Auteur : Mimi Yuy

Email : mimimuffins@yahoo.fr

Origine : Gundam Wings

Disclamer : T_T G-boys pas à moi.

Genre : One Shot - Yaoi

Couples : 1+2, Et on ne dit pas, ENCORE ! ! ! !

Remarque : POV Duo réussit à 80 %

 

 

Les Quatre Saisons : Automne.

Nuit d’Orage.

 

 

 

Un Eclair déchirait le ciel lorsque l’ombre se décida enfin à sortir. Cela faisait des heures qu’il aurait du rentrer et il n’y avait toujours aucune trace de sa présence sur les traceurs disposés aux alentours du chalet.

 

Une semaine que Shinigami était parti pour une mission en solitaire. Et une semaine qu’il prenait conscience de cette triste réalité. Le soldat parfait avait à présent une faille grande comme le grand canyon. La seule personne ayant réussi l’exploit de lui porter sur les nerfs à chaque seconde de sa présence à ses cotés, lui manquait au point d’en perdre : sommeil et appétit. Sept longues journées s'étaient écoulées, durant lesquelles il avait mûrement réfléchi à tous cela, pour arriver à la seule conclusion envisageable. Sa décision était prise et comme chacune de ses missions, il était bien décidé à réaliser cette dernière dans les faits, au plus tôt.

 

L’inquiétude lui rongeant l’estomac et la situation des plus calmes le lui permettant, il sortit donc à sa rencontre.

Quelques minutes suffirent au rideau de pluie glaciale, pour le tremper jusqu’aux os, mais cela n’avait pas d’importance, pour peu qu’il le retrouve au plus vite et en bonne santé.

 

 

Impossible d’aller plus vite. Entre cette fichue jambe fracturée et l’orage qui ne lui permettait pas d’y voir à plus de deux mètres, accélérer son rythme de marche, signifierait irrémédiablement de se retrouver par terre, les quatre pattes en l’air. Prenant son mal en patience en maudissant celui qui avait eu la bonne idée de placer leur dernière planque dans un endroit si reculé, le jeune homme fut interrompu par un  bruit de brindilles cassées. Cela aurait très bien put provenir d’un petit animal, mais l’instinct du tueur reconnaissait parfaitement une aura suffisamment puissante pour appartenir à l’un de ses congénères. Bien qu’il est fait particulièrement attention tout au long de son retour, il n’était pas à l’abri  d’une défaillance ayant permis à ses ennemis de le retrouver. Il prit donc ses gardes, s’apprêtant à tout moment à combattre. Après tout, quel promeneur du dimanche irait à la chasse au champignon à une heure si tardive, sous l’orage et à l’approche de l’hiver ?

 

Il n’eut pas à attendre longtemps. La personne qui le suivait était douée, car il ne l’aurait jamais imaginé aussi proche de lui, avant qu’elle n’atteigne finalement sa cible. En un millième de seconde, ignorant la douleur fusant violemment dans sa jambe gauche, il se retourna, arme au poing, pour faire face à son agresseur.

 

 

Le temps suspendu où les deux protagonistes ne bougeaient plus d’un millième de millimètre fut vite brisé par un cri mêlant la joie à la stupéfaction.

 

- Putain Heero qu’est-ce que tu fous !!!!  Ca va pas d’arriver par derrière comme ça !

 

[1]

 

Comme à son accoutumé, l’adolescent ne répondit rien de plus qu’un simple murmure

 

- On peux savoir ce que tu fais dehors par un temps pareil ?

- Ronde.

- En pleine nuit et sous un orage pareil ?

- Je vois pas le rapport.

- Ben …….

 

Effectivement, il ne devait pas le voir du tout. Tant pis. Ca lui faisait tout de même bien plaisir de le revoir après cette trop longue semaine passée loin de lui. Il s’apprêtait à reprendre sa marche quand Heero lui enleva son sac à dos. Ce n’est pas qu’il était particulièrement lourd, mais après avoir porté près de 10 kilos de matériel de liaison sur une dizaine de kilomètres avec une jambe boiteuse, s’en trouver soudainement soulagé ne pouvait que l’alléger plus qu’un peu.

 

- Merci, mais c’était vraiment pas la pei ….. Heero qu’est-ce que tu…….Heero ? ? ? ? ?

 

C’est pas vrai qu’est-ce qui lui arrive ? Il vient de me prendre dans ses bras et continue comme si de rien n’était son chemin en me portant comme une mariée.

