Auteur : L’ange gardien

 

Disclaimer : 1. La chanson ‘‘Le géant de papier’’ (un peu changée par missa ^_^) ne m’appartient pas mais est la propriété de Jean-Jacques Lafon. Si je savais écrire des choses aussi jolies que cette chanson, ça se saurait !

                     2. Les G-boys ne m’appartiennent pas non plus. C’est dommage, je suis sûre qu’on s’entendrait bien ! Je suis gentille et je torture par mes persos. (Qui a éternué ? Ah, c’est vous de mes originales…) Bon, d’accord, tout est une question de point de vue. Mais je fais toujours des happy end ! Ah oui, et pis j’ai jamais vu un seul épisode de la série ! Je ne les connais que par les fics que j’ai lues ! Alors sorry pour les OOC !

 

Note : Ben, première songfic, deuxième fanfic et probablement dernière ! C’est pas ma tasse de thé, ça… Donc promis, Mimi, je ne prends pas ton site pour un dérivé de fanfiction.net ! ^_^.

 

 

Le Soldat de Papier

 

 

Demandez-moi de combattre le diable

D’aller défier les dragons du néant

 

   Il fait nuit noire dehors. Je ne vois rien par la fenêtre, à peine deux ou trois étoiles que les nuages ont épargnées. Je ne sais pas quelle heure il est. Et après tout, je m’en moque. La seule chose qui importe, c’est toi, Duo.

 

   Tu es blotti contre moi, tu dors enfin. Et tu es si beau. Le masque du Joker tombe pendant la nuit, Shinigami disparaît pour laisser apparaître ton vrai visage. Ta natte s’enroule autour de toi, de ton corps de félin, et les quelques mèches qui s’en échappent viennent voiler tes yeux fermés. Tu soupires dans ton sommeil, les poings près de la bouche, comme un enfant.

 

//

   Duo frissonna soudain et se recroquevilla un peu plus contre Heero. Le jeune homme remonta la couette sur son compagnon d’arme et resserra l’étreinte de ses bras autour de sa taille. Le natté émit un petit bruit étrange, entre ronronnement et miaulement.

 

//

   Tu trembles. Tu la revois encore, tu la revis encore. Je sais qu’elle te poursuit…

 

De vous construire des tours, des cathédrales

Sur des sables mouvants

 

   Cette mission a été un cauchemar pour nous tous. Mais c’est toi qui as été le plus affecté. C’était pourtant la routine, si ce n’est que la base à infiltrer et faire exploser était proche d’un village. Un village normal, dont le clocher de l’église dépassait les toits.

Tout s’est déroulé sans le moindre problème, c’était même presque trop facile. Presque pas de soldats, qui ont rompu le combat assez vite.

 

Demandez-moi de briser les montagnes

D’aller plonger dans la gueule des volcans

 

   Et nous avions raison d’avoir des doutes. Cette base n’était qu’un leurre, ils espéraient nous piéger dedans. Ils y avaient placé leurs propres bombes. Raté… Mais ce que nous ne savions pas, et eux non plus, probablement, c’est que la base était reliée au village. Elle explose, il explose. C’était aussi simple que ça.

 

Tout me paraît réalisable, et pourtant…

 

   Je me souviendrai toute ma vie de ton expression lorsque nous sommes sortis de la base et que tu as découvert au loin l’église en feu. Tes yeux habituellement si brillants étaient écarquillés et des larmes en coulaient. Tu étais plus pâle qu’un mort et ta bouche s’ouvrait sur un cri muet. Tu étais si horrifié qu’aucun son ne sortait.

 

Demandez-moi de réduire en poussière

Cette planète où mon Dieu se perd

 

   Depuis ce jour, tes cauchemars sont de plus en plus dur. Tu ne disais rien à personne, tu souriais toujours autant. Mais nous n’étions pas dupes. Nous n’avions pas besoin de l’empathie de Quatre pour savoir que ça n’allait pas.

