Auteur : Mimi Yuy

Email : mimimuffins@yahoo.fr

Origine : Gundam Wings

Disclamer : T_T G-boys pas à moi.

Genre : One Shot - Yaoi

Couples : 1+2, Gomen , mais j’arrive pas à m’en séparer ^_^ ; ;

 

 

Les Quatre Saisons : Hiver.

Tempête de neige.

 

 

« Deux jours, encore deux jours à t'attendre. Je ne devrais pas m'inquiéter de la sorte. Ce n'est qu'une mission, une mission comme tant d’autre. Une mission de plus à mettre sur ton palmarès déjà si chargé que tu exécuteras à la perfection, comme tout ce que tu entreprends.  Mais depuis peu, la donne a été changée. Depuis peu, nous nous sommes avoués nos sentiments respectifs. Et notre récent bonheur ne peut que me rappeler à ma malédiction. Je porte malheur à tous ceux qui sont proche de moi. Alors depuis cette nuit d’orage, je ne peux plus passer une seconde loin de toi sans m’inquiéter et penser que je serais prochainement la raison de ta disparition. »

 

Pour tenter de calmer mes craintes et mes angoisses, je me poste une fois encore devant l'une des fenêtres du salon. Des jours que je reste ici à la même place à contempler le paysage. L'hiver vient à peine de débuter que la neige tombe déjà. La neige. Elle est si belle. C'est la première fois que j'en rencontre. Cela n'existe pas dans l'espace et je n'avais encore jamais eu l'occasion d'en voir depuis mon arrivé sur Terre. J’aurais aimé la découvrir aux cotés d’Heero, mais elle n’est tombée que deux jours après sont départ. Elle est froide et glaciale et pourtant fond à mon contact. Naturellement belle et parfaite mais aussi meurtrière lorsqu’elle le décide. Ca ne vous rappel personne ? Et oui, c’est son portrait tout craché. ^_^ Alors pour moi, elle sera dorénavant à jamais indissociable de mon Hee-chan, mon homme des glaces.

 

Ce soir, elle me donne l'impression qu'il ne s'agit plus que de gros nuages victimes d’un combat aérien qui tombent doucement sur nous. Alors j’aime à penser que c’est lui qui la fait tomber pour moi. Je divague littéralement et ne m'étonne plus avec ce genre d'idée d'être une nouvelle fois la cible des moqueries de Wufei. Mon cher Wuffy, je sais que lui aussi apprécie tout comme moi la nouveauté du lieu. Après tout, seul Heero et Trowa lors d'un duel avec Zecks avaient déjà croisé cet or blanc. Quatre est hors catégorie, sa position dans une famille particulièrement riche et fortunée lui a permis de voyager depuis sa plus tendre enfance. Malgré tout, il reste le seul à avoir ce regard si attendrissant devant le spectacle magnifique que notre chalet nous rend, depuis quelques jours. Dire que je critiquais l'idée d'Heero de venir nous perdre aussi loin de toute vie. Jamais encore nous n'avions eu droit à tant de tranquillité.

 

Pourquoi a t'il fallu que tu n'en profites pas toi aussi.

 

Soupir.

 

Tu me manques Heero.

 

Tatadada Tatadada … [1] ^^;;

 

Et ba voilà pas possible d'être trois secondes tranquille dans ce coin du monde. Et dix contre un qu'il s'agit de Quatre. Une petite heure de retard et le pauvre doit déjà m'imaginer, imaginer les pires explications : Trowa et lui se promenant amoureusement dans un parc, Trowa et lui à l'hôtel histoire de ne pas craquer devant les pigeons du dit parc, voir party à trois avec Wuffy dans un jacuzzi ^____^ . Bref rien de mieux pour choquer la sensibilité de notre petit blond qui n'a toujours pas avoué à l'élu de son cœur la nature de ses sentiments.

 

- Shinigami – répondeur, j'écoute.

- C’est affreux Duo.

- Que ce passe t’il ?

- Quelque chose de terrible !

- Vous avez eu un problème ? L’un de vous est blessé ?

- Non pire que tout.

- OZ a trouvé notre planque ? Pas de panique man, je prend vos effets personnels et je décampe.

- Non Duo, Oz n’a rien à voir.

- Alors quoi ?

- Nous sommes coincés dans la vallée. Une terrible tempête de neige se prépare, alors les autorités refusent de laisser passer tout véhicule. Nous pourrions te retrouver à pied ou voler un scooter des neiges mais Trowa pense que ce serait attirer l’attention, inutilement.

 

……..>………>……>……..^_^;;;;;……>……….>…….. [2]

 

- Quatre confirme moi un truc. Ta catastrophe se contente d’une impossibilité à venir mettre les courses au frigo avant demain matin, sachant que la température ambiante extérieur est d’au moins –10°C ?