 

- Heero, je sais encore marcher que je sache, alors tu peux m’expliquer à quoi tu joues ?

- Tu fous du sang partout, si c’est pour flécher notre position aux Ozies autant déménager tout de suite.

 

Ca vous paraît crédible comme excuse ? Parce que moi je commence à douter fort de sa santé mentale au Perfect Soldier. Faut pas abuser tout de même. Il doit pas exister plus parano que ce type.

 

- Faudrait encore que tes soldats aient l’idée de venir nous chercher dans ta si jolie petite forêt qui se trouve être même désertée par la moindre bestiole.

- hum.

 

C’est tout lui. Dés qu’il se vexe, on l’entend plus en décrocher une. Mine de rien, je n'échangerais ma place pour rien au monde. C’est qu'ils sont drôlement confortable ses bras. Et Dieu sait que ca me soulage la jambe. Ayé on arrive. ’Tention la tête : Viiiiii !!!! Je suis entré sans me prendre le mur ! Sa technique est au poil. Reste plus qu’à réussir à descendre de là.

 

Ben c’est pas gagné. Il est pas fichu de comprendre pourquoi je me tortille.

 

- T’as fini ?

- On est entré Hee-chan, je veux juste descendre, là.

- Heero.

 

Et ba voilà suffisait de l’ennuyer avec ce surnom qu’il supporte pas et me voilà enfin sur mes pieds. Enfin à la maison. Enfin si on peut considérer qu’un chalet en haut d’une montagne que vous avez vu 15 minutes en tout et pour tout, dans toute votre vie, avant votre départ en mission puisse être considéré comme un « home sweet home ». Mais bon, moi, du moment qu’il y a un canapé pas trop dur et une télé, j’en demande pas plus.

 

- T’assois pas !

- ^_^ ;;;……… 

 

- Ca va pas de m’hurler dessus comme ça ! Mon cœur en a loupé un battement.

- hum.

- Simple curiosité. Pourquoi je peux pas m’asseoir au juste ?

- T’es trempé et plus sale qu’un clochard alors tu t’installes pas avant d’être passé par la salle de bain.

- Ok.

 

Trop c’est trop. Après sa forêt, vl’a que je lui salis son intérieur. Surtout qu’il n’hésite pas à me le dire si ma présence le gène trop.

 

 

Piqué au vif, l’américain se dirigea directement vers la salle de bain qui, si son souvenir était exacte, se trouvait au bout du couloir. Il y entra et fermait la porte quand une main l’en empêcha.

 

- Quoi encore ? T’as peur que je te pollue ta précieuse baignoire ?

- Tu….

- Non, je ne veux même pas savoir ce que t’as à me dire. Contente toi de ça et barre toi.

 

Heero reçu au visage une serviette éponge et avant qu’il n’ait pu ajouter un seul mot, se vit claquer la porte au visage. Ni une, ni deux, il rouvrit cette dernière avec un sentiment proche de la fureur. Qu’il commence pas à jouer à ce petit jeu avec lui ou ça allait faire mal.

 

Duo n’avait pas fini de retirer son tee-shirt qu’il vit la porte être forcée par un coup d’épaule suffisamment puissant pour faire sauté l’infime serrure qu’il la retenait.

 

- Ca va pas non ? On peut plus être tranquille deux secondes ?

 

L’ignorant royalement, Heero se contenta de le forcer à s’asseoir sur le tabouret qui se trouvait dans la pièce, avant de relever sa jambe blessée sur le rebord de la baignoire. Ses gestes n’étaient pas aussi brusques qu’ils en donnaient l’air et malgré cela, Duo ne put refreiner un faible râle de douleur lorsqu’il lui déchira le tissus du pantalon. Trop déconcerté par l’attitude ambiguë de son compagnon d’arme, l’américain attendit patiemment que ce dernier ausculte sa jambe avant de le voir se décider à agir. Après lui avoir fait une piqûre de ce qu’il pensait être un antiseptique quelconque, son infirmière improvisée lui administra les premiers soins avant de réaliser un bandage de fortune.

 

Ben c’est pas vraiment une œuvre d’art mais bon, c’est l’intention qui compte, non ?

 

- Merci, mais je suis pas sûr que c’était une bonne idée de s’en occuper tout de suite. Comment je vais me laver maintenant ?

- Comme tout le monde. Tu vas prendre une douche.

 

Sur ces mots, prononcés avec son éternelle douceur, le jeune homme le quitta sans se retourner.