 

Elle m’apparaît comme une fourmilière

Qu’on écrase du pied

 

   Et à ma grande surprise, c’est vers moi que tu t’es tourné. Chaque nuit, je te sens entrer dans ma chambre. Chaque nuit, je te sens t’installer au bout de mon lit tandis que je fais semblant de dormir pour ne pas t’effrayer. Je garde les yeux fermés, mais j’écoute. Je sens. Je sais que tu te rendors, et je sais aussi que tes cauchemars reviennent à la charge. Alors je te prends dans mes bras pour te ramener vers moi. Maintenant tu ne résistes plus. Me ferais-tu confiance ? Je le voudrais tellement… Tu finis par te blottir contre moi, peut-être me prends-tu pour un nounours ? Et là tu te rendors. Pour de bon. Tu ne pleures plus dans ton sommeil entre mes bras, tu ne cries plus silencieusement. Non. Tu dors comme un enfant. Je te veille longuement avant de m’endormir à mon tour.

Et chaque matin, tu te dégages le plus doucement possible de mes bras. Je le sais, je suis réveillé. Mais je n’ouvre pas les yeux. Je fais semblant de dormir, je te laisse croire que tu as réussi à tromper la vigilance du Perfect Soldier. J’ai l’impression que ça te rassure de croire que j’ignore que tu viens. Que crois-tu ? Que je te repousserai ? Si un jour je fais ça, alors tue-moi. Ce sera que mon cœur que tu as si lentement éveillé à la vie se sera brusquement éteint.

Je sens que tu me regardes un long moment avant de ressortir, plus silencieux qu’une ombre. Et c’est reparti pour jouer un rôle toute la journée. Je souffre de voir le mal que tu te donnes. Chaque matin, je me fais un peu plus violence pour ne pas ouvrir les yeux avant ton départ et ne pas te parler.

 

Demandez-moi de tuer la lumière

Et d’arrêter ce soir le cours du temps

 

    Cette nuit c’est différent. Je n’en peux plus. Je dois faire quelque chose. Je ne te laisserai pas repartir pour un tour de plus, Duo. Il faut que ça s’arrête. Fais ce que tu veux, n’importe quoi, mais aide-moi à t’aider. Je ne sais pas encore vraiment trop quoi faire. Après tout, je ne suis qu’un soldat. Une machine. Qui aime. ça fait un bug dans la programmation, non ?

 

   Je ne me souviens pas de quand c’est arrivé. Mais est-ce important ? Tout ce que je sais, c’est que je t’aime plus que ma propre vie. Tu m’as donné un cœur Duo, et tu l’as fait battre. C’est douloureux. Et j’ai peur.

 

   Oui, j’ai peur, parce que je ne sais pas comment réagir. On m’a apprit à tuer, à pirater, à tirer, à survivre… Mais pas à vivre. Pas à aimer. Je ne connais pas. J’aurais voulu que ça se passe comme pour Quatre et Trowa. On nous compare souvent, Trowa et moi, mais nous sommes si différents. Il a su répondre aux attentes de Quatre. J’aime les voir ensemble, quand ils se croient seuls. Il y a tant de tendresse entre eux, tant d’amour dans leurs yeux et leurs gestes… C’est cela que je voudrais te donner. Mais l’accepteras-tu ?  Car après tout, qui voudrait d’une machine ?

 

Tout me paraît réalisable, et pourtant…

 

   Et pourtant, je me prends à espérer. A croire que tu m’accepteras. Que tu m’aimeras. Que tu m’aimes déjà… Je n’y connais rien. Peut-être y a-t-il des signes que je n’ai pas su voir… Je ne peux m’empêcher de penser que tu serais plus heureux avec quelqu’un d’autre, qui saura mieux être celui que tu attends. Et en même temps, je sais que je mourrais de ton départ.

 

Quand je le regarde, moi la machine au cœur de glace

Devant son corps de nacre, je suis un soldat de papier

 

   Le soleil se lève maintenant. Ses rayons encore pâles viennent caresser ta joue et se prennent dans les mèches qui la frôlent, m’envoyant des éclats d’or dans les yeux. Les tiens sont toujours fermés. Comme j’aime leur couleur lorsque tu souris. L’ombre qui y plane disparaît alors, ne laissant que l’améthyste qui brille d’une lueur que je voudrais toujours y voir. Laisse-moi essayer.

 

Quand je le caresse et que j’ai peur de l’éveiller

De toute ma tendresse, je suis un soldat de papier

 

   Mes doigts tremblent tandis qu’ils frôlent ta peau, caressent tes yeux et se perdent dans tes cheveux. Tu ne bouges pas mais tu réagis à leur contact. Très légèrement… Je sais que tu vas bientôt te réveiller. Ma décision me fait un peu peur, mais je ne reviendrai pas dessus.