- Mais nous ne serons pas avec toi ce soir et …

- Et c’est effectivement une terrible nouvelle, je suis d’accord avec toi, mais tu sais ce n’est pas la première nuit que je passerais seul sans baby Sitter. Et puis si ca peut te rassurer je te promet de ne pas jouer avec les allumettes et le feu dans la cheminée. Satisfaite maman ?

- Duo ! ! ! !

 

Que vouliez-vous que je lui réponde ?

 

Je m’apprête à raccrocher quand une nouvelle voix, Trowa, il me semble, demande à prendre le téléphone. En gentil gamin sage, resté à la maison attendre le retour de ses parents, je ne me prive pas de m’amuser un peu.

 

- Oui, papa, j’ai bien compris que maman était inquiète mais vous en faites pas j’éviterais de…

- Duo !

 

Oups erreur, il s’agissait de justice boys. Ca m’étonnait aussi que Trowa se mette à parler.

 

- Duo, interdiction de sortir jusqu’à demain matin compris ? Quatre n’a pas toute sa tête ce soir je te l’accorde, mais je te prierais de na pas prendre ses inquiétudes à la légère, c’est du sérieux.

- Mais où voulez-vous que j’aille ? Je rappelle à toute fin utile que vous avez la voiture et que dans le cas ou j’allais prendre Death-Scythe ce n’est pas une tempête de neige, aussi impressionnante soit-elle, qui aurait raison de lui.

 

Au silence qui me répond, je pense avoir conclu la discussion.

 

- A demain alors.

 

Et je raccroche sans attendre plus d’explications. parfois je me demande si notre cher petit Quatre n’a pas les cellules en surchauffe avec son empathie.

 

 

Deux heures plus tard et Shinigami devait se rendre à l’évidence, la tempête faisait effectivement rage au dessus de sa tête. Heureusement qu’il savait ce chalet suffisamment solide pour avoir survécu à plus de 75 ans d’intempéries de ce genre, car sans cette assurance, il n’aurait pas attendu plus longtemps pour aller rejoindre la cabine sécurisante de son Gundam.

 

Il observait le spectacle incroyable de cette révolte de la nature, assit dans son fauteuil face à l’une des fenêtres, quand un vent glacial entra dans la demeure. A force de l’entendre taper contre un mur, l’une des branches de l’arbre jouxtant la maison, devait avoir finalement brisée une fenêtre. Il se leva pour réparer au plus vite l’avarie quand il resta statufié à sa vue.

 

- Heero.

 

 

A peine le pilote avait-il posé un pied à l’intérieur de la maison, que Duo se précipitait dans ses bras. A sa réaction, ce dernier pouvait en déduire qu'il avait lui aussi manqué à l’américain. Heureux de cette constatation, il serra le jeune homme dans ses bras quand ce dernier se recula au même instant tel un ressort.

 

Que lui arrivait-il ?

 

- T'es complètement fou de te promener sous une tempête pareille ? Regarde toi, t'es complètement trempé et glacé. Tu veux attraper la mort ou quoi ?

- Ah quoi bon, vu que je l'ai déjà.

- Hein ?

 

Prenant l'américain de court, Heero s'approcha de ce dernier pour lui répondre entre deux baisers glacés.

 

- Je crois t'avoir déjà  attrapé, il me semble.

- C'est malin.

 

Voyant que son compagnon, n'était pas contre quelques démonstrations de tendresse, Duo allait revenir dans ses bras lorsqu'il sentit au battement de paupière trop lent pour son Hee-chan, que ce dernier n'était pas au mieux de sa forme. Soudain extrêmement inquiet, il posa sa main sur le front du japonais y constatant ce qu'il redoutait.

 

- Heero…..

- Ca va aller.

- Mais t'es brûlant…..

- Je ne suis pas blessé.

- Et t’aurais pu te perdre dans ce blizzard….

- Aucun risque.

- Pourquoi t’es rentré sous cette tempête dans ton état ?

- Demain aurait été trop tard. [3]

- ^ ^ ?

 

- Duo ?

- Quoi ?

- Je peux rentrer maintenant ?

- Oups ! Viiii ^_^.

 

Amusé par les réactions très maternelles de sa petite boule de nerf sur patte, Heero repoussa doucement la main de Duo pour entrer définitivement dans la maison.