 

J’y comprend rien à son attitude. Depuis que je suis de retour, on alterne douche froide et douche chaude. Rrrrrrrr…. J’en peux plus de ce mec. Il va me rendre fou. Enfin, pas de panique, nous n'avons que cette nuit à passer seuls ensemble, dés demain les trois autres reviennent en renfort.

 

Sortant de la douche, Duo se dirigea dans la salle commune dans l’espoir de faire une seconde tentative pour sa "Rencontre" avec le canapé. Vêtu d’un unique boxer sous un peignoir, il s’était recouvert les cheveux d’une serviette dans l’espoir de ne pas faire couler d’eau dans toute la maison le temps que ces derniers sèchent un peu.

 

Dans cette tenue, j’ai vraiment l’air d’une collégienne à la sortie de son bain, moi.

 

- Hee-chan, j’espère que ça te dérange pas, j’ai pris le peignoir qui traînait dans la salle de bain.

 

Surgissant de nul part ce dernier fit une nouvelle fois sursauté Duo.

 

- Pas à moi.

- Et de trois !

- Trois quoi ?

- Battements de cœur que je viens de louper par ta faute en moins d’une demi heure ! ! ! ! ! ! ! ! [2] Excuse moi de te dire ça Heero, mais t’es vraiment un danger public quand t’as pas été sociabilisé depuis plus de 6 jours !

 

Comme si le ciel voulait confirmer les propos du jeune homme, l’orage redoubla au même instant de violence, laissant éclater de nouveaux coups de tonnerre.

 

- Tu vois, même eux, ils sont d’accord.

 

Inutile de lui demander de qui il me parle, ce serait le conforter dans son delirium chronique.

 

Vais enfin pouvoir apprécier les joies du cocooning.

 

- On peux savoir où tu vas ?

- M’allonger sur le canapé. Ca te pose encore un problème ?

- Ton rapport !

- Quoi mon rapport. J’aurais toute la semaine prochaine pour l’écrire, ce foutu rapport.

 

 

Fallait s’y attendre. A croire qu’il n’a attendu que ca de la semaine qu’il vient de passer seul. Comment me torturer un peu plus chaque minute qui passe. Il vient de me poser sans me demander mon avis sur une chaise face à cet  ’’#é0&-rd’’ d’ordinateur portable. Je réfléchis très sérieusement à l’attitude à prendre. Deux s’offrent à moi. Soit, je l’ignore et me bat de mon mieux pour atteindre mon objectif initial, à savoir le canapé et la télécommande. J’obtiens en contre partie, le Soldat parfait sur le dos toute la soirée. Soit j’obtempère et à part me demander de passer l’aspirateur à cette heure si tardive, j’en ai une bonne fois pour toute terminé avec ses foutus corvées.

 

- On peux savoir quel mal je t’ai fait avant de nous quitter, pour que tu m’en veuilles à ce point ?

- Contente toi d’écrire !

 

Un long soupir plus tard et Duo décida d’obtempérer dans l’espoir d’être par la suite définitivement débarrassé des bons vouloir d’Heero, ce qui ne l’empêcha pas pour autant de bougonner quand à l’injustice de sa situation.

 

Pas possible d’être aussi têtu que lui. Il peut donc pas comprendre que de retour de mission je ne souhaite qu’un truc : décompresser un peu ? Une semaine que j’ai pas du cumuler plus de dix heures de sommeil. Peut pas comprendre que je n’ai envie que d’une chose : m’effondrer sur un lit ?

 

Comprendre, désirs, souhaits…….

 

Je suis le plus parfait des imbéciles. Il serait à ma place, ses ordres de priorité aurait été : Rapport, se changer et ensuite seulement se soigner. Moi, il m’a forcé à faire les premiers soins sur ma jambes avant que je ne me décrasse d’une semaine passée dans des conduites d’aération et autres bourbiers pour finalement terminer par le rapport à G. En y réfléchissant bien, il aurait put être bien plus sadique. Et puis, après tout, une fois que j’en aurais fini avec cette paperasse, je serais définitivement en vacance jusqu’à la prochaine mission.

 

Auto-motivé par la perspective de pouvoir ne plus rien faire dans les prochains jours, Duo se lança avec un peu plus d’entrain dans la rédaction de son résumé ‘’heure par heure’’ de sa semaine de travail. Tout à son écriture, il fut quelque peu prit au dépourvu lorsque la serviette qu’il s’était lié sur la tête fini par tomber, laissant s’échapper ses longs cheveux devant ses yeux.

