Auteur : Mimi Yuy

Email : mimimuffins@yahoo.fr

Origine : Gundam Wings

Disclamer : T_T G-Boys toujours pas à moi

Genre : Torture d’Heero ^__^

Couples : 1+2

 

* texte entre deux étoiles * = * pensées du personnage *

 

 

Chimnoku.

 

 

3. Un départ précipité.

 

Le lendemain matin ce fut Duo qui s'éveilla le premier. Il sentait toujours la légère pression d'Heero autour de sa taille et un poids sur son épaule. Celui qui le gardait toujours jalousement dans ses bras s'était endormi à son tour, mais une chaleur anormale semblait se dégager de lui. Il se tourna vivement, essayant de ne pas s'affoler.

 

- Heero ? Heero qu'est-ce qui t'arrives ?

 

Ce dernier ouvrit difficilement les yeux au moment même où les gardes firent leur entrée. Contraints et forcés, ils les suivirent donc en silence, jusqu’à ce qu’ils se trouvent de nouveau face à leur chère amie, toujours affublée de ses macarons tressés qui n'étaient pas des plus saillants.

 

- * Et après je cherche pourquoi j’aime pas les femmes ? Entre celle là et le bonbon rose ! *

 

Ignorant royalement le natté, le major se posta directement face au grand silencieux de la veille.

 

- Alors, allez-vous laisser votre ami se faire torturer une nouvelle journée ?

 

Lady Une était persuadée d'arriver à ses fins ce matin même, mais le regard voilé de son futur informateur ne lui souffla rien de bon. Le médecin, lui même non dupe, s'approcha du jeune homme et lui redressa le visage. Son diagnostique était facile à faire : forte fièvre.

 

- Qu'est-ce qu'il a ?

 

Duo ne cessa pas de fixer avec inquiétude son ami. Comment quelques coups pouvaient avoir eu un tel effet sur le soldat parfait qui en avait vraiment vu d'autres ? L'homme à la blouse blanche reprenait son visage, observant avec attention et une forte lumière les pupilles de l'adolescent, avant de lui ouvrir de force la mâchoire, quand il aperçu un faible mais très distinct réflexe de mouvement de recul, du à la douleur. Qu'avait-il donc encore décidé de faire ?

 

Après plus de dix minutes d'examens, le médecin reprit enfin la parole, avec un visage de stupéfaction.

 

- Cette fois-ci, il s'est vraiment enlevé toutes possibilités de parole.

- C'est à dire ?

- Il s'est brisé la gorge.

 

A ces mots, Duo cru tomber à terre, tandis que le major n'en semblait pas plus affecté.

 

- Vous avez donc décidé de vous couper du reste du monde, de vous même ?

- J'ignore les conséquences d'un tel geste. Je ne pourrais pas prévoir de retour à la parole avant des examens plus poussés.

- Il peut toujours écrire, taper sur des touches de claviers, réfuter ou affirmer de la tête que je sache. Que croyais-tu réussir à faire en agissant de la sorte ?

 

La jeune femme cherchait une bonne raison, qui aurait put le pousser à un tel acte.

 

- Mais peut-être n'avais-tu pas suffisamment confiance en toi. Oui, ça doit être cela. Tu ne te croyais plus capable de résister au spectacle pitoyable de ce garçon sous la torture. J'ai raison n'est-ce pas ?

 

Aucune information, ne filtra sur le visage de glace du soldat, mais elle savait qu'elle avait vu juste.

 

- Tu ne veux plus qu'il souffre ? Et bien soit, je vais exaucer ton vœux.

 

Prise d'un accès de folie meurtrière, la jeune femme attrapa le Dieu de la mort d'un geste brusque pour l'entraîner vers une salle adjacente. Heero ne voyait plus que son corps à elle quand il entendit la détonation, vite suivi d'un bruit sourd de corps tombant à terre.

 

//

Non.

C'est impossible.

Je ne peux pas le croire.

Je ne veux pas le croire.

Qu'ai-je fais ?

Qui suis-je pour avoir voulu jouer avec sa vie ?

La seule personne qui n'ai jamais porter de l'importance à mes yeux.

La seule personne qui se soit un tant soit peu occupé de moi sur cette Terre.

Pourquoi ?

Pourquoi a t'il fallu qu'il rejoigne sa maîtresse si vite ?

Je veux mourir.

Je veux le rejoindre.

Laissez moi mourir à ses cotés.

Pitié.