 

 

La pendule sonne à présent les onze du soir, il vient de déposer son sac à terre et se dirige d’un pas certain vers son PC. Je n'en reviens toujours pas qu'il me soit revenu avec autant d'avance. Malgré ça, il va pousser l’interrupteur et m’ignorer une petit heure. Sauf que comme tout bon Shinigami qui se respecte je ne peux m'empêcher de le poursuivre comme un moustique pour lui raconter les derniers potins dans le but de le détourner de sa maîtresse. Je sais que mes efforts seront vains, qu'il ne va pas tarder à demander le silence pour se concentrer sur son portable. Chacun de ses retours de mission se déroule de la même manière depuis que nous nous connaissons et notre récente "vie commune" n'a strictement rien changé à l'affaire. Que voulez-vous, il est comme ça l’homme de ma vie. Il s’occupe de ses missions et de notre survie avant notre satisfaction personnelle. Je pourrais m’en plaindre et demander que les missions passent gentiment en troisième position, mais j’ai autant de chance d’y arrivé que de faire fondre la calotte glacière en une nuit à l'aide d'un simple briquet. Je suis le Dieu de la mort, et ce dernier n'étant pas connu pour ses miracles, je joue le jeu sans insister d'avantage. Après tout je sais pertinemment qu'il fait malgré tout beaucoup d'effort pour me consacrer le maximum de son temps. Sauf qu'aujourd'hui dans l’état où il me revient j’aimerais qu’il se repose avant toute chose.

 

 

Attention, le décompte est parti. Je me rapproche de " la chose " et dans moins d’une seconde, il va se précipiter sur moi dans le but de m’en éloigner prétextant toutes les excuses de son répertoire.

 

- Heero. Je sais que je prêche dans le désert mais pour une fois, fait moi plaisir et reporte ton rapport à demain. T’as deux jours d’avances sur ta mission, J n’attend donc rien de ta part avant après demain.

 

Croyez-vous qu’il puisse se remettre de ce que je m’apprête à lui répondre ?

 

- Désolé Duo, mais tes efforts seront vains ce soir, je n’ai pas l’intention, de rédiger quoique ce soit.

- Tu m’énerves Hee-chan, combien de fois, je devrais t’expliquer que tu as le droit de vivre entre deux… Quoi ?

 

Ai-je bien entendu ? Il accepte de ne rien faire ? Et le voilà qui retire son blouson en s'éloignant de l'ordinateur. Sainte marie, mère de Dieu, faites qu’il n’ai rien de grave.

 

Je m’en doutais le voilà encore plus paniqué qu’à mon arrivé, il me regarde comme si j’étais un fantôme.

 

- Qu’avez-vous fait du Perfect Soldier ?

- C’est bien moi, je n’ai subi aucun lavage de cerveau et ne suis pas mourrant.

- J’en suis pas si sûr avec la réaction que tu viens d’avoir.

- On parle du rapport c’est ça ?

- Oui. On parle du fait que tu ne m'ais pas rejeté à ton arrivé, que tu ne sois pas déjà assis devant cette foutue bécane ou que tu ne sois pas non plus parti vérifier les capteurs et autres installations extérieures et j'en oublie encore très certainement.

- Alors pour répondre à tes inquiétudes : le rapport est déjà envoyé, les détecteurs sont fiables car à l'instant vérifiés par mes soins avant que je ne rentre et je ne me rappelle pas t'avoir jamais repoussé lorsque nous sommes seuls et que la situation le permet.

 

Une bise sur ma joue et mon sang reprend soudain son court normal de cheminement à travers mes veines. Ce fou m’a vraiment approché de la crise cardiaque comme jamais.

 

- T’as le chic pour me faire des frayeurs.

 

Et là je me dis que je pourrais profiter du fait que nous sommes seuls et sans la moindre contraintes entre nous, pour nous faire passer une fin de soirée romantique devant la cheminée. Mais voilà, ses yeux clignent toujours aussi lentement et je sais pertinemment ce que cela signifie. Il est malade et gelé et n’irait évidemment pas de lui même, se couvrir chaudement. Je décide donc de passer à l’action et de m’occuper, comme j’en ai toujours rêvé, de cet homme qui jusqu’à aujourd’hui ne m’en a jamais laissé l’occasion.

 

 

Ca, il fallait s'en douter. Il sait à peine que je n'ai aucune raison de le repousser qu'il commence à m’enlever mes vêtements. Je l’aime beaucoup, bien plus que je ne m'en croyais capable, mais avec tous les efforts du monde, je ne me sens pas la force de le lui montrer ce soir. 

 

- Duo, s’il te plait, arrête.

- Va pas t’imaginer des trucs, je me contente de vouloir te mettre au chaud. J’ai pas l’intention de te faire quoique ce soit dans ton état. Maintenant si tu veux quand même me faire plaisir, suis moi et laisse toi faire.