 

- Zut. Fallait que ca m’arrive maintenant que je suis lancé.

 

Shinigami commençait à se débattre avec plus ou moins de violence, seul contre sa chevelure quand des mains charitables, lui vinrent en aide.

 

- Continue, je m’en occupe.

- ….. 

 

Trop étonné par ses propos, Duo attendit quelques instant avant de se décider à le laisser agir, comme bon lui semblait. Le temps qu’il en termine, Heero avait réussi de son coté à lui démêler les cheveux, liant l’extrémité de la natte au même instant que Duo tapait ses derniers mots.

 

- Fini…..et merci pour la natte.

- hum.

 

Il n’eut pas le temps de se retourner pour lui faire un sourire de remerciement que le soldat avait déjà disparu. Ignorant son lieu de replis, Duo éleva donc, quelque peu la voix pour être sûr de se faire entendre.

 

- Je peux enfin le prendre d’assaut ton canapé ou tu veux que je m’occupe aussi du jardin ?

 

Le faible ‘’Baka’’, lui signifiant qu’Heero se trouvait dans la salle de bain, fut perçu comme une approbation aux yeux de l’américain.

 

Enfin !

 

Précautionneusement, Duo s’installa en position couchée, ne pouvant réprimer un soupir de bien être et de soulagement lorsqu’il reposa sa tête sur l’un des coussins. Allongé de tout son long, il se serait bien laissé aller toute la nuit ainsi, si une ombre n’était pas passée devant ses yeux clos. Il tenta bien d’ignorer la présence du pilote qui s’était rapprocher de lui en n’ouvrant pas pour autant ses deux lagons améthystes, mais une douce odeur eut raison de sa résistance. Un coup d’œil sur sa gauche où se situait une table basse et il vit une grande assiette contenant une pizza toute chaude, découpée en part, ainsi qu’une cannette glacée de soda. Pas de doute il venait de s’endormir pour faire un beau rêve riche en simplicité.

 

- T’es pas obligé de la manger tout de suite. Je te la réchaufferais plus tard si tu préfères.

 

Se tournant cette fois ci vers l’origine bien trop proche de la voix, il vit Heero s’occuper patiemment de lui refaire plus proprement un bandage nettement plus serré et consciencieux que précédemment. Pourquoi n’avait-il pas sentit qu’on lui touchait la jambe ?

 

- Tu m’as injecté quoi tout à l’heure ?

- Anesthésie locale.

 

Pourquoi ne s’en était-il pas rendu compte ? Il était si en colère après son attitude qu’il en avait oublié qu’il n’avait effectivement plus mal à cette jambes récalcitrante qui ne cessait de le faire hurler de douleur depuis plus de deux jours. Heero n’avait pas agit sans raison, le premier pansement n’était pas des plus parfaits car n’avait alors pour but que de protéger sa blessure le temps qu’il se lave. Changeant d’un seul coup toute son opinion sur le comportement étrange et sadique de son ami, Duo allongea le bras pour s'emparer de l’assiette et entamer avec délice son dîner. Il n’était plus question de bouder dans ces conditions.

 

- Merci d’y avoir pensé. J’avais une de ces faims.

- hum.

- T’en veux ?

- Non.

- T’es sûr ? Ca me ferait plaisir de la partager ?

- Pas faim.

- ah.

 

Tout en avalant les parts encore fumantes les unes à la suite des autres, Duo regardait avec attention chacun des gestes d’Heero, lui expliquant entre deux bouchés les moindre détails de sa mission. Son flot continue de paroles devait le saouler, pourtant, il ne s’en plaignait pas. Véritable fait exceptionnel de la part du japonais qui semblait même l’écouter. Il avait terminé son repas quand Heero se releva enfin, laissant sa jambe fermement maintenu par un bandage serré.

 

- Hee-chan ?

- Heero.

- Que ce passe t’il au juste ? Depuis que je suis rentré t’es pas vraiment comme d’habitude. Je suis persuadé que tu me caches quelques chose. Tu ne veux pas m’en parler ?

- hum.

 

Le jeune homme allait le dépasser quand Duo l’arrêta en le retenant par l’un de ses poignets.

 

- T’enfuis pas et répond moi honnêtement. Qu’est-ce qui t’arrives ?

 

Stoppé dans sa fuite, Heero laissa échapper un profond soupir avant de s’accroupir près de lui. Son, visage était étonnement relâché et contre toute attente, il le gratifia d’un sourire avant de lui répondre.

 

- Tu m’as juste manqué.