 

//

Lady Une attendait avec jubilation, des éclats de voix, un froncement de sourcils, n'importe quoi qui puisse lui prouver que le garçon avait de la peine ou de la haine à son égard après le meurtre qu'elle venait de commettre. Mais rien, il ne reflétait toujours rien sur ce visage, toujours aussi froid et déterminé qu'à son entrée quelques minutes plus tôt.

 

Elle venait d'avoir la preuve qu'elle cherchait. Il était effectivement inutile de s'en prendre au second garçon, pour le faire parler. La souffrance et la mort des autres ne le concernaient pas. La mort d'un soldat n'avait aucune importance à ses yeux. Peut-être en aurait-il été autrement avec un civil ou un enfant mais si cela parvenait aux oreilles de Treize, ce dernier ne lui excuserait jamais une telle attitude qu'il trouverait sans aucun doute indigne de sa condition. Et pourtant, cette idée aurait été plus efficace que tout ce qui lui restait à sa disposition. Quoiqu'il en soit, elle devait prendre patience et tenter de percer cette coquille de gundanium. Elle revint enfin au pilote, lui préparant dans son esprit le programme des réjouissances du jour.

 

- Tu aimes la douleur, semble t'il et bien rassure toi, nous n'allons pas te décevoir. Frappez-le jusqu'à ce qu'il perde ce regard. Après quoi, nous aviserons.

 

Elle quitta la pièce, un petit instant le laissant aux bon soins de muscles puissants.

 

//

Il patientait depuis déjà plusieurs heures quand la porte s'ouvrit. En une seconde il fut debout, réceptionnant dans ses bras le corps inanimé d'un jeune homme trop fou pour penser un temps soit peu à sa propre survie. Il l'allongea délicatement sur le sol avant de lui faire reposer sa tête sur ses genoux. Le pauvre était dans un état si lamentable qu'il venait à se demander s'ils n'allaient finalement pas mourir tout deux, dans ses murs.

 

Je ne dois pas penser à ce genre de chose. Heero est solide et déterminé. Il n'abandonnera pas la partie pour si peu.

C'était malgré tout difficile de retrouver un peu d'espoir après cette troisième journée de détention.

 

Il parcourait toutes les possibilités mises à leur disposition pour fuir les lieux au plus vite, quand il sentit un faible mouvement. Il se réveillait. Enfin.

 

//

Suis-je enfin mort ?

Ai-je rejoins Shinigami ?

 

Le jeune homme vit penché sur lui le visage de l'être aimé.

Son vœux était exaucé, ils étaient de nouveau réunis.

 

Puis la douleur, lancinante, fulgurante, s'amplifia en tout point de son corps lui rappelant qu'il n'en avait pas encore fini avec la vie. Et sans chercher à comprendre comment, ni pourquoi, il contempla avec émerveillement celui qui lui chuchotait des mots doux et reposants.

 

Il était en vie.

Elle ne l'avait pas tué.

Ce n'était une fois encore qu'une de ses ruses pour le tester.

 

L'émotion et la fatigue firent qu'il abandonna quelques larmes à toutes retenues.

Pour la première fois depuis sa plus tendre enfance, il se laissait aller à pleurer.

 

//

Est-ce du bonheur de me voir vivant ou sa douleur qui coule dans ces larmes ?

Quelque soit leurs raisons, elles te rendent soudainement si humain, que c'en est presque effrayant.

Oh ! Heero, si tu savais comme je t'aime.

 

N'en pouvant plus de le contempler et de ne voir que le reflet de son propre visage dans les yeux cobalt du japonais, Duo resserra son étreinte sur le corps brisé de son compagnon d'infortune.

 

//

Que cet instant ne s'arrête jamais.

Je veux te sentir à jamais contre moi.

A jamais contre mon cœur.

A jamais.

 

//

Il s'est endormi.

Dors mon bel ange.

Dors.

Je prie pour qu'ils te laissent enfin en paix.

 

//

L'un des lieutenants aux ordres du major, ne comprenait guère pourquoi ils continuaient à laisser les deux pilotes dans la même cellule. Trois jours qu'ils écoutaient avec la plus grande attention leurs conversations en regardant les images renvoyées par la caméra infrarouge. Et trois jours qu'il ne comprenait pas où voulait en venir leur supérieure.

 

- Madame, loin de moi l'idée de critiquer vos méthodes mais je ne vois pas l'intérêt de les laisser ainsi ensemble. Savoir son compagnon encore en vie ne peux que nous discréditer à ses yeux. Sans compter sur le fait qu'ils ne cessent de s'occuper l'un de l'autre.