 

D'une rapidité effrayante, Duo le prit par la main pour l’attirer dans leur chambre et l’y déshabiller avec des signes montrant une certaine habitude. Heero regarda la scène avec recul, quelque peu sonné par sa fièvre, jusqu’à ce qu’il se rende compte que le natté l’avait fait tomber sur le lit, le recouvrant chaudement de leur couette. Le soldat bien que tenté par cette douce chaleur qui l'envahissait, lutta pour ne pas céder à son envie de dormir. Il devait rester éveillé encore une petite heure.

 

- Tu veux manger quoi ?

- Rien, merci.

 

Mais Duo ne l'entendant pas de cette oreille décida de mettre en pratique, les subtilités du langage qu’Heero utilisait le plus souvent avec lui.

 

- Je ne te demande pas si tu veux manger mais ce que tu préfères avaler de force.

 

Il ne pouvait pas ne pas sourire à cette remarque pleine de sous entendus. Il n’avait rien à dire, son petit démon apprenait vite.

 

- Ce que tu voudras bien partager avec moi dans ce cas.

 

Un sourire illumina l'assassin, Heero acceptait qu’il s’occupe un peu de lui pour une fois.

 

- Je n'en ai que pour deux minutes.

 

Quand il revient avec son plateau, il installa celui-ci sur le lit avant d'y monter à son tour, réalisant trop tard la gaffe qu’il venait de faire. Heero se réveillait.

 

- Je suis désolé j’ai pas fais attention que tu t’étais endormi.

- Tu as bien fait, ça aurait été dommage de ne pas les boire chauds.

 

Il était un véritable amour avec lui. Loin de lui reprocher ses actes parfois quelque peu trop inappropriés, il trouvait toujours le moyen de renverser la situation pour leur donner une utilité toute évidente. Un regard vers son malade et il ne put s'empêcher de poser de nouveau le dos de sa main sur son front brûlant.

 

- Tu devrais prendre quelque chose pour faire tomber la fièvre.

- Je suis persuadé que ce que tu as laissé tomber par inadvertance dans ce chocolat sera largement suffisant.

- ^^;;;

 

Et là je tombe encore de bien haut, le voilà qui boit sa tasse sans rien dire sachant pertinemment que je suis en train de le droguer contre sa volonté.

 

- Comment ce fait-il que tu sois tombé malade, je croyais que tu faisais une mission d’infiltration dans une base d’OZ. Ils ont pas payé leur note d’électricité pour qu’il y fasse si froid ?

 

L’idée était tentante, mais il ne s’agissait pas de cela.

 

- La raison de ce simple rhume n’a rien de bien important.

- T’as au minimum chopé la grippe Heero ! Et moi, ca m’intéresse.

 

Coincé, le pilote de Wings, expliqua donc comment il avait du se cacher deux jours durant dans la neige pour échapper à l'ennemi au cours de son départ de la base.

 

Ayant tout deux fini leurs Mugs [4], Duo déposa enfin ces dernières sur la table de nuit avant de s’allonger par dessus les couvertures, sur le corps d'Heero, le réchauffant ainsi un peu plus. Ce dernier le serra instinctivement dans ses bras tandis qu'il n’allait plus tarder à s’endormir de nouveau.

 

- C'est tout de même assez comique.

- hum ?

- Je ne sais pas si tu te rend compte Heero. Tu pars pour une mission suicide d’une semaine, // car je ne doute même pas qu’il s’agisse d’autre chose que d’une mission suicide // et malgré tout, là où nous rentrerions tous blessés, toi tu nous reviens deux jours avant son terme en évitant la pneumonie.

 

Le japonais soupira de désespoir, devant le minois heureux de son petit ami.

 

- Je ne suis pas immortel Duo.

 

Sa phrase, tel un sabre bien aiguisé, trancha leur silence bienheureux instaurant soudain une atmosphère lourde et pesante.

 

Et ba ca y est, il vole pas son surnom d'homme des glaces. Y'a pas mieux qu'Iceberg-man pour refroidir un atmosphère chaleureuse.

 

- Pourquoi tu me dis ça  ?

- Nous le savons très bien pourquoi. Tu penses être avec moi par choix, mais en fin de compte il ne s'agit là que de l’acte inconscient d'un petit garçon qui ne supporte plus de voir mourir ceux qu'il aime.

 

Duo se redressa violemment, le fixant avec un regard dur et fermé, peu connu de son visage, habituellement si souriant. Il était en colère.

 

- Heero tu….

 

Une main frôla ses lèvres pour l'empêcher de continuer.

Il n'avait pas fini.

 

- Non, ne te m'éprend pas sur ce que je viens de dire.

 

Caresse sur ma joue.

 

- Tu ne peux pas nier l'évidence. Nous sommes le jour et la nuit, toi et moi. On peut comprendre sans difficulté les raisons pour laquelle, je ne peux pas ne pas t'aimer. Mais moi, que puis-je bien t'apporter de si important si ce n'est un peu plus de sécurité quant à ma propre survie.