 

Un sourire de sa part, c’est un instant magique. Son visage qui s’approche du mien est une scène irréelle. Quant à ses lèvres contre les miennes, cela appartient au domaine du rêve. Mais dans ce cas que ce soit un rêve dont je ne me réveil jamais.

 

Duo resta pétrifié par son geste. Jamais au grand jamais, il ne se serait attendu à un telle initiative de la part d’Iceberg-man. Toutefois, Shinigami restant Shinigami, le jeune homme reprit possession de ses moyens une seconde après contact. Instinctivement, il ferma les yeux pour accepter et surtout rendre et partager, le baiser parfait d’un soldat qui plus que jamais méritait son qualificatif. Plus rien n’existait à part ces lèvres sucrées qui mêlaient à l’extrême perfection, douceur et passion.

 

Y’a pas à dire, il est effectivement PARFAIT sur tout les points.

 

[3]

 

Heero se détachait de Duo quand ce dernier refusant de le laisser partir aussi vite, lia ses deux mains autour de son cou, se pressant un peu plus contre lui. Il ne voulait pas que cela se termine. Jamais. Mais malgré toute sa volonté, de très longues minutes plus tard, leur baiser prenait fin, les laissant tout deux à bout de souffle.

 

Faut croire que notre premier baiser, volé par Shinigami juste avant mon départ au pied de Death-Scythe a finalement porté ses fruits.

 

- Ca fait Quatre.

- Baka.

 

Miracle, il me sourit encore. Qu’est-il devenu du soldat parfait, froid et rigide que nous connaissions tous ?

 

Rectification, Perfect Soldier reste Perfect Soldier, au lieu de s’asseoir tranquillement à mes cotés pour approfondir cet instant bénit des Dieux, monsieur s’échappe comme un voleur.

 

Me voilà dans l’obligation de lui courir après. Or détail de choix que je venais d’occulter, j’ai une jambe anesthésiée. Et vous pouvez me croire, courir sans sentir la présence de l’une de vos jambes n’assure pas votre équilibre. Résultat attendu car inévitable, je sens ce dernier m’abandonner lâchement au moment même où j’entre enfin dans la cuisine.

 

- Shit !

……

 

Merci seigneur. Heero vient juste de me rattraper et vous pouvez me croire quand je dis que je profite de l’instant. Jamais, je ne me lasserais de ses bras.

 

- C’était moins une. Merci Hee-chan.

- Heero. On peut savoir ce qui te prend ?

- Hein ? ? ? ? C’est plutôt à moi de te demander ça. On t’a jamais dit qu’une personne normale ne s’enfuyait pas après avoir agit comme tu viens de le faire, à l’instant ? Bon peut-être que si justement. Mais depuis quand tu te comportes comme tout le monde, toi ?

 

Imperturbable. Cet homme est imperturbable. Il me redresse d’une main pour que je me retrouve de nouveau solidement campé sur mes pieds et me tend quelque chose avec cet air qui annonce clairement qu’il me trouve une fois de plus, désespérant.

 

- Ton dessert.

- Mon ?

 

Un coup d’œil sur la porte du freezer encore ouverte et je reconnecte tous mes neurones jusqu’alors défaillants.

Que dire quand l’homme de tous vos fantasmes s’est absenté deux secondes seulement, pour venir vous apporter un pot de votre glace favorite avec deux cuillères, vous faisant comprendre qu’il souhaitait la déguster à vos cotées ?

 

- heu………Heero.

- Hum ?

- On peux pas la garder pour après ?

- Après quoi ?

- ^_____^  Ben……

…..

- Duo, il est tard, t’es fatigué, une jambe dans les vapes et demain je…

 

J’écoute, j’entend et j’imprime. Il a bien compris ce à quoi je faisais allusion et n’est pas contre. Il veux juste, ne pas…… s’imposer ? Le bonheur absolue. Inutile d’en entendre d’avantage. Je l’arrête d’un baiser papillon, m’accrochant à son cou pour ne pas chuter de nouveau.

 

- Laisses moi te convaincre du contraire.

 

Je cherche des arguments allant en ma faveur mais là, plus que jamais j’ai la tête vide de choses et d’autres qui n’ont aucun lien entre elles. Mais pourquoi je m’en fais ? Sans me repousser, il range patiemment la glace avant de me regarder attentivement comme un chat devant une souris prise à son piège. Bien que nous n’en avons jamais parlé ensemble, nous savons tout deux depuis notre première rencontre que tôt ou tard je devais lui appartenir corps et âmes. Il a pris sa décision, c’est aujourd’hui que mon ange protecteur réclamera son du.