-  Pour l'instant ils font attention à chacune de leurs paroles. Mais avec le temps, la fatigue et leur état de faiblesse général, ils se mettront à parler de leurs amis et finiront ainsi par nous révéler des informations qui nous permettrons à terme d'anéantir une bonne fois pour toute, tous les pilotes de Gundam. Quant au fait que je n'ai pas tué le second pilote. Je n'avais guère le choix. Nous avons l'ordre précis du général Kusninada de les garder en vie. Malheureusement.

 

//

Duo tenta une fois de plus de le faire manger, sans grand succès.

 

Une semaine qu'ils étaient chaque jour entraînés dans des salles d'interrogatoires, qu'il aurait plutôt nommé salle de torture, toutes différentes les unes des autres. Une semaine que son ami restait emmuré dans son mutisme forcé.

 

- S’il te plait.

……

- Heero, je t’en pris, ce comportement ne sert qu’à t’affaiblir encore plus.

 

N’en pouvant plus de ses arguments, Heero soupira avant de faire un signe de tête à l’éternel bavard qu’il s’approche de lui.

 

- Enfin.

 

Il s’apprêtait à lui donner une cuillère, quand Heero la refusa en fermant les yeux.

 

- Quoi encore ? Qu’est-ce que …

 

Il ne termina pas sa phrase après avoir vu la gorge du Perfect soldat. Ce dernier venait de redresser légèrement la tête pour la lui montrer et Duo déglutit difficilement à sa vue.

 

- Plus le temps passe et plus ton état dégénère. Je ne comprend pas pourquoi ils ne font rien pour résoudre ce problème. Je sais bien que tu as du faire cela pour une bonne raison, mais je ne suis tout de même pas sûr que cette dernière en valait vraiment la peine.

 

Revenant à leur sujet de dispute hebdomadaire, Duo reprit l'assiette de nourriture en main.

 

- Je suppose que le simple fait d’avaler ta salive doit t’être insupportable.

 

Il ne lui répondit pas mais son attitude exténuée en disait bien plus.

 

- Heero, ça va encore te faire souffrir mais il faut que tu te forces à avaler quelques chose ou tu ne tiendras bientôt plus sur tes jambes et ce n'est pas un comportement très prudent si l'on souhaite fuir à la première occasion.

 

Lorsqu’il rouvrit les yeux, Duo put y lire une prière silencieuse, lui demandant de ne pas insister. Mais il décida de l’ignorer et lui tendit de nouveau la cuillère.

 

- Juste quelques unes.

 

Alors comme chaque jour, Heero capitula.

 

 

//

Au matin du 13ème jour, le pilote 01 fut entraîné pour une nouvelle séance avec le major Lady Une qui ne s'occupait plus que de lui, depuis le meurtre factice du n° 02.

 

Cette dernière n'en pouvant plus de ne pas avancer avec lui, avait décidé de jouer ses dernières cartes.

 

//

J'entend des pas dans le couloir.

Toujours les mêmes.

Ils vont ouvrir la porte et me jeter mon Hee-chan, plus affaiblit que jamais.

Et moi je ne trouve rien à faire de plus que de le soutenir de mon mieux.

Je sais bien que j'ai aussi droit à ma part de souffrance et de torture chaque jour.

Mais avec moi, c'est comme une sorte d'habitude. Ils me frappent, me blessent et m'abandonnent.

Avec lui c'est différent. Elle veux savoir, et il résiste.

Il refuse de lui écrire quoique ce soit et ne semble pas prêt à retrouver la parole.

Le pourra t'il seulement un jour ?

Ca y est les pas s'approchent.

Etrange, la porte ne s'ouvre pas

Une sorte de bruit étouffé ?

Cela doit être des nouveaux, ils semblent chercher la bonne clef.

A croire qu'ils vont abandonner devant une simple porte.

Finalement non, les voilà qui entrent.

 

//

A la grande surprise du résident quasi permanent du trois mètres carré, personne ne fut poussé dans son antre.

Un homme posté à l'ouverture attendait.

Duo se leva, sachant pertinemment qu'ils venaient donc pour lui, quand il le reconnu enfin.

 

- Comment as-tu ?

 

Ne voulant pas se perdre dans un bavardage inutile, il se contenta d'hocher la tête et de suivre celui qui avait, Dieu seul sait comment, réussi à se débarrasser de ses éternelles gardes chiourmes.

 

L'américain finit par passer en avant, quand il dut stopper net, afin d'éviter une patrouille dans l'un des couloirs. Heero ne semblant pas très attentif se cogna violemment à son dos, en tombant à la renverse.