 

baiser sur mes lèvres.

 

- Je ne veux pas que tu souffres pour l’unique raison que tu puisses t’être imaginé qu’il ne m’arriverait rien, même si je ferais toujours tout mon possible pour ne jamais être la raison de larmes sur ce visage.

 

Quelque peu calmé, Duo se rapprocha du jeune homme.

 

- Pas d’inquiétude à avoir, quelques soit les situations les garçons ne pleurent pas. [5]

 

Ne voulant pas ajouter à la dispute qu'ils venaient d'éviter de justesse, Duo ne contra pas plus les paroles du japonais. Il avait besoin de temps pour y réfléchir. Etait-ce possible qu’il ne voit en lui que la seule personne pouvant partager sa vie, car étant le plus apte à savoir survivre ? Quelle ironie que ce soit l’être le plus suicidaire qu’il connaisse qui lui fasse ce genre de remarque.

 

- Je t'aime réellement Heero, alors ne me dit jamais plus que je ne t’ai pas choisi consciemment.

- Chut….Ecoute.

- Quoi ?

 

Rien de mieux pour m’inquiéter encore plus. V’là qu’il délire maintenant.

 

- L’horloge. Il est minuit.

- Et ?

 

Et voilà qu’il m’embrasse comme lui seul sais s’y prendre. Et il poursuit en me mordillant le lobe de l’oreille, signe qu’il s’apprête à me murmurer une nouvelle fois les mots qu’il ne consacre qu’à moi.

 

- Joyeux Noël Duo-kun.

 

Marrant mais c’est la première fois que je l’entend celle là. …. Je reprend, il m’a dit Joyeux noël ? !!!!!

 

- Heero ?

 

Et le voilà qui me sourit avec ce regard si tendre ou reflète parfois un peu de tristesse aussi. Il faudra qu’il m’explique un jour pourquoi mon bonheur le met dans cet état. Mais peut-être est-il tout simplement comme moi. Peut-être a t’il, lui aussi peur de perdre un jour ces moments d’amour réciproque.

 

Il se redresse mais je l’empêche d’aller plus loin.

 

- Toi tu restes au chaud.

- Alors rapporte moi ma veste.

 

Le voyant étonnement docile, je saute du lit et la lui apporte aussitôt. Je le vois prendre une petite boite avant de lancer la dite veste, pile sur le dossier d’une chaise. // Y’a pas à dire même sous 45°C de fièvre, il garde ses réflexes. Bon à savoir.// Et le voilà qu’il me la tend, avec un petit air impatient.

 

- Qu’est-ce que c’est ?

- Ton cadeau de Noël.

 

La situation est des plus banale et pourtant je porte sur moi le regard émerveillé du gosse qui fête son premier Noël. Rien d’exceptionnel à cela, puisse que c’est effectivement le premier. Je ne suis resté qu'une année sous la protection du père Maxwell et de sœur Helen, une petite année dénuée de son mois de décembre, période sombre synonyme du massacre de leur Eglise. Et là perdu dans mes souvenirs, je me rend soudain compte de cette petite phrase qu’il m’a dit en arrivant, comme quoi " Demain aurait été trop tard ". Ce pourrait-il qu’il est fait tout ce chemin, sous cette tempête pour l’unique raison de venir partager avec moi ma première nuit de Noël ? Dire que j'avais complètement oublié que nous étions le 24.

 

- Tu ne l’ouvres pas ?

 

A son regard j’ai tout intérêt à rattraper ce manque d’enthousiasme au plus vite ou il va croire que cela ne compte pas à mes yeux. Fidèle à ma réputation, je prend la boite et l’ouvre d’un geste rapide prêt à me jeter à son cou pour le remercier d’avoir pensé à moi quand je reste muet devant son cadeau.

 

Comme je n'ose pas y croire, je la retourne les doigts tremblant pour y voir comme je le redoutais et l'espérais à la fois, l'inscription gravée. C'est elle. Comment l'a t'il retrouvé ? Tout Shinigami que je sois, il m’est incapable de dire quoique ce soit. Seules mes larmes parlent pour moi. Je ne voulais pas pleurer. Je ne l’ai jamais fait en sa présence. Ni de bonheur, ni de peine. Jamais. Après tout, les garçons ne pleurent pas. Mais là, la surprise m’a prise de court et les larmes salées ont lâchement profité de mon moment d'égarement.

 

- Duo ? Ca va ?

 

Je ne peux décidément rien lui dire. L’émotion est trop forte. Je me contente de me jeter dans ses bras dans l’espoir qu’il me berce et me serre très fort, plus fort qu’il ne l’a jamais fait jusqu’à présent.