 

//

   Duo ouvrit les yeux, encore un peu perdu. Il sentait la chaleur du soleil sur son visage, les bras d’Heero autour de lui, sa main dans ses cheveux. Il aurait voulu rester là pour l’éternité. Il était si bien contre lui. Seul Heero pouvait chasser ses cauchemars, seul Heero lui apportait la paix. Il n’y avait qu’avec lui, contre lui, qu’il se sentait en sécurité. Que les images disparaissaient… Ces images horribles qu’il ne voulait plus jamais voir… Il frissonna puis décida de se lever. Il ne pouvait pas rester là plus longtemps, il fallait qu’il parte avant le réveil d’Heero. Même s’il aurait préféré ne pas bouger, rester jusqu’à ce qu’il ouvre les yeux, voire le réveiller d’un baiser. Doux rêve si proche et si lointain à la fois…

Mais l’étreinte se resserra lorsqu’il essaya de se dégager. Etonné, Duo releva la tête pour se retrouver alors face à deux lacs cobalts dans lesquels il se perdit. Depuis quand Heero était-il réveillé ? Comment allait-il réagir ? L’adolescent craignait plus que tout qu’il le rejette.

Pourtant le brun ne bougeait pas. Il ne disait rien, se contentant de le regarder.

 -Bonjour Hee-chan, tenta Duo.

Toujours pas de réaction.

-Je suis désolé, fit le natté en sentant les larmes lui monter aux yeux. Je ne voulais pas te déranger.

Il voulut se lever, mais deux bras le tirèrent en arrière jusqu’à ce qu’il se retrouve assis sur le lit, un bras d’Heero autour de sa taille et l’autre autour de ses épaules le retenant contre lui.

-Non, ne t’en vas pas, souffla le jeune homme dans son cou. Reste.

Duo se retourna, surpris. Son regard croisa à nouveau les yeux bleus. Et il comprit.

-Tu le savais, fit-il doucement.

Heero hocha la tête.

-Je suis désolé, dit Duo en baissant les yeux. ça n’arrivera plus.

-Au contraire, répondit le japonais. Aussi souvent que tu le voudras.

Lorsque Duo releva la tête, il n’eut pas l’occasion d’exprimer sa surprise. Ses lèvres furent prises dans la plus douce des étreintes, un peu maladroite peut-être, mais si pleine de tendresse. On était encore bien loin du baiser. C’était une caresse, un test. Une question. Heero se recula un peu, inquiet. Et si… si… Tous ses doutes s’effondrèrent quand Duo s’approcha à son tour, se blottissant dans ses bras avant de prendre son visage entre ses mains. Il repoussa doucement une mèche qui tombait devant les yeux du brun et sourit. Ils parleraient plus tard. Bientôt, ils exprimeraient tout ce qu’ils avaient sur le cœur. Mais pas maintenant.

Seules comptaient les lèvres d’Heero contre les siennes, sa peau contre la sienne, sa main dans ses cheveux.

 

//

   Quatre lâcha sa cuiller et leva le nez vers le plafond, les yeux fermés. Un sourire se dessina lentement sur ses lèvres tandis qu’il prenait la main de Trowa dans la sienne. Le mercenaire répondit d’une douce pression, qui eut pour effet de ramener Quatre à lui. Le visage illuminé d’un sourire radieux, le petit blond répondit aux yeux interrogateurs de son amant :

-Il est revenu.

 

Quand je le regarde, moi la machine au cœur de glace

Devant son cœur de nacre, je suis un soldat de papier

 

Fin.

 

Wufei : Eh, j’suis pas là, moi ?

L’ange gardien : Oh, t’es déçu ? Pov’chou ! T’aurais voulu apparaître ?

Wufei, réfléchissant : Remarque non. Vu le truc zarb que tu m’as fait la dernière fois, vaut mieux pas…

L’ange gardien : Ben quoi ? * regarde Duo et Heero, Quatre et Trowa* Mouais. T’as raison, j’ai beau faire, le côté fleur bleue remonte toujours à la surface. J’y peux rien. Désolée !