouflés à quelques kilomètres de leur demeure provisoire que le portable bipa. Il s'agissait d'un message destiné à Sally qui était demandé de toute urgence auprès d'une troupe de Preventers. Ces derniers venaient de tomber dans un guet-apens et les quelques survivants grièvement blessés, avaient besoins d'elle au plus vite.

 

- Heero je dois y aller. Tu t'en sortiras tout seul ?

 

Son humeur n'était guère ambiguë.

 

- Pas la peine d'être aussi susceptible. Je te laisse un message pour expliquer aux autres où je suis. J'essayerais de rentrer au plus vite.

 

Un signe positif plus tard et elle le laissa.

 

//

Le jeune homme resté seul dans cette grande maison, fit quelques temps les cents pas avant de venir s'asseoir machinalement devant son cher ordinateur. Il avait un peu honte de l'avouer. Mais oui, ce dernier lui manquait. Les autres pouvaient se moquer, lui ne pouvait nier le fait que ce dernier et tous ses prédécesseurs avaient été son seul et unique compagnon jusqu'à ce qu'il se trouve dans l'obligation de faire cause commune avec les quatre autres pilotes. Bien qu'aujourd'hui, la présence de l'un deux, commençait à lui faire oublier progressivement le fait que la solitude n'était pas une fatalité, il ne pouvait rejeter celui qui ne le l'avait jamais trahis. Après tout, il ne se sentait vraiment bien et en paix que lorsque ses doigts frôlaient avec la fluidité et une aisance digne d'un pianiste les touches si légères et sensibles de cette merveille de la technologie. [3]

 

Il admirait celui qui lui avait, durant tant d'année, procuré tant de bien être et de repos de l'âme, quand une petite lumière soutint son attention. Encore un message. Avec toutes les précautions, que la douleur lui préconisait, il s'empara de la souris pour ouvrir de quelques clics le mail. Sally l'informait que les Preventers avaient mis la main sur deux traîtres responsables du dernier guet-apens et que ces derniers venaient suite à son interrogatoire musclé, de lui révéler qui était à l'origine de tout cela.

 

En découvrant le nom de celui qui avait lâchement trahi leur confiance, Heero sut que la dernière mission ne pouvait être qu'un énorme piège, voué à se débarrasser de manière définitive des G-boys.

 

L'ennemi ignorait-il que lui, n'était pas en état de se battre ou le savait-il justement, décidant de le garder en vie ? Après tout il restait le seul à détenir des informations qui pouvaient leurs être utile. Quelque soit la réponse, ils venaient de faire une énorme erreur. Ils n'auraient jamais du les sous estimer. Car rien n'était encore joué. Ils restaient aux pilotes une petite chance de s'en sortir. Et cette chance, il la tenait entre ses mains. Heero, fixa ces dernières une fraction de seconde, avant de défaire les bandages à l'aide de ses dents.

 

Ignorant la douleur qui commençait doucement mais sûrement à progresser vers ses bras, il se lança dans le réseaux mondial de correspondance à distance, priant pour arriver à créer une ligne sûre au plus vite.

 

Il ne prendrait contact qu’avec un seul d'entre eux.

Le seul capable de garder la tête froide en pareille occasion.

Le seul à avoir une autorité incontestable sur eux tous. 

 

 

A suivre…

 

 

****

[1] = Je vais te tuer

[2] Oui, j’admets qu’ils ont une alimentation très peu variée ces derniers temps. Mais bon, c’est pas de mal nutrition qu’ils risque de mourir.

[3] On sent le vécu là ^_^ ;; : moi et mon portable, toute une histoire d’amour ^____^.