 

- Comment ? Comment l’as-tu retrouvé ?

- Je suis juste parti la chercher chez celui qui l’a gardait.

- Alors ces deux jours passés dans la neige, c’était à cause de moi ?

- C'est un mauvais concours de circonstance, cela n’a rien à voir.

 

Je voudrais lui répondre, je voudrais l’engueuler comme il le mérite, mais j’en suis incapable. Je me contente une fois encore de pleurer dans ses bras, espérant que cette crise de larmes ne soit que passagère.

 

 

// Flash Back

 

Les cinq pilotes étaient en mauvaises postures. Réveillés par une attaque en ordre des hommes de Treize, ils tentaient de se frayer une sortie afin de fuir au plus vite l'ennemi. "A terre", sans leurs mobils, ils restaient de simples soldats. Plus doués que les autres, certes, mais de simples soldats. Et si les Ozies augmentaient encore de nombre, ils ne tiendraient plus très longtemps leur position.

 

Après deux heures de luttes sans merci, ils avaient réussi à prendre leurs sacs contenant leurs affaires personnelles et partir en direction de la forêt. Avec un peu de chance, ils y perdraient leurs derniers poursuivants et rejoindraient leurs Gundam sans plus de casse.

 

Sur le chemin de DeathScythe, Duo porta sa main au cou avant de stopper net sa course.

 

Où était-elle ?

Ce n’était pas possible, il ne la quittait jamais.

 

Voyant que le n°02 ne les suivait plus, Heero fit demi tour espérant que ce dernier ne soit ni blessé, ni arrêté. Arrivant à sa hauteur, il fut quelque peu rassuré de constater qu'il n'avait rien.

 

- Maxwell ?

 

Ce dernier ne lui répondait pas, mais il n'était pas difficile de comprendre qu'il était très clairement en état de choc. N'ayant que les moyens du bord pour lui faire reprendre pied, le soldat gifla violemment son compagnon, le faisant par ce geste tomber au sol. L’effet escompté fut obtenu, l’américain se réveillait. Malheureusement le choc avait du être trop brutal, car ce dernier s’apprêtait à courir en direction de leurs poursuivants. Pourvu de bons réflexes, Heero attrapa avec poigne l’avant bras de l'américain, qui montrait à présent, de plus en plus des signes évident de panique.

 

- Qu’est-ce que tu fous bon sang ? Tu veux nous faire tuer ?

- Je dois y retourner Heero, je ne peux pas faire autrement. Je dois y retourner.

- Et pour quelle raison ?

- Le l’ai oublié. Je peux pas partir sans elle.

- On a oublié quoi Duo ?

- Ma croix, j’ai oublié ma croix.

 

Le japonais respira enfin. Il avait cru un instant que des documents précieux pouvant leur être fatal allaient tomber aux mains de l’ennemi mais il ne s’agissait que d’un simple bijou de pacotille.

 

- Pas si grave, tu t’en rachèteras une autre à la prochaine planque.

 

….

 

Il devait bien avouer n’avoir pas vu le coup venir. Shinigami venait de se réveiller et ce dernier avait fêté ses retrouvailles avec le Perfect Soldier d’une bonne droite.

 

- Ne me redit jamais que cette croix peut être remplacée. Elle est unique. C’est le seul et unique bien qui représente mon passé. Tu n’as peut-être pas eu d’enfance et de famille Yuy, mais je ne te permet pas d'abaisser de la sorte, le seul et unique souvenir qu’il me reste d’eux. 

 

Ok, ce n’était même plus le Dieu de la mort qu’il avait face à lui.

 

Le bruit des soldats se faisant de plus en plus proche, Heero prit la décision de le sauver contre son grès. Se relevant, il s’exécuta sans lui laisser le temps de réagir. Un coup de sa part et Duo était sonné. Prenant les deux sacs sur une épaule, il porta son ami sur l’autre et couru au plus vite vers leur machine. Avec un peu de chance, ils pouvaient encore s’en sortir.

 

Au lieu de leur ancienne planque, Treize Kushinada s’approcha d’une petite table de nuit et prit entre ses mains la fine cordelette emprisonnant une croix d’argent. Le bijou ne devait avoir aucune valeur, pourtant, il décida de le garder. Après tout, qui sait, il en aurait peut-être utilité un jour venu. Il glissa donc cette dernière dans l'une de ses poches et sortit de la maison.

 

- Que les services de renseignement fouillent cette demeure et me trouve leur prochaine cible.

 

// Fin du Flash Back.

 

 

- Le lendemain, les autres m’ont mandaté pour te faire sortir de ta chambre.

- Je m'en souviens pas.