 

[4]

 

Le peignoir, un peu trop grand pour moi, vient de bailler légèrement sur ma gauche, dégageant pour l’occasion l’une de mes épaules. Comme s’il n’attendait qu’un signe, Heero me fit soudain reculer, me plaquant contre le frigo. Ses lèvres commencent alors à m’effleurer la gorge avant de descendre toujours plus bas, repoussant les pans de mon vêtement. Si je n’avais pas la ceinture pour le retenir, nul doute qu'il serait déjà à terre. Mes mains se perdent alors dans sa chevelure prenant plaisir à la désordonner un peu plus, le guidant naturellement toujours plus contre moi.

 

Malheureusement pour moi, ma patte folle refuse d’être utile à quoique ce soit tandis que sa suppléante menace de faire grève pour surcharge de travail. Il doit se douter que le moment fatidique où je vais m’écrouler pitoyablement sur le sol est proche car doucement sans quitter mon corps de ses lèvres, il m’invite de la pression ferme d’une main aux creux de mes reins, à le suivre jusqu’à la table où à la suite d’un demi tour, contrôlé par lui seul, de ma personne, je m’y retrouve soudainement assis. J’aimerais le remercier pour son attention, mais à peine ai-je ouvert mes lèvres qu’il en reprend possession aussi vite. C’est terrible, sa capacité d’être à ce point partout à la fois. Grisant et frustrant aussi. Je me sens comme une cocotte minute sur le point de siffler à toute vapeur. Ok, la comparaison n’est pas très glorieuse mais…..

 

< Interruption momentanée de toutes transmissions nerveuses >

 

Sur mon petit nuage je flotte ne pensant plus qu’à lui. Heero, mon Hee-chan si dévoué à mon bonheur. Le peignoir n'est plus qu'un vieux souvenir restant autour de moi tandis que je reprend mon souffle allongé sur cette table de cuisine. Un peu honteusement, j’avoue avoir reçu beaucoup plus que je n’ai donné. Alors à présent que je respire de nouveau, je me décide à passer enfin à l’action. Ma reprise en main doit l’avoir surpris aux vues du regard qu’il me jette derrière ses mèches hirsutes. Indéniablement, sa coupe d’épouvantail le rend totalement irrésistible. Qu’est-ce que je raconte, il est TOUJOURS irrésistible, adorable, beau, prévenant …….

 

Je n’ai rien contre l’originalité du lieu où nous nous trouvons, mais mon envie de confort et mon manque de mobilité me pousse à penser que nous serions bien plus à l'aise dans le salon ou l'une des chambres. Il faut croire qu'Heero a la capacité de lire dans mes pensées puisqu'il me redresse alors pour m'attirer de nouveau tout contre lui, m'incitant implicitement à enserrer sa taille de mes jambes. Je m'exécute, sans l'ombre d'une hésitation, liant de nouveau mes bras autour de son cou, profitant de cette occasion pour y apposer ma marque.

 

Il me porte à présent, avec une facilité toujours aussi déconcertante. Même si je ne suis ni très gros, ni très grand. Nous restons tous des masses de muscles qui ne font pas de nos personnes, des poids plumes. A t'il seulement conscience de sa force ? A peine ai-je le temps de chercher à savoir où il m'emmène que je me retrouve déposé avec douceur sur un lit où il m'y rejoint tout aussitôt. Enfin libre de tous mouvements, je profite de l'occasion pour le renverser brusquement et me placer au dessus de lui.

 

Mon initiative semble être acceptée. Il ne bouge plus. Il se contente de me regarder avec la plus grande attention. Je souris, il me donne clairement sa permission de m'amuser comme bon me semble. Il n'en faut pas plus pour que Shinigami passe à l'attaque. Après tout, il ne s'agit jamais que de moi-même, exempt de toutes inhibitions. Ma première tache est de rétablir l'équité en effeuillant son corps d'une lenteur exagérée. Ce dernier n'a déjà plus aucun secret pour moi. On ne passe pas des mois de guerre à partager sa chambre et sa salle de bain avec un soldat dénué de toute pudeur, sans l'avoir vu plus d'une fois en tenu d'Adam. Ce que je découvre cette nuit, c'est la sensibilité de ce dernier à mon contact. Et je ne suis pas déçu. Loin de là.