 

Surprit de cette maladresse, Duo se retourna, pour lui chuchoter quelques critiques.

 

- Heero ! Qu’est-ce qui te prend ? Tu peux pas regarder devant toi, non ?

 

Quand il aperçu soudain ce que l'autre pilote avait réussi à lui cacher jusqu'à présent.

 

- Au mon Dieu ! Heero, tes mains.

 

Le pilote le regarda avec ce qui aurait put passer pour de la honte avant de se re-mobiliser sur les mains en question. Ces dernières ne ressemblaient plus à grand chose, totalement ensanglantées et brisées en tout point.

 

- Comment ont-il put aller jusque là ?

 

Malgré la douleur qui ne pouvait être qu'extrême aux moindres frôlements, Heero essayait désespérément de remettre au moins chaque doigt de sa main droite plus ou moins en place.

 

-Me dis pas que tu fais ce que je crois ?

 

Lorsqu’il entendit un premier bruit d’os, il en eu la chaire de poule, n’osant même pas imaginer la douleur que son ami pouvait ressentir. Mais il ne devait avoir qu'une faible idée de celle-ci car Heero, pourtant connu pour sa résistance, luttait avec la plus grande difficulté, pour ne pas s’écrouler sur place.

 

- Arrêtes !

 

N’écoutant pas les reproches du Shinigami, il s'attela au second doigt.

 

- Heero, t’es vraiment barge. T’as pas besoin de faire ça. Je vais nous sortir de là. Fais moi confiance.

 

Second bruit insoutenable.

 

Le jeune homme ne pouvant plus contenir sa faiblesse, s’apprêtait à tomber quand Duo le retint pour entrer avec lui dans une petite pièce qu’il s’assura être vide.

 

- Ok. Maintenant arrêtes, je t’en pris.

 

Mais il ne le pouvait pas. Il ne le souhaitait pas.

Il lui fallait absolument retrouver un minimum d'usage de ses mains tant qu'ils en avaient encore le temps.

 

Duo voulu donc les lui prendre pour l’empêcher d’aller plus loin mais un simple frôlement provoqua un tremblement incontrôlé des plus violents. Heero n'en pouvant plus, se laissa tomber à terre, ralentit dans sa chute par son coéquipier. Assis face à face, l'américain ne désespérait pas de le faire changer d'avis.

 

- Heero.

 

Désemparé, car ne pouvant plus s'affliger de lui même encore plus de douleur, le soldat finit par regarder son ange de la mort avec dans les yeux une supplication difficile à soutenir.

 

- Me demandes pas de faire ça.

 

Mais les yeux priaient un peu d’aide.

 

- Je ne peux pas. Je ne veux pas te faire mal.

 

Au regard des yeux remplis de larmes difficilement contenues de Duo, Heero sembla comprendre et s’acharna résigné sur le troisième doigt. Mais il n'était pas facile de trouver toute la force nécessaire à cette action, tandis que la seconde main qu’il utilisait était encore plus invalide. Devant tant de persévérance, l'assassin répondit enfin à la demande et prit sa main droite d’autorité, tentant d'agir au plus vite.

 

- Je t’en supplie pardonnes moi.

 

Son action terminée, Heero lui tendit la seconde.

 

- Heero.

 

Il lui fit alors un sourire timide, pensant que ça pourrait l'aider à finir. Mais ce dernier s’effaça vite lorsque son ami répondit une fois encore à ses désirs. N’en pouvant plus, l'adolescent s’effondra dans les bras de son tortionnaire, laissant reposer sa tête sur l’épaule de celui-ci.

 

Il n’avait rien dit, par un seul murmure susceptible de les faire repérer. Il se contentait à présent, de respirer avec la plus grande difficulté alors que Duo lui caressait doucement la nuque espérant par ce geste le calmer quelque peu.

 

- Ca va aller, c’est fini.

 

Duo n'en revenait pas. Aux vues de tous ce qu’il venait de supporter, lui aurait déjà tourné de l’œil depuis bien longtemps. Mais Heero tenait bon. Si seulement, il pouvait rester encore quelques minutes pour lui laisser le temps de souffler. Mais leur position n'avait rien de sûre. Bien au contraire. S'ils ne bougeaient pas, ils ne tarderaient plus à se faire repérer. Il allait le lui dire quand Heero se releva de lui même.

 

- Ca va aller ?

- hm.

 

Décidément qu’il soit muet ou non, dans certain moment il n'y voyait vraiment aucune différence.

 

- Alors c’est reparti.

 

 

A suivre…