- Je ne suis jamais entré. Tu pleurais sans sembler pouvoir t'arrêter et je pensais que tu n'apprécierais pas d'être vu dans cet état. Comme je ne comprenais toujours pas pourquoi tu pouvais te rendre à ce point malade pour un simple bout de métal, Quatre m’expliqua ce qu’il représentait pour toi.

- Cette croix symbolise peut-être beaucoup à mes yeux, mais elle n’est rien comparé à ta vie. Je serais mort de peine, si tu avais péri pour la retrouver.

- Je n’ai jamais rien eu qui puisse avoir autant de valeur et enfermer tant de souvenirs, je ne saurais donc jamais ce que tu as pu ressentir à sa perte. La seule chose que je comprenne est que tu y tenais particulièrement. Alors j'ai pensé que ça pourrait te faire plaisir de l'avoir à nouveau avec toi.

 

Je ne sais toujours pas quoi dire devant un tel cadeau. Alors je me contente de lui demander qu'il la replace lui même autour de mon cou. Et quand il s'exécute c'est comme un acte solennel entre nous. Je prend seulement conscience qu'il est possible que son amour puisse être encore plus fort que le mien. J'ai de la chance d'être à ses cotés. Beaucoup de chance.

 

- Elle n’aura jamais eu autant de valeur qu’aujourd’hui car à présent elle représente aussi tout l’amour que tu me portes. Tu peux être sur que j'en prendrais encore plus soin dorénavant. Merci Heero, merci de tout mon cœur.

 

Sur ce, nous avons échangé un énième baiser avant que je ne me glisse à mon tour sous les draps pour nous endormir enfin, blottis l’un contre l’autre.

 

-*-*-

 

J’ignore quelle heure, il peut être. Pas très loin du petit matin car la lune n’est déjà plus là sans que le soleil ne l’ai remplacé pour autant. A moins que ce ne soit la tempête qui l'empêche de sortir. Je suis entouré de ses bras protecteurs, enfouis dans sa chaleur. Les antibiotiques dissous dans son chocolat ont fait leur effet, sa fièvre est tombée. Mes doigts ne quittent plus ma croix rattrapant tous ces jours où ils en furent privé. Personne au monde n’aurait put la retrouver, personne à part lui. Que voulez-vous, je dois m’y faire je suis avec le soldat parfait. Ce qui me fait penser que le dit parfait homme m'a royalement menti hier. S'il n'a pas tapé et envoyé de rapport ce n'ai pas parce qu'il l'avait fait auparavant mais bel et bien parce que sa dernière mission n'en était pas tout à fait une.

 

Encore un peu et je croyais qu'il pouvait changer. ^_^

 

Je n'ai vraiment plus sommeil, mais n’ai pas envie pour autant de me lever. C’est si rare de pouvoir profiter du petit matin dans ses bras. Pas de mission avant plusieurs jours et plus de séparation, notre prochain forfait nous le faisons à cinq.

 

Dans mon brouillard, je sens que quelque chose n'ai pas normal, serait-ce encore un courant d'air ?

 

- Joyeux Noël Duo ! ! ! ! !

 

…………>………..>…………>……….^_^;;;……….>…………>…………..>……….

 

La vous pouvez me croire, la situation est des plus comiques.

 

Wufei vient d'éviter de justesse d’être éliminé par Heero, braquant par réflexe conditionné l'arme que je laisse sous mon oreiller. Faudra qu’on félicite ce maître du zen pour sa maîtrise, le plateau contenant le petit déj’ n’a même pas tremblé. Quatre est rouge tomate pensant sûrement avoir interrompu quelques actes peu catholiques, me rappelant qu'il faudrait que je pense à lui faire comprendre que je ne saute pas sur Perfect Soldier à toute heure de la nuit. Et Trowa est tout bonnement invisible avec tout ces paquets qu’il tente de ne pas faire tomber. Tentative échouée, lorsque l’arrêt non prévu du numéro 04 le stoppe brutalement faisant tomber sur moi une pluie de cadeaux.

 

Je regarde mon amant et le vois quelque peu amusé par la situation. Et pourtant comme tout bon soldat grognon qu’il est, il ne le montrera pas aux autres. Il va préférer alourdir la situation avec une phrase quelconque dont il a le secret. Me demande parfois si ce n’est pas sa manière de faire de l’humour.

 

- Plus personne ne sais frapper aux portes dans cette maison ?