 

Après s'être prêté au jeu de mon supplice de très longues minutes, il vient d'y mettre fin, profitant d'une seconde d'inattention de ma part pour me retourner et reprendre le dessus. De nouveau sous son corps chaud, je sens le moment final approcher et avoue me tendre quelque peu d'appréhension. Sans parler de ma raison qui a de plus en plus de mal à garder le contrôle sous ses caresses. Comment les mains d'un tueur tel que lui, peuvent-elles apporter tant de douceur ? C'est irréelle. Chacun de ses gestes est à présent accompagné de mots. Oui, aussi étrange que cela puisse paraître, il ne cesse plus de murmurer dans sa langue natale. A croire qu’il ne parle pas habituellement parce qu’il ne maîtrise pas notre langue commune. Je n’y comprend strictement rien, mais le ton employé est si doux et la sonorité si agréable à l’oreille que je me demande sérieusement s’il ne m’hypnotise pas. C’est assez comique de savoir qu’un être aussi silencieux que lui dans la vie sociale puisse être aussi bavard dans une telle situation. Toujours aussi tendre dans chacun de ses mouvements envers moi, il me repousse doucement sur le ventre, bien décidé à prendre ce qui lui a été promis. Mais il ne prend rien, par la force. Totalement maître de ses pulsions, il s'assure que je sois bien détendu par son attitude dénuée de toute violence et sa voix douce, avant d'agir. Cet homme est un ange. Mon ange protecteur.

 

……

 

Nous reprenons enfin nos esprits, collés l'un à l'autre, prenant soudain conscience du froid présent dans la pièce. A contre cœur je le vois s'écarter de moi et se lever dans le but de récupérer la couette, triste rescapée à terre de nos combats amoureux. Il me recouvre de cette dernière mais contre toute attente ne me rejoint pas. Je devrais le suivre une fois encore pour comprendre les raisons de son comportement mais je n'en ai plus la force. Impossible de me mettre sur mes jambes avant d'avoir eu droit à une dizaine d'heure de sommeil. Recroquevillé sur moi-même, je sens finalement un poids me rejoindre. Merci mon Dieu. Je me retourne dans l'intention de me blottir contre lui quand je comprend enfin la raison de sa courte désertion. Ce garçon est un amour. Mon seul problème est de savoir comment je pourrais l'aimer encore plus au stade où il se trouve déjà dans mon cœur.

 

[5]

 

Confortablement installé sous une couette bien chaude, contre le torse de son Hee-chan, les bras de ce dernier enserrant sa taille, Duo maxwell profitait d’une des petites joies de la vie, à savoir : déguster sa crème glacée.

 

- C’est bon ?

- Viiiiiiii. T’en veux vraiment pas ?

- Non.

…….

- Dis ?

- hum ?

- Ca voulait dire quoi tous ces mots que tu me murmurais tout à l’heure.

- Rien d’important.

 

Note pour plus tard, demander à Quatre de me les traduire.

Note pour tout de suite, tenter de les retenir le temps que je trouve un moment pour les noter quelques part.

 

- La prochaine fois, je refuse que tu te lèves, t'entends ?

- Je ne vois pas où est le problème si ca peut te faire plaisir.

- Moi je le vois.

- Alors tu arrêtes les glaces ?

- Nan, j'ai une meilleur idée pour leur consommation. ^___^

 

Un baiser sucré plus tard et Heero lui murmurait sa réponse.

 

- Duo no Baka.

- hummmmmmm moi aussi je t'aime.

 

Les deux adolescents fatigués, s’endormaient enfin, blottit l’un contre l’autre, lorsqu’un grondement de tonnerre ce fit entendre une nouvelle fois. L’orage s’arrêterait-il un jour ? [6]

 

 

Au petit matin, la fraîcheur de la nuit laissa place aux premiers rayons de soleil, accompagnés du chant mélodieux des oiseaux débutant leur journée. [7]

 

Il n’avait vraiment pas envie de le quitter aussi vite, mais la mission ne pouvait pas attendre. Une nouvelle semaine à passer loin de lui. Une semaine sans son rayon de soleil. Le moment n’était pas à la poésie mais à prendre son paquetage. Il se pencha donc vers lui, le découvrit légèrement pour voir suffisamment de son visage qu’il re-cachait sans cesse sous les couvertures et l’embrassa une dernière fois. Il accompagna son baiser de quelques mots murmurés au creux de son oreille, n’ayant pour toute réponse qu’un « me too » prouvant qu’il n’avait strictement rien comprit. Ce fut donc un sourire amusé aux lèvres qu’il le quitta enfin.

 

- Baka.

 

Plusieurs heures plus tard, le jeune homme se réveilla enfin. Il venait de passer la plus belle nuit de sa vie. Question pertinente, pourquoi était-il seul dans le lit ?

 

La réponse ne pouvant pas être : Heero à la recherche d’un petit déjeuné, à 15h de l’après midi. Il se résolu à se lever dans l’espoir de trouver ce dernier quelques part dans la maison.

 

A peine fut-il sorti de sa chambre, (ou celle d’Heero, à dire vrai, il l’ignorait totalement) qu’il tomba sur Wufei.

 

- Yo man ! Content te revoir.

- Maxwell.

- C’est Duo, merci. T’aurais pas vu Heero ?

- En mission pour la semaine pourquoi ?

 

La réponse le laissa sans voix une fraction de seconde. Il avait totalement oublié qu’ils ne devaient que ce croiser la nuit dernière. Effectivement la semaine passée, ils avaient tous été informés qu’ils devaient réaliser chacun une mission en solitaire pour le compte de leur colonie respective et qu’Heero était le dernier à partir sur le terrain.

 

- T’as perdu ta voix ?

- Pourquoi ? Elle te manquerait Wuffy ?

- C’est WUFEI ! ! ! ! ! ! ! !

 

Sur ce, le chinois quitta Duo avant qu’ils n’en viennent aux mains.

 

Arrivé à la cuisine, le natté trouva la seconde personne qu’il souhaitait voir à son réveil : Son petit Quatre.

 

- ‘jour Quat-Chan. Ca va ?

- Duo !!!!!!!

 

Sans attendre, le jeune homme prit son ami dans ses bras quelques instants.

 

- Ca fait plaisir de voir qu’il en restera toujours un parmi nous qui garde le sens des valeurs.

 

Le rire cristallin du petit blond lui redonnait toujours une forme et un bien être qu’il ne pourrait jamais s’expliquer. Ce garçon était aussi à sa façon, un ange descendu sur terre.

 

- Duo !!! Ta jambe. Qu’est-ce qui t’est arrivé ?

- T’inquiètes pas pour ça. Avant toutes choses, j’aimerais que tu me traduises ces mots.

 

Après avoir prit le papier en main, Quatre s’assit un instant devant la table, le temps pour lui de trouver et d’écrire la traduction. Attendant patiemment, Duo ne put repenser aux souvenirs que ce meuble ne cesserait plus de lui remémorer, priant pour qu'ils prennent l'habitude d'aller manger dans le salon.

 

- Dis moi, d’où tiens-tu cette déclaration d’amour ? Me dit pas que c’est d’Heero ?

- Une déclaration… ?

- ….en bonne et du forme.

 

L’américain prit la feuille tendu par Quatre et ne put réprimer, la lisant, un sourire qui ne cessait plus de s’agrandir.

 

- Pas trop déçu de n’avoir fait que le croiser cette nuit ?

- Un peu oui. Mais les retrouvailles n’en seront que meilleurs.

- Je vois.

- Hum ?

- ^____^

- C’est pas du jeu. T’avais promis de plus l’utiliser sur moi ! ! ! ! ! !

- Tu n’as qu’à pas attendre autant pour me donner les détails.

- Quatre !!!!!!

 

Shinigami s’apprêtait à passer à l’attaque quand une main ferme sur son col le stoppa dans son élan.

 

- On t’a déjà dit qu’on ne voulait pas du psychopathe à l’intérieur de la maison.

- Mais c’est lui qui…..

 

Mes quatre compagnons je les aime tous énormément, mais mon cœur n’appartient qu’à l’un d’eux.

 

 

Fin

 

Mimi Yuy

 19 Juin 2002

 

*~*~*~*~*~*~*~*~*~*

[1] : Nouveau mantra : Pas d’esprit mal placé, ^_^ ; ; ; pas d’esprit mal placé……

[2] : Le deuxième étant quand Heero défonce la porte de la salle d'eaux.

[3] : Deuxième mantra : On ne bave pas sur le clavier, ^___^  on ne bave pas sur le clavier,….

[4] : Attention tentative de Lemon

[5] : Tentative quelque peu loupé. Gomen nasai ! J'ai fait de mon mieux.

[6] : Je sais tout le monde s’en fiche bien de le savoir, c’est juste pour donner une ambiance.

 => Loupé ?  ^_^ ; ; ; ; => Z'êtes dur là !

[7] : Et là, c'est mieux avec les p'tits ziozios ?