 

Ce à quoi je m’attendais. ^_^ Sauf que là, comme si de rien n’était, il replace l’arme sous l’oreiller, pour s’adosser de nouveau contre les coussins. Les autres ne peuvent pas le voir, mais il vient d’entremêlé l’une de ses jambes aux miennes, histoire de s’assurer que je ne lui fausse pas compagnie. Son geste est doublement surprenant. Non seulement il se montre "humain" devant nous tous, en ne s'enfuyant pas de la pièce, fait aussi rare que la pluie en plein Sahara. Mais il me fait clairement comprendre qu'il souhaite nous voir rester ici même pour réaliser ce qu'il déteste par dessus tout : à savoir perdre notre temps à fêter un évènement commercial qui religieusement parlant ne concerne aucun d'entre nous, excepté moi peut-être.

 

Y'a pas à dire, son mal n'a pas encore été totalement vaincu.

 

Le temps pour nos visiteurs de se remettre de leur frayeur personnelle et commence le florilège des excuses inutiles. En premier lieu Wufei, qui semblant ne pas garder de séquelles d’avoir manqué mourir un matin d’hiver par l'un de ses propres compagnons d'armes, répond à la remarque d'Heero.

 

- C’est pas faute de le leur avoir dit.

 

Puis Quatre, gentil mais si naïf petit terroriste.

 

- Je suis désolé, tout ça est ma faute, je voulais juste que tu fêtes enfin Noël et comme on a pas pu passer le réveillon avec toi, je pensais que tu serais heureux qu’on vienne te réveiller. J'ai pas envisager que vous …

- Pas de panique Quatre, j’apprécie énormément.

- On va peut-être vous laisser. Tu nous rejoindras plus tard dans le salon.

- C’est hors de question. Maintenant que tout est là, on va pas bouger d’un pouce.

 

Un regard appuyé de Trowa sur ma marmotte métamorphosée en ours mal léché et je comprend qu’ils craignent tous le comportement du Perfect Soldier. Faut dire qu’à la tête qu’il fait, on est loin de l’accueil chaleureux.

 

- Pas de problème, vous seriez déjà dehors s’il n’avait pas voulu de vous ici.

 

Et une légère pression de son bras me confirme que j’avais raison. Je constata au passage que l’hypocrite n’irait pas le leur dire de lui même dans le but d’alléger l’atmosphère. Envie de l’embêter d’un coup.

 

- D'un autre coté nous devons son aimable attitude au fait qu'il soit malade. Alors si l'un de vous pouvait lui apporter un chocolat et une forte dose d'antibiotique histoire d’éviter tout apport de caféine néfaste et ainsi profiter toute la journée de cette exceptionnelle accalmie.

 

A mes mots, je vois Wufei, se précipiter dehors comme volontaire, tandis que mon amour, se redresse, un regard de mort m'étant destiné ^_^ ;;;;. Je ne saurais même pas vous dire pourquoi ce dernier n’a jamais eu d’effet sur moi. Peut-être n'ai-je toujours vu en lui, qu'un simple signe d’intérêt pour ma personne.

 

Le temps que Quatre et Trowa s’installent et Wufei est de retour avec la potion magique. Son comportement me fait parfois rire. Il est toujours prêt à risquer sa vie pour sauver l’un de nous et pourtant c’est à moi qu’il tend la tasse destinée au Perfect Soldier. Je sais bien qu’ils se demandent tous ce que je peux trouver à ce glaçon. Après tout, comment pourraient-ils seulement s’imaginer avec quelle douceur et tendresse ce dernier se comporte lorsque nous sommes seuls.

 

Une fois tous bien installés autour du monticule de cadeau, je sais que c’est à moi d’agir. C’est donc avec un enthousiasme à faire pâlire le commentateur sportif le plus impliqué que je me lance dans la distribution de ces derniers….

 

- Shinigami Live !!!!!!!!!!

 

…bien décidé à profiter de ma première fête de Noël sur Terre.

 

La neige //Heero//, le froid //son amour pour moi//, Noël //ma croix//, un matin comme tant d'autres //mes compagnons//, il ne manque rien à mon bonheur. Je suis un jeune terroriste à la vie de soldat risquant sa vie chaque jour que Dieu fait, mais avant tout un ado amoureux, entouré des meilleurs amis du monde. Nous manque plus que la Paix. Et si on l'attrapait finalement, vous croyez qu'on aura droit au chômage ?

 

 

Fin

 

Mimi Yuy

08 Août 2002

 

*~*~*~*~*~*~*~*~*~*

[1] Non ce n'est pas la symphonie nuptiale mais la superbe sonnerie du téléphone portable du Shinigami.

Moi j'y verrais bien le générique de Mission Impossible, mais chacun l'interprète comme il le sent

[2] Essai de figuration des corbeaux de passage du manga city hunter ^^;;; (Nicki Larson)

[3] On dirait le titre d'un prochain "James Bond" !

[4] Verres en porcelaine épaisse avec une anse, utilisés par les américains pour boire leur café.

[5] Version française de "Boys don't cry", qui me semblait plus approprié dans notre langue pour une